samedi 28 mars 2015

Colombie: des «igloos» antisismiques construits avec des pneus usagés

Sur les hauteurs de Bogota, se dressent de curieux «igloos». Dotés d'une bonne isolation thermique et résistants aux séismes, ils ne sont pas construits en glace mais avec de vieux pneus abandonnés qui constituent un vrai fléau environnemental.

Pionnière de ce projet en Colombie, Alexandra Posada, une militante écologiste, a organisé la construction de ces bâtiments originaux aux murs arrondis dans la localité de Choachi, à une quarantaine de kilomètres de la capitale.
«On me fait cadeau de ces pneus car c'est un problème gigantesque que s'en débarrasser. Ils mettent des milliers d'années à se décomposer», explique à l'AFP cette femme de 35 ans, qui supervise les travaux, en jeans et coiffée d'un chapeau de cow-boy.
«Utilisés pour la construction, ils deviennent des briques virtuellement éternelles», ajoute-t-elle.
Pour convertir les pneus en blocs compacts d'environ 200 à 300 kilos, on les remplit de terre. Des barres de fer sont également intercalées entre les pneumatiques de diverses tailles, selon qu'ils proviennent de camions ou de voitures.
Cette technique, qui tire profit de la flexibilité du caoutchouc, permet aux habitations, accrochées à flanc de colline dans la cordillère des Andes, de faire face aux secousses telluriques, très fréquentes dans cette région.
Les plafonds de ces maisons sont réalisés en ciment pour les chambres et la cuisine, et avec du bois pour la salle à manger, par souci esthétique. Le toit est recouvert de pneumatiques qui font office de tuiles.
- 5,3 millions de pneus abandonnés par an -
L'utilisation de pneus usagés est une bénédiction pour l'environnement. Selon des chiffres officiels, les Colombiens jettent chaque année environ 5,3 millions de pneus, soit près de 100.000 tonnes de caoutchouc abandonnées dans la nature.
Parfois les pneus entassés dans ces décharges sauvages sont incendiés, causant une source de pollution importante notamment à Bogota, une mégapole de plus de 7 millions d'habitants, souvent noyée dans les nuages de fumée du trafic automobile.
«Après leur vie utile, les pneus sont jetés par les usagers. C'est une question extrêmement grave pour l'espace public, pour l'environnement et le paysage», affirme à l'AFP Franciso Gomez, chargé de ce dossier au sein du ministère de l'Environnement.
En Colombie, les producteurs et les importateurs de pneumatiques n'ont pour obligation que d'en recycler une partie, des résidus équivalant seulement à 35% de l'ensemble de ces matériaux.
En outre, les sociétés locales de nettoyage ne sont pas tenues de collecter dans les rues les pneus, considérés comme des «résidus spéciaux».
«Si l'on songe à la quantité de résidus générés, la gestion de ce problème est très faible», admet M. Gomez.
Les quelque 9.000 pneus utilisés jusqu'à présent pour les murs, les tuiles, les terrasses ou encore les escaliers des «igloos» de Choachi ne sont pas les seuls déchets employés par les architectes.
Dans les chambres, des lucarnes ont été aménagées avec des bouteilles en verre de toutes les couleurs afin de laisser passer la lumière. D'autres bouteilles, remplies de papier ou de terre, ont servi à consolider le socle de la baignoire.
«Ce sont des maisons avec du matériel recyclé, mais qui sont jolies, aérées, avec encore plus de lumière indirecte», souligne Mme Posada.
L'un des ouvriers, William Clavijo, un maçon de 57 ans, confesse que ce chantier d'un genre particulier lui a «appris la valeur des choses». «D'habitude, on les jette. Maintenant, on sait qu'on peut les utiliser», confie-t-il, en recouvrant de sable et de chaux les pneus collectés dans les rues de Bogota.

La pollution atmosphérique perturbe-t-elle l’esprit ?

Vous sentez-vous anormalement angoissé, oppressé ou anxieux depuis l’épisode de pollution qui a touché une large part de la France métropolitaine, du 15 au 22 mars ? Incongrue au premier abord, la question n’est peut-être pas si absurde, à en croire une large étude épidémiologique publiée, mardi 24 mars, dans le British Medical Journal (BMJ). Conduits par Melinda Power (université Harvard, université Johns Hopkins), les auteurs de ces travaux suggèrent que la pollution atmosphérique aux particules les plus fines peut favoriser l’anxiété, par le biais de processus purement biochimiques.
Surprenante pour le béotien, la conclusion n’étonnera pas outre mesure les spécialistes. Si les effets négatifs des particules fines sur la fonction respiratoire et le système vasculaire sont connus, des travaux expérimentaux récents suggèrent que le passage des particules fines dans la circulation sanguine, par le système pulmonaire, est susceptible de provoquer un stress oxydatif et une inflammation des tissus cérébraux. Ces mécanismes sont suspectés de pouvoir générer ou accentuer des troubles mentaux, ou une légère érosion des capacités cognitives (attention, mémoire de travail, etc.).

Cohorte de 70 000 infirmières

Cependant, c’est la première fois qu’une étude épidémiologique d’ampleur met en évidence un lien, dans la population générale, entre pollution atmosphérique et anxiété.
Les auteurs ont utilisé les données issues d’une cohorte de plus de 70 000 infirmières américaines, suivies depuis 1976. Parmi les nombreux questionnaires auxquelles ces femmes ont répondu, il s’en trouvait un, rempli en juillet 2004, cherchant à évaluer leur niveau d’anxiété à travers une série de questions. Ressentent-elles « une peur déraisonnable des espaces confinés » ? Sont-elles « réticente[s] à sortir de chez [elles] seule[s] » ? Ont-elles des pensées « à propos d’une maladie incurable » qu’elles auraient contractée ? Sont-elles exagérément inquiètes « lorsque [leurs] proches rentrent tard à la maison » ? Une note de 0 à 16 (dit « indice de Crown-Crisp ») a ainsi été affectée à chaque participante. A indice fort, anxiété élevée.
Comment mettre à profit cette information ? Les chercheurs ont eu l’idée d’utiliser l’adresse de résidence des participantes. Ils ont ensuite consulté les archives des mesures de deux types de particules fines (PM10 et PM2,5) et ont même mis à profit les données météorologiques de l’époque, pour estimer le plus finement possible l’exposition de chacune à ces deux polluants. Résultat : les femmes enrôlées dans l’enquête ont un niveau d’anxiété proportionnel à leur niveau d’exposition aux PM2,5, au cours du mois ayant précédé le remplissage du questionnaire. En revanche, avoir été plus ou moins exposé dans les trois, six ou douze mois précédents ne modifie pas le niveau d’anxiété. L’effet observé est donc à court terme. Plus notable : aucun impact associé aux PM10 n’a été mis en évidence.
Les chercheurs demeurent prudents sur l’interprétation de leurs résultats et appellent à d’autres recherches pour confirmer la causalité entre PM2,5 et anxiété. « Ces découvertes s’ajoutent à une littérature scientifique de plus en plus nourrie sur les effets de la pollution de l’air sur la santé mentale, estime Michael Brauer, professeur de santé publique à l’université de Colombie-Britannique (Canada), dans un commentaire publié par le BMJ. Y compris un petit mais intrigant corpus de recherche qui fait le lien entre la variabilité à court terme de la pollution de l’air et le taux de suicide. »

« Cimetière nucléaire » : la justice déboute les opposants

C’est une défaite pour les opposants au projet de stockage de déchets radioactifs à grande profondeur, sur le site du village de Bure (Meuse). Ce projet, unique en France, est destiné à enterrer dans une couche d’argilite, à 500 mètres de profondeur, les 80 000 m3 de résidus les plus dangereux générés par le parc nucléaire français actuel, qui resteront radioactifs pendant des centaines de milliers d’années. Le tribunal de grande instance de Nanterre a débouté, jeudi 26 mars, six associations, dont le réseau Sortir du nucléaire, de leur plainte contre l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), pour divulgation d’information erronée.
Les antinucléaires reprochaient à cet établissement public industriel et commercial, chargé de la gestion à long terme des déchets radioactifs, d’avoir sous-évalué le potentiel géothermique du site et d’avoir fourni « une appréciation délibérément partiale des données existantes » afin de faciliter l’implantation du cimetière nucléaire dans cette zone rurale. Ce potentiel est, selon les associations, important et « économiquement exploitable ». Une thèse de nature à remettre en question la pertinence du choix de la zone d’intérêt pour la reconnaissance approfondie (ZIRA) de Bure, puisque, selon les « règles fondamentales de sécurité » énoncées par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), le site doit « être choisi de façon à éviter des zones pouvant présenter un intérêt exceptionnel en termes de ressources souterraines ».

