mardi 18 août 2015

JORF n°0189 du 18 août 2015

MINISTERE DE L'ECOLOGIE, DU DEVELOPPEMENT DURABLE ET DE L'ENERGIE

        14 Décret n° 2015-995 du 17 août 2015 relatif au système communautaire d'échange de quotas d'émission de gaz à effet de serre, notamment à l'intégration des activités aériennes dans ce système
        http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000031047164&dateTexte=&categorieLien=id

 MINISTERE DES AFFAIRES SOCIALES, DE LA SANTE ET DES DROITS DES FEMMES

        25 Arrêté du 31 juillet 2015 relatif à l'agrément de certains accords de travail applicables dans les établissements et services du secteur social et médico-social privé à but non lucratif
        http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000031047321&dateTexte=&categorieLien=id

        26 Arrêté du 10 août 2015 relatif aux conditions de prise en charge de spécialités pharmaceutiques disposant d'une autorisation de mise sur le marché inscrites sur la liste visée à l'article L. 5126-4 du code de la santé publique
        http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000031047334&dateTexte=&categorieLien=id

        27 Arrêté du 10 août 2015 modifiant la liste des spécialités pharmaceutiques agréées à l'usage des collectivités et divers services publics
        http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000031047345&dateTexte=&categorieLien=id

        28 Arrêté du 10 août 2015 modifiant la liste des spécialités pharmaceutiques agréées à l'usage des collectivités et divers services publics
        http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000031047353&dateTexte=&categorieLien=id

        29 Arrêté du 12 août 2015 fixant pour l'année 2015 l'objectif de dépenses d'assurance maladie et le montant total annuel des dépenses des établissements mentionnés à l'article L. 314-3-3 du code de l'action sociale et des familles
        http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000031047364&dateTexte=&categorieLien=id

 MINISTERE DE L'AGRICULTURE, DE L'AGROALIMENTAIRE ET DE LA FORET

        33 Arrêté du 10 août 2015 modifiant l'arrêté du 16 janvier 2003 modifié portant approbation du règlement du stud-book du trotteur français
        http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000031047414&dateTexte=&categorieLien=id

lundi 17 août 2015

Avis favorables pour 10 nouvelles AMM de médicaments et pour un premier vaccin contre le paludisme : retour sur la réunion de juillet 2015 du CHMP - Point d'Information

Le Comité des médicaments à usage humain (CHMP[1] ) de l’Agence européenne des médicaments (EMA) s’est réuni du 20 au 23 juillet 2015 à Londres. Il a rendu 11 avis favorables pour de nouvelles autorisations de mises sur le marché (AMM) dont 1 pour un premier vaccin contre le paludisme. Il a également donné 4 avis favorables pour des extensions d’indication.

Onze avis favorables pour de nouvelles AMM

Le CHMP a rendu des avis favorables pour l’octroi de l’autorisation de mise sur le marché à :
  • Mosquirix (Plasmodium falciparum et vaccin contre l’hépatite B) , le premier vaccin contre le paludisme, malgré des limites d’efficacité.
  • Praluent (alirocumab), anticorps monoclonal anti-PSCK9 dans le traitement de l’hypercholestérolémie primaire ou de la dyslipidémie mixte chez les patients pour lesquels le taux de cholestérol n’est pas suffisamment abaissé avec une statine ou qui ne tolère pas une statine.
  • Intuniv (guanfacine) dans le traitement du syndrome d’hyperactivité de l’enfant de 6 à 17 ans chez lesquels les autres traitements ne sont pas adaptés, tolérés ou sont inefficaces. Ce médicament doit être utilisé uniquement dans le cadre d’un programme global intégrant des mesures psychologiques, éducatives et sociales. Le CHMP recommande, par ailleurs, que le traitement soit initié par un spécialiste des troubles comportementaux des enfants et adolescents.
  • Cresemba (isavuconazole) dans le traitement de l’aspergillose et de la mucormycose. Cresemba a obtenu une désignation de médicament orphelin[2] en 2014.
  • Fexeric (citrate de fer) dans le traitement de l’hyperphosphatémie.
  • Obizur (susoctocog alfa) dans le traitement de l’hémophilie acquise.
  • Zerbaxa (ceftolozane/tazobactam) pour le traitement des infections intra-abdominales complexes, des pyélonéphrites aigues et des infections complexes des voies urinaires.
  • Zalviso (sufentanil) , médicament hybride dans le traitement des douleurs post-opératoires.
  • Ivabradine Anpharm (ivabradine) , dans le traitement de l’angor et de l’insuffisance cardiaque, il s’agit d’un autogénérique.
  • Deux médicaments génériques : Pemetrexed Lilly (pemetrexed) et Pemetrexed Sandoz (pemetrexed) dans le traitement du mésothéliome pleural malin et du cancer du poumon non à petites cellules. 
Les recommandations du CHMP sont transmises à la Commission européenne qui rendra les décisions d’octroi d’AMM.

