samedi 29 novembre 2014

MINISTERE DE L'ECOLOGIE, DU DEVELOPPEMENT DURABLE ET DE L'ENERGIE

  1 Décret n° 2014-1393 du 24 novembre 2014 relatif aux modalités d'application de l'audit énergétique prévu par le chapitre III du titre III du livre II du code de l'énergie
        http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000029799204&dateTexte=&categorieLien=id

        2 Arrêté du 4 novembre 2014 portant déclassement et remise au service chargé des missions domaniales de la direction départementale des finances publiques de la Haute-Savoie de biens immeubles du domaine public hydroélectrique de la concession de la chute de Pressy (département de la Haute-Savoie)
        http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000029799221&dateTexte=&categorieLien=id

    
            5 Arrêté du 24 novembre 2014 relatif aux modalités d'application de l'audit énergétique prévu par le chapitre III du titre III du livre II du code de l'énergie
        http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000029799227&dateTexte=&categorieLien=id

         3 Arrêté du 19 septembre 2014 portant suppression de la région de contrôle terminale identifiée TMA Rangiroa dans la région de Rangiroa (Polynésie française) dans la région d'information de vol de Tahiti
       
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000029796642&dateTexte=&categorieLien=id

        4 Arrêté du 6 novembre 2014 modifiant l'arrêté du 2 novembre 2012 fixant l'organisation, la nature et le programme des concours pour le recrutement des officiers de port
        http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000029796649&dateTexte=&categorieLien=id

        5 Arrêté du 6 novembre 2014 modifiant l'arrêté du 9 janvier 2014 fixant les règles d'organisation générale, la nature et le programme des épreuves du concours d'accès au corps des officiers de port adjoints
        http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000029796657&dateTexte=&categorieLien=id

        6 Arrêté du 6 novembre 2014 modifiant l'arrêté du 20 avril 2012 portant création du service des systèmes d'information et de la modernisation de la direction générale de l'aviation civile
        http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000029796665&dateTexte=&categorieLien=id

        7 Arrêté du 6 novembre 2014 modifiant l'arrêté du 20 avril 2012 portant organisation du service des systèmes d'information et de la modernisation de la direction générale de l'aviation civile
        http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000029796670&dateTexte=&categorieLien=id

        8 Arrêté du 14 novembre 2014 modifiant l'arrêté du 2 janvier 2013 portant délégation de pouvoirs en matière de recrutement et de gestion des membres du corps des adjoints administratifs des administrations de l'Etat et des membres du corps des dessinateurs (service de l'équipement) relevant du ministère chargé des transports affectés à Voies navigables de France
        http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000029796674&dateTexte=&categorieLien=id

        9 Arrêté du 17 novembre 2014 modifiant l'arrêté du 20 septembre 2011 portant restriction d'exploitation de l'aérodrome de Paris - Charles-de-Gaulle
        http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000029796685&dateTexte=&categorieLien=id

  MINISTERE DE L'AGRICULTURE, DE L'AGROALIMENTAIRE ET DE LA FORET

                16 Arrêté du 12 novembre 2014 pris en application de l'article R. 751-162 du code rural et de la pêche maritime relatif aux modalités d'exercice des missions des techniciens régionaux de prévention en agriculture mis à disposition des services d'inspection du travail
        http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000029796774&dateTexte=&categorieLien=id

        17 Arrêté du 13 novembre 2014 fixant pour l'année 2015 la liste des laboratoires d'analyses de terre agréés
        http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000029796784&dateTexte=&categorieLien=id

        18 Arrêté du 14 novembre 2014 modifiant l'arrêté du 28 décembre 2007 constituant un réseau de surveillance et de prévention des risques sanitaires dans la filière bovine dénommé « réseau national des visites sanitaires bovines »
        http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000029796790&dateTexte=&categorieLien=id




MINISTERE DE L'ECOLOGIE, DU DEVELOPPEMENT DURABLE ET DE L'ENERGIE

        3 Arrêté du 18 novembre 2014 portant agrément de l'Institut pour le développement de la formation continue dans la navigation fluviale (Institut Fluvia) comme organisme de formation des experts devant se trouver à bord des bateaux de navigation intérieure transportant des marchandises dangereuses
        http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000029810141&dateTexte=&categorieLien=id

        4 Arrêté du 18 novembre 2014 portant agrément de Bureau Veritas pour réaliser certaines prestations pour le compte de l'administration dans le cadre de l'accord européen relatif au transport international des marchandises dangereuses par voies de navigation intérieures (ADN)
        http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000029810151&dateTexte=&categorieLien=id



MINISTERE DE L'AGRICULTURE, DE L'AGROALIMENTAIRE ET DE LA FORET

        27 Arrêté du 14 novembre 2014 modifiant l'arrêté du 24 octobre 2003 modifié portant fixation des régions de provenance des essences forestières
        http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000029810364&dateTexte=&categorieLien=id

        28 Arrêté du 14 novembre 2014 actualisant l'annexe 2 de l'arrêté du 24 octobre 2003 modifié portant admission sur le territoire français de matériels de base des essences forestières
        http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000029810369&dateTexte=&categorieLien=id

        29 Arrêté du 20 novembre 2014 fixant le montant de la répartition entre départements des crédits du fonds d'action sanitaire et sociale de la Mutualité sociale agricole destinés à la prise en charge des cotisations sociales des personnes non salariées des professions agricoles et des employeurs de main-d'œuvre agricole
        http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000029810374&dateTexte=&categorieLien=id

        30 Arrêté du 25 novembre 2014 modifiant l'arrêté du 16 mars 2011 relatif aux conditions d'appréciation de la valeur professionnelle des personnels du ministère de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche, de la ruralité et de l'aménagement du territoire
        http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000029810382&dateTexte=&categorieLien=id

        31 Arrêté du 26 novembre 2014 portant approbation du calendrier des courses et réunions de courses de chevaux françaises et étrangères pouvant servir de support aux paris hippiques en ligne pour l'année 2015
        http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000029810405&dateTexte=&categorieLien=id

MINISTERE DE L'ECOLOGIE, DU DEVELOPPEMENT DURABLE ET DE L'ENERGIE

        2 Décret n° 2014-1412 du 27 novembre 2014 modifiant le périmètre de l'installation nucléaire de base n° 29, dénommée « UPRA », exploitée par la société CIS bio international sur le territoire de la commune de Saclay (département de l'Essonne)
        http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000029812346&dateTexte=&categorieLien=id

        3 Arrêté du 7 novembre 2014 modifiant l'arrêté du 21 octobre 2011 portant création d'une instance de concertation régionale au ministère de l'écologie, du développement durable, des transports et du logement
        http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000029812353&dateTexte=&categorieLien=id

        4 Arrêté du 14 novembre 2014 autorisant la société GAZENA SAS à exercer l'activité de fourniture de gaz naturel
        http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000029812359&dateTexte=&categorieLien=id

        5 Arrêté du 19 novembre 2014 modifiant l'arrêté du 28 décembre 2012 portant création des autorisations de pêche européennes pour certaines pêcheries non contingentées soumises à un plan de gestion pluriannuel adopté par l'Union européenne et l'arrêté du 25 février 2013 portant création des autorisations de pêche ORGP pour certaines pêcheries non contingentées ou contingentées soumises à des mesures de gestion adoptées dans le cadre de certaines organisations régionales de gestion de la pêche
        http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000029812363&dateTexte=&categorieLien=id



      MINISTERE DE L'AGRICULTURE, DE L'AGROALIMENTAIRE ET DE LA FORET

        20 Arrêté du 26 novembre 2014 portant extension de l'accord interprofessionnel conclu le 26 juin 2014 dans le cadre du Comité national pour la promotion de l'œuf (CNPO) relatif au financement de l'équarrissage dans la filière ponte
        http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000029812471&dateTexte=&categorieLien=id


































































































dimanche 23 novembre 2014

Plan National Santé Environnement 3 : le compte n’y est pas (Par Jean-Charles BATENBAUM)


Plan National Santé Environnement 3 : le compte n’y est pasPlan National Santé Environnement 3 : le compte n’y est pas
La ministre de l’Ecologie a présenté en Conseil des Ministres le nouveau Plan National Santé Environnement 3° version (PNSE3).

