Les émissions de polluants contenant du nitrogène continuent d’affecter les écosystèmes sensibles d’après deux nouveaux rapports
publiés par l’Agence Européenne pour l’Environnement (AEE). Cependant,
les deux rapports montrent une amélioration significative de la
situation au cours des vingt dernières années.
Le rapport « Les effets de la pollution atmosphérique sur
les écosystèmes européens » évalue la proportion d’écosystèmes
européens exposés à des polluants contenant du nitrogène et du soufre
au-dessus des taux durables recommandés. Lorsque les polluants dépassent
ces taux, ils peuvent nuire aux plantes et aux animaux.
Dans
les années 1970, de nombreux gouvernements européens se sont de plus en
plus inquiétés des pluies acides, qui endommageaient les forêts et
tuaient des poissons tels que le saumon d’Atlantique. Le rapport montre
que l’acidification a été considérablement réduite depuis son pic en
1980 lorsque près de la moitié de la zone sensible pour les écosystèmes
dans les 28 Etats Membres était affectée. Cette proportion a été réduite
à 5% des écosystèmes aujourd’hui, d’après le rapport.
Bien que la pollution atmosphérique ne soit pas aussi nuisible qu’elle ne l’a été, nous luttons toujours pour protéger les écosystèmes sensibles de ses effets dangereux comme l’eutrophication |
La
pollution atmosphérique contribue aussi à l’eutrophication,
c’est-à-dire un surplus de nitrogène. Cela peut changer les écosystèmes,
par exemple en créant de conditions plus favorables à certaines
plantes, réduisant ainsi la richesse dans le zones d’herbe ou d’autres
zones sensibles.
L’eutrophication
liée à la pollution atmosphérique a atteint son apogée en 1990, avec
près de 80% des écosystèmes sensibles dans l’Union Européenne exposés
au-dessus des taux recommandés. Malgré certaines améliorations, près de
60% des écosystèmes sont encore affectés. Tandis que la situation
devrait continuer à s’améliorer, le rapport indique que la pollution
atmosphérique continuera à causer une eutrophication significative
pendant les années à venir.
L’amélioration
des tendances est le résultat de réductions importantes des émissions
de certains polluants au cours des dernières décennies. Le second
rapport publié détaille les changements enregistré dans les émissions de
polluants atmosphériques depuis 1990. Ce rapport est soumis chaque
année par l’Union Européenne à la Convention sur la Pollution
Atmosphérique Transfrontière de Longue Portée.
Le
dioxyde de soufre (SOx) est une cause majeure d’acidification. Réduire
les émissions de SOx a été un succès majeur de la réglementation de
l’Union Européenne, les émissions ayant chuté de 84% entre 1990 et 2012.
Les
polluants causant l’eutrophication ont aussi chuté, mais pas autant que
le SOx – par exemple les émissions d’oxyde d’azote et d’ammoniac ont
diminué de 51% et 28% respectivement.
Cependant, le rapport montre que 11 pays dépassent encore les limites du Protocole de Göteborg pour ces polluants en 2012.
Hans
Bruyninckx, directeur exécutif de l’AEE a déclaré : « Bien que la
pollution atmosphérique ne soit pas aussi nuisible qu’elle ne l’a été,
nous luttons toujours pour protéger les écosystèmes sensibles de ses
effets dangereux comme l’eutrophication. Cela change les habitats,
mettant en danger un grand nombre d’espèces, depuis les poissons
jusqu’aux plantes à fleur. Il est particulièrement frappant de voir que
le problème semble être aussi grave dans les zones naturelles protégées
d’Europe ».
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