Le trafic menace la survie des espèces protégées

Ils ne se trouvent qu’à quelques minutes en bateau de cette grande tente blanche dans laquelle une quarantaine de représentants d’Etats et d’organisations non gouvernementales se penchent sur leur sort. Sur les bords de la rivière Chobe, au nord du Botswana, des familles d’éléphants se retrouvent dans un havre de paix.
Hôte de la deuxième conférence mondiale sur le trafic d’espèces protégées qui se tenait mercredi 25 mars à Kasane, le Botswana fait figure d’exception en Afrique où le braconnage décime les troupeaux du mammifère mastodonte. Le nombre d’éléphants a triplé en trois décennies dans ce pays enclavé d’Afrique australe, grâce à une politique antibraconnage efficace.
A l’inverse, cette population a chuté de 15 % sur le continent depuis presque dix ans. Quelque 20 000 à 30 000 éléphants sont tués chaque année. « Le braconnage et le commerce d’espèces protégées a atteint des niveaux sans précédent, a alerté le président botswanais, Seretse Ian Khama, à l’ouverture du sommet. Il est clair que si nous ne mettons pas en place une action décisive pour combattre le trafic de ces animaux sauvages, la capacité de nombreuses espèces emblématiques à survivre sera gravement compromise, leur extinction de notre vivant va devenir une réelle possibilité. »
Outre l’éléphant, le rhinocéros et le tigre sont dans le viseur des braconniers. Le pangolin, ce petit animal au corps presque entièrement recouvert d’écailles, est le mammifère le plus traqué au monde.
Le commerce illégal d’animaux sauvages et de bois précieux pèse près de dix milliards de dollars (neuf milliards d’euros) chaque année, selon les Nations unies. « Ce trafic sert aussi à financer d’autres crimes comme le terrorisme, l’achat d’armes et le commerce de drogue, et il met à mal l’Etat de droit en alimentant la corruption », a rappelé le chef d’Etat.

« Volonté politique »

Cette conférence se déroulait presque un an après un premier rendez-vous en Angleterre. Quarante-six Etats avaient alors signé la « Déclaration de Londres ». Ces pays s’engageaient à mettre en place quatorze mesures « urgentes » pour lutter contre le trafic d’espèces protégées. « Il y a désormais clairement une volonté politique au plus haut niveau que nous n’avions encore jamais vue jusque-là », reconnaît Carlos Drews, directeur du programme mondial des espèces chez WWF.
Un autre sommet exclusivement consacré à l’éléphant s’est également tenu lundi à Kasane. « Beaucoup a été accompli au cours de la dernière année », s’est félicité le secrétaire d’Etat britannique à l’environnement, Lord de Mauley.
Coorganisateur de la conférence avec le Botswana, il a rappelé que des programmes de baisse de la demande dans les pays consommateurs avaient été lancés, et que plusieurs pays avaient renforcé leur arsenal législatif pour lutter contre ce commerce illicite. Objectif : augmenter le coût du risque pour le trafiquant.
La « déclaration de Kasane » insiste, elle, sur trois points : lutter contre le blanchiment d’argent lié au trafic d’espèces protégées, sensibiliser les communautés locales à la valeur de leurs animaux sauvages et collaborer avec l’industrie du transport. « Les braconniers savent que les containers sont désormais plus surveillés, alors ils s’adaptent », explique Tom Milliken, responsable du programme éléphants et rhinocéros chez Traffic, une organisation spécialisée dans la traque de ce commerce illégal.

Fausses barres de chocolat

L’an dernier, 16 Vietnamiens ont été arrêtés avec 32 valises remplies d’ivoire provenant des défenses d’éléphants. Lors d’une autre saisie, ce sont des fausses barres de chocolat contenant de l’ivoire qui ont été interceptées alors qu’elles étaient acheminées depuis l’Afrique du Sud vers Macao, en Chine.
« Des pays ont fait des efforts pour mieux faire appliquer la loi contre les trafiquants, mais il n’y a pas encore de signes sans équivoque que la lutte est engagée par tous les pays et à pleine puissance, juge Tom Milliken. En attendant, je dis donc vigilance, vigilance, vigilance, pour que l’attention ne se relâche pas. » « La tâche est tellement immense qu’il faudrait encore mettre les bouchées doubles », ajoute Neville Ash, du Programme des Nations Unies pour l’environnement (UNEP).
Sur le continent africain, les performances sont contrastées. L’action du Gabon, dont le président Ali Bongo était le seul chef d’Etat étranger présent à Kasane, a été saluée en raison d’une meilleure protection de ses éléphants.


Signe encourageant, le nombre de saisies d’ivoire a augmenté au Kenya, en Tanzanie et en Ouganda. Imitant d’autres pays, l’Ethiopie a brûlé la totalité de son stock d’ivoire (6 tonnes) le 20 mars dernier. Les pays d’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique centrale ont en revanche été pointés du doigt, tout comme le Mozambique et l’Afrique du Sud, dont le braconnage de rhinocéros a augmenté de 20 % en 2014.
Revendue au prix de l’or sur le marché noir en Asie, en particulier au Vietnam, qui accueillera en 2016 le prochain sommet sur le trafic d’espèces, la corne de rhinocéros est utilisée dans la médecine traditionnelle malgré l’absence de preuves scientifiques de ses vertus médicales. Répondant aux critiques, la ministre de l’environnement sud-africaine, Edna Molewa, a assuré que « la bataille n’était pas perdue, nous avons pris des mesures comme déplacer des rhinos du parc Kruger pour les mettre dans des réserves plus sûres ». Le gouvernement envisage aussi de demander la légalisation de son commerce de la corne de rhinocéros pour réduire le braconnage. Une mesure dont l’efficacité est contestée.

« Tradition en Chine de posséder des objets en ivoire »

En Asie, le Népal n’a pas enregistré un seul cas de braconnage de tigres depuis deux ans. « Pour la Thaïlande, il a fallu que nous les menacions de suspendre tout leur commerce de bois, d’orchidées et de plantes médicinales pour qu’ils prennent enfin des mesures », raconte un expert de la Convention sur le commerce international des espèces menacées d’extinction (CITES).
Mais c’est la Chine, plus grand consommateur d’ivoire, qui a suscité les plus vives réactions. « Il y a une tradition chez les Chinois de posséder ou de s’offrir des objets sculptés en ivoire, mais il faut qu’ils comprennent que les éléphants font aussi partie de notre patrimoine et que la demande pour l’ivoire doit être réduite », insiste Gideon Gathaara, du ministère des ressources naturelles kényan.
« Mais nous faisons déjà beaucoup, comme notre programme de sensibilisation auprès de la population et la récente interdiction de l’importation d’ivoire sculpté pour un an, rétorque Meng Xianlin, directeur général du bureau chinois de contrôle du commerce d’espèces protégées. En Afrique, il y a aussi des pays qui parlent beaucoup mais qui agissent peu, ils prennent l’argent des donateurs mais il n’y a pas d’actions sur le terrain, travaillons plutôt ensemble au lieu de pointer du doigt ! »
« La Chine ne fait pas que de l’affichage, mais elle pourrait quand même faire davantage », considère un observateur présent à la conférence de Kasane. Cofondatrice de l’association Eléphants sans frontières (EWB), Kelly Landen regrette toutefois que la première cause de disparition des espèces, à savoir la destruction de leurs habitats naturels, comme la déforestation, ait été si peu abordée lors du sommet : « Même si nous mettons fin au braconnage, rien ne dit que les éléphants ne disparaîtront pas à terme sous la pression démographique humaine. »

Unités de micro-méthanisation : une opportunité pour généraliser la méthanisation à la ferme

Une unité de micro-méthanisation à la ferme de nouvelle génération a été inaugurée près d'Angers (49). Financièrement accessible et techniquement adaptée aux exploitations agricoles traditionnelles, cette technologie pourrait bien aider au déploiement de la méthanisation en France.