Quatre avis positifs pour une extension d’indication

Le CHMP a recommandé une extension d’indication pour :
  • Qutenza (capsaicin) dans le traitement de la douleur chez les patients diabétiques souffrant de neuropathies périphériques.
  • Revolade (eltrombopag) chez les patients souffrant d’anémie anaplasique sévère acquise.
  • Mekinist (trametinib) en association avec dabrafenib dans le traitement du mélanome métastatique non résecable BRAF V600 chez les patients adultes.
  • Tafinlar (dabrafenib) en association avec trametinib dans le traitement du mélanome métastatique non résecable BRAF V600 chez les patients adultes .
Le CHMP a, par ailleurs, lancé une procédure de réévaluation d’Inductos, utilisé dans les greffes osseuses, vertébrales ou tibiales.

Plan de soutien à l'élevage : les 4 mesures qui touchent l'environnement

Le plan de soutien à l'élevage, présenté par le gouvernement, prévoit une simplification des contrôles et le lancement d'une procédure pour déclasser le loup des espèces protégées. Le soutien aux ENR et aux circuits courts sera aussi renforcé.
Plan de soutien à l'élevage : les 4 mesures qui touchent l'environnement
Pour répondre à la colère des éleveurs français qui ont multiplié les blocages ces derniers jours, le gouvernement a présenté ce matin en Conseil des ministres un plan de soutien à l'élevage français. Outre un renforcement des actions engagées pour lutter contre la faiblesse des prix et des mesures visant à soulager la trésorerie des exploitants les plus en difficulté (600 M€ de soutien financier), le gouvernement a présenté plusieurs mesures touchant à la problématique environnementale.
Tout d'abord, une circulaire du Premier ministre viendra préciser les mesures retenues par le gouvernement parmi les propositions de la députée Frédérique Massat, relatives à la simplification et à la coordination des contrôles, dans les domaines affichant peu de non-conformités.
Mais surtout, le gouvernement confirme qu'il engage les démarches de déclassement du loup comme espèce strictement protégée, auprès de la Convention de Berne et de l'Union européenne. En début de semaine, la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal a indiqué qu'elle souhaitait que "les modes de gestion du loup soient adaptés en fonction de l'importance de sa présence sur le terrain, comme en Espagne où deux modes de gestion du loup existent dans le cadre d'une coopération avec les collectivités locales volontaires".
En attendant, le gouvernement a rehaussé, par arrêté du 30 juin 2015, le nombre de loups qui pourront être prélevés cette année de 24 à 36. En outre, une brigade d'appui, en lien avec les lieutenants de louveterie, sera mise à disposition des éleveurs ovins confrontés aux attaques pour les aider à faire face aux prédateurs.
ENR : tarifs d'achat et coûts de raccordement adapté
Le développement des énergies renouvelables au sein des exploitations sera également encouragé. "Les installations de méthanisation agricole soumises à la cotisation foncière des entreprises et à la taxe foncière sur les propriétés bâties en seront exonérées, quelle que soit la date de mise en service de ces installations (les installations mises en service cette année pouvant déjà bénéficier d'une exonération)". Le gouvernement présentera cette mesure dans le cadre du projet de loi de finances 2016, mais il précise qu'elle sera applicable aux cotisations émises au titre de 2015.
Les tarifs d'achat de l'électricité produite par ces installations seront également adaptés "pour tenir compte des conditions réelles de fonctionnement des méthaniseurs agricoles". Un arrêté sera publié. Une aide sera également apportée afin d'adapter les outils industriels aux choix agronomiques français afin de limiter la concurrence entre énergie et alimentation. De plus, "la France proposera plusieurs projets d'installation de méthanisation dans le cadre du Plan d'investissement européen. La Banque européenne d'investissement a déjà permis de tels financements dans le cadre d'autres actions et de nouveaux projets pourraient être retenus dans les prochains mois".
L'électricité photovoltaïque n'est pas oubliée. Le gouvernement souhaite alléger les coûts de raccordements des installations pour les éleveurs éloignés du réseau, en mutualisant notamment ces coûts.
Favoriser l'approvisionnement local
Enfin, les contrôles d'étiquetage de l'origine des produits, ainsi que la sensibilisation à l'approvisionnement local pour les établissements et les collectivités locales, seront renforcé. "Les produits d'origine française ont des caractéristiques propres et il est possible d'introduire des critères non discriminatoires favorisant l'approvisionnement local : critères de développement durable tel que le respect de la charte des bonnes pratiques d'élevage, spécifications relatives à la qualité du produit ou aux races...), précise le plan.
Un guide a été édité par le ministère de l'Agriculture sur ce sujet, "il s'agit maintenant que les grands donneurs d'ordre public mettent en œuvre ces leviers". De son côté, le service des achats de l'Etat renégociera tous ses contrats d'approvisionnement pour la restauration collective sous la responsabilité de l'Etat pour intégrer les leviers juridiques permettant de favoriser l'approvisionnement local.

