L’IRSN publie son bilan annuel, pour 2014, des expositions
professionnelles aux rayonnements ionisants en France. Il confirme
l'augmentation régulière du nombre de travailleurs suivis et la tendance
à la baisse des expositions sur les cinq dernières années.
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Exposition professionnelle aux rayonnements ionisants en France : Bilan 2014 » (PDF, 2,5 Mo)
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359 646
travailleurs surveillés en 2014 dans le cadre des activités
professionnelles utilisant des sources de rayonnements ionisants
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Le bilan 2014 des résultats de la surveillance radiologique
concerne l’ensemble des expositions professionnelles aux rayonnements
ionisants,
pour les activités civiles et de défense.
Ces activités (secteurs privé et public) sont soumises à un
régime d’autorisation ou de déclaration. Les travailleurs susceptibles
d’être exposés aux rayonnements ionisants exercent ainsi leur activité
dans les domaines médical (et vétérinaire), nucléaire, industriel non nucléaire, ou encore le domaine de la recherche.
Le nombre de travailleurs surveillés en 2014, soit 359 646, est
en augmentation de 2% par rapport à 2013. Cette évolution recouvre des situations variables selon les domaines
puisque le nombre de travailleurs suivis a progressé respectivement de
1,4% dans le domaine médical et vétérinaire et de 6,7% dans le domaine
nucléaire tandis qu’il est resté stable ailleurs.
Une diminution de la dose collective de l’ensemble des travailleurs surveillés
La dose collective
[1]
s’établit à 56,28 h.Sv pour 2014, contre 61,01 h.Sv en 2013 (en
excluant la dose exceptionnelle de 7 Sv qui avait été maintenue dans la
statistique 2013, malgré l’invraisemblance de cette valeur relevée sur
le dosimètre d’un travailleur).
Les diminutions enregistrées en 2012 (-3%) et 2013 (-2%) se confirment donc en 2014 (-8%).
Cette dose collective est répartie sur 25% des effectifs suivis, les dosimètres des 75% restants n’indiquant aucune exposition.
Pour l’IRSN, ce pourcentage élevé des travailleurs suivis et, au final,
non exposés suscite une interrogation sur l’adéquation de la
surveillance radiologique, telle qu'elle est pratiquée aujourd’hui, avec
le risque d’exposition des travailleurs.
Une exposition
externe individuelle moyenne sur l’ensemble de l’effectif suivi
globalement stable : 0,16 mSv (millisievert) en 2014 contre 0,17 mSv en
2013
Sur les 359 646 travailleurs suivis,
96% ont reçu une dose individuelle annuelle inférieure à 1 mSv. Parmi les 13 072 travailleurs ayant reçu une dose supérieure à 1 mSv,
2 291 travailleurs (soit 0,6% de l’ensemble des travailleurs suivis) ont reçu une dose supérieure à 5 mSv.
Pour 9 travailleurs, la dose enregistrée est supérieure à la limite réglementaire fixée par le code du travail (20 mSv).
A
la date d’établissement de ce bilan, des enquêtes sont encore en cours
pour confirmer certaines valeurs enregistrées. Les cas de dépassement
enregistrés concernent 6 travailleurs du domaine médical, 2 travailleurs
de l’industrie non nucléaire et 1 travailleur de l’industrie nucléaire.
Des doses individuelles moyennes sur l’effectif exposé variables selon les domaines d’activité.
Ainsi,
le domaine médical et vétérinaire, qui regroupe la majorité des effectifs surveillés (63%), présente
une dose individuelle moyenne calculée sur l’effectif exposé[2] de 0,38 mSv, valeur stable par rapport à 2013 si on exclut le cas exceptionnel de dépassement déjà évoqué.
Les travailleurs du nucléaire et de l’industrie non nucléaire, qui représentent 30% des effectifs suivis, reçoivent des doses individuelles plus élevées en moyenne (
respectivement 1,16 mSv et 1,45 mSv sur l’effectif exposé),
mais en baisse par rapport à 2013. Dans le domaine de la recherche, les
doses individuelles restent en moyenne sur l’effectif exposé
inférieures à 0,3 mSv.
Une contribution limitée de l’exposition interne
Le nombre de cas avérés de contamination interne
reste faible : en 2014, 5 travailleurs ont reçu une dose engagée[3]
supérieure à 1 mSv. La plus forte dose engagée enregistrée est égale à 13,3 mSv.
Exposition à la radioactivité naturelle
En 2014, le bilan dosimétrique des
personnels navigants de l’aviation civile, exposés en vol au rayonnement cosmique, a inclus les données de
18 110 travailleurs d’Air France. Les doses individuelles sont calculées à partir des plans de vol, à l’aide du
système informatique SIEVERT développé par l’IRSN.
