samedi 17 mai 2014

Les colonies d’abeilles continuent à décliner aux Etats-Unis (Par Sandra BESSON)

Les colonies d’abeilles, qui jouent un rôle essentiel dans la pollinisation des cultures, continuent à disparaitre à un rythme inquiétant aux Etats-Unis.

Les abeilles, essentielles pour la pollinisation de plusieurs cultures américaines, meurent toujours à un rythme inquiétant, bien que moins d’entre elles aient été perdues au cours de l’hiver dernier d’après un rapport du gouvernement américain publié jeudi.

Les pertes totales de colonies d’abeilles étaient de 23,2% au niveau national pour l’hiver 2013-2014, d’après le rapport annuel publié par le Département américain de l’Agriculture (USDA) et le « Bee Informed Partnership », un groupe de participants à l’industrie du miel.


Le taux de mortalité de l’hiver le plus récent, allant d’octobre 2013 à avril 2014, était légèrement meilleur que la perte de 30,5% signalée pour l’hiver 2012-2013, mais pire que les 21,9% enregistrés en 2011-2012. Des études précédentes avaient montré que les pertes totales pour la colonie avoisinaient les 296% au cours des huit dernières années.

Les preuves étant de plus en plus nombreuses, les fabricants de pesticides ne peuvent plus continuer à ignorer la crise 


Au cours des dernières années, les populations d’abeilles sont mortes à un taux que le gouvernement américain juge « économiquement insoutenable ». Les abeilles à miel pollinisent les plantes qui produisent environ un quart de la nourriture consommée par les américains, y compris des pommes, des amandes, des pastèques, et des haricots, d’après les rapports du gouvernement.

Les scientifiques, les groupes de consommateurs et les apiculteurs affirment que le taux dévastateur de mortalité chez les abeilles est causé au moins en partie par l’utilisation croissante de pesticides vendus par les compagnies agrochimiques pour stimuler les récoltes de produits de base tels que le maïs.

Ils font référence à une étude publiée le 9 Mai par l’Ecole d’Harvard de Santé Publique qui a découvert que deux néonicotinoïdes très utilisés – une classe d’insecticides- semblent affecter de manière significative les colonies d’abeilles pendant l’hiver, notamment pendant les hivers froids.

« Les preuves étant de plus en plus nombreuses, les fabricants de pesticides ne peuvent plus continuer à ignorer la crise » a déclaré Michele Simon, une avocate en santé publique spécialisée dans les problèmes de nourriture.

Monsanto Co, DuPont Syngenta AG, Bayer AG et d’autres compagnies agrochimiques disent que les abeilles sont tuées par d’autres facteurs, tels que les mites. Bayer et Syngenta remettent les pesticides en question, tandis que Monsanto et DuPont les utilisent comme protection pour les graines qu’ils vendent.

BeeLogics, une compagnie pour la santé des abeilles filiale de Monsanto, est l’un des collaborateurs dans le partenariat avec l’USDA qui a publié le rapport jeudi. Le rapport semble faire porter une grande partie de la responsabilité de la mort des abeilles sur les mites varroa, un parasite asiatique repéré pour la première fois aux Etats-Unis en 1987. « Les fluctuations annuelles des taux de pertes comme ceux-là ne font que démontrer à quel point la question de la santé des abeilles est devenue compliquée » a déclaré Jeff Pettis un chercheur du service de recherche agricole de l’USDA.

Jeff Pettis affirme que les virus, les parasites, les problèmes de nutrition et les pesticides sont tous des facteurs.

L’an dernier, l’Union Européenne a déclaré qu’elle interdirait les néonicotinoïdes utilisés pour le maïs et d’autres cultures, ainsi que pour les jardins des particuliers. Des contraintes similaires aux Etats-Unis pourraient coûter aux fabricants plusieurs millions de dollars.

Les résultats de l’étude sont basés sur des informations données par les apiculteurs américains. Près de 7200 apiculteurs gérant 564 522 colonies en Octobre 2013 ont répondu à l’enquête. Ces apiculteurs représentent 217% des 2,6 millions de colonies du pays.

En Janvier l’Agence pour la Protection de l’Environnement a déclaré qu’elle financerait plus de 450 000 dollars dans des projets de recherche pour réduire l’utilisation des pesticides qui pourraient affecter les abeilles.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire