lundi 20 janvier 2014

L’OPECST désigne les parlementaires qui siégeront au Comité d’orientation des recherches en sécurité nucléaire et en radioprotection de l’IRSN

Jeudi 16 janvier 2014
Ouvert aux "parties prenantes", sur le modèle du "Grenelle de l’environnement", afin de renforcer la gouvernance de la recherche en sûreté nucléaire et en radioprotection, a été créé, en 2009, le Comité d’orientation des recherches (COR) en sécurité nucléaire et en radioprotection de l’IRSN.

L’OPECST a renouvelé ses représentants au sein de ce comité, en désignant :
  • M. Denis Baupin, député (Paris – Ecolo),
  • M. Jean-Pierre Leleux, sénateur (Alpes-Maritimes – UMP).

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mercredi 1 janvier 2014

Scandale de la viande de cheval : les promesses non tenues

Scandale de la viande de cheval, saison 2. Onze mois après la découverte de viande chevaline dans des lasagnes estampillées bœuf – une fraude à grande échelle qui avait secoué l'Europe et conduit à la chute de l'entreprise française Spanghero –, la gendarmerie a mis à jour, lundi 16 décembre, un important trafic de viande en gros. Les investigations visent essentiellement la mise sur le marché de cheval impropre à la consommation car issu de l'industrie pharmaceutique. Une enquête est en cours pour établir à ce stade si la viande concernée est nuisible pour la santé humaine ou pas