Bien loin des méga-projets qui font polémiques, l'unité de micro-méthanisation à la ferme de nouvelle génération, récemment inaugurée sur une exploitation à Saint-Lambert-La-Potherie près d'Angers (49), traite de façon automatisée les 7.000 m3 annuels de lisier produits par les 115 vaches laitières du GAEC (avec la menue paille et les refus d'alimentation). Elle produit annuellement 400.000 Kw d'électricité revendue à EDF (soit l'équivalent de la consommation de 60 familles par an) et 250.000 Kw de chaleur qui permet de chauffer 3 habitations situées sur l'exploitation ainsi que l'eau du robot de traite.
Pour les 5 associés du GAEC des Buissons, cette installation a représenté un investissement de 610.000 €. Deux partenaires ont participé au financement : l'Ademe à hauteur d'environ 220.000 € et le Conseil régional des Pays de la Loire, pour un montant de plus de 35.000 €.
Le retour sur investissement est prévu sur 7 ans grâce à la revente de l'électricité à EDF (17,45 centimes d'euro par kilowatt heure dont 2,7 centimes de prime pour la valorisation des effluents d'élevage) et à l'économie annuelle de 7.000 litres de fioul utilisé pour le chauffage (soit 5.000 €).
Cette unité installée par la société néerlandaise HoSt, spécialisée dans la fourniture de systèmes bioénergétiques, avec l'appui de Terrena, un groupe coopératif solidaire du domaine agricole et agroalimentaire du Grand Ouest de la France, promet donc d'apporter une solution adaptée à l'échelle des exploitations à "taille humaine" et démocratiser ainsi l'accès à la méthanisation dans l'hexagone. Pour mémoire, en France, plus de 180 millions de tonnes de lisier sont produites par an dont plus d'un tiers dans le Grand Ouest (Bretagne, Pays de la Loire et Basse-Normandie).
Seule ombre apparente au tableau : la rentabilité de ces installations reste conditionnée aux subventions publiques.

L'étude européenne sur les radiofréquences entachée de conflits d'intérêt

Les liens avec l'industrie du Comité scientifique de la Commission européenne chargé d'évaluer les effets des champs électromagnétiques mettent en doute la fiabilité de son dernier rapport qui conclut, une nouvelle fois, à leur innocuité.


Le rapport européen sur les effets sanitaires potentiels de l'exposition aux champs électromagnétiques, rendu public le 6 mars dernier, a été élaboré par le Comité scientifique de la Commission européenne sur les risques sanitaires émergents et nouveaux (Scenihr). Il a pour objectif d'évaluer les résultats scientifiques récents (2009-2013) sur les risques sanitaires liés aux champs électromagnétiques (basses fréquences, extrêmement basses fréquences). Le spectre électromagnétique va de fréquences extrêmement basses (comme l'électricité) à des fréquences plus élevées telles que les micro-ondes, les fréquences optiques et les fréquences encore plus élevées des rayons X. L'omniprésence des téléphones portables, du wifi et d'appareils de consommation courante tels que les plaques à induction pose des questions de santé publique.
Des ondes bénignes, selon les experts
Selon le dernier rapport du Scenihr, les recherches scientifiques actuelles confirment qu'aucun effet néfaste sur la santé n'est établi si l'exposition reste inférieure aux niveaux fixés par les normes en vigueur. Certaines études ont indiqué un lien entre les champs électromagnétiques produits par les téléphones portables et un risque accru de cancer du nerf vestibulo-cochléaire (ou auditif) ou de tumeurs du cerveau. "Cependant, d'autres études n'ont pas confirmé ce lien et l'une d'entre elles, en particulier, suggère d'interpréter ce lien avec prudence : l'incidence des tumeurs correspondantes n'a pas augmenté depuis l'apparition des téléphones portables", estime le rapport du Scenihr.
De précédentes études ont également indiqué un lien entre les champs électromagnétiques et un risque accru de maladie d'Alzheimer. "De nouvelles études sur ce sujet n'ont pas confirmé ce lien", selon le Comité. Des études épidémiologiques établissent un lien entre l'exposition à des champs de Fréquence Extrêmement Basse (ELF), en vivant longtemps à proximité de lignes électriques, par exemple, et un taux élevé de leucémie infantile, qui correspond à un cancer rare du sang. "Ce lien n'a été ni expliqué, ni soutenu par des études sur des animaux et des cellules. Jusqu'à présent, les résultats des recherches n'ont pas permis de trouver un mécanisme pouvant expliquer ce lien. De nouvelles études sont nécessaires pour confirmer ou exclure un possible lien de causalité", selon le Scenihr.
Déni de risque
Suite à ce rapport, les associations membres de l'EMF Alliance ont annoncé le 11 mars qu'elles déposaient une plainte auprès de la médiatrice européenne, estimant les résultats de ce rapport biaisés. Ce réseau interassociatif, qui rassemble une plate-forme d'une cinquantaine d'organisations internationales, estime que le groupe d'experts qui a élaboré ce rapport exprime "des positions partisanes en faveur de l'absence de risque" et "étouffe d'éventuelles voix discordantes".
L'Alliance d'ONG se fonde sur une série d'analyses indépendantes, qu'elle estime trop vite écartées par les experts de la Commission : l'étude internationale Interphone sur le risque de tumeur au cerveau en relation avec l'usage du téléphone mobile, menée dans 13 pays en 2010, qui a montré de façon systématique un risque augmenté pour le groupe le plus exposé ; l'étude Cefalo, menée dans quatre pays en 2011 (Suisse, Danemark, Norvège, Suède) ; l'étude Hardell, conduite sur des cas-témoins en Suède en 2013, ainsi que des études menées en France, au Japon et en Corée. L'EMF Alliance estime que les deux études de cohortes, conduites au Danemark et au Royaume-Uni, qui servent de référence au Scenihr, ont exclu les plus gros utilisateurs sans permettre de les différencier des autres usagers.
En mai 2014, la médiatrice européenne a lancé une initiative visant à améliorer la transparence des comités d'experts consultés par la Commission européenne. En janvier 2015, elle a adressé au président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, un courrier dans lequel elle estime que "l'équilibre de représentation des divers groupes d'intérêt au sein des comités d'experts de la Commission européenne devrait être obligatoire" et qu'il revient à la Commission de définir ces critères d'équilibre. Dans le même courrier, la médiatrice enjoint M. Juncker à prendre des mesures pour prévenir les conflits d'intérêts.
Des experts électrosceptiques
Aujourd'hui, l'EMF Alliance pointe le fait que les personnalités, "bien connues pour leurs positions partisanes en faveur de l'absence de risque", qui composent le Scenihr sont pour la plupart membres de l'ICNIRP. L'ICNIRP (International Commission on Non-Ionizing Radiation Protection) produit les lignes directrices sur lesquelles se basent la plupart des normes d'exposition aux champs électromagnétiques actuelles. "Il prend uniquement en considération les effets thermiques (réchauffement des tissus) et exclut explicitement l'exposition aux appareils sans fil dépassant 6 minutes ainsi que les effets possibles à long terme comme le cancer et les maladies neurodégénératives. Son approche non précautionneuse et sa structure fermée donnent à l'ICNIRP les caractéristiques d'une tête de pont pour défendre les intérêts industriels et militaires".
Les ONG rappellent que plusieurs d'entre elles ont dénoncé auprès de la Direction générale de la santé et des consommateurs et auprès de la médiatrice européenne "les liens intellectuels mais aussi les conflits d'intérêt directs de plusieurs membres du groupe et, en premier lieu, de son président Theodoros Samaras qui fut consultant chez Vodafone". Sont également cités Matts-Olof Mattsson et Hans K. Mild, membres du comité scientifique de Telia Sonera, Zenon Sienkiewicz, consultante de Japan Electrical Safety & Environment Technology Laboratories, émanation de Japan Electric Association et Anssi Auvinen, membre de l'ICNIRP et régulièrement financé par le MMF, le Mobile Manufacturers' Forum.

Combien de fermes-usines en France ?

On parle beaucoup de la ferme des mille vaches dans la Somme ou celle des mille veaux dans la Creuse. Or, il ne s’agit pas de cas isolés et ce type d’exploitation se développe de plus en plus en France. Découvrez la carte de France des fermes usines.
La Confédération paysanne vient de publier une carte présentant une liste non exhaustive de 29 projets de ferme-usine, à l’étude ou déjà à l’œuvre en France.
De nombreuses associations de protection animale, dont la PMAF, dénoncent ces projets, qui représentent une menace pour le bien-être animal. La PMAF craint que le développement de ces fermes conduise petit à petit à la banalisation de l’élevage en zéro pâturage. Ce mode d’élevage ne répond en aucun cas aux besoins d’espace des animaux et favorise notamment les problèmes de boiterie chez les vaches laitières.