La ministre de l’Ecologie a présenté en Conseil des Ministres le nouveau Plan National Santé Environnement 3° version (PNSE3).
Ce plan présente des avancées, mais qui restent peu suffisants. Si Générations futures salue un certain nombre d’avancées dans ce plan, comme la reconnaissance de la nécessité de mobiliser toute la puissance publique au travers de l’ensemble des politiques publiques, comme l’approche de l’évaluation des populations par le concept d’exposome ou encore comme la prise en compte du nouveau paradigme toxicologique lié à la prise en compte de la spécificité des perturbateurs endocriniens, le compte n’y est pas du tout pour notre organisation, peut-on lire dans un communiqué de presse.

En effet, selon l’organisme, le plan prévoit beaucoup d’études et autres évaluations d’expositions diverses mais manque cruellement de mesures plus axées sur la prévention des risques dans la vraie vie des citoyens et la réduction des expositions à des pollutions environnementales à la source.
Plan National Santé Environnement 3 : le compte n’y est pas


Ce manque donne une impression d’impuissance à agir sur la réalité.  « De même on a l’impression d’un manque de vision par rapport aux grands enjeux de santé environnementale quand la protection des femmes enceintes et des enfants n’est pas définie dans ce plan comme un objectif prioritaire dans ce PNSE3 couvrant de nombreuses actions de prévention des expositions aux polluants alors même que c’est ce public qui est le plus à risque au regard des pollutions, notamment par les perturbateurs endocriniens », explique Générations Futures dans un communiqué de presse.
Toujours selon Générations Futures, certains points sont mêmes inquiétants car en opposition à des mesures mises en œuvre par le gouvernement et allant à l’opposé des objectifs déclarés.
Par exemple :
·         Objectif ‘agir pour une meilleure qualité de l’eau’. Objectif louable mais qu’attend le gouvernement pour supprimer immédiatement l’instruction de la direction Générale de la Santé du 9 décembre 2010 permettant dans les faits de multiplier par 5 les teneurs en pesticides des eaux distribuées sans aucune restriction de consommation ?
·         Objectif ‘Agir pour une meilleure qualité de l’air intérieur’, louable lui aussi. Mais alors pourquoi le décret rendant obligatoire la surveillance de la qualité de l’air intérieur dans les crèches et les écoles maternelles a-t-il été supprimé ?
·         concernant les pesticides: l’objectif ‘protéger la population contre les risques liés à l’usage des pesticides’ n’est suivi que d’actions sur la chlordécone !? Nous souhaitons que le plan prévoie de véritables mesures de protection des populations par leur alimentation et leur environnement alors que la LAAF n’a pas intégré nos propositions d’éloignement des épandages de produits phytopharmaceutiques par rapport aux habitations ?
·         Restreindre l’utilisation du BPA dans les tickets de caisse est un bon objectif. Mais pourquoi le gouvernement n’a-t-il pas pris les décrets prévus par la loi de décembre 2012 sur la BPA qui auraient dû permettre l’étiquetage des contenant alimentaires au BPA pendant 2 ans afin de protéger les populations avant son interdiction définitive dans les contenants alimentaires en janvier 2015 ?
François Veillerette, Porte-Parole de Générations Futures, déclare à cet effet : «Nous sommes globalement très déçus par ce PNSE3 présenté par Mme Royal. Il n’est pas à la hauteur de l’urgence posée par les enjeux de santé publique majeurs liés à la dégradation de notre environnement et aux pollutions dangereuses auxquelles la population est exposée. Nous attendons plus d’actions d’interdictions des produits dangereux, de substitution de ceux-ci par des alternatives plus sûres, sources d’innovation et d’activité économique, et pas seulement des sempiternelles études et états des lieux qui ne permettrons pas, seuls, une amélioration de l’état de santé des françaises et des français.»

La naloxone: un antidote aux overdoses d’opiacés à emporter à domicile

Après avoir observé elle-même que la naloxone pouvait sauver une vie, Sharon Nedley ne quitte jamais son domicile sans ce médicament.
Sharon Nedley, une toxicomane en voie de rétablissement, vivait dans un hébergement soutenu par la communauté locale à Glasgow (Écosse). Un jour, en buvant son café dans le salon commun, elle apprend d’un employé alarmé que son amie était à l’agonie à l’étage au-dessus après une overdose.
«Lorsque nous sommes arrivés dans son appartement, elle était assise sur le divan et ne respirait pas», se rappelle Sharon Nedley. «Nous l’avons immédiatement allongée sur le sol et je lui ai administré une dose complète de naloxone, comme on me l’avait appris, pendant qu’un employé tentait de la réanimer.»
Grâce à la formation qu’elle a suivie, Sharon Nedley sait comment administrer sans risque la naloxone, un médicament qui combat rapidement les effets nocifs des opioïdes, comme la morphine, l’héroïne ou la méthadone.
«En moins de deux minutes, elle s’est assise», continue Sharon Nedley. «Elle a ouvert les yeux immédiatement et dit qu’elle était désolée. Mon amie est encore là aujourd’hui parce que je lui ai donné de la naloxone.»

Favoriser l'accès à la naloxone

Sharon Nedley a pu avoir accès à la naloxone et l’administrer dans le cadre d’un programme gouvernemental visant à lutter contre le nombre croissant de décès liés à la drogue. En 2009, il y en a eu 545 en Écosse, soit près du double par rapport à l’an 2000. En 2011, on avait atteint le nombre de 584, le plus élevé jamais enregistré.
Dans le cadre du programme «Take Home Naloxone» (Naloxone à domicile), lancé en novembre 2010, ce médicament est devenu accessible, après une formation auprès d’un spécialiste, à toutes les personnes exposées au risque d’overdose d’opiacés, ainsi qu’à leurs proches, famille et amis.
Le programme reconnaît que la rapidité du traitement est cruciale pour la survie. « Il s’agit de gagner du temps», relève Roseanna Cunningham, ministre de la Sécurité communautaire et des affaires juridiques. «Cela ne signifie pas que l’on puisse se passer d’interventions médicales d’urgence très sérieuses et très rapides, mais cela donne le temps nécessaire pour que l’intervention se mette en place.»
Tout en vantant «l’importance énorme» du programme public pour la naloxone, le ministre met en garde de ne pas y voir une solution miracle. «C’est l’un des aspects de tout un ensemble d’interventions nécessaires si nous voulons avancer pour résoudre le problème de la drogue en Écosse», affirme-t-elle.

Montée en puissance de la distribution

«Je pense que ce programme commence vraiment à monter en puissance», explique Kirsten Horsburgh, Coordonnateur national pour la naloxone au Scottish Drugs Forum, organisation à but non lucratif qui a soutenu le lancement du programme de la naloxone par le gouvernement.
Selon un nouveau rapport du National Health Service (NHS) d’Écosse, 6472 kits de naloxone ont été délivrés en 2013/14 contre 3878 en 2012/13, soit une hausse de près de 70%. La plupart des kits ont été distribués dans les communautés aux personnes exposées à un risque d’overdose d’opioïdes.
De 2012 à 2013, le nombre des décès liés à la drogue en Écosse a été ramené de 581 à 526. Peut-on attribuer cette baisse au programme national de distribution de naloxone? C’est trop tôt pour le dire, mais ces premiers signes sont encourageants.
«Les infirmières des équipes locales d’addictologie et les pharmaciens commencent à considérer que la distribution de naloxone entre dans la « pratique normale», observe K. Horsburgh. «Cela a ensuite contribué à faire tomber des barrières entre les agents de santé et les consommateurs de drogues», ajoute-t-elle.
Et les efforts du programme pour réduire le nombre des décès liés à la drogue parmi les personnes libérées récemment de prison, une population courant un risque élevé de mort par overdose, semblent progresser. Depuis 2011, toutes les prisons écossaises fournissent des kits de naloxone à la sortie des établissements. En 2012 et 2013, le nombre des décès dus aux opioïdes chez les ex-détenus a chuté de 50% dans les quatre semaines suivant la sortie de prison, selon un nouveau rapport du NHS d’Écosse.