Pourtant, depuis un an, autorités et entreprises ont multiplié les annonces pour mieux « surveiller » et « contrôler » la filière, tant du point de vue des risques sanitaires que de la fraude. Ont-elles été suivies de mesures concrètes ? Tour d'horizon des différents échelons et acteurs d'un secteur encore opaque.
  • Une législation française en progression
C'était l'une des principales promesses du gouvernement, soucieux de rassurerles consommateurs : un étiquetage obligatoire sur l'origine de l'ensemble des viandes. Le président, François Hollande, lui-même avait plaidé en ce sens, lors de son inauguration du Salon de l'agriculture en février.
Le sujet a été inscrit au menu du projet de loi sur la consommation, adopté en deuxième lecture par l'Assemblée nationale lundi 16 décembre. Après un long et épineux débat, les parlementaires ont tranché en faveur d'une plus grande transparence. « L'indication du pays d'origine est obligatoire pour toutes les viandes, et tous les produits à base de viande ou contenant de la viande, à l'état brut ou transformé », indique le texte. « La France est le premier pays en Europe à l'avoir inscrit dans sa loi, s'est félicité le ministre de la consommation, Benoît Hamon, lundi sur RTLNous attendons maintenant de Bruxelles qu'elle nous donne le feu vert, je l'espère en janvier prochain. » 
Car la mesure est louable, la France ne peut pas obliger les industriels à modifierles étiquettes. Seule une évolution de la législation européenne pourra les ycontraindre. Les modalités du projet de loi doivent être fixées par décret après que la Commission européenne a déclaré cette obligation compatible avec le droit de l'Union européenne.
  • Une absence de consensus sur l'étiquetage au niveau européen
De l'ADN de cheval a été identifié dans un produit sur huit censés contenir du bœuf en France, contre 5 % en Europe.
Pour l'heure, la mention d'origine ne s'applique qu'à la viande de bœuf fraîche. En vertu du règlement européen concernant l'information des consommateurs de 2011, dit INCO, l'étiquette doit indiquer où le bovin est né, a été élevé et abattu. Ce règlement doit être étendu, d'ici à fin 2014, aux autres types de viande : porcs, poulets, caprins et ovins.
En ce qui concerne les plats préparés, par contre, la réglementation contraint seulement les industriels à mentionner le type de viande qui entre dans leurs préparations, mais pas l'origine. Cette dernière se voit donc indiquée sur une base volontaire, à la discrétion des fabricants.
Après quelques mois de retard, la Commission européenne a publié, mardi, unrapport sur la pertinence d'étendre l'étiquetage obligatoire aux plats préparés à base de viande mis sur le marché dans l'Union européenne (UE). Trois scénarios sont étudiés : le premier maintient un statut quo (étiquetage volontaire) ; le deuxième introduit un étiquetage obligatoire avec la mention UE/non-UE ou UE/pays tiers ; le troisième, enfin, rend l'étiquetage obligatoire avec le nom des pays d'origine, qu'il s'agisse d'un Etat membre ou d'un pays tiers.
Si la Commission se garde de trancher, elle se montre néanmoins réservée sur l'étiquetage obligatoire, le jugeant coûteux pour l'industrie et le consommateur. Elle chiffre des surcoûts pouvant grimper jusqu'à 25 % pour le scénario 2, et de 15-20 % à 50 % pour le scénario 3, en raison notamment de « l'adaptation des pratiques d'approvisionnement » et « des systèmes de traçabilité »
« De nombreux Etats membres, et l'industrie agroalimentaire, sont contre l'étiquetage obligatoire, car ce système obligerait à afficher des pays d'origine qui ne collent pas forcément avec l'image que l'on veut donner du produit et à limiterle nombre de fournisseurs et de traders », décrypte Olivier Andrault, chargé de mission alimentation et agriculture à l'UFC-Que Choisir. La France fait pression auprès de Bruxelles pour plus d'étiquetage, rejointe par l'Allemagne et leRoyaume-Uni, mais des résistances demeurent, des pays nordiques notamment.
  • Des contrôles toujours insuffisants
En France, 80 % de la consommation de viande bovine vient de vaches réformées, c'est-à-dire menées à l'abattoir au terme de leur production laitière ou de leur fonction de reproductrices.