De nouveaux pesticides reconnus comme cancérogènes par l'OMS

Le centre international de recherche sur le cancer vient notamment de classifier comme cancérogène probable pour l'homme le glyphosate, le malathion et le diazinon.

Désormais, l'herbicide glyphosate, les insecticides malathion et diazion sont classifiés comme cancérogène probable pour les hommes (groupe 2A). Le centre international de recherche sur le cancer (Circ), de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) vient de rendre public son évaluation de la cancérogénicité de cinq pesticides organophosphorés. Du 3 au 10 mars 2015, un groupe de travail de 17 experts de 11 pays s'est réuni et a analysé "les rapports publiés ou acceptés pour publication dans la littérature scientifique disponible" ainsi que "les rapports gouvernementaux accessibles au public" sur le tétrachlorvinphos, le parathion, le malathion, le diazinon et le glyphosate. Les pesticides tectrachlorvinphos et parathions sont quant à eux considérés comme des cancérogènes possibles pour les hommes (groupe 2B).
Pour ce qui concerne le glyphosate (composant du Roundup notamment), des études avaient déjà pointé en 2012 ses impacts sur le système endocrinien et en 2010 sur les embryons de vertébrés. "Il y avait des preuves limitées de cancérogénicité chez l'Homme pour le lymphome non hodgkinien, rappelle également l'OMS. Des études sur des expositions, principalement agricoles, aux Etats-Unis, Canada et en ont été publiés depuis 2001". Selon le Circ, des "preuves convaincantes" montrent que le glyphosate peut également causer le cancer chez les animaux de laboratoire. Le glyphosate serait aussi à l'origine de lésion sur le matériel génétique de cellules humaines. Au niveau mondial, il représente le plus gros volume de production pour les herbicides. Selon l'Ineris, cette substance fait également partie des herbicides les plus vendus en Europe. En France, le glyphosate est utilisé en agriculture, par les jardiniers amateurs ainsi que pour l'entretien des voies de circulation. "L'utilisation la plus importante dans le monde reste l'agriculture, pointe le Circ. Celle-ci a fortement augmenté depuis le développement de cultures génétiquement modifiés résistantes au glyphosate".
S'il est interdit en Europe, le malathion continue à être produit dans des quantités importantes au niveau mondial, selon le Circ pour un usage agricole et de contrôle des insectes en zone urbaine. L'insecticide avait été exceptionnellement autorisé en août 2014 par dérogation pour lutter contre l'épidémie du chikungunya en Guyane. Des études aux Etats-Unis, Canada et Suède avaient relevé lors d'une exposition agricole des preuves limités de cancérogénicité chez l'Homme (lymphome et cancer de la prostate non hodgkinien). Le malathion provoquerait également des tumeurs chez les rongeurs, des lésions de l'ADN et une perturbation hormonale.
Pour ce qui concerne le diazinon, "les volumes de production étaient relativement faibles et ont encore diminué après 2006 en raison de restrictions aux Etats-Unis et dans l'Union européenne". Le tétrachlorvinphos et le parathion ne sont plus utilisés en France. Interdit dans l'Union européenne, le tétrachlorvinphos continue toutefois à être utilisé sur le bétail et animaux de compagnie (colliers anti-puces) aux Etats-Unis.
Vers un retrait du glyphosate?
"Si le règlement 1107/2009 (cf. Annexe II point 3.6.3) s'applique, il devrait y avoir des retraits du marché de produits commerciaux contenant cette substances active [le glyphosate] désormais reconnue officiellement comme cancérigène probable", pointe Générations futures, dans un communiqué. L'Association demande également une réévaluation par l'Agence européenne de sécurité sanitaire (Efsa) du glyphosate et un retrait des produits vendus en France à base de cette substance active. "Le Programme (…) fournit des évaluations scientifiques fondées sur un examen exhaustif de la littérature scientifique, mais il reste de la responsabilité des gouvernements et d'autres organisations internationales de recommander des règlements, législation, ou une intervention de santé publique", constate toutefois le Circ.

Directive Ecoconception : un levier pour une économie de ressources ?

Dans un rapport, le bureau européen de l'environnement démontre comment la directive Ecoconception pourrait constituer un outil pour réduire le besoin en ressources comme en énergie et stimuler le recyclage.


Au delà des économies d'énergie, la directive Ecoconception pourrait également fournir des outils pour optimiser les besoins en ressources : c'est le postulat défendu dans un rapport par le bureau européen de l'environnement. Ce dernier rappelle en effet que la quantité de ressources utilisée par un produit pendant sa durée de vie est déterminée lors de la conception. Cette phase conditionne également la durée de vie d'un produit, ses possibilités de réparation et si les matières le constituant peuvent être recyclées. "L'utilisation des ressources peut être couverte à travers une gamme d'instruments de différentes politiques comprenant l'écolabel, les marchés publics écologiques ainsi que les directives écoconception et sur l'étiquetage énergétique", développe le bureau européen de l'environnement (BEE).
Adoptée en 2005 et mise à jour en 2009, la directive Ecoconception a établi des normes minimales de performances énergétiques et environnementales pour une vingtaine de catégories d'appareil. Les derniers en date étaient les fours, hottes et plaques de cuisson.
Le BEE interpelle sur l'urgence de la situation : selon le Programme des Nations Unies (PNUE), en 2050, la consommation annuelle mondiale de minéraux, de combustibles fossiles et de biomasse atteindra 140 milliards tonnes. "Soit plus de deux fois le niveau de la consommation d'aujourd'hui de 60 milliards de tonnes", estime le BEE. L'Europe s'avère particulièrement dépendante des importations de combustibles fossiles et de métaux stratégiques pour alimenter son économie et sa production industrielle.
Un manque de mesures concrètes
Pour répondre à cette problématique connue de longue date, la Commission européenne a d'ores et déjà élaboré différents outils dont une feuille de route "pour une Europe efficace dans l'utilisation de ses ressources" en 2011. "Toutefois, à ce jour, l'UE n'a pas réussi à définir un objectif de conservation de ressources, à s'entendre sur un ensemble d'indicateurs qui mesurent la consommation ou se prononcer sur des mesures concrètes prenant au sérieux la question", dénonce le BEE.
Autre interrogation : la récente suppression de l'emblématique paquet Economie circulaire du programme de travail pour 2015 de la Commission européenne, arguant de la sortie d'ici la fin de l'année d'un nouveau texte "plus ambitieux ".
Une des conditions pour le BEE pour réduire l'impact néfaste de l'utilisation excessive des ressources sur l'environnement : dissocier le développement économique de la quantité de ressources consommée.
Si pour l'instant, la directive Ecoconception se concentre sur la réduction de la consommation d'énergie au cours de la phase d'utilisation des produits, le bureau européen de l'environnement estime également qu'elle dispose d'un potentiel pour assurer la promotion d'une économie circulaire dans l'UE. Il montre que les appareils électriques et électroniques mis sur le marché européen durant un an provoquent des émissions équivalentes à 1.500 millions de tonnes de CO2 au cours de leur cycle de vie. Cela correspond à la production d'énergie du Royaume-Uni, de l'Allemagne et la Pologne réunies. Pour les mêmes catégories de produits, les émissions embarquées de CO2 des matières contenues dans les produits, portent l'addition à 100 millions de tonnes de plus par an (électronique, moteurs et pompes, éclairage, chauffage et appareils de refroidissement ainsi que panneaux photovoltaïques et éoliennes). "L'amélioration de l'efficacité énergétique lors de la phase d'utilisation combinée à une utilisation accrue des composants électroniques complexes dans les produits, va augmenter le poids relatif des émissions de GES «embarqué», développe le BEE. Par conséquence, les décideurs politiques devraient désormais porter leur attention sur la phase de conception et de production".
Trois pistes pour réduire l'utilisation des ressources
D'un point de vue social, ces produits éco-conçus constituent une condition préalable au développement de nouveaux modèles économiques autour des services de réparation et d'entretien, de location. Certains industriels voient également dans les normes de la directive Ecoconception un facteur de compétitivité.
Le rapport du BEE développe trois pistes pour réduire l'utilisation des ressources dans les produits : identifier une conception qui favorise les possibilités de réparation et la durabilité des produits, veiller aux options possibles de la fin de vie des matériaux sélectionnés (recyclés), éliminer les substances problématiques pour la réutilisation des produits. "Il doit y avoir une interaction étroite entre les exigences en matière d'écoconception et la réglementation des déchets", assure le BEE.
Le rapport souligne que prolonger la durée de vie d'un produit par rapport à un remplacement précoce permet des économies de ressources. Ainsi, améliorer la durée de vie des ordinateurs portables, des imprimantes et des machines à laver dans l'UE pourrait conduire à des économies en émissions de GES de plus d'un million de tonnes par an, ce qui équivaut au retrait de 477.000 voitures des routes pour une année.

