jeudi 25 septembre 2014

Un test sanguin pour prévoir l’apparition de la maladie d’Alzheimer (Par Sandra BESSON)

Un test sanguin permettrait de prédire l’apparition ou non de la maladie d’Alzheimer, d’après les résultats d’une étude récente.

Des scientifiques britanniques ont identifié un ensemble de dix protéines dans le sang qui peuvent prévoir le début de la maladie d’Alzheimer et ont qualifié cette découverte de pas important vers le développement d’un test pour la maladie incurable.

Un tel test pourrait initialement être utilisé pour choisir les patients pour des tests cliniques de traitements expérimentaux développés pour tenter de stopper la progression de la maladie d’Alzheimer, d’après ce qu’ont déclaré les chercheurs. 


Il pourrait ensuite devenir un test de routine dans les cliniques.

Un test prédictif avant que les personnes ne développent des symptômes aiderait les chercheurs à choisir les bonnes personnes pour les essais cliniques

« La maladie d’Alzheimer commence à affecter le cerveau plusieurs années avant que les patients ne soient diagnostiqués et un grand nombre de nos essais cliniques de médicaments échouent parce qu’au moment où les patients prennent les médicaments, le cerveau a déjà été trop atteint » a déclaré Simon Lovestone de l’Université d’Oxford, qui a dirigé l’étude pour le King's College London.

« Un simple test sanguin peut nous aider à identifier les patients à un moment beaucoup plus précoce pour participer à de nouveaux tests et pour développer de nouveaux traitements » a-t-il indiqué.

La maladie d’Alzheimer est la forme la plus commune de démence, une maladie affectant le cerveau qui en 2010 coûterait au monde 604 milliards de dollars par an. La maladie mortelle affecte 44 millions de personnes dans le monde, ce nombre devant tripler d’ici 2050 d’après ce que le groupe militant Alzheimer's Disease International indique.

Plusieurs grandes compagnies pharmaceutiques, telles que Roche, Eli Lilly, Merck & Co et Johnson & Johnson, tentent plusieurs approches pour trouver les causes premières de la maladie d’Alzheimer et trouver des traitements pour stopper sa progression.

Pourtant, au cours des quinze dernières années, plus de 100 médicaments expérimentaux d’Alzheimer ont échoué en essai. Simon Lovestone et d’autres experts pensent que cela pourrait être dû au fait que les essais cliniques sont conduits trop tard, chez des patients dont la maladie est déjà allée trop loin.

Un test prédictif avant que les personnes ne développent des symptômes aiderait les chercheurs à choisir les bonnes personnes pour les essais cliniques, et aiderait à montrer si les traitements expérimentaux fonctionnent ou non.

Des études précédentes avaient montré que les IRM du cerveau et les ponctions lombaires pouvaient être utilisés pour prévoir le début d’une démence chez les personnes ayant un problème moins grave appelé déficit cognitif léger, mais ces tests sont chers et invasifs, c’est pourquoi les scientifiques souhaitent développer un test sanguin moins cher et plus simple.

Les déficits cognitifs légers incluent des problèmes de mémoire vive, de langage et d’attention. Ils peuvent être un premier signe de démence, ou un symptôme de stress ou d’anxiété.

Près de 10% des personnes diagnostiquées avec un déficit cognitif léger développent une démence en moins d’un an. En dehors des évaluations traditionnelles pour mesurer le déclin de la mémoire, il n’y a actuellement pas de façon précise de prévoir qui développera ou non une démence.

Pour cette étude, publiée dans le journal Alzheimer's & Dementia, l’équipe de Simon Lovestone a utilisé des échantillons sanguins de 1148 personnes – 476 ayant la maladie d’Alzheimer, 220 ayant des déficits cognitifs légers, et 452 personnes âgées ne présentant aucun signe de démence. Ils ont analysé 26 protéines associées à la maladie d’Alzheimer.

L’équipe a trouvé 16 de ces 26 protéines fortement associées avec la diminution du cerveau dans les cas de déficits cognitifs légers et d’Alzheimer, et ont ensuite fait une autre série de tests pour voir lesquels de ces protéines permettaient de prévoir quels patients verraient leurs symptômes augmenter.

Avec cette deuxième série de tests, ils ont trouvé une combinaison de 10 protéines capable de prédire avec une fiabilité de 87% si les personnes atteintes de déficits cognitifs légers développeraient la maladie d’Alzheimer dans l’année.

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