A défaut d'étiquetage et de transparence, la Commission européenne est plus en avance sur les contrôles : elle doit financer un nouveau cycle de tests d'ADN sur les lots de viande pour tous les Etats membres avant la fin de l'année. En avril, les résultats de la première campagne avaient conclu que 5 % des produits testés, plats préparés ou minerais de bœuf, contenaient du cheval, et que la France était le pays le plus touché par cette fraude. 
Un rapport, publié en novembre par les services vétérinaires européens, à l'issue d'un audit réalisé en juin au niveau de la filière de la volaille française, concluait « à de graves non conformités au niveau des inspections ante mortem et post mortem » et regrettait que « les modalités nationales de mise en œuvre s'écartent toujours considérablement de la législation actuelle de l'Union européenne ».
Or, malgré les promesses du gouvernement de mettre la filière sous surveillance, les contrôles officiels n'ont pas vraiment été renforcés. Une seule mesure a été prise : le gel des baisses d'effectifs des autorités compétentes, à la demande de Benoît Hamon. La Direction générale de l'alimentation (DGAL, qui dépend du ministère de l'agriculture), compétente pour les questions sanitaires, et la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF, relevant du ministère de l'économie et des finances), qui intervient sur les affaires de fraude et de tromperie, ont vu leurs équipes stabilisées à respectivement 4 600 et 2 000 agents – après une baisse de 19 % en sept ans pour la DGAL et de 15 % en six ans pour la DGCCRF.
« Mais nous n'avons pas eu de moyens supplémentaires pour mieux contrôler, déplore Norbert Lucas, président du SNISPV, le syndicat des inspecteurs vétérinaires. Notre priorité est toujours le contrôle des carcasses dans les abattoirs, où nous avons des agents postés. Nous n'avons donc que très peu de temps et d'effectifs pour inspecter les ateliers de découpe et de transformation ou les distributeurs. » En réalité, ce sont les entreprises qui assurent elles-mêmes la grande majorité des contrôles, ce que l'on appelle les « autocontrôles » au nom du principe de responsabilisation de l'industrie alimentaire soumise à un agrément.
  • Des distributeurs et producteurs qui ne jouent pas le jeu
Une barquette de lasagnes surgelées Findus.
Les marques et distributeurs qui ont multiplié les promesses de transparence en février sont en réalité une minorité à avoir joué le jeu de la transparence, selon une enquête de l'UFC-Que Choisir publiée le 9 décembre. L'assocation de consommateurs a décortiqué 91 produits de consommation courante contenant des « quantités significatives » (de 6 à 39 %) de viande de bœuf. Résultat : l'origine de la viande reste encore absente dans 62 % des produits.
Si un effort a été fait sur le rayon frais, avec 74 % de mentions de l'origine sur les produits, du côté des surgelés, pourtant particulièrement touchés par le scandale, moins d'un produit sur deux (48 %) comporte une mention de l'origine. Dans les autres rayons, l'origine de la viande n'est mentionnée que dans 29 % des produits en conserve, dans 21 % des plats préparés en barquette, et dans 17 % des sauces en bocal verre.
L'assocation distribue les bons et mauvais points aux enseignes : Picard et Auchan font office de bons élèves avec la mention de l'origine de la viande dans respectivement 83 et 78 % de leurs plats. Viennent ensuite Carrefour et Système U, avec un produit sur deux étiqueté. Le score chute ensuite chez Casino (43 %), Intermarché (38 %) et Leclerc (18 %). Enfin, le bonnet d'âne revient à Monoprix et Leader Price, dont aucun des produits testés ne fait figurer de mention.
Les marques nationales se révèlent, elles, « globalement encore moins transparentes sur l'origine des viandes utilisées dans leurs produits » que les distributeurs. Seules quatre sur dix étudiées (Panzani, Findus, Marie, Fleury Michon) portent la mention de l'origine. Les autres (Zapetti, William Saurin, Barilla, Charal, Maggi, Louis Martin) n'indiquent aucune mention. Selon l'UFC-Que Choisir, les marques et enseignes ayant choisi de mettre en place cet affichage n'ont pas subi de hausse de prix notable.