MINISTERE DU LOGEMENT, DE L'EGALITE DES TERRITOIRES ET DE LA RURALITE - MINISTERE DES AFFAIRES SOCIALES, DE LA SANTE ET DES DROITS DES FEMMES


        37 Décret n° 2015-328 du 23 mars 2015 portant création du Conseil supérieur de la construction et de l'efficacité énergétique
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030395529&dateTexte=&categorieLien=id


    70 Décret n° 2015-340 du 25 mars 2015 abrogeant le décret n° 2010-273 du 15 mars 2010 relatif à l'utilisation du bois dans certaines constructions
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030401733&dateTexte=&categorieLien=id





MINISTERE DES AFFAIRES SOCIALES, DE LA SANTE ET DES DROITS DES FEMMES

        19 Décret n° 2015-326 du 23 mars 2015 fixant le seuil en dessous duquel la rémunération portée sur le chèque emploi-service universel inclut une indemnité compensatrice de congés payés dont le montant est égal à un dixième de la rémunération brute
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030395294&dateTexte=&categorieLien=id

        20 Arrêté du 19 mars 2015 relatif aux conditions de prise en charge de spécialités pharmaceutiques disposant d'une autorisation de mise sur le marché inscrites sur la liste visée à l'article L. 5126-4 du code de la santé publique
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030395311&dateTexte=&categorieLien=id

        21 Arrêté du 20 mars 2015 modifiant la liste des spécialités pharmaceutiques remboursables aux assurés sociaux
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030395324&dateTexte=&categorieLien=id

        22 Arrêté du 20 mars 2015 modifiant la liste des spécialités pharmaceutiques agréées à l'usage des collectivités et divers services publics
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030395334&dateTexte=&categorieLien=id

        23 Décision n° 2015-03-076 du 11 mars 2015 relative aux bonnes pratiques de fabrication des médicaments vétérinaires
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030395342&dateTexte=&categorieLien=id

  31 Arrêté du 17 mars 2015 modifiant l'arrêté du 22 février 1990 fixant la liste des substances classées comme stupéfiants
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030398389&dateTexte=&categorieLien=id

        32 Arrêté du 23 mars 2015 modifiant la liste des spécialités pharmaceutiques remboursables aux assurés sociaux
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030398395&dateTexte=&categorieLien=id

 58 Arrêté du 17 mars 2015 fixant la date des élections des représentants des agents de direction relevant des conventions collectives nationales des organismes de sécurité sociale et exerçant dans les agences régionales de santé à la commission prévue à l'article R. 23-51 du code de la sécurité sociale et modifiant l'arrêté du 19 septembre 2014 fixant les modalités d'application des articles R. 123-51 et R. 123-52 du code de la sécurité sociale pour ces mêmes salariés
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030401562&dateTexte=&categorieLien=id

        59 Arrêté du 20 mars 2015 portant radiation de spécialités pharmaceutiques de la liste mentionnée au premier alinéa de l'article L. 162-17 du code de la sécurité sociale
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030401579&dateTexte=&categorieLien=id

        60 Arrêté du 20 mars 2015 portant radiation de spécialités pharmaceutiques de la liste des médicaments agréés à l'usage des collectivités publiques prévue à l'article L. 5123-2 du code de la santé publique
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030401587&dateTexte=&categorieLien=id
 42 Décret n° 2015-343 du 26 mars 2015 portant création d'un traitement automatisé de données à caractère personnel dénommé « capacités, aides et ressources des seniors (CARE) »
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030405377&dateTexte=&categorieLien=id

        43 Arrêté du 20 mars 2015 modifiant l'arrêté du 14 avril 2014 fixant les modalités de déclaration, la forme et le contenu du rapport de sécurité d'une recherche biomédicale portant sur un médicament à usage humain
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030405398&dateTexte=&categorieLien=id

MINISTERE DE L'AGRICULTURE, DE L'AGROALIMENTAIRE ET DE LA FORET


        46 Décret n° 2015-344 du 26 mars 2015 modifiant le décret n° 2010-110 du 29 janvier 2010 relatif au régime de sanctions du programme POSEI-France
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030405411&dateTexte=&categorieLien=id

        47 Décret n° 2015-345 du 26 mars 2015 relatif à l'appellation d'origine contrôlée « Abricots rouges du Roussillon »
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030405478&dateTexte=&categorieLien=id

        48 Décret n° 2015-346 du 26 mars 2015 relatif à l'appellation d'origine protégée « Huile d'olive de Haute-Provence »
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030405484&dateTexte=&categorieLien=id

        49 Décret n° 2015-347 du 26 mars 2015 relatif à l'appellation d'origine protégée « Tome des Bauges »
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030405491&dateTexte=&categorieLien=id

 64 Décret n° 2015-338 du 25 mars 2015 modifiant le décret n° 97-456 du 5 mai 1997 relatif aux sociétés de courses de chevaux et au pari mutuel
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030401604&dateTexte=&categorieLien=id

        65 Décret n° 2015-339 du 25 mars 2015 autorisant la Société d'aménagement foncier et d'établissement rural de Picardie à exercer le droit de préemption et à bénéficier de l'offre amiable avant adjudication volontaire
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030401675&dateTexte=&categorieLien=id

        66 Arrêté du 2 mars 2015 modifiant l'arrêté du 7 janvier 2015 homologuant le règlement technique annexe des plants de pommes de terre
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030401693&dateTexte=&categorieLien=id

        67 Arrêté du 18 mars 2015 relatif à l'extension d'un avenant à l'accord interprofessionnel 2013-2014, 2014-2015 et 2015-2016 conclu dans le cadre du bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne et relatif aux délais de paiements dérogatoires
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030401699&dateTexte=&categorieLien=id

        68 Arrêté du 18 mars 2015 relatif à l'extension d'un avenant à l'accord interprofessionnel 2013-2014-2015 conclu dans le cadre du bureau national interprofessionnel de l'Armagnac et portant sur les cotisations interprofessionnelles
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030401705&dateTexte=&categorieLien=id

 36 Arrêté du 12 mars 2015 fixant pour l'année 2015 la répartition budgétaire pour la mesure « aide à l'importation d'animaux vivants » pour les départements d'outre-mer
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030398419&dateTexte=&categorieLien=id

        37 Arrêté du 17 mars 2015 modifiant l'arrêté du 20 avril 2005 modifié portant approbation du règlement du stud-book français du cheval autre que pur sang
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030398428&dateTexte=&categorieLien=id


34 Arrêté du 13 mars 2015 relatif aux catégories d'établissements de soins vétérinaires
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030395433&dateTexte=&categorieLien=id




















MINISTERE DE L'ECOLOGIE, DU DEVELOPPEMENT DURABLE ET DE L'ENERGIE


        1 Arrêté du 13 mars 2015 portant désignation du site Natura 2000 cavité de Larris Millet à Saint-Martin-le-Nœud (zone spéciale de conservation)
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030395124&dateTexte=&categorieLien=id

        2 Arrêté du 13 mars 2015 portant désignation du site Natura 2000 massif forestier de Retz (zone spéciale de conservation)
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030395130&dateTexte=&categorieLien=id

        3 Arrêté du 13 mars 2015 portant désignation du site Natura 2000 massif forestier du Haut Bray de l'Oise (zone spéciale de conservation)
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030395136&dateTexte=&categorieLien=id

        4 Arrêté du 17 mars 2015 autorisant au titre de l'année 2016 l'ouverture d'un examen professionnel pour l'accès au grade d'attaché principal d'administration de l'Etat
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030395142&dateTexte=&categorieLien=id

        5 Arrêté du 17 mars 2015 autorisant au titre de l'année 2015 l'ouverture d'un examen professionnel d'accès au corps des attachés d'administration de l'Etat et fixant le nombre de postes
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030395148&dateTexte=&categorieLien=id