Nouvelles recommandations de l’OMS

On estime qu’à l’échelle mondiale, 69 000 personnes meurent chaque année d’une overdose d’opioïdes. Parmi celles qui s’injectent des drogues, c’est la deuxième cause de mortalité après le VIH/sida.
De nouvelles lignes directrices de l’OMS, publiées le 4 novembre 2014, visent à réduire le nombre mondial de décès liés aux opioïdes. Elles recommandent aux pays d’améliorer l’accès à la naloxone pour les personnes susceptibles d’assister à un problème d’overdose dans leur entourage: amis, membres de la famille, partenaires de consommateurs de drogues et travailleurs sociaux.
Dans la plupart des pays, la naloxone n’est actuellement disponible qu’auprès des hôpitaux et des personnels ambulanciers qui n’arrivent pas toujours à porter secours suffisamment vite à ceux qui en ont besoin.
On utilise depuis plus de 40 ans la naloxone pour la prise en charge des overdoses d’opioïdes. C’est un médicament sûr avec peu de risque d’effets secondaires sérieux. Selon les lignes directrices, tout adulte capable d’apprendre les gestes de base du secourisme peut aussi apprendre à reconnaître une overdose d’opioïdes et à administrer à temps la naloxone pour sauver des vies.

Alerte et action au niveau mondial (GAR)

Coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS-CoV) – Arabie saoudite

Bulletin d’information sur les flambées épidémiques
3 novembre 2014
Entre le 18 et le 26 octobre 2014, l’OMS a été informée par le point focal national RSI d’Arabie saoudite de 12 cas supplémentaires d’infection par le coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS-CoV), dont 5 mortels.

Informations détaillées sur les cas

Les cas sont originaires de Taif (6), Riyad (4), Médine (1) et Shaka (1). L’âge médian des patients est de 54 ans (de 17 à 75 ans). Neuf cas (75 %) sont des hommes et 10 (83%) des ressortissants saoudiens. Dix (83%) présentent une ou plusieurs comorbidités. Aucun des cas n’a d’antécédents de contact avec des chameaux ou de consommation de produits crus dérivés de chameaux ; en revanche, 2 (17%) vivent dans des zones avec une forte densité de chameaux.
Dans les 14 jours précédant l’apparition des symptômes, aucun des cas n’a accompli l’umrah/le hadj et seulement 2 (17%) se sont déplacés en dehors de la ville où ils habitent. Huit patients (67%) ont été en contact avec des cas d’infection par le MERS-CoV confirmés en laboratoire.
La recherche des contacts familiaux et de ceux dans les services de soins se poursuit pour tous les cas.
Le point focal national RSI d’Arabie saoudite a également informé l’OMS du décès d’un cas d’infection par le MERS-CoV, notifié initialement le 6 octobre.
À l’échelle mondiale, 897 cas confirmés en laboratoire d’infection par le MERS-CoV, dont 325 mortels, ont été notifiés à l’OMS.

Conseils de l’OMS

Compte tenu de la situation actuelle et des informations disponibles, l’OMS encourage tous les États Membres à poursuivre leur surveillance des infections respiratoires aiguës et à examiner avec soin toute présentation inhabituelle.
L’application des mesures de prévention et de lutte contre l’infection est essentielle pour éviter la propagation éventuelle du MERS-CoV dans les établissements de soins. Il n’est pas toujours possible d’identifier rapidement les patients porteurs de ce virus car, comme pour d’autres infections respiratoires, les premiers symptômes ne sont pas spécifiques.
Les soignants devront donc toujours appliquer systématiquement les précautions standard à tous les patients, quel que soit leur diagnostic. Ils devront compléter les précautions standard par les précautions gouttelettes lorsqu’ils dispensent des soins à des patients présentant des symptômes d’infection respiratoire aiguë.
Il leur faudra aussi adjoindre à ces mesures les précautions contact et le port d’une protection oculaire pour s’occuper de cas probables ou confirmés d’infection par le MERS-CoV; les précautions aériennes devront être mises en œuvre lors de l’exécution d’actes générant des aérosols.
Jusqu’à ce que l’on en sache plus sur le MERS-CoV, les personnes atteintes de diabète, d’insuffisance rénale ou de maladie pulmonaire chronique ou encore les individus immunodéprimés seront considérés comme à haut risque de maladie grave en cas d’infection par le MERS-CoV.
Par conséquent, ces personnes devront éviter les contacts rapprochés avec des animaux, en particulier les chameaux, lorsqu’ils se rendent dans des fermes, sur des marchés ou dans des étables ou des écuries, où l’on sait que le virus est potentiellement circulant.
On appliquera également des mesures générales d’hygiène comme de se laver systématiquement les mains avant et après avoir touché un animal et d’éviter les contacts avec des animaux malades.
On observera également les règles d’hygiène alimentaire. On évitera ainsi de boire du lait de chamelle cru ou de l’urine de chameau, ou encore de consommer de la viande qui n’est pas assez cuite.
L’OMS ne conseille pas de dépistage particulier aux points d’entrée et ne recommande pas non plus actuellement l’application de restrictions aux déplacements ou au commerce en rapport avec cet événement.


Entre le 27 et le 30 octobre 2014, le point focal national RSI d’Arabie saoudite a informé l’OMS de 12 cas supplémentaires d’infection par le coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS-CoV) en Arabie saoudite, dont 3 mortels.

Informations détaillées sur les cas

Les cas sont de Riyad (5), Taif (4), Hafr Albatin (1), Jouf (1) et La Mecque (1). L’âge médian des patients est de 56 ans (de 30 à 90 ans). Huit sont des hommes (67 %) et 8 (67 %) des ressortissants d’Arabie saoudite. Onze cas (92 %) avaient une ou plusieurs comorbidités. Dans les 14 jours précédant l’apparition des symptômes, aucun n’a accompli l’Umrah/le Hadj, ni ne s’est déplacé en dehors de sa ville de résidence. Seul 1 cas (8 %) a eu des antécédents de contact avec des animaux et a consommé des produits crus dérivés de chameaux. Sept cas (67 %), dont 2 étaient des professionnels de santé, ont été en contact avec des patients infectés par le MERS-CoV. Deux cas (17 %), dont un agent de santé, ont passé du temps dans des hôpitaux où il y avait une flambée de MERS-CoV en cours, bien qu’ils n’aient pas été en contact avec des patients infectés.
La recherche des contacts dans les familles et dans les services de santé se poursuit pour ces cas.
Le point focal national RSI d’Arabie saoudite a également informé l’OMS du décès de 3 cas d’infection par le MERS-CoV qui avaient été notifiés entre le 7 et le 24 octobre 2014.
À l’échelle mondiale, 909 cas confirmés en laboratoire d’infection par le MERS-CoV ont été notifiés à l’OMS, avec au moins 331 décès associés.

Conseils de l’OMS

Compte tenu de la situation actuelle et des informations disponibles, l’OMS encourage tous les États Membres à poursuivre leur surveillance des infections respiratoires aiguës et à examiner avec soin toute présentation inhabituelle.
L’application des mesures de prévention et de lutte contre l’infection est essentielle pour éviter la propagation éventuelle du MERS-CoV dans les établissements de soins. Il n’est pas toujours possible d’identifier rapidement les patients porteurs de ce virus car, comme pour d’autres infections respiratoires, les premiers symptômes ne sont pas spécifiques.
Les soignants devront donc toujours appliquer systématiquement les précautions standard à tous les patients, quel que soit leur diagnostic. Ils devront compléter les précautions standard par les précautions gouttelettes lorsqu’ils dispensent des soins à des patients présentant des symptômes d’infection respiratoire aiguë. Il leur faudra aussi adjoindre à ces mesures les précautions contact et le port d’une protection oculaire pour s’occuper de cas probables ou confirmés d’infection par le MERS-CoV; les précautions aériennes devront être mises en œuvre lors de l’exécution d’actes générant des aérosols.
Jusqu’à ce que l’on en sache plus sur le MERS-CoV, les personnes atteintes de diabète, d’insuffisance rénale ou de maladie pulmonaire chronique ou encore les individus immunodéprimés seront considérés comme à haut risque de maladie grave en cas d’infection par un MERS-CoV.
On observera également des pratiques d’hygiène alimentaire. On évitera ainsi de boire du lait de chamelle cru ou de l’urine de chameau, ou encore de consommer de la viande qui n’est pas assez cuite.
L’OMS ne conseille pas de dépistage particulier aux points d’entrée et ne recommande pas non plus actuellement l’application de restrictions aux déplacements ou au commerce en rapport avec cet événement. 


