Les boissons sucrées font notamment des victimes
chez les jeunes et dans les pays en développement.
Les chercheurs ont déterminé à partir de 62 enquêtes diététiques, qui ont porté sur 611.971 personnes entre 1980 et 2010 dans 51 pays, que 133.000 morts liées à la consommation de ces boissons ont résulté du diabète, 45.000 de pathologies cardiovasculaires et 6450 de cancers.
En France, le taux de mortalité est estimé à 30 décès par million d'adultes, d'après l'équipe de recherche américaine. Un résultat relativement faible si on le compare aux États-Unis, qui - loin devant la France - se situent au deuxième rang mondial avec 125 décès par million d'adultes, soit un total de 25.000 personnes décédées par an.
A noter toutefois, l'étude utilise des données remontant à 2010, c'est-à-dire avant l'instauration en France fin 2011 d'une taxe sur les boissons sucrées, de 11 centimes pour 1,5 litre, qui a provoqué une baisse de la consommation de 3,5% en 2012, d'après un rapport du Sénat.
Les jeunes plus touchés
Au total, la proportion de jeunes adultes souffrant de maladies chroniques attribuées aux boissons sucrées était plus élevée que chez les adultes plus âgés. Ces données varient de façon importante entre les pays avec une mortalité de moins d'1% au Japon chez les plus de 65 ans contre 30% chez les Mexicains de moins de 45 ans. Autre disparité constatée: les pays à bas et moyens revenus sont les plus touchés, recensant 76% des morts liées à la consommation de sodas.Parmi les vingt pays les plus peuplés et en tête du classement, le Mexique avait, durant la période de l'étude, le taux annuel le plus élevé de mortalité attribuée à la consommation de boissons sucrées avec 405 décès par million d'adultes. Un chiffre considérable (13 fois supérieur à la France), qui a poussé les autorités mexicaines à introduire, sur le modèle français, une taxe sur les boissons sucrées en janvier 2014. Même si l'impôt n'augmente le prix que de 10%, une étude réalisée par l'Institut national de santé public du Mexique (INSP) prouve que sur l'ensemble de l'année 2014, la consommation des sodas a diminué de 6%.
Pour le docteur Dariush Mozaffarian, doyen de la faculté des sciences de la nutrition à l'université Tufts à Boston (Massachusetts) et principal auteur de l'étude, «de nombreux pays enregistrent un nombre élevé de décès résultant d'un seul facteur diététique, à savoir les sodas et autres boissons fruitées ou sucrées comme les thés glacés, dont une forte réduction de la consommation ou leur élimination devrait être une priorité planétaire».
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