Des pistes pour lutter contre les VHU abandonnés en Outre-mer

Missionné en décembre 2014 par Ségolène Royal, Serge Letchimy, député et président du Conseil régional de Martinique, formule 26 propositions visant à améliorer le traitement des véhicules hors d'usage (VHU) en Outre-mer.
Des pistes pour lutter contre les VHU abandonnés en Outre-mer
"Beaucoup de véhicules ne parviennent pas dans les centres de traitement des véhicules hors d'usage (VHU) agréés. Les taux de collecte sont loin d'être satisfaisants" en Outre-mer, alerte Serge Letchimy, dans son rapport d'étape remis le 17 juillet à la ministre de l'Ecologie.
Une étude commandée par l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) estime les flux annuels de VHU produits à 12.000 pour la Guadeloupe, 5.000 pour la Guyane, 12.000 pour la Martinique, 2.000 pour Mayotte et 15.000 pour La Réunion. Sur ces 46.000 VHU produits au total par an dans ces territoires, 23.600 VHU ont été traités en centres agréés en 2012, d'après cette étude. Soit seulement la moitié prise en charge.
Mais le député socialiste de Martinique prévient, à l'issue de ses visites sur le terrain, que ces chiffres seraient sous-évalués. En Guyane par exemple, il chiffre entre 15 à 30.000 les stocks non traités tandis que "certains interlocuteurs" ont estimé à 30.000 VHU le flux annuel pour La Réunion. En Martinique, 20.000 stocks seraient également non traités.
Or "l'imprécision de ces éléments chiffrés rend difficile la définition de politiques publiques pertinentes", déplore le député, en rappelant les impacts sanitaires et environnementaux liés aux VHU abandonnés. "L'eau, qui finit par y stagner, constitue des refuges appréciés pour le développement des larves de moustiques vecteurs de la dengue et du chikungunya.Ces mêmes véhicules portent aussi préjudice à l'environnement. Les fluides toxiques qu'ils contiennent se répandent dans les milieux naturels, les eaux de surface ou les nappes phréatiques", explique-t-il.
Un centre VHU doit obligatoirement être agréé par arrêté préfectoral pour exercer son activité de dépollution et de démontage des véhicules. Selon l'Ademe, il existe aujourd'hui 1.700 centres VHU et 59 broyeurs agréés sur l'ensemble du territoire français. A ce jour, la Guadeloupe compte cinq centres agréés dont "trois récemment lesquels doivent se mettre aux normes", précise le député. En Guyane, jusqu'en 2014, seul un centre était agréé : deux autres centres viennent de l'être "mais n'ont pas commencé leur activité". De son côté, la Martinique recense actuellement cinq centres agréés tandis que La Réunion compte sept centres VHU et un broyeur.
Le contrôle et les sanctions renforcés
M. Letchimy émet 26 propositions visant à "responsabiliser, aider et inciter" les acteurs à s'inscrire dans le schéma de traitement prévu des VHU mais aussi à "conforter" l'action de police des pouvoirs publics. L'évaluation et le recensement du stock de VHU seraient d'abord "facilités et fiabilisés" en faisant appel aux photos aériennes et aux bases de données géographiques, souligne le député.
Côté réglementation : le projet de loi sur la transition énergétique, adopté définitivement par l'Assemblée le 22 juillet, permet aux maires d'intervenir pour faire enlever les VHU abandonnés dans les propriétés privées et de les envoyer dans des filières de recyclage, selon l'amendement défendu par M. Letchimy en octobre dernier, adopté en première lecture. "Ce qui contribuera à résoudre un problème majeur de santé publique dans les DOM-TOM", avait déclaré Ségolène Royal lors des débats.
