Plan National Santé Environnement 3 : le compte n’y est pas
La ministre de l’Ecologie a présenté en Conseil des Ministres le nouveau Plan National Santé Environnement 3° version (PNSE3).
La ministre de l’Ecologie a présenté en Conseil des Ministres le nouveau Plan National Santé Environnement 3° version (PNSE3).
Ce plan présente des avancées, mais qui restent peu suffisants. Si Générations futures salue
un certain nombre d’avancées dans ce plan, comme la reconnaissance de
la nécessité de mobiliser toute la puissance publique au travers de
l’ensemble des politiques publiques, comme l’approche de l’évaluation
des populations par le concept d’exposome ou encore comme la prise en
compte du nouveau paradigme toxicologique lié à la prise en compte de la
spécificité des perturbateurs endocriniens, le compte n’y est pas du
tout pour notre organisation, peut-on lire dans un communiqué de presse.
En
effet, selon l’organisme, le plan prévoit beaucoup d’études et autres
évaluations d’expositions diverses mais manque cruellement de mesures
plus axées sur la prévention des risques dans la vraie vie des citoyens
et la réduction des expositions à des pollutions environnementales à la
source.
Plan National Santé Environnement 3 : le compte n’y est pas
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Ce manque donne une impression d’impuissance à agir sur la réalité. « De
même on a l’impression d’un manque de vision par rapport aux grands
enjeux de santé environnementale quand la protection des femmes
enceintes et des enfants n’est pas définie dans ce plan comme un
objectif prioritaire dans ce PNSE3 couvrant de nombreuses actions de
prévention des expositions aux polluants alors même que c’est ce public
qui est le plus à risque au regard des pollutions, notamment par les
perturbateurs endocriniens », explique Générations Futures dans un
communiqué de presse.
Toujours
selon Générations Futures, certains points sont mêmes inquiétants car
en opposition à des mesures mises en œuvre par le gouvernement et allant
à l’opposé des objectifs déclarés.
Par exemple :
· Objectif
‘agir pour une meilleure qualité de l’eau’. Objectif louable mais
qu’attend le gouvernement pour supprimer immédiatement l’instruction de
la direction Générale de la Santé du 9 décembre 2010 permettant dans les
faits de multiplier par 5 les teneurs en pesticides des eaux
distribuées sans aucune restriction de consommation ?
· Objectif
‘Agir pour une meilleure qualité de l’air intérieur’, louable lui
aussi. Mais alors pourquoi le décret rendant obligatoire la surveillance
de la qualité de l’air intérieur dans les crèches et les écoles
maternelles a-t-il été supprimé ?
· concernant
les pesticides: l’objectif ‘protéger la population contre les risques
liés à l’usage des pesticides’ n’est suivi que d’actions sur la
chlordécone !? Nous souhaitons que le plan prévoie de véritables mesures
de protection des populations par leur alimentation et leur
environnement alors que la LAAF n’a pas intégré nos propositions
d’éloignement des épandages de produits phytopharmaceutiques par rapport
aux habitations ?
· Restreindre
l’utilisation du BPA dans les tickets de caisse est un bon objectif.
Mais pourquoi le gouvernement n’a-t-il pas pris les décrets prévus par
la loi de décembre 2012 sur la BPA qui auraient dû permettre
l’étiquetage des contenant alimentaires au BPA pendant 2 ans afin de
protéger les populations avant son interdiction définitive dans les
contenants alimentaires en janvier 2015 ?
François
Veillerette, Porte-Parole de Générations Futures, déclare à cet effet :
«Nous sommes globalement très déçus par ce PNSE3 présenté par Mme
Royal. Il n’est pas à la hauteur de l’urgence posée par les enjeux de
santé publique majeurs liés à la dégradation de notre environnement et
aux pollutions dangereuses auxquelles la population est exposée. Nous
attendons plus d’actions d’interdictions des produits dangereux, de
substitution de ceux-ci par des alternatives plus sûres, sources
d’innovation et d’activité économique, et pas seulement des
sempiternelles études et états des lieux qui ne permettrons pas, seuls,
une amélioration de l’état de santé des françaises et des français.»
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