Viande de cheval : comprendre le nouveau scandale

Onze mois après la découverte de viande de cheval dans des lasagnes et la chute de l'entreprise Spanghero à Castelnaudary, la gendarmerie a mené lundi 16 décembre une vaste opération dans 11 départements, dans le cadre d'une nouvelle information judiciaire conduite cette fois à Marseille sur un trafic de viande en gros.

Vingt et une personnes ont été interpellées lundi matin lors de cette opération, qui a mobilisé une centaine de militaires, principalement dans le sud de la France, enLanguedoc-RoussillonProvence-Alpes-Côte d'Azur et Midi-Pyrénées.
  • Pourquoi cette viande de cheval est-elle impropre à la consommation ?
Il y a quelques mois, des centaines de chevaux ayant été utilisé dans le cadre de programmes scientifiques entre 2010 et 2012 auraient été envoyés dans un abattoir de l'Aude, après que les documents de traçabilité eurent été falsifiés. Normalement, ces chevaux, qui ne répondent pas aux normes sanitaires, sont élevés dans une ferme attachée au laboratoire et, après trois ans de bons et loyaux services, ils sont revendus à des marchands avec un certificat qui stipule qu'il est interdit de les mettre en circuit dans la filière alimentaire. Tous possèdent une puce qui garantit leur traçabilité.
« D'autres chevaux, issus de centres équestres ou de particuliers, traités avec des anti-inflammatoires et des antibiotiques, donc illicites à la consommation, ont également été remis dans la chaîne alimentaire »précise France 3, qui a révélé l'information.
Lors d'une conférence de presse lundi après-midi, le procureur de la République à Marseille, Brice Robin, a cependant déclaré n'avoir « absolument pas la preuve à travers des analyses toxicologiques que ces animaux étaient nuisibles à la santé humaine »« Ce n'est pas parce qu'ils sont impropres à la consommation qu'ils sont nuisibles à la santé de l'homme », a-t-il ajouté.
Tout a débuté par un courrier anomyme dénonçant les agissements frauduleux de la Narbonnaise des viandes, une société de négoce de chevaux sise à Narbonne. L'enquête ouverte par le parquet de Narbonne met au jour qu'« au moins 200 chevaux ont été rachetés à Sanofi-Pasteur sur son site d'Alba-la-Romaine, dans l'Ardèche, par un marchand de chevaux de Saint-Jean-de-Maruéjols, dans le Gard. Ce dernier revendait les animaux à un négociant de Narbonne, qui est suspecté d'être l'organisateur du trafic » indique encore France 3.
De son côté, le géant pharmaceutique Sanofi a indiqué avoir collaboré à l'enquête et avoir été interrogé il y a quelque temps en qualité de témoin. Des reventes légales, effectuées en toute transparence, selon le laboratoire pharmaceutique probablement abusé, puisque des fiches médicales accompagnant ces animaux précisaient « abattage interdit pour la consommation humaine »Selon le procureur de la République de Marseille, le groupe Sanofi va se porter partie civile. 
  • Que sait-on des personnes interpellées ?
Les enquêteurs ont découvert qu'un véritable réseau avait été tissé pour fabriquerdes faux dossiers, faire abattre ces animaux théoriquement impropres à la consommation et les revendre dans des boucheries du sud de la France, d'Espagne et peut-être d'Italie.
Les gendarmes ont ainsi interpellé plusieurs négociants en viande, dont l'organisateur présumé du trafic, Patrick Rochette, le dirigeant de la Narbonnaise des viandes, « marchand de chevaux, propriétaire de deux boucheries et de commerce de viande en gros », selon Le FigaroUn de ses proches a également été arrêté, de même qu'au moins trois vétérinaires et un informaticien. Ces interpellations devaient s'accompagner de perquisitions au siège de négociants en viande et dans des abattoirs.
Le trafic concernerait aussi, quoique dans une moindre mesure, des chevaux achetés à des centres équestres ou des particuliers. Il s'étendrait à l'Espagne, où l'abattoir de Gérone a été perquisitionné.
  • Y a-t-il un risque pour la santé des consommateurs ?
Impossible de dire « à ce stade » si le trafic a mis en péril la santé des consommateurs, déclarait lundi le ministre délégué à l'agroalimentaire, Guillaume Garot. Cependant, a jugé une source proche de l'enquête, « cette affaire est potentiellement plus malsaine » que la précédente affaire autour de la viande de cheval trouvée dans des plats industriels au début de l'année.
  • Un lien avec l'affaire Spanghero ?
Ce nouveau scandale risque en effet d'éprouver à nouveau la filière de viande de cheval, qui avait été durement touchée par la révélation, début 2013 qu'une entreprise de l'Aude, Spanghero, revendait de la viande de cheval pour du bœuf. Cette viande avait ensuite servi à la préparation de millions de plats cuisinés, comme des lasagnes, pour des grandes marques ou la grande distribution.
Le ministre de la consommation, Benoît Hamon, a distingué la nouvelle affaire du scandale Spanghero. « C'est différent, là il pourrait s'agir d'un problème sanitaire », a-t-il annoncé au micro de RTL. « Nous avons depuis le début de l'année mis sous surveillance la filière viande et la filière poisson en France [pourrétablir la confiance], a-t-il ajouté. La France est le premier pays en Europe à avoirinscrit dans sa loi l'étiquetage de l'origine de la viande dans les plats préparés. Nous attendons maintenant de Bruxelles qu'elle nous donne le feu vert, je l'espère en janvier prochain. »


Viande de cheval : comprendre le nouveau scandale

Onze mois après la découverte de viande de cheval dans des lasagnes et la chute de l'entreprise Spanghero à Castelnaudary, la gendarmerie a mené lundi 16 décembre une vaste opération dans 11 départements, dans le cadre d'une nouvelle information judiciaire conduite cette fois à Marseille sur un trafic de viande en gros.