        6 Arrêté du 20 mars 2015 modifiant la concession de l'aérodrome de Marseille-Provence
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030395154&dateTexte=&categorieLien=id

    4 Décret n° 2015-331 du 24 mars 2015 modifiant le décret n° 2007-243 du 23 février 2007 relatif à la sécurisation du financement des charges nucléaires
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030397988&dateTexte=&categorieLien=id

        5 Arrêté du 9 mars 2015 portant désignation du site Natura 2000 gorges de la Clamoux (zone spéciale de conservation)
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030398027&dateTexte=&categorieLien=id

        6 Arrêté du 9 mars 2015 portant désignation du site Natura 2000 embouchure du Tech et Grau de la Massane (zone spéciale de conservation)
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030398033&dateTexte=&categorieLien=id

        7 Arrêté du 13 mars 2015 portant désignation du site Natura 2000 massif forestier d'Hirson (zone spéciale de conservation)
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030398039&dateTexte=&categorieLien=id

        8 Arrêté du 18 mars 2015 portant enregistrement au répertoire national des certifications professionnelles de titres de formation professionnelle maritime
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030398045&dateTexte=&categorieLien=id

        9 Arrêté du 18 mars 2015 modifiant l'arrêté du 29 novembre 2001 fixant la liste des emplois ouvrant droit à la nouvelle bonification indiciaire au titre de la politique de la ville à certains personnels du ministère de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de la mer, en charge des technologies vertes et des négociations sur le climat
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030398055&dateTexte=&categorieLien=id

        10 Arrêté du 19 mars 2015 portant approbation de la décision de SNCF Mobilités de réaliser un apport à la société THI Factory, s'accompagnant d'une prise de participation financière de SNCF Mobilités au capital de THI Factory
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030398063&dateTexte=&categorieLien=id

        11 Arrêté du 24 mars 2015 modifiant l'arrêté du 21 mars 2007 relatif à la sécurisation du financement des charges nucléaires
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030398065&dateTexte=&categorieLien=id


6 Décret n° 2015-334 du 25 mars 2015 fixant le régime des redevances dues aux communes et aux départements pour l'occupation provisoire de leur domaine public par les chantiers de travaux sur des ouvrages des réseaux de transport et de distribution d'électricité et de gaz
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030401105&dateTexte=&categorieLien=id

        7 Arrêté du 19 mars 2015 autorisant au titre de l'année 2015 l'ouverture d'un examen professionnalisé réservé aux agents non titulaires pour l'accès au grade d'assistant(e) d'administration de l'aviation civile de classe normale au ministère de l'écologie, du développement durable et de l'énergie (direction générale de l'aviation civile et Météo-France)
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030401143&dateTexte=&categorieLien=id

        8 Arrêté du 24 mars 2015 fixant certaines mesures techniques et tailles de captures pour la pêche professionnelle dans les eaux territoriales et la zone économique françaises au large des côtes de Saint-Pierre-et-Miquelon
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030401145&dateTexte=&categorieLien=id


  2 Arrêté du 10 mars 2015 portant création d'une zone de contrôle associée à l'aérodrome de Cayenne-Félix Eboué (Guyane française) dans la région d'information de vol de Cayenne
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030405049&dateTexte=&categorieLien=id

        3 Arrêté du 10 mars 2015 portant création d'une zone de contrôle associée à l'aérodrome de La Réunion-Roland Garros (La Réunion) dans la région d'information de vol d'Antananarivo
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030405056&dateTexte=&categorieLien=id

        4 Arrêté du 10 mars 2015 portant création d'une zone de contrôle associée à l'aérodrome de Saint-Pierre (collectivité d'outre-mer de Saint-Pierre-et-Miquelon) dans la région d'information de vol de Gander Domestic
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030405063&dateTexte=&categorieLien=id

        5 Arrêté du 10 mars 2015 portant création d'une zone réglementée identifiée LF-R 279 Vannes Para dans la région de Vannes (Morbihan), dans la région d'information de vol de Brest
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030405070&dateTexte=&categorieLien=id

        6 Arrêté du 16 mars 2015 autorisant le transfert de l'autorisation d'exploiter une installation de production d'électricité de la société EON Provence Biomasse à la société EON France Power
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030405078&dateTexte=&categorieLien=id

        7 Arrêté du 19 mars 2015 portant homologation de la décision n° 2015-DC-0498 de l'Autorité de sûreté nucléaire du 19 février 2015 fixant les limites de rejets dans l'environnement des effluents liquides et gazeux des installations nucléaires de base n° 46, n° 74 et n° 100 exploitées par Electricité de France - Société Anonyme (EDF-SA) dans la commune de Saint-Laurent-Nouan (département de Loir-et-Cher)
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030405080&dateTexte=&categorieLien=id

        8 Arrêté du 20 mars 2015 autorisant au titre de l'année 2015 l'ouverture d'un recrutement par voie de sélection professionnelle précédant l'inscription sur la liste d'aptitude pour l'accès au corps des ingénieurs des ponts, des eaux et des forêts
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030405105&dateTexte=&categorieLien=id

        9 Arrêté du 27 mars 2015 portant création d'une zone interdite temporaire dans la région du Vernet et interdiction d'utilisation de l'aérodrome de Barcelonnette-Saint-Pons (Alpes-de-Haute-Provence)
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030405107&dateTexte=&categorieLien=id

Chimie du végétal : des métiers stratégiques en mutation

L'industrie de la chimie verte recrute des profils pluridisciplinaires à l'image du secteur qui allie biologie et chimie. La question du management de l'innovation est également majeure pour cette filière où la R&D prédomine.


Produire plus et mieux tout en consommant et en rejetant moins, tel est l'enjeu de l'industrie aujourd'hui. Pour y répondre, le secteur de la chimie mise sur le végétal. Le principe est simple : remplacer les molécules issues de la pétrochimie par des molécules aux propriétés similaires issues du végétal. Les matières biosourcées, comme les huiles végétales, les amidons, le glucose ou la biomasse lignocellulosique (bois, paille), représentaient déjà 12% des approvisionnements pour la fabrication de produits chimiques en France en 2014. Une part qui devrait grimper à 15% d'ici 2017 et 20% en 2020 selon les engagements de l'Union des industries chimiques.
Cette ambition se traduit par le développement, ces dernières années, de pôles agroindustriels regroupant les activités de recherche et développement au plus près de la ressource agricole : l'Institut européen de la bioraffinerie Reims Champagne-Ardenne situé à Pomacle-Bazancourt dans la Marne ou encore le P.I.V.E.R.T. sur les oléagineux à Compiègne dans l'Oise en sont l'exemple. Plusieurs groupes français de l'agro-industrie tels que Roquette, Sofiprotéol ou Teros font partie des leaders mondiaux dans la valorisation des matières premières agricoles. En parallèle, un vivier de start-up à l'image de Metabolic Explorer, Deinove, Fermentalg ou encore Global Bioénergies assurent le développement de nouveaux procédés chimiques à partir de matières premières non agricoles ou d'algues. Le tout appuyé par une implication politique via le positionnement de la filière parmi les 34 plans de la Nouvelle France industrielle ou dans les sept ambitions pour la France de l'innovation à l'horizon 2025.
Les formations pluridisciplinaires convoitées
Malgré ses atouts significatifs, la filière va devoir faire face à de nombreux défis et notamment en matière de recrutement. "Nous avons besoin de personnes très qualifiées, des ingénieurs et des techniciens supérieurs, détaille Christophe Rupp-Dahlem, président de l'association chimie du végétal. Or, il n'existe que très peu d'écoles qui forment aux métiers des biotechnologies". Travailler avec de la biomasse végétale sous-entend avoir besoin de micro-organismes pour transformer cette ressource en molécules utilisables dans l'industrie. Les biotechnologies nécessitent par conséquent des compétences qui allient la biologie et la chimie. Ce ne sont pas forcément de nouvelles qualifications qui sont recherchées mais plutôt une adaptation aux spécificités de la matière végétale. La nouveauté réside surtout dans une indispensable interdisciplinarité. Depuis 2008, le pôle de compétitivité Industrie & Agro-ressources (IAR) labellise les formations qui répondent à l'attente de la filière. "Aujourd'hui, 42 formations, répertoriées dans un livret distribué à tous les partenaires du pôle, ont été labélisées", détaille Guillaume Joly, responsable Animation territoriale et Formation du pôle IAR. Le master Transformation et valorisation des ressources naturelles de l'université Picardie Jules Verne et l'université de technologie de Compiègne ou encore la licence professionnelle Agro-ressources et environnement de l'université de Reims Champagne Ardenne en font partie.
La transversalité est un facteur clef mis en avant par les industriels. Mais sur le terrain de la formation elle se confronte au cloisonnement historique entre les disciplines de la chimie et des sciences du vivant. "Nous manquons de personnel qualifié en génie chimique et biologique, confirme M. Rupp-Dahlem. Sans oublier les métiers transverses qui visent à vérifier l'impact de ces nouveaux produits et notamment le bilan environnemental". Il s'agit, par exemple, de déterminer les impacts de tel végétal dans tel procédé, d'identifier des débouchés possibles pour des coproduits, de développer des techniques de production et procédés plus propres et moins énergivores, de s'interroger aussi sur la manière de traiter les déchets produits. Toutes les compétences qui permettent de comprendre les impacts multiples et multifactoriels de la production chimique (analyse des cycles de vie en lien avec le génie et l'optimisation des procédés), de contrôler et de mettre en avant les performances environnementales de cette filière sont particulièrement attendues.
Le management de l'innovation incontournable pour pérenniser la filière
   