Légionellose au Portugal

Bulletin d’information sur les flambées épidémiques
13 novembre 2014
Le 9 novembre 2014, le point focal national RSI du Portugal a informé l’OMS d’une flambée importante de légionellose (maladie des légionnaires) à Vila Franca de Xira, une banlieue de Lisbonne.

Informations détaillées sur les cas

Les 17 premiers cas ont été identifiés les 6 et 7 novembre. Depuis lors, il y a eu une augmentation exponentielle du nombre de cas. Le 12 novembre, la Direction générale de la santé au Portugal a notifié un total de 302 cas de légionellose. Jusqu’à présent, il a été confirmé que 5 décès étaient dus à cette maladie. Quatre autre décès sont en cours d’investigation. Tous les cas ont des liens épidémiologiques avec la flambée en cours à Vila Franca de Xira.
C’est la plus grande flambée de légionellose détectée au Portugal et elle évolue rapidement, c’est pourquoi elle est considérée comme une urgence majeure de santé publique.
Actuellement, l’équipe régionale d’investigation de la flambée est en place et reçoit l’appui d’une équipe nationale plus large d’experts en épidémiologie, médecine clinique, microbiologie et hygiène du milieu, avec d’autres parties prenantes de la municipalité qui surveillent la situation épidémiologique et procèdent à des investigations sur l’environnement.

Mesures de précaution

À titre de précaution, les fontaines ornementales dans la zone touchée ont été fermées et la concentration en chlore a été augmentée dans l’eau du robinet. Les tours de refroidissement des principaux sites industriels de cette zone ont été fermées.
La Direction générale de la santé au Portugal a publié des conseils de précaution à suivre à l’intention de la population, jusqu’à ce qu’on ait déterminé et éliminé la source de l’épidémie:
  • éviter les douches, les jacuzzis et les baignoires à remous;
  • désinfecter les pommeaux de douche par immersion dans des solutions d’eau de Javel pendant 30 minutes une fois par semaine;
  • régler la température des chauffe-eau au-dessus de 75°C, si possible.
La Direction générale de la santé reste en contact avec les organismes nationaux en charge de la santé, de l’environnement et de la météorologie. Elle maintient également une communication et une collaboration étroites avec les partenaires de l’Union Européenne – en particulier le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies – et l’Organisation mondiale de la Santé. Le Bureau régional de l’OMS pour l’Europe et son Centre de l’environnement et de la santé à Bonn (Allemagne) ont été pleinement informés et se tiennent prêts à mobiliser des experts, si nécessaire.


Maladie à virus Marburg en Ouganda

Bulletin d’information sur les flambées épidémiques
13 novembre 2014
Le 11 novembre 2014, le gouvernement ougandais a déclaré le pays exempt du virus Marburg. Cette déclaration a été faite au Centre national des médias par le Ministre d’État pour les soins de santé primaire, Mme Sarah Achieng Opendi.
Le 4 octobre 2014, le gouvernement ougandais a informé l’OMS d’un cas de maladie à virus Marburg. Il s’agissait d’un professionnel de santé qui a présenté les symptômes le 11 septembre. Le 17, il avait été admis dans l’établissement de santé du district de Mpigi, puis avait été transféré dans un hôpital à Kampala. Il est décédé le 28 septembre et enterré le 30 dans le district de Kasese.
Un groupe spécial national composé de 5 sous comités (surveillance/épidémiologie, prise en charge des cas, mobilisation sociale, appui psychosocial et coordination) a supervisé la riposte à la flambée. Au total, 197 contacts ont été enregistrés et suivis durant 21 jours. Treize d’entre eux ont manifesté des symptômes de type Marburg mais tous ont été testés négatifs à la recherche du virus. Les cas suspects ont été pris en charge dans 4 services de soins en isolement dans les districts de Kampala, Wakiso/Entebbe, Mpigi et Kasese. Un appui psychosocial a été apporté aux contacts et aux membres de la famille du défunt. Le grand public a été sensibilisé au virus Marburg et aux fièvres hémorragiques virales.
Comme il n’y a pas eu de cas évolutif d’infection par le virus Marburg durant 42 jours, on considère que la flambée a été endiguée.
Les activités de surveillance renforcée seront maintenues afin d’identifier de potentielles flambées à l’avenir. Les campagnes de sensibilisation du grand public se poursuivront également compte tenu de l’épidémie en cours de maladie à virus Ebola en Afrique de l’Ouest.
L’OMS, l’UNICEF, USAID, World Vision, la Croix-Rouge ougandaise, Médecins sans frontières (MSF), le Réseau africain d’épidémiologie de terrain (AFENET) et les Centers for Disease Control and Prevention des États-Unis d’Amérique ont apporté leur appui à la riposte. 

Poliovirus au Soudan du Sud et à Madagascar

Poliovirus circulants dérivés d’une souche vaccinale confirmés et distincts au Soudan du Sud et à Madagascar

Bulletin d’information sur les flambées épidémiques
14 novembre 2014
Lors de deux incidents distincts et sans lien entre eux, des poliovirus circulants dérivés d’une souche vaccinale (PVDVc) ont été confirmés au Soudan du Sud et à Madagascar.

Soudan du Sud

Au Soudan du Sud, 2 cas dus à un PVDVc de type 2 (PVDVc2) ont été confirmés. Les souches ont été isolées à partir de 2 cas de paralysie flasque aiguë (PFA) dans l’État d’Unité, avec apparition de la paralysie le 9 septembre et le 12 septembre 2014, respectivement. Dans cet État, jusqu’à 33% des enfants ne sont pas suffisamment vaccinés contre les poliovirus. Les deux cas proviennent d’un camp de personnes déplacées dans l’État d’Unité. Celui-ci a connu des troubles civils, entraînant des déplacements de population et une baisse de la couverture vaccinale dans la plupart des régions.
En 2014, le Soudan du Sud a participé à la riposte régionale dans la Corne de l’Afrique, au vu du risque posé par une flambée d’infections par le poliovirus sauvage de type 1 (PVS1) en cours dans cette région (avec des cas en 2014 dans certaines parties de la Somalie et de l’Éthiopie). Deux journées nationales de vaccination (JNV) ont été organisées en avril (avec le vaccin antipoliomyélitique oral trivalent – VPO) et en mai (avec le VPO bivalent).
En réponse à la confirmation de PVDVc2, des JNV ont été organisées le 4 novembre avec le VPO trivalent et des journées locales de vaccination (JLV) couvrant les 3 États connaissant des troubles civils (Unité, Nil supérieur et Jonglei) sont prévues le 2 décembre 2014 et en janvier 2015 avec le VPO trivalent. L’objectif est d’interrompre rapidement la circulation du PVDVc2 dans le camp de personnes déplacées et d’empêcher une nouvelle propagation, tout en renforçant l’immunité contre la poliomyélite de type 1 et de réduire le plus possible le risque infectieux en provenance d’autres régions de la Corne de l’Afrique.

Madagascar

À Madagascar, un PVDVc de type 1 (PVDVc1) a été confirmé après isolement à partir d’un cas de PFA (avec apparition de la paralysie le 29 septembre 2014) et de 3 contacts en bonne santé. Les activités de vaccination supplémentaires les plus récentes à Madagascar ont eu lieu en décembre 2011 et janvier 2012. Des JLV sont planifiées en décembre et des JNV en janvier 2015. On estime à plus de 25% le nombre d’enfants qui ne sont pas à jour de leur vaccination antipoliomyélitique dans ce pays.
Madagascar avait déjà été touché par une flambée d’infections à PVDVc2 en 2001/2002 (entraînant 5 cas) et en 2005 (entraînant 5 cas). Un PVDV a été également isolé lors d’une étude sur des enfants en bonne santé à Toliara en 2011. Une intervention concertée a permis chaque fois d’interrompre rapidement ces flambées. Par contre, l’émergence répétée d’événements distincts impliquant des PVDVc souligne le risque qu’il ne s’en produise dans des populations qui ne sont pas totalement vaccinées et l’importance de maintenir des niveaux de couverture élevés.

