La limite des 2°C de réchauffement des températures serait trop élevée pour éviter un changement climatique grave d’après une nouvelle étude publiée par 18 scientifiques de renom.
Un objectif adopté au niveau international pour limiter l’augmentation des températures mondiales moyennes à 2°C est presque le double du seuil qui permettrait d’éviter un changement climatique catastrophique, d’après ce qu’indique une étude publiée par 18 scientifiques éminents.
Les gouvernements ont décidé en 2009 qu’une telle augmentation de température ne devait pas dépasser 2°C par rapport au niveau préindustriel pour éviter les effets tels que les phénomènes climatiques extrêmes, l’augmentation du niveau des mers et l’acidification des océans.
Les gouvernements tentent de se mettre d’accord d’ici 2015 sur un nouvel accord mondial pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre responsables du changement climatique, mais les réductions obligatoires n’entreront pas en vigueur avant 2020.
Un objectif approprié est de maintenir les températures mondiales dans la fourchette des températures de l’Holocène |
En Novembre, une conférence des Nations Unies à Varsovie a permis de conserver l’espoir qu’un accord soit conclu en 2015 mais les pays ont fait peu de progrès pour s’engager à faire des réductions plus importantes de leurs émissions pour maintenir le monde sur la bonne voie vers l’objectif des 2°C.
Une étude publiée dans le journal américain PLOS One mardi indique que la limite des 2°C est trop élevée et qu’un objectif plus approprié se situerait autour des 1°C.
« Certains extrêmes climatiques augmentent déjà en réponse au réchauffement de plusieurs dixièmes de degré ces dernières années ; ces extrêmes seront probablement encore plus graves avec un réchauffement de 2°C ou plus » indiquent les auteurs du rapport.
Les scientifiques impliqués dans l’étude sont James Hansen et Jeffrey Sachs de l’Institut de la Terre de l’Université de Columbia, Pushker Kharecha de l’Institut Goddard de la NASA pour les Etudes Spatiales et 15 autres experts climatiques d’universités et d’instituts dans le monde.
« Un objectif approprié est de maintenir les températures mondiales dans la fourchette des températures de l’Holocène – la période interglaciaire au cours de laquelle la civilisation s’est développée » ont-ils écrit.
L’Holocène est la période géologique actuelle qui a commencé il y a environ 11700 ans et a enregistré des températures relativement stables.
Le monde s’est refroidi doucement pendant la dernière moitié de l’Holocène mais le réchauffement de 0,8°C au cours des 100 dernières années a ramené les températures mondiales proches du maximum de l’époque, d’après l’étude.
Le réchauffement pourrait être maintenu autour de 1°C si les émissions provenant de la combustion des carburants fossiles étaient réduites de 6% par an à partir de 2013 et par la reforestation, qui pourrait résulter sur 500 milliards de tonnes de carbone cumulé dans l’atmosphère d’ici la fin du siècle.
Cependant, si les émissions continuent à augmenter jusqu’à 2020, elles devraient ensuite être réduites de 15% par an pour atteindre 500 milliards de tonnes.
« L’infrastructure considérable pour l’énergie fossile actuellement en place rend presque certain que la limite des 500 milliards de tonnes sera dépassée » indique l’étude.
Le Groupe Intergouvernemental d’experts des Nations Unies sur l’Evolution du climat a déclaré que le monde devait rester dans un budget carbone de 1 trillion de tonnes pour atteindre l’objectif des 2°C.
Cependant, ce niveau stimulerait des effets climatiques plus lents tels que la fonte des glaces et l’acidification des océans et résulterait sur un réchauffement de 3 à 4°C, d’après l’étude de PLOS One.
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