Le maire, en utilisant ses pouvoirs de police, peut mettre en demeure le titulaire du certificat d'immatriculation, soit de réparer le véhicule, soit de le transférer vers un centre VHU agréé, selon le texte. L'abandon d'un véhicule usagé sur le domaine public ou privé de l'Etat ou des collectivités territoriales est passible d'une sanction pénale pouvant aller jusqu'à deux ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende, prévoit la loi. "La mise en œuvre d'une telle procédure suppose le déploiement d'efforts de la part des collectivités territoriales pour agir, en missionnant, par exemple, les équipes de police municipale pour recenser les véhicules, identifier les propriétaires des terrains sur lesquels ils se situent, et initier les procédures en leur adressant un courrier les informant de la situation et les invitant à se conformer à la législation", préconise le député dans son rapport.
M. Letchimy encourage également la création de fourrières par les collectivités locales : "Les véhicules peuvent y être transférés lorsque l'on constate des durées excessives de stationnement, pour peu qu'aient été pris des arrêtés limitant la durée de stationnement sur la voie publique". Le mécanisme de fourrières permet de se retourner vers le propriétaire "en cas d'identification pour recouvrer tout ou partie des frais engagés".
Accélérer le traitement en centres agréés
Autre préconisation : la signature d'un accord-cadre entre les assureurs, l'Etat et les Conseils régionaux afin de rediriger les véhicules déclarés irréparables et détenus par les assureurs vers les centres VHU agréés. "La généralisation d'un engagement des assureurs, moyennant une couverture suffisante du territoire considéré, de ne traiter qu'avec les centres VHU agréés serait effectivement de nature à accroître le nombre de véhicules passant dans les centres VHU agréés et à conforter l'activité de ces derniers".
Le député recommande aussi d'accélérer l'instruction de l'agrément des centres dans les territoires isolés. Ces centres n'effectueraient qu'une partie du traitement des VHU, le reste (dépollution, compactage) serait réalisé par d'autres installations agréées. "L'éloignement des centres agréés est souvent dissuasif : un propriétaire de VHU ne déboursera pas 600 € (chiffre donné lors du déplacement en Guyane) pour transporter un VHU de St- Laurent-du-Maroni à Cayenne", a-t-il souligné.
Des dispositifs incitatifs
L'élu appelle également à soutenir économiquement les filières de déconstruction de VHU via la mise en place d'une éco-contribution prélevée à l'achat des véhicules neufs et d'occasion importés. "L'augmentation des performances de collecte des VHU dans ces territoires pourrait passer par une prime à l'apport des véhicules dans les centres agréés, pour maîtriser les tendances constatées à passer par des filières illégales ou démonter soi-même son véhicule en pièces détachées vendues via internet".
Ce soutien économique pourrait également passer par une nouvelle consigne ou prime à la remise d'un VHU dans un centre agréé. "Le principe de la consigne est simple : elle est acquittée par le premier propriétaire du véhicule et récupérée par son dernier détenteur moyennant le fait d'apporter son véhicule dans un centre agréé. Suivant son montant, ce dispositif peut être une forte incitation pécuniaire à respecter la réglementation", explique le député. Le montant de cette consigne pourrait être fixé, après expertise de l'Ademe, autour de 300€.