Évaluation du risque

Les PVDV circulants sont des souches rares mais bien attestées de poliovirus qui peuvent émerger dans des populations qui ne sont pas suffisamment immunisées. En raison du faible risque constitué par les PVDVc, il faut interrompre l’utilisation du VPO pour garantir durablement un monde sans poliomyélite. Le VPO sera retiré par étapes, en commençant par le retrait des VPO contenant le type 2. Celui-ci, présent dans les VPO trivalents, est à l’origine de 90% des cas d’infection par des PVDVc.
Du fait qu’au Soudan du Sud les cas détectés font partie d’un camp de personnes déplacées accessible pour la vaccination, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) évalue comme faible le risque de propagation internationale de PVDVc2 à partir du Soudan du Sud. En revanche, il pourrait augmenter si d’autres régions venaient à être infectées par ce virus. Pour ce qui est de Madagascar et compte tenu des épisodes antérieurs impliquant des PVDVc, l’OMS évalue comme faible le risque de propagation internationale à partir de ce pays.

Recommandation

Il est important que tous les pays, en particulier ceux qui ont des contacts fréquents, par les voyages notamment, avec des pays ou territoires affectés par la poliomyélite, renforcent la surveillance des cas de PFA afin de détecter rapidement toute nouvelle importation de virus et de faciliter une riposte rapide. Les pays, territoires et zones doivent également maintenir une couverture uniformément élevée de la vaccination au niveau des districts pour réduire le plus possible les conséquences de toute introduction éventuelle de virus.
Dans sa publication Voyages internationaux et santé, l’OMS recommande à tous les voyageurs à destination de zones affectées par la poliomyélite d’être à jour de leur vaccination. Les résidents (et visiteurs séjournant plus de 4 semaines) dans ces zones doivent recevoir une dose supplémentaire de VPO ou de vaccin antipoliomyélitique inactivé (VPI) dans les 4 semaines à 12 mois précédant le voyage.

L’ONU révèle d’importantes lacunes en matière d’approvisionnement en eau et d’assainissement, surtout dans les zones rurales

D’après un nouveau rapport publié par l’Organisation mondiale de la Santé au nom de l’ONU-Eau, les efforts mondiaux pour améliorer l’approvisionnement en eau et l’assainissement pour tous prennent de l’ampleur mais d’importantes lacunes dans le financement continuent de freiner les progrès.
L’analyse et l’évaluation mondiales sur l’assainissement et l’eau potable (GLAAS 2014) publiées par l’ONU-Eau tous les deux ans présentent des données en provenance de 94 pays et 23 organismes d’aide extérieure. Ce rapport propose une analyse exhaustive des points forts et des difficultés en matière d’approvisionnement en eau, d’assainissement et d’hygiène selon les pays.
«L’eau et l’assainissement sont essentiels à la santé humaine. La volonté politique d’assurer l’accès universel à ces services vitaux n’a jamais été aussi forte», a déclaré le Dr Maria Neira, Directeur du Département Santé publique et environnement à l’OMS. «L’aide internationale pour le secteur est en augmentation mais nous continuons à observer d’importantes lacunes en matière de financement au niveau des pays, en particulier dans les zones rurales.»

Un engagement politique renforcé

Les deux tiers des 94 pays participant à l'enquête reconnaissent l’accès à l’eau potable et à l’assainissement comme un droit de l’homme universel dans leur législation nationale. Plus de 80% ont déclaré avoir mis en place une politique nationale pour l’eau potable et l’assainissement et plus de 75% pour l’hygiène.
Cet engagement politique renforcé au niveau national est perceptible dans les discussions menées au niveau mondial autour des objectifs de développement durable (ODD) pour l’après-2015. L’accès universel et équitable à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène a été proposé comme cible mondiale par le Groupe de travail des États Membres chargé d’élaborer les ODD.
«C’est maintenant qu’il faut agir», a déclaré Michel Jarraud, Président de l’ONU-Eau et Secrétaire général de l’Organisation météorologique mondiale. «Nous ne savons peut-être pas encore de quoi sera fait le programme de développement durable pour l’après-2015 mais ce que nous savons c’est que l’eau et l’assainissement doivent être clairement des priorités si nous voulons créer un avenir qui permette à chacun de vivre une vie digne, prospère et en bonne santé.»

Une aide accrue, des ressources mieux ciblées

L’aide internationale en faveur de l’eau et de l’assainissement est en augmentation: selon le rapport, les engagements financiers en faveur de l’approvisionnement en eau, de l’assainissement et de l’hygiène ont augmenté de 30% entre 2010 et 2012 – passant de 8,3 milliards de dollars (US $) à 10,9 milliards.
L’aide est de plus en plus dirigée sur les régions mal desservies, notamment l’Afrique subsaharienne, l’Asie du Sud et l’Asie du Sud-Est. Le rapport GLAAS 2014 met également en lumière l’augmentation des ressources en faveur des plus pauvres: plus de 75% des pays ont déclaré avoir mis en place des mesures spécifiques dans leurs plans nationaux pour l’approvisionnement en eau et l’assainissement en faveur des populations à faible revenu.
«Pour nos partenaires, surtout au niveau des pays, le rapport GLAAS est essentiel pour une prise de décisions rationnelle et fondée sur des données factuelles», déclare le Président John Ageykum Kufuor, Président de Sanitation and Water for All. «Le rapport permet aux gouvernements de savoir où ont lieu les progrès et où il faudrait allouer davantage de ressources.»
«En mettant en évidence les lacunes financières et en ressources humaines, nous permettons aux gouvernements comme aux donateurs d’apporter un appui plus stratégique aux politiques et de mettre en œuvre des programmes durables pour garantir un accès équitable à l’eau et à l’assainissement pour tous», estime Chris Williams, Directeur exécutif du Conseil de concertation pour l’approvisionnement en eau et l’assainissement (WSSCC).

D’importantes lacunes subsistent

Malgré ces progrès, 2,5 millions d’hommes, de femmes et d’enfants dans le monde sont dépourvus d’accès à des services d’assainissement de base. Près d’un milliard de personnes continuent de pratiquer la défécation à l’air libre; 748 millions d’autres n’ont pas facilement accès à une source améliorée d’eau potable. Et des centaines de millions de personnes n’ont ni eau propre ni savon pour se laver les mains, ce qui favorise la propagation de maladies diarrhéiques, deuxième cause de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans.
Beaucoup d’autres maladies à transmission hydrique comme le choléra, la typhoïde et l’hépatite peuvent donner lieu à des flambées explosives. Un assainissement et une hygiène médiocres peuvent également entraîner des maladies débilitantes qui touchent un grand nombre de personnes dans les pays en développement, telles que les parasitoses intestinales, le trachome cécitant et la schistosomiase.
Le rapport cite un certain nombre de difficultés majeures, comme:
Un financement insuffisant
Même si l’aide internationale en faveur du secteur de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène a augmenté, les besoins financiers au niveau national restent supérieurs aux ressources disponibles. 80% des pays ont déclaré que les niveaux actuels de financement étaient insuffisants pour atteindre des cibles en matière d’eau potable et d’assainissement.
Un déficit de financement dans les zones rurales
Si la grande majorité des personnes dépourvues d’accès à l’assainissement de base vivent en milieu rural, l’essentiel du financement continue de bénéficier aux habitants des villes. Les dépenses pour l’assainissement en milieu rural représentent moins de 10% du total de financement du secteur.
Faible capacité nationale à exécuter les plans du secteur de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène
Malgré un appui politique important en faveur de l’accès universel à l’eau et à l’assainissement, moins d’un tiers des pays enquêtés pour le rapport sont dotés de plans nationaux pour le secteur entièrement mis en œuvre et financés et régulièrement passés en revue.
Des lacunes essentielles en matière de suivi
Des données fiables sont essentielles pour repérer les lacunes dans l’accès aux services d’approvisionnement en eau, d’assainissement et d’hygiène et infléchir les décisions politiques. Même si de nombreux pays ont élaboré des cadres de suivi du secteur, une majorité font état d’une collecte de données irrégulière ou fragmentaire et de faibles capacités d’analyse.
Les services négligés dans les écoles et les établissements de santé
Dans les écoles, les services d’approvisionnement en eau et d’assainissement peuvent faire en sorte que les enfants, et en particulier les filles, restent scolarisés et acquièrent des habitudes d’hygiène qu’ils garderont toute leur vie. Dans les centres de santé, ces services permettent de garantir l’intimité et la sécurité des patients, en particulier celles des mères pendant l’accouchement, et sont essentiels pour prévenir des flambées de maladies et lutter contre celles-ci. Or les données du rapport GLAAS montrent que moins de 30% des pays enquêtés sont dotés de plans nationaux d’approvisionnement en eau, d’assainissement et d’hygiène en milieu institutionnel pleinement mis en œuvre et financés et régulièrement passés en revue.