La dose individuelle moyenne sur l’année (1,8 mSv) varie peu par rapport aux années précédentes,
de même que la proportion de personnels navigants ayant reçu une dose
annuelle supérieure à 1 mSv (85% en 2014 contre 84% en 2013). La dose
individuelle maximale s’élève à 4,2 mSv.
Concernant l’exposition aux matériaux
NORM (Naturally Occuring Radioactive Materials) ou au radon d’origine géologique dans les cavités et ouvrages souterrains, le bilan de la surveillance de l’exposition interne porte en 2014 sur
164 travailleurs. La dose individuelle moyenne calculée sur l’effectif exposé est égale à
0,25 mSv. Toutefois, ce bilan ne peut pas être considéré comme exhaustif pour les expositions au radon d’origine géologique.
En effet, d’après les rapports de dépistage du radon sur les lieux de
travail reçus par l’IRSN, la concentration de radon observée dans
certains de ces lieux nécessiterait la mise en œuvre d’une surveillance
individuelle, ce qui n’est pas systématiquement le cas.
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La surveillance radiologique des travailleurs : une mission de l’IRSN | |
| Le
ministère du Travail (Direction générale du travail - DGT) et
l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) s’appuient sur l’expertise de
l’IRSN en matière de protection des travailleurs contre les risques liés
à l’exposition aux rayonnements ionisants. A cet égard, le code du
travail confie à l’IRSN la mission de centraliser l’ensemble des données
de la surveillance dosimétrique des travailleurs au moyen du
système SISERI
et d’établir un bilan annuel. La surveillance de l’exposition externe
des travailleurs est réalisée grâce à des dosimètres adaptés aux
différents types de rayonnement. Ces dosimètres permettent de connaître
la dose reçue par le corps entier ou par une partie du corps (peau,
doigt) soit en temps réel (dosimétrie opérationnelle) soit en différé
après lecture en laboratoire (dosimétrie passive). Les travailleurs
exposés à un risque d’exposition interne font en outre l’objet d’un
suivi grâce à des examens médicaux appropriés comme des analyses
radiotoxicologiques sur les urines. Dans le cadre du processus
d’agrément des organismes de dosimétrie prévu par le code du travail,
l’IRSN est chargé de veiller à la qualité des différents types de
mesures de l’exposition des travailleurs.
Le bilan réalisé par
l’IRSN porte sur les données fournies par les laboratoires de dosimétrie
externe, par les laboratoires d’analyse de biologie médicale agréés et
par les services de santé au travail accrédités pour la réalisation des
analyses radiotoxicologiques et/ou des examens anthroporadiométriques.
Il est complété par des données extraites du système SISERI. Ce bilan
présente les effectifs des travailleurs par domaines d’activité
professionnelle, les doses individuelles moyennes et collectives
correspondantes et la répartition des travailleurs par niveau de doses.
Les domaines d’activité professionnelle sont, d’une part le nucléaire,
qui regroupe les activités exercées aux différentes étapes du cycle de
l’énergie nucléaire (usines de conversion et d’enrichissement de
l’uranium, fabrication du combustible, centrales nucléaires,
retraitement, démantèlement, déchets) ainsi que celles liées à la
défense nationale, d’autre part toutes les autres activités concernées
par l’usage des rayonnements ionisants : applications médicales et
vétérinaires, recherche et enseignement, activités industrielles
diverses utilisant des sources de rayonnements ionisants. Les
expositions professionnelles à la radioactivité naturelle sont également
considérées (rayonnement cosmique et exposition aux matériaux NORM ou
au radon d’origine géologique dans les cavités et ouvrages souterrains). | |
Notes :
1-
La dose collective d’un groupe de personnes est la somme des doses
individuelles reçues par ces personnes. Elle est exprimée en homme.Sv
(h.Sv). A titre d’exemple, la dose collective de 1 000 personnes ayant
reçu chacune 1 mSv est égale à 1 h.Sv.
2-
L’effectif exposé correspond au nombre de travailleurs pour lequel au
moins une dose supérieure au seuil d’enregistrement des dosimètres a été
enregistrée. La réglementation impose un seuil d’enregistrement maximal
de 0,1 mSv.
3-
En cas de contamination interne par un
radionucléide, la dose dite engagée est celle délivrée sur toute la
durée pendant laquelle le radionucléide est présent dans l’organisme.
Par précaution, il est retenu une période d’engagement de 50 ans.