Contamination alimentaire en cas d'accident nucléaire : la révision des seuils sème le doute

Un projet de règlement européen fixant les limites de contamination applicables aux aliments en cas d'accident nucléaire en Europe suscite une polémique au Parlement européen et parmi les associations d'expertise indépendante de la radioactivité.
Contamination alimentaire en cas d'accident nucléaire : la révision des seuils sème le doute
C'est dans la plus grande discrétion que le Parlement européen a adopté une résolution législative sur les niveaux maximaux admissibles de contamination radioactive des denrées alimentaires et des aliments pour le bétail après un accident nucléaire, le 9 juillet dernier. Il se prononçait sur une proposition de règlement présenté par la Commission européenne, qui s'imposera à tous les pays de l'Union une fois adoptée par le Conseil européen. Ce texte porte sur quatre principaux groupes de radionucléides : plutonium, strontium, iode et césium, et cinq catégories de denrées alimentaires : aliments pour nourrissons, lait, boissons dont eau potable, aliments de base (viande, poissons, légumes, fruits, céréales) et aliments dits mineurs. L'enjeu est important pour les agriculteurs européens et l'industrie agro-alimentaire puisque les aliments ne pourront plus être commercialisés ni exportés selon leur niveau de contamination radioactive.
Les eurodéputées Michèle Rivasi (France-Verts-Ale) et Piernicola Pedicini (Italie-EFDD) constatent à cette occasion que "l'opinion publique est très mobilisée lorsqu'il s'agit d'OGM, mais pour l'instant beaucoup moins quand il est question du risque nucléaire, car l'information ne circule pas. L'intérêt a été quelque peu éveillé sur ce sujet au moment des survols non revendiqués de centrales françaises par des drones. Or les centrales européennes sont partout vieillissantes et des incidents de sûreté se produisent tous les jours".
Les experts sans visage du Traité Euratom
En matière de radioprotection, l'Union européenne se réfère aux niveaux maximaux admissibles établis par le groupe d'experts associés au Traité Euratom, qui, depuis les débuts de l'Europe, régit le développement de l'industrie nucléaire européenne. Dans son avis du 21 novembre 2012, ce groupe d'experts confirme ses conclusions de 1998, par lesquelles il fixe les niveaux maximaux admissibles de contamination radioactive dans les aliments en cas d'accident nucléaire. Ces seuils ont été établis à la suite de l'accident de Tchernobyl, en 1986. "Ces niveaux maximaux admissibles sont toujours en accord avec les avis scientifiques les plus récents actuellement disponibles à l'échelle internationale", estime la Commission européenne.
Une position loin d'être partagée par la Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité (CRIIRAD)  : "Il est d'autant plus nécessaire de porter un regard critique sur le travail d'expertise que les spécialistes qui interviennent le font dans le cadre du Traité Euratom, un traité qui a pour mission statutaire le développement rapide des industries nucléaires", alerte la CRIIRAD dans un courrier adressé à la Commission européenne, dans lequel elle demande les noms et références professionnelles des auteurs du rapport de 1998, et de l'avis de 2012 qui en reprend le contenu. En réponse, la Direction générale de l'énergie a opposé un refus au motif que transmettre ces données pourrait "porter atteinte aux intérêts légitimes" des experts concernés.
En outre, la CRIIRAD a procédé à des vérifications des seuils proposés par les experts, qu'elle qualifie de "trop élevés", donc "dangereux pour la santé humaine", et "fixés de manière incohérente". Exemple : les valeurs limites pour les aliments dits de moindre importance tels que les condiments, l'ail, les patates douces, les truffes, les vitamines, les fruits confits, sont fixés à 40.800 becquerels par kilogrammes, soit dix fois supérieures à celles des aliments de base.
Autre point soumis à interrogation, la dose moyenne d'aliments liquides absorbée par jour – en l'occurrence la quantité d'eau bue quotidiennement par chaque Européen – est sous-estimée par la Commission qui table sur une ou deux gorgées d'eau par jour seulement. En réalité, il faudrait définir des seuils de radioactivité de l'eau 100 fois moindres pour tenir compte du fait que chaque Européen boit au moins un litre d'eau par jour... Quant aux doses maximales admissibles pour les nourrissons, elles sont sujettes à caution : la dose de rayonnement que reçoit un bébé du fait de l'ingestion d'aliments contaminés par du plutonium 239 est minorée.
Lors de l'examen en Commission parlementaire, Mme Esther Herranz Garcia (Espagne-Parti populaire européen), rapporteure du projet, n'a pourtant pas estimé pertinent de remettre en cause les niveaux maximaux admissibles de contamination, invitant ses collègues à "faire preuve d'humilité".  La rapporteure a affirmé sa confiance dans les experts : "Si je dois me faire opérer d'un lymphome, je ne vais pas demander à une association de protection de consommateurs, ni à un avocat, je vais m'adresser à un chirurgien. (…) Quand on parle de choses éminemment techniques –c'est de la technologie de haut vol, la physique nucléaire – il faut se reposer sur ce que nous disent les experts (...)".
Un accident bien lointain
Autre point saillant, selon les experts d'Euratom sur lesquels se fonde la Commission, les limites sont calculées pour un accident survenant en moyenne à plus de 1.000 kilomètres des frontières européennes, escomptant un faible taux – de 10% seulement – de contamination des aliments dans l'espace européen. Mais que se passerait-il en cas d'accident au cœur même de l'Europe ? Un amendement a proposé de diviser ce seuil par dix, mais il a été refusé.
Sur le fond, ce débat interroge sur la légitimité de ceux qui définissent le niveau de risque maximum acceptable : à qui revient-il de décider à partir de combien de morts et de malades le risque radiologique sera considéré comme trop élevé et imposera le retrait des aliments contaminés ? Les citoyens européens devraient-ils être consultés sur cette question ou celle-ci n'appartient-elle qu'aux ingénieurs nucléaires ?
La Commission devrait présenter, au plus tard le 31 mars 2017, un rapport sur la pertinence des niveaux maximaux admissibles de contamination radioactive fixés dans les annexes. D'ici là, elle s'est engagée à détailler les mesures prises ainsi que les informations notifiées si un accident nucléaire ou une autre situation d'urgence radiologique provoque la contamination de denrées alimentaires et d'aliments pour bétail. On attend aussi un rapport sur la pertinence d'un mécanisme fondé sur le principe du "pollueur-payeur", destiné à dédommager les agriculteurs dont les denrées alimentaires ont été contaminées au-delà des niveaux maximaux admissibles.