Vingt et une personnes ont été interpellées lundi matin lors de cette opération, qui a mobilisé une centaine de militaires, principalement dans le sud de la France, enLanguedoc-RoussillonProvence-Alpes-Côte d'Azur et Midi-Pyrénées.
  • Pourquoi cette viande de cheval est-elle impropre à la consommation ?
Il y a quelques mois, des centaines de chevaux ayant été utilisé dans le cadre de programmes scientifiques entre 2010 et 2012 auraient été envoyés dans un abattoir de l'Aude, après que les documents de traçabilité eurent été falsifiés. Normalement, ces chevaux, qui ne répondent pas aux normes sanitaires, sont élevés dans une ferme attachée au laboratoire et, après trois ans de bons et loyaux services, ils sont revendus à des marchands avec un certificat qui stipule qu'il est interdit de les mettre en circuit dans la filière alimentaire. Tous possèdent une puce qui garantit leur traçabilité.
« D'autres chevaux, issus de centres équestres ou de particuliers, traités avec des anti-inflammatoires et des antibiotiques, donc illicites à la consommation, ont également été remis dans la chaîne alimentaire »précise France 3, qui a révélé l'information.
Lors d'une conférence de presse lundi après-midi, le procureur de la République à Marseille, Brice Robin, a cependant déclaré n'avoir « absolument pas la preuve à travers des analyses toxicologiques que ces animaux étaient nuisibles à la santé humaine »« Ce n'est pas parce qu'ils sont impropres à la consommation qu'ils sont nuisibles à la santé de l'homme », a-t-il ajouté.
Tout a débuté par un courrier anomyme dénonçant les agissements frauduleux de la Narbonnaise des viandes, une société de négoce de chevaux sise à Narbonne. L'enquête ouverte par le parquet de Narbonne met au jour qu'« au moins 200 chevaux ont été rachetés à Sanofi-Pasteur sur son site d'Alba-la-Romaine, dans l'Ardèche, par un marchand de chevaux de Saint-Jean-de-Maruéjols, dans le Gard. Ce dernier revendait les animaux à un négociant de Narbonne, qui est suspecté d'être l'organisateur du trafic » indique encore France 3.
De son côté, le géant pharmaceutique Sanofi a indiqué avoir collaboré à l'enquête et avoir été interrogé il y a quelque temps en qualité de témoin. Des reventes légales, effectuées en toute transparence, selon le laboratoire pharmaceutique probablement abusé, puisque des fiches médicales accompagnant ces animaux précisaient « abattage interdit pour la consommation humaine »Selon le procureur de la République de Marseille, le groupe Sanofi va se porter partie civile. 
  • Que sait-on des personnes interpellées ?
Les enquêteurs ont découvert qu'un véritable réseau avait été tissé pour fabriquerdes faux dossiers, faire abattre ces animaux théoriquement impropres à la consommation et les revendre dans des boucheries du sud de la France, d'Espagne et peut-être d'Italie.
Les gendarmes ont ainsi interpellé plusieurs négociants en viande, dont l'organisateur présumé du trafic, Patrick Rochette, le dirigeant de la Narbonnaise des viandes, « marchand de chevaux, propriétaire de deux boucheries et de commerce de viande en gros », selon Le FigaroUn de ses proches a également été arrêté, de même qu'au moins trois vétérinaires et un informaticien. Ces interpellations devaient s'accompagner de perquisitions au siège de négociants en viande et dans des abattoirs.
Le trafic concernerait aussi, quoique dans une moindre mesure, des chevaux achetés à des centres équestres ou des particuliers. Il s'étendrait à l'Espagne, où l'abattoir de Gérone a été perquisitionné.
  • Y a-t-il un risque pour la santé des consommateurs ?
Impossible de dire « à ce stade » si le trafic a mis en péril la santé des consommateurs, déclarait lundi le ministre délégué à l'agroalimentaire, Guillaume Garot. Cependant, a jugé une source proche de l'enquête, « cette affaire est potentiellement plus malsaine » que la précédente affaire autour de la viande de cheval trouvée dans des plats industriels au début de l'année.
  • Un lien avec l'affaire Spanghero ?
Ce nouveau scandale risque en effet d'éprouver à nouveau la filière de viande de cheval, qui avait été durement touchée par la révélation, début 2013 qu'une entreprise de l'Aude, Spanghero, revendait de la viande de cheval pour du bœuf. Cette viande avait ensuite servi à la préparation de millions de plats cuisinés, comme des lasagnes, pour des grandes marques ou la grande distribution.
Le ministre de la consommation, Benoît Hamon, a distingué la nouvelle affaire du scandale Spanghero. « C'est différent, là il pourrait s'agir d'un problème sanitaire », a-t-il annoncé au micro de RTL. « Nous avons depuis le début de l'année mis sous surveillance la filière viande et la filière poisson en France [pourrétablir la confiance], a-t-il ajouté. La France est le premier pays en Europe à avoirinscrit dans sa loi l'étiquetage de l'origine de la viande dans les plats préparés. Nous attendons maintenant de Bruxelles qu'elle nous donne le feu vert, je l'espère en janvier prochain. »


Seize tonnes de viande de cheval saisies en Belgique

Les autorités sanitaires belges ont annoncé, vendredi 27 décembre, avoir saisi 16,2 tonnes de viande de cheval, dont une partie proviendrait d'un trafic mis au jour dans le sud de la France à la mi-décembre.

