Pendant plus de deux semaines, les villageois de Yirca, un village de
la région de Manisa, tout près de la mer Egée, ont monté la garde jour
et nuit dans leurs champs, bien décidés à empêcher la destruction de
leurs oliviers.
Même si les oliveraies ne leur appartenaient plus, préemptées
quelques mois plus tôt par la société Kolin chargée de construire une
nouvelle centrale au charbon, il leur était difficile
de se résoudre à l’idée que leurs « arbres de vie » – le nom de
l’olivier en turc –, source de revenus non négligeables des familles de
Yirca depuis des générations, allaient être arrachés. La production
d’huile d’olive est la principale ressource de la région avec le
charbon. La petite bourgade est située non loin de la ville de Soma, où
301 mineurs ont péri, victimes d’un incendie le 13 mai.
Le sort des oliviers de Yirca s’est joué en cinq heures, dans la nuit
de jeudi 6 au vendredi 7 novembre. Tout a commencé jeudi lorsque les
gardes de sécurité de la société Kolin, se substituant aux forces de
l’ordre, ont menotté puis enfermé dans un cabanon quatre agriculteurs
contestataires. Les gendarmes ont fait le reste, incitant les autres à
aller voir ailleurs.
Pollutions multiplesA minuit, six bulldozers
sont entrés en action, déracinant 6 000 oliviers. L’opération a suscité
la consternation des villageois, irrités par le projet de centrale
concocté par le gouvernement et réalisé par Kolin.
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