La sécheresse des sols superficiels est jugée préoccupante

La sécheresse des sols superficiels est préoccupante, selon Météo France. Alors que 66 départements ont mis en place des restrictions d'eau, dont une vingtaine a déclenché le niveau d'alerte, la Commission de suivi hydrologique a été installée.
La sécheresse des sols superficiels est jugée préoccupante
La ministre de l'Ecologie Ségolène Royal a mis en place, le 31 juillet, la Commission de suivi hydrologique qui est chargée de faire le point sur la sécheresse et ses conséquences sur les usages de l'eau et les milieux naturels. La France métropolitaine connaît en effet cet été une sécheresse préoccupante des sols superficiels, c'est-à-dire du premier mètre de terre situé en dessous de la surface. Cette "sécheresse agricole" altère le bon développement de la végétation, les agriculteurs sont donc les premiers touchés par cette situation.
 
El Niño, responsable de cette situation ? L'événement climatique El Niño, qui a démarré début 2015 et se renforce régulièrement depuis juin, pourrait être à l'origine de la chaleur et de la sécheresse actuelles. "Fin juillet, l'anomalie moyenne de température de surface de la mer dépasse la valeur de +1,5°C dans la région de l'océan Pacifique équatorial utilisée pour analyser le phénomène", note Météo France. Si la tendance actuelle se poursuit, El Niño sera classé en intensité forte.
Ce phénomène, en modifiant la circulation atmosphérique, a des répercussions sur les températures et les précipitations. Résultat, selon les prévisions saisonnières de Météo France, "le scénario le plus probable est celui d'un trimestre plus chaud que la normale sur l'Europe [d'août à octobre], principalement sur l'