La France a informé la semaine dernière la Belgique que 17,5 tonnes de viande impropre à la consommation, car portant des « passeports » falsifiés, avaient été livrées au début de l'année à une entreprise belge, explique dans un communiqué l'Agence fédérale belge pour la sécurité de la chaîne alimentaire (Afsca).
Cette viande, qui selon l'enquête française provenait de centres équestres, de laboratoires pharmaceutiques ou de particuliers, et qui ne devait en principe pasêtre consommée, a été intégrée en Belgique à un « lot plus grand, de 82 tonnes de viande de cheval » au total, ajoute l'agence.
L'INACTION DES AUTORITÉS EUROPÉENNES DÉNONCÉE
Selon un porte-parole de l'Afsca, sur ces 82 tonnes, mêlant donc viande issue d'une filière d'élevage normale et produits du trafic, 63,6 tonnes ont été« distribuées dans toute l'Europe », en particulier en France et aux Pays-Bas.
En février et mars, 1,6 tonne avait été vendue comme viande fraîche en Belgique, tandis que les dernières 16,8 tonnes, ont été saisies, sous forme congelée, cette semaine par l'Afsca.
« Cette fraude montre que des problèmes d'identification de chevaux existent dans divers pays européens. Bien que l'Agence alimentaire ait soulevé de nombreuses fois ce problème auprès de la Commission européenne, aucune action concrète n'a encore été prise pour harmoniser les contrôles dans les différents Etats membres pour une correcte application de la réglementation européenne dans l'ensemble de l'Union », accuse l'Afsca.
Dix personnes, dont l'organisateur présumé du réseau, ont été mises en examen à Marseille dans le cadre de cette enquête.


Les entreprises et les agriculteurs contre le projet de loi sur la biodiversité Par Laurence Caramel

Le Comité national de la transition écologique (CNTE) a donné un avis favorable, mardi 17 décembre, au projet de loi sur la biodiversité que le gouvernement s'est engagé à soumettre au Parlement au cours du premier semestre 2014. Seul le collège des employeurs où siègent le Medef, la CGPME et la FNSEA a voté contre en regrettant « les insuffisances de la concertation et l'absence d'étude d'impact économique, social et fiscal des mesures proposées ».

De leur côté, les associations de défense de l'environnement, les syndicats à l'exception de FO, les collectivités territoriales et les représentants du Parlement n'ont émis aucune réserve. « Ce texte marque une nouvelle étape dans la reconnaissance du rôle important que joue la biodiversité, s'est félicité Christophe Aubel, directeur d'Humanité et biodiversité et notre vote quasi unanime montre qu'il y a une volonté des différents acteurs de continuer à avancer. » L'avis du CNTE, qui a remplacé le comité national du développement durable et du Grenelle de l'environnement est uniquement consultatif, mais le ministre de l'écologie avait indiqué qu'il tiendrait compte des critiques qui seraient formulées.
L'AGENCE DE LA BIODIVERSITÉ OPÉRATIONNELLE EN 2015
La future loi sur la biodiversité prévoit la création de l'Agence française pour la biodiversité, promise par François Hollande en septembre 2012 à l'occasion de la première conférence environnementale. Même s'il reste beaucoup de travail avant que ce nouvel organisme phare de la politique de protection de la biodiversité ne devienne opérationnel, en 2015, ses contours semblent désormais fixés. Il regroupera l'Agence des aires marines protégées, l'Office national de l'eau et des milieux aquatiques (Onema), l'établissement public des Parcs nationaux de France ainsi que « l'atelier technique des espaces naturels », un établissement public de formation des gestionnaires. En dépit des demandes répétées des associations, l'Office de la chasse et de la faune sauvage n'en fera pas partie. Le projet de loi ne prévoit qu'un « rapprochement » au risque de donner à l'Agence pour la biodiversité une « coloration » aquatique très marquée. Sur les 1 200 agents qui la rejoindront, 800 seront issus de l'Onema.
L'Agence aura pour mission principale de fournir une expertise aux pouvoirs publics – Etat et collectivités territoriales –, mais aussi aux opérateurs privés engagés dans des politiques de préservation de l'environnement. « L'Agence doitdonner à tous les acteurs les moyens de mener la politique exemplaire voulue par le chef de l'Etat », précise-t-on dans l'entourage du ministre de l'écologie Philippe Martin.
DE NOUVEAUX OUTILS DE PROTECTION DE LA NATURE
Le projet de loi sur la biodiversité défend l'idée d'une approche plus dynamique de la protection de la nature. « Nous étions jusqu'à présent dans une approche très patrimoniale de mise sous cloche des espaces à protéger. Nous pensons qu'il faut avoir une démarche plus dynamique. Nous souhaitons donner une impulsion nouvelle en fournissant les outils qui permettent à chacun de s'emparer du sujet »,poursuit-on au ministère.
Le texte ne fixe pas de nouveaux objectifs chiffrés. Ceux-ci ont été définis dans le cadre de la stratégie nationale de la biodiversité et dans les engagements pris par la France au niveau européen ou dans le cadre de la convention des Nations unies sur la biodiversité. Il ne prévoit pas non plus de nouvelles dispositions réglementaires pour contraindre les différents acteurs à prendre en compte la protection de l'environnement. Le gouvernement a estimé qu'« il y en avait] assez comme ça. »
Il introduit, en revanche, de nouveaux outils comme la création de zones spéciales de conservation environnementale, calquées sur ce qui existe par exemple pou rpréserver la qualité de l'eau aux abords des zones de captage. Les pouvoirs publics peuvent dans ce cas précis imposer des pratiques environnementales. Il s'agirait d'étendre ce droit à d'autres milieux lorsque la survie d'une espèce est en jeu. Le cas du Grand Hamster d'Alsace pour lequel le gouvernement ne parvient pas à mettre en place un plan de protection en y associant sur une base volontaire les agriculteurs alsaciens pourrait être le premier concerné. 
L'encadrement des activités dans les zones côtières devrait par ailleurs être renforcé  par la création d'un « régime d'autorisation » qui permettra notamment d'évaluer plus en amont les projets d'infrastructure d'énergies renouvelables.
UNE SERVITUDE ENVIRONNEMENTALE
Le projet de loi prévoit aussi de créer une « servitude environnementale » pour faciliter la mise en œuvre des mesures de compensation auxquelles sont tenus les porteurs de projets d'aménagement ou d'infrastructures lorsqu'ils portent atteinte à l'environnement. La loi sur la protection de la nature de 1976 stipule que, pour obtenir le feu vert de l'administration, tout projet d'aménagement doit« supprimer, réduire et si possible compenser » les dommages à l'environnement. La troisième injonction, la seule susceptible d'enrayer l'érosion de la biodiversité, n'a en réalité jamais ou très peu été prise en compte. Sur les 60 000 hectares grignotés chaque année par l'expansion urbaine, la construction de routes, d'entrepôts, de centres commerciaux, etc. – soit au bout de dix ans l'équivalent en moyenne d'un département –, seuls quelques milliers d'hectares seraient compensés.
Les porteurs de projets ont jusqu'à présent eu beau jeu de dire qu'ils n'avaient concrètement aucun moyen de remplir leurs obligations. L'initiative prise par la Caisse des dépôts à travers sa filiale CDC biodiversité a commencé à apporter des solutions, mais elle est loin de pouvoir répondre à toutes les situations. Le projet du gouvernement cherche ainsi à introduire de la souplesse dans les mécanismes de compensation en proposant qu'une entreprise puisse passer un contrat avec un propriétaire foncier pour qu'il garantisse la protection d'un milieu sur une durée de trente à quarante ans. Cette obligation s'appliquerait en cas de location des terres à un tiers. La FNSEA s'est inquiétée d'un tel dispositif qui pourrait conduire, selon elle, à la diminution des surfaces disponibles pour l'agriculture.