Cartographie des métiers de la chimie du végétal
 
   
Dans une étude réalisée courant 2014 par l'Association pour l'emploi des cadres (Apec) à la demande du pôle IAR, 32 métiers ont été identifiés comme stratégiques pour ce secteur (cf. cartographie). Autrement dit, des métiers qui représentent un rôle clé pour la valeur ajoutée d'une entreprise et dans son positionnement stratégique à l'horizon 3-5 ans. Les métiers cadres sont particulièrement représentés comme c'est le cas dans toute l'industrie chimique. Toutefois, plusieurs métiers non-cadres ont été identifiés : agent d'exploitation silo, opérateur de fabrication, technicien bioprocédés voire, en fonction du profil, technico-commercial. Les industriels recherchent dans tous les cas une montée en compétences. Mais la filière doit surtout renforcer ses savoir-faires en management de l'innovation. C'est bien d'innover dans un laboratoire, c'est encore mieux de transformer l'essai en industrialisant les procédés. Or, selon le cabinet Xerfi, la phase d'industrialisation est la plus critique. "De nombreuses petites structures innovantes ont dû se résigner, après avoir mal négocié le virage de l'industrialisation, à mettre leur matière grise au service de contrats d'études ou à céder des licences, limitant leurs chances de développement", commente Flavien Vottero dans son analyse de décembre 2014.
Les profils ayant un socle de connaissances scientifiques solide, mais qui sont également en mesure de piloter des projets, diriger des équipes et réaliser de l'ingénierie de l'innovation, sont donc particulièrement convoités. Leur rôle apparaît aujourd'hui d'autant plus important que les conditions de financement de l'innovation incitent à développer des collaborations entre différents types de partenaires (laboratoires privés, mais aussi publics). Le management de l'innovation implique aussi de s'intéresser aux moyens à déployer pour sécuriser la recherche (en place de brevets, de licences).

OGM : 181 millions d'hectares cultivés dans le monde en 2014

Les cultures génétiquement modifiées continuent à croître à travers le monde. Elles sont présentes dans 28 pays, essentiellement dans l'hémisphère sud. Le Bangladesh a cultivé pour la première fois des OGM, une aubergine Bt.


Les surfaces OGM ont crû de 3,6% entre 2013 et 2014, pour atteindre 181 millions d'hectares (Mha). Dix huit millions d'agriculteurs de vingt huit pays différents, représentant près de 60% de la population mondiale, ont cultivé des organismes génétiquement modifiés en 2014, se félicite le service international pour l'acquisition d'applications biotechnologiques (Isaaa), dans son rapport annuel.
Les plus grands producteurs d'OGM restent les Etats-Unis, le Brésil, l'Argentine, l'Inde et le Canada. Ils représentent à eux seuls 90% des cultures génétiquement modifiées. Les Etats-Unis sont de loin les plus gros producteurs, avec 73,1 Mha consacrés aux biotechnologies. Sur les huit pays industrialisés cultivant des OGM, cinq sont dans l'Union européenne (Espagne, Portugal, République tchèque, Roumanie, Slovaquie).
Mais les pays émergents et en développement constituent l'essentiel des pays favorables à ces cultures. Parmi eux, "le Bangladesh, un petit pays pauvre, a approuvé l'aubergine Bt pour la première fois le 30 octobre 2013 et, en un temps record (moins de 100 jours après l'approbation), les petits agriculteurs se sont lancés dans la culture de cet OGM" résistant aux insectes, se réjouit l'Isaaa. En 2015, cette organisation attend également l'entrée sur le marché du Vietnam et de l'Indonésie, qui ont approuvé récemment les cultures de canne à sucre génétiquement modifiée.
Des cultures dédiées à l'alimentation animale ?
Dans son analyse, l'Isaaa estime que les cultures GM ont permis, en 2014, de lutter contre la faim dans le monde et de limiter l'empreinte environnementale de l'agriculture, en réduisant le recours aux pesticides. Mais le Worldwatch institute fait une toute autre analyse : "Sur la base du profil actuel des cultures génétiquement modifiées, la principale force motrice est aujourd'hui la demande pour l'alimentation animale (le soja et le maïs) et les huiles à base de plantes cultivées (soja et colza) plutôt que les cultures alimentaires". L'ONG rappelle que ces cultures, à destination de l'alimentation animale ou de la production d'agrocarburants, ont un impact néfaste pour l'environnement puisqu'elles contribuent à une industrialisation de l'agriculture (déforestation, monocultures, élevages de grande taille…).

La France exposée à des submersions marines plus graves et plus fréquentes

Le niveau de la mer augmente. Avec, pour corollaire, des risques accrus de submersion marine, une érosion côtière plus forte et un impact sur les infrastructures côtières. Le rapport Jouzel dresse un état des lieux.


Le climatologue Jean Jouzel a remis ce mercredi 25 mars à Ségolène Royal le cinquième volume de son rapport consacré au climat de la France au XXIe siècle. Dédié au lien entre le changement climatique et le niveau de la mer, il prend en compte les conclusions du cinquième rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec), dont la synthèse a été publiée à l'automne dernier. Ce travail complète le quatrième volume "Scénarios régionalisés" d'août 2014 et met à jour le volume 3 publié en février 2012, qui traitait déjà de la question de l'évolution du niveau de la mer.
"Ces travaux apportent les connaissances scientifiques nécessaires pour comprendre les impacts du changement climatique en France, à quelques mois de la Conférence Paris climat 2015", s'est félicitée Ségolène Royal, qui a également fait le lien avec les travaux engagés par son ministère en matière de protection contre les submersions marines et de gestion du trait de côte.
Le rythme s'accélère
Que nous apprend ce nouveau rapport ? Premier constat : le niveau de la mer continue de monter sous l'effet du changement climatique. A l'échelle mondiale, le niveau a augmenté en moyenne de 18,7 cm entre 1901 et 2011. Mais le rythme s'est accéléré sur les vingt dernières années (+ 6,7 cm entre 1993 et 2014), avec de fortes disparités d'une région du globe à l'autre. En France métropolitaine, aux Antilles et à La Réunion, la hausse constatée est proche de cette moyenne. Elle est en revanche beaucoup plus importante en Polynésie (+21 cm entre 1950 et 2010) et en Nouvelle-Calédonie (+12 cm).
Trois facteurs expliquent cette élévation du niveau des mers, explique Anny Cazenave du Centre national d'études spatiales (Cnes) : le réchauffement des océans pour 37%, la fonte des glaces pour 50%, mais aussi le pompage dans les aquifères (13%).
Et la hausse n'est pas finie. Loin de là. Selon le scénario le plus réaliste, l'élévation du niveau moyen de la mer d'ici 2100 devrait se situer autour de +75 cm. Toujours avec de fortes disparités régionales liées à l'évolution locale de plusieurs paramètres : température de l'océan, salinité, courants marins, apports d'eaux continentales… mais aussi déformation des bassins océaniques causée par la fonte des glaces. En France, la hausse devrait être plus marquée en mer du Nord.
L'élévation du niveau de la mer devrait continuer bien au delà du XXIe siècle, même si l'on stoppait totalement les émissions de gaz à effet de serre (GES), compte tenu de la grande inertie thermique de l'océan. Le scénario pourrait aussi s'emballer si la calotte de glace du Groenland fondait totalement, prévient Anny Cazenave. Ce qui occasionnerait alors une hausse de… 7 mètres des océans ! Etalée sur plusieurs siècles toutefois…
Situation préoccupante dans les zones basses
Quelles sont les principales conséquences prévisibles ? En premier lieu, "les submersions marines vont devenir plus intenses et plus fréquentes", explique Gonéri Le Cozannet du BRGM. Or, la forte présence humaine dans les zones littorales conduit à une situation "préoccupante dans les zones basses, avec un risque de submersion accru et/ou des coûts d'entretien des défenses côtières plus importants", relève le rapport.
Deuxième conséquence : l'érosion côtière. "Quarante-et-un pour cents des plages sont victimes de l'érosion en France", indique M. Le Cozannet. "Les impacts futurs de l'élévation du niveau marin sur le recul du trait de côte sont potentiellement très importants", indiquent les auteurs du rapport, même si la quantification de ces impacts reste difficile, souvent masquée par les effets plus visibles des vagues et des courants. Toutefois, quelles que soient les incertitudes, deux mesures d'adaptation offrent des bénéfices immédiats, souligne le rapport : éviter l'aggravation de l'exposition aux risques côtiers, préserver de l'espace pour les processus de transports sédimentaires littoraux.
Des mesures que certaines collectivités mettent déjà en œuvre. Ainsi, la région Basse-Normandie a-t-elle adopté à l'unanimité en octobre 2012 une stratégie de gestion durable de la bande côtière. Cette stratégie passe essentiellement par la sensibilisation des élus locaux, explique Muriel Jozeau-Marigné, conseillère régionale, et permet notamment d'éviter que soient délivrés de nouveaux permis de construire dans les zones exposées. Et cette mobilisation des élus locaux semble payante, comme le montre le succès inespéré de l'appel à projets "Notre littoral pour demain" lancé par la région en juin 2014.
Doubler la rehausse des digues
La hausse du niveau marin a bien entendu des conséquences sur les infrastructures côtières et portuaires. Actuellement, pour bâtir ces infrastructures, sont utilisées des méthodes de dimensionnement déterministes prenant en compte un niveau d'eau extrême et la houle. Mais, souligne le rapport, l'émergence d'une nouvelle approche de dimensionnement et les fortes incertitudes sur les conditions climatiques futures font évoluer ces pratiques vers l'utilisation de méthodes probabilistes et la réalisation de structures adaptatives.
Autrement dit, "une hausse du niveau de la mer de un mètre impliquera de rehausser les digues de deux mètres", explique Gonéri Le Cozannet du BRGM.
Dernière conséquence, moins évidente, de la hausse du niveau marin rapportée par les scientifiques ? Davantage d'intrusions salines dans les aquifères côtiers. Mais du fait de la complexité des processus en jeu et des spécificités locales, de nombreuses incertitudes demeurent à ce niveau, relève le rapport.

Economie bas carbone : la BCE devrait refinancer directement les investissement garantis par les Etats

Un rapport plaide pour l'achat par la BCE d'actifs bas carbone, via des certificats carbone garantis par les Etats. Mais pour ne pas plomber les dettes publiques, les Etats devront s'assurer que le prix du CO2 progresse comme anticipé...


Comment soutenir les financements bas carbone dans l'UE ? En autorisant la banque centrale européenne (BCE) à racheter des titres privés dont l'impact bas carbone avéré serait garanti par la puissance publique. Une telle stratégie s'inspire du plan massif et inédit d'achat de titres de la BCE, pour environ 1.100 milliards d'euros étalés sur 19 mois, autorisé en janvier dernier afin d'éviter la spirale déflationniste et stimuler la reprise des investissements.
Telle est la principale conclusion d'un rapport publié ce jeudi 26 mars par le Commissariat général au développement durable (CGDD) du ministère de l'Ecologie. Intitulé "Une proposition pour financer l'investissement bas carbone en Europe", le document explique qu'une telle politique répondrait au double défi auquel est confrontée l'Europe : la lutte contre les changements climatiques et la relance de la croissance économique.
Le dispositif proposé valoriserait les émissions de CO2 en attendant que le prix du carbone atteigne un niveau adéquat. Il permettrait de lancer immédiatement des investissements bas carbone et inciterait les Etats à établir des mécanismes assurant la hausse progressive du prix du carbone. Si l'Union européenne en faisait la promotion lors de la conférence de Paris de décembre prochain, elle pourrait ainsi "renforcer son leadership historique" dans les négociations climatiques.
Echec des outils actuels
"En théorie, la taxe carbone et le système de quotas d'émissions sont les meilleurs instruments pour faire payer le véritable prix de l'externalité négative induite par chaque unité de CO2 émises", rappelle le document. Mais au-delà de la théorie, "les échecs successifs des négociations internationales sur le climat pour faire émerger un prix du carbone, tout comme les tentatives européennes (marché EU-ETS) et françaises (taxe carbone) ne sont pas encourageants".
Et de rappeler les problèmes rencontrés en Europe et en France : un prix de 6 euros par tonne de CO2 en 2014 sur le marché carbone européen et une contribution énergie climat française fixée "bien en deçà de la trajectoire recommandée" à 14,50 euros par tonne de CO2 pour 2015. Quant au marché carbone, "les difficultés de mise en œuvre rendent [son avantage théorique] en réalité illusoire".
Valeur sociale du carbone
Partant du constat de l'échec de l'émergence d'un prix du carbone, le CGDD propose de récompenser les investissements bas carbone tout en pénalisant graduellement le capital intensif en carbone. Pour cela, il faut "une combinaison pragmatique" des instruments actuels (quotas et taxe, avec un faible prix du CO2 au départ) et d'un outil de financement de projets bas carbone assorti d'une garantie publique sur une valeur élevée du carbone (valeur sociale du carbone). Ce système serait "politiquement plus acceptable car il permet de lisser les efforts nécessaires à la transition bas carbone", plaide le CGDD.
Un tel montage nécessite tout d'abord de déterminer la valeur sociale du carbone, c'est-à-dire d'attribuer une valeur à la tonne d'équivalent CO2 évitée à partir d'un accord politique et non pas fixée par le marché. Il faut ensuite déterminer le volume d'actifs carbone dont la valeur serait garantie par les Etats au niveau de la valeur sociale du carbone. Le CGDD propose enfin qu'un organisme indépendant assure le contrôle des projets bas carbone, selon une typologie de projets bas carbone et des évaluations des réductions basées sur les technologies concernées, les secteurs et les horizons temporels des projets. Cet organisme délivrerait des certificats carbone en fonction des réductions effectives. L'expérience du mécanisme de développement propre (MDP) pourrait être mise à profit.
Rééquilibrer le portefeuille des banques
Enfin, la BCE intervient en refinançant les prêts bas carbone délivrés par les banques classiques à hauteur de la valeur des réductions réalisées par les projets. De fait, elle fait entrer des actifs carbone dans son bilan. "Elle agit comme si elle payait un service de réduction d'émissions et justifie l'émission de liquidité par la valeur que la société accorde aux réductions d'émissions, soit un climat meilleur, des bâtiments mieux isolés, un système énergétique décarboné", explique le CGDD.
Ce montage permet de réduire le remboursement du crédit pour l'emprunteur à hauteur du montant des certificats carbone garantis par les Etats. Quant aux prêteurs, ils réduisent leur profil de risque lié aux projets bas carbone grâce aux certificats carbone, dont la valeur et la liquidité sont garanties. Les banques "sont donc incitées à rééquilibrer l'ensemble de leur portefeuille de prêts en faveur de ce type de projets bas carbone".
Reste la question du financement par les Etats des certificats carbone qu'ils garantiraient. "Le coût est nul ou très faible à court terme pour le budget public car les certificats carbone sont financés via des obligations climatiques qui permettent le lissage temporel des recettes et des dépenses", estime le rapport, précisant que "ce mécanisme est alors une nouvelle forme de dette publique gagée sur le pari d'une croissance bas carbone future".
Pour assurer la neutralité du mécanisme en terme de déficit public, les Etats devront soutenir la hausse de la valeur du carbone pour qu'elle rejoigne la valeur sociale attribuée précédemment. Dans le cas contraire, le budget public financerait l'écart.