Les investissements rapportent

Les investissements dans l’approvisionnement en eau et l’assainissement produisent des bénéfices substantiels pour la santé et le développement humains. Selon les estimations de l’OMS, pour chaque dollar investi, le retour est de 4,3 dollars (US $) sous forme de réduction des dépenses de santé aussi bien au plan individuel qu’au niveau de la société dans son ensemble. Des millions d’enfants peuvent être sauvés d’un décès prématuré ou de maladies à transmission hydrique. Les adultes peuvent vivre plus longtemps et en meilleure santé.
Ces avantages touchent à de nombreux secteurs. Les gains économiques et environnementaux portent par exemple sur une productivité accrue sur le lieu de travail et une baisse de la pollution de l’eau et des sols. Les gains de qualité de vie portent sur une fréquentation scolaire accrue, une plus grande sécurité – surtout pour les femmes, les enfants et les personnes âgées - et une dignité accrue pour tous.

Note aux rédacteurs

On entend par source d’eau «améliorée» une installation ou un point d’eau protégé contre la contamination extérieure, en particulier des matières fécales. Cela peut être l’adduction d’eau sous canalisation jusqu’à l’habitation du ménage, sa parcelle ou sa cour), les robinets publics ou bornes-fontaines, les puits tubés ou forés, les sources protégées et la collecte des eaux pluviales.Une installation d’assainissement « améliorée » est une installation hygiénique qui permet d’éviter le contact entre l’homme et ses excreta.
Les 23 organismes d’aide extérieure comprennent des gouvernements donateurs et d’autres bailleurs de fonds/sources d’appui (organisations non gouvernementales et fondations, par exemple).
Le 20 novembre, l’ONU célèbrera le vingtième anniversaire de la Convention relative aux droits de l’enfant, qui reconnaît «le droit de l’enfant de jouir du meilleur état de santé possible» et «le droit de tout enfant à un niveau de vie suffisant pour permettre son développement physique, mental, spirituel, moral et social».


Climat : échec à Paris des négociations sur les gaz HFC Emilie Massemin (Reporterre)


Une centaine d’États se sont réunis cette semaine à Paris pour discuter des hydrofluorocarbures (HFC), un gaz à effet de serre très puissant. Les discussions n’ont pas abouti à l’adoption d’un amendement limitant leur usage. Mais la Chine et l’Inde assouplissent leur position.

Les hydrofluorocarbures (HFC) étaient au cœur des négociations lors de la 26e réunion des parties du Protocole de Montréal, qui s’est tenue cette semaine au siège de l’Unesco, à Paris. Lors de l’ouverture des débats, la ministre française de l’Écologie, Ségolène Royal, a exhorté les quelques 120 délégations étrangères à « agir face à ce nouveau danger », et rappelé que la France est « favorable à un amendement » visant à limiter la production et la consommation de ces gaz à effet de serre très puissants.
Les HFC sont des gaz de synthèse utilisés dans les systèmes de réfrigération, les climatiseurs, les aérosols, les extincteurs et les mousses isolantes. Ils ont été fabriqués pour la première fois à la fin des années 1980, comme substituts aux chlorofluorocarbures (CFC) et aux hydrochlorofluorocarbures (HCFC), éliminés en 1987 par le Protocole de Montréal. Problème : s’ils ne forment qu’une petite partie des émissions, les HFC présentent un potentiel de réchauffement plus de mille fois plus élevé que le dioxyde de carbone (CO2), d’après l’Institute for Governance & Sustainable Development (IGSD). Cette augmentation atteint 15 % par an dans certains pays.
L’enjeu est de taille. Pour Maxime Beaugrand, de l’IGSD, l’interdiction de ces gaz permettrait d’éviter l’émission de « cent milliards de tonnes d’équivalent CO2 d’ici 2050, et jusqu’à 0,5 °C de réchauffement à la fin du siècle ». Or, souligne Sophie Godin-Beekmann, des substituts existent, comme « des HFC avec des potentiels de réchauffement plus faibles, comme le HFC-1234 ».
L’opposition farouche du Koweit et de l’Arabie Saoudite

Ce n’est pas la première fois qu’un amendement au Protocole de Montréal, amendement visant à réduire la production des HFC, est évoqué en réunion des parties. En 2009, les États fédérés de Micronésie et l’île Maurice ont proposé un premier texte. Les États-Unis, le Canada et le Mexique l’ont soutenu en 2010. Il suggère une interdiction des HFC dans les pays développés et une interdiction progressive dans les pays en voie de développement, assortie d’une aide financière puisée dans le Fonds multilatéral du Protocole, dont le montant était renégocié cette semaine. « Depuis, tous les ans, ces propositions d’amendement sont discutées en séances plénières et dans des groupes de discussion informels. Sans jamais être adoptées... », soupire Didier Coulomb, directeur de l’Institut international du froid.
Les débats n’ont pas été plus fructueux cette année. Les discussions en séance se sont heurtées à l’opposition farouche du Koweït et de l’Arabie Saoudite. Rejoints par une dizaine d’États, ils affirment que les HFC ne détruisant pas la couche d’ozone, ils ne relèvent pas du Protocole de Montréal, mais de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Hostiles à l’adoption d’un amendement, ces délégations ont également refusé la création d’un groupe de contact consacré aux HFC. Un compromis a cependant été trouvé, avec l’organisation, vendredi, d’un groupe de discussion informel.
Des progrès du côté de l’Inde et de la Chine

Mais en réalité, la situation a considérablement évolué depuis l’année dernière. L’Europe a adopté en avril 2014 le règlement N°517/2014 relatif aux gaz à effet de serre fluorés, qui prévoit que la quantité de HFC mise sur le marché soit progressivement réduite de 100 à 21 % entre 2015 et 2030.
Les opposants historiques de 2009-2010, le Brésil, la Chine et l’Inde, parmi les plus gros pollueurs de la planète, sont désormais ouverts à la discussion. « Ils ont rejoint les États-Unis, le Canada, le Mexique et l’Union Européenne sur l’idée qu’il faut lutter contre les émissions de HFC, souligne Durwood Zaelke, président de l’IGSD. Ils posent désormais la question des substituts, des coûts... alors qu’auparavant ils ne voulaient même pas aborder le sujet. » Pour preuve, le 8 juin 2013, le président chinois Xi Jinping et le président américain Barack Obama ont conclu un accord évoquant la nécessité de « diminuer la production et la consommation des HFC ». L’accord climatique présenté par les deux pays le 12 novembre inclut un paragraphe sur ces gaz (en anglais). En septembre 2014, c’était au tour du premier ministre indien Narendra Modi de nouer un accord sur le même thème avec le président américain.
« Seuls les pays du Golfe sont encore opposés à un accord », résume Romina Picolotti, ancienne ministre de l’environnement en Argentine et présidente du Centre pour les droits humains et l’environnement (CEDHA). Et encore, « des États comme le Bahreïn ne sont pas opposés par principe à un amendement sur les HFC. Ils y sont hostiles, car ils ont un besoin vital d’air conditionné pour vivre dans leurs climats très chauds, explique-t-on au Programme des Nations Unies pour l’environnement (UNEP), secrétariat de l ’ozone. Ils seraient d’accord pour une réglementation, à condition qu’on leur propose une technologie de substitution efficace et économique. »
« Nous sommes tout près d’une étape dans les négociations, conclut Romina Picolotti. Le signal envoyé aux industriels est très fort. » Comme il l’est pour la Conférence Paris-Climat de 2015, prochaine échéance cruciale devant aboutir à un nouvel accord international sur le climat.

samedi 22 novembre 2014

Réduction des déchets: Cinq gestes simples pour devenir acteur de la démarche Zero Waste

La Semaine européenne de réduction des déchets (SERD) débute samedi, et le mouvement Zero Waste France publie ce vendredi Le scénario Zero Waste - zéro déchet, zéro gaspillage (éd. Rue de l’Echiquier). Cet essai en forme de plaidoyer a pour objectif d’inciter élus, dirigeants d’entreprises et citoyens à devenir acteurs de la réduction des déchets. Passage en revue des gestes simples à favoriser pour devenir acteur de la démarche avec Flore Berlingen, directrice de Zero Waste France.

 
Le logo "Triman" près de poubelles à Paris, le 10 mars 2014
Le logo "Triman" près de poubelles à Paris, le 10 mars 2014 - Alain Jocard AFP



1. Pratiquer le compostage domestique

«C’est l’action n°1 que chacun peut entreprendre et qui a un impact important, martèle Flore Berlingen. Rien qu’en séparant les déchets organiques du reste, on peut diminuer d’un tiers le volume de sa poubelle.» Et pas besoin d’un jardin ou d’un grand espace pour le faire, ça n’a pas d’odeur et on ne risque pas de voir des vers se balader chez soi (ils ne supportent pas la lumière). On peut même le construire soi-même grâce aux tutoriels qu’on trouve en ligne.

2. Fuir les emballages

Dès le moment où on fait ses courses, on favorise les produits sans ou avec peu d’emballage, et quand c’est possible, on achète en vrac. «Il faut aussi penser à toujours avoir un sac de courses réutilisable pour éviter les sacs plastiques. Et, quand il est difficile de s’en passer, comme pour l’achat de fruits et légumes, on peut les conserver et les réutiliser pour un futur achat dans ce rayon», explique Flore Berlingen. Cerise sur le gâteau: lorsque le service est proposé, on utilise du verre consigné.

3. Eviter le gaspillage alimentaire

On estime qu’un ménage en France gaspille 21kg par an de denrées alimentaires. Sur cette masse, 7kg sont des produits encore emballés. «C’est dû à une mauvaise compréhension des dates limites d’utilisation optimale (DLUO) et des dates limites de consommation (DLC)», selon Flore Berlingen. Alors on retient: la DLUO («A consommer de préférence avant») concerne des denrées encore consommable au-delà de cette date en toute sécurité, mais certaines de ses propriétés (goût, couleur) pourront altérées. La DLC concerne les produits périssables, à conserver au frais (œufs, viande, poisson, produits laitiers).

4. Eviter les textiles sanitaires jetables

Le poids des couches, protections périodiques ou lingettes (hygiéniques comme ménagères) est passé de 13 à 34kg par habitant et par an entre 1993 et 2007. Pour désencombrer au maximum nos poubelles, on revient aux bons vieux chiffons pour faire le ménage, et on teste la coupe menstruelle, les serviettes hygiéniques lavables, et les couches lavables pour les bébés. «Logistiquement parlant, il est vrai que c’est plus compliqué que les couches jetables», convient Flore Berlingen. Pourtant, des entreprises proposent la location et l’entretien de ces langes en France.

5. Favoriser la réparation et le réemploi

C’est déjà ce que vous faites quand vous revendez sur Le Bon Coin votre vieille machine à café, que vous louez un sac à main de créateur sur Internet, ou que vous faites réparer votre portable dans une entreprise dédiée ou par un bénévole dans un Repair Café. La location d’objets entre particuliers peut de plus faire évoluer la demande pour des produits plus durables, et permettre de sortir du jetable et de l’usage unique. «Si les gens savent qu’ils peuvent louer à d’autres particuliers leurs outils de jardinage ou leur appareil photo quand ils ne les utilisent pas, ils seront plus enclins à choisir un modèle plus costaud, qui va durer plus longtemps, plutôt qu’un premier prix», juge Flore Berlingen.

Un «bus au caca» roule en Grande-Bretagne

La Norvège et l'Allemagne misaient déjà sur cette énergie «propre». L'Angleterre y vient avec la mise en service du premier bus qui roule au biométhane, un gaz issu de la fermentation des ordures ménagères et des eaux usées.
Des bactéries doivent digérer les déjections et les déchets annuels de cinq personnes pour faire un plein, qui permet de parcourir environ 300 km. Cela semble peu, mais l'usine de Wessex Water injecte assez de biométhane dans le réseau de gaz naturel de la ville pour alimenter 8.500 maisons.

A Lille aussi

Le principal avantage, c'est que ce biométhane est une énergie «propre». Sa combustion (sans odeur particulière, puisque vous vous le demandez) émet toujours des gaz à effet de serre, notamment du dioxyde de carbone, mais en quantité équivalente à celle produite par la décomposition naturelle des déchets. «Cela montre bien que le caca humain a de la valeur», selon Charlotte Morton, directrice de l'Adba, une association britannique pour la promotion du biogaz.
A Lille, le centre de valorisation organique injecte du biogaz dans le réseau depuis 2011. A terme, il devrait alimenter une centaine de bus de la métropole.

Microplastiques en Méditerranée: constats «édifiants» lors de l'expédition Tara

Les scientifiques de la goélette Tara ont fait des constats «édifiants» lors de leur expédition en Méditerranée pour traquer les microplastiques et étudier leurs effets sur les écosystèmes marins, ont-ils annoncé samedi peu avant le retour du voilier d'exploration à Lorient, son port d'attache.
«Les premiers constats de l'expédition sont édifiants», a assuré Gaby Gorsky, directeur scientifique de l'expédition qui a démarré en mai, dans une communication à l'AFP.
«A chaque relevé de filet, il a été prélevé des échantillons de plastique ou de microplastique, et ce dans toute la Méditerranée», a précisé Stéphane Bruzaud, de l'Université de Bretagne Sud, soulignant des concentrations plus importantes dans les eaux de certains pays, ainsi qu'à proximité des grandes villes, ports et zones touristiques.
Reste que des «concentrations non négligeables» ont également été observées en haute mer, bien qu'on pourrait penser que les microplastiques y soient plus dispersés, a ajouté le Pr Bruzaud, interrogé par l'AFP.
Lors de l'expédition - la dixième pour Tara depuis 2003 -, à laquelle ont participé 14 laboratoires, quelque 2.300 échantillons ont été prélevés lors de 350 traits de filets, tant au large que près des côtes, des embouchures de rivières ou des ports.
La composition chimique du plastique collecté sera étudiée, tout comme l'interaction entre le zooplancton, base de la chaîne alimentaire marine, et le plastique. Les premiers résultats devraient être connus à partir du printemps.
L'expédition comportait un volet scientifique, mais également un volet de sensibilisation du public aux enjeux environnementaux. Ainsi, quelque 12.000 personnes et scolaires ont été accueillies à bord de la goélette à l'occasion d'escales dans 13 pays du pourtour méditerranéen.
Après avoir parcouru 15.000 km (8.000 milles nautiques), le voilier est attendu dans l'après-midi à Lorient. Il y sera accueilli par la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal, à l'occasion du premier jour de la semaine européenne de réduction des déchets.
En novembre et décembre 2015, le voilier se rendra à Paris à l'occasion de la conférence mondiale sur le climat. Avant cela, Tara se déplacera, à partir de mars, dans plusieurs villes de France pour sensibiliser le grand public aux questions liées au climat.

L'Organisation mondiale de la santé confirme la fin de l'épidémie d'Ebola en RDC

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a confirmé vendredi 21 novembre la fin de l'épidémie d'Ebola en République démocratique du Congo (RDC).

Le virus était apparu au mois d'août dans une région enclavée au nord-ouest du pays, en pleine forêt équatoriale, dans le district de Boende (800 kilomètres au nord-est de la capitale, Kinshasa). Il avait contaminé 66 personnes, 49 n'y ayant pas survécu, d'après les chiffres officiels.

5 400 MORTS DEPUIS LE DÉBUT DE L'ÉPIDÉMIE
Les autorités congolaises avaient annoncé la fin de l'épidémie le 15 novembre. Le ministre de la santé congolais, Félix Kabange Numbi, avait déclaré lors d'une conférence de presse que « la fin de l'épidémie (…) ne signifi(ait) pas que le danger est totalement écarté ».
Le Congo « reste comme tous les autres pays du monde sous la menace des cas d'importation de la maladie à virus Ebola sévissant en Afrique de l'Ouest », précisait le ministre le 15 novembre.
Selon un dernier bilan de l'OMS, le virus Ebola a tué 5 420 personnes, majoritairement en Afrique de l'Ouest, sur un nombre total de 15 145 malades infectés.

Antibiotiques : trop de consommation, pas assez de nouvelles molécules

La Journée européenne d’information sur les antibiotiques a lieu mardi 18 novembre. Avec une préoccupation : la multiplication des cas d’infections dits « difficiles » à traiter avec des antibiotiques courants. La situation tient à trois facteurs : les antibiotiques ont été trop utilisés; les bactéries ont développé leur résistance à ces médicaments; et les industriels ont levé le pied en matière de recherche, laissant les médecins dans des impasses thérapeutiques face aux « superbactéries » qui ont émergé. En France, par exemple, la consommation d’antibiotiques reste supérieure à la moyenne en Europe et aux Etats-Unis. Et « même si [elle] a diminué à partir des années 2000, une tendance à la hausse, observée depuis 2010, s’est confirmée en 2013 », constate l’Agence nationale de sécurité du médicament. Depuis 2010, le recours aux antibiotiques a bondi de près de 6 %.

  • La résistance s’accroît
Rares, il y a dix ans, les cas d’infections impliquant des batéries qui résistent même aux antibiotiques les plus puissants se multiplient depuis environ quatre ans. En France, par exemple, on recense plus de 1 200 cas dans les hôpitaux. De simples escherichia coli ou staphylocoque doré peuvent tuer : 25 000 personnes y succombent chaque année en Europe et 23 000 aux Etats-Unis.

  • La recherche s’en désintéresse
Une vingtaine de nouveaux antibiotiques ont été lancés depuis 2000, mais sans « aucune découverte phénoménale », selon Stephan Harbarth, spécialiste des maladies infectieuses aux Hôpitaux universitaires de Genève. La recherche de nouveaux médicaments s’est quasiment éteinte, les laboratoires préférant cibler les maladies dites « de civilisation » (diabète, hypertension, excès de cholestérol), plus génératrices de chiffre d’affaires. Le marché mondial des antibiotiques est d’environ 40 milliards de dollars (31,9 milliards d’euros) et devrait rester stable dans les prochaines années. À titre de comparaison, les ventes d’antidiabétiques s’élèvent à 38 milliards de dollars, mais devraient avoisiner 70 milliards en 2020.

 Les Etats réagissent
En Europe, l’Innovative Medicines Initiative (IMI) a débloqué une enveloppe de 224 millions d’euros pour financer le programme « New Drugs for Bad Bugs » (Nouveaux médicaments contre les bactéries). Aux Etats-Unis, le gouvernement finance depuis 2010 plusieurs programmes.

 Cet engagement commence à payer. En 2013, le suisse Roche, qui avait abandonné toute recherche à la fin des années 1990, est revenu dans les antibiotiques avec plusieurs acquisitions, dont celle de son compatriote Polyphor.
























La contamination des rivières par les pesticides s’est durablement généralisée

Ça ne s’arrange pas sur le front des pesticides. La contamination des cours d’eau et des nappes souterraines s’est généralisée en France. L’agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse (RMC) a le courage de le dire : elle en a recensé 150 produits différents dans les près de 3 000 cours d’eau du Sud-Est de la France – majoritairement des herbicides –, soit à peu près autant tous les ans depuis 2008.
Le Verdon,  à cheval sur les départements du Var et des Alpes-de-Haute-Provence.
« Non seulement leur nombre reste stable, mais les concentrations ne faiblissent pas non plus, souligne Martin Guespereau, directeur général de cet établissement public. Leurs taux atteignent parfois jusqu’à 200 fois la norme de l’eau potable. Je veux insister sur ce constat inquiétant. »

L’agence de l’eau RMC couvre 25 % du territoire français et 13 000 km de cours d’eau, elle représente 14 millions d’habitants, 20 % de l’activité agricole et industrielle nationale, ce qui la rend relativement représentative du territoire français. Or son constat est irréfutable : alors que la pollution venue des agglomérations diminue grâce à l’amélioration des stations d’épuration, le chantier des pesticides en revanche est en panne : 15 millions d’analyses réalisées régulièrement pendant ces six dernières années le montrent. 36 PESTICIDES INTERDITS
Mais il y a pire : dans un quart des analyses, on retrouve des substances prohibées, pour certaines depuis dix ans. Sur cette palette de pesticides, l’agence en a identifié 36 interdits depuis au moins 2008. Et il apparaît clairement qu’il ne s’agit pas de quelques traces persistantes, mais bien d’utilisations renouvelées. Les prélèvements effectués six à douze fois par an indiquent en effet des pics au moment des épandages d’herbicides.

Les concentrations records de terbuthylazine, de simazine et d’atrazine correspondent systématiquement à la saison de traitement des vignobles et des grandes cultures. Dans certaines stations des zones viticoles du Beaujolais et de Bourgogne, ainsi que du Languedoc-Roussillon, ces substances sont présentes dans plus de la moitié de leurs analyses.
On trouve en particulier du glyphosate dans les trois quarts des rivières du Sud-Est ! Pas étonnant puisqu’il s’agit du principe actif du Roundup, un produit-phare en tête des ventes de pesticides dans les bassins Rhône-Méditerranée et de Corse où il s’en vend… plus de 4 000 tonnes par an.
Le sous-sol n’échappe pas à la contamination. Ces six dernières années, les pesticides ont rendu 58 nappes souterraines impropres à la fourniture d’eau potable. Principal accusé cette fois : l’atrazine pourtant interdite depuis 2003.
Or rappelle Martin Guespereau : « Les herbicides continuent leur vie dans les cours d’eau, où ils ont un effet dévastateur sur les petits invertébrés et la flore aquatique. Ils sont donc dévastateurs pour les fonds de rivière qui ne peuvent plus remplir leur rôle de filtre vis-à-vis de la pollution. Ces phytosanitaires peuvent en outre générer des proliférations de bactéries toxiques, » alerte-t-il.
DÉSÉQUILIBRES BIOLOGIQUES
Les pesticides sont les principaux responsables du déclassement des cours d’eau dans ce vaste secteur du Sud-Est, juste avant l’altération physique des cours d’eau. Lorsqu’une rivière perd son régime naturel, lorsque ses rives sont bétonnées, lorsqu’elle est coupée par de multiples ouvrages et que son débit pâtit d’importants prélèvements hydroliques, la vie de la faune et de la flore est perturbée. Non seulement ces déséquilibres biologiques apparaissent dans 60 % des cas, selon l’agence, mais la défiguration des lits de  rivière aggrave les inondations.
Les comparaisons avec les autres régions françaises sont difficiles, car l’agence RMC est la seule à faire preuve d’autant de transparence. Cette dernière estime cependant que, selon les critères de la directive-cadre européenne sur l’eau de 2000, la moitié de ses cours d’eau peut être considérée comme en « bon état écologique ».
Globalement, 16 % d’entre eux ont progressé en quatre ans. Les poissons sont partiellement de retour dans l’axe rhodanien, notamment des jeunes anguilles. Il y a moins de rivières classées « médiocres » qu’en 2008, mais la catégorie « très bon état » reste bien peu fournie.
Comme il serait dommage de ne pas saluer les efforts accomplis, au risque de décourager tous les acteurs, l’agence RMC lance un label « Rivière en bon état » que les élus locaux ne manqueront pas d’installer au bord de leurs routes à partir du printemps 2015. Si la qualité de leurs rus et torrents le mérite et maintient au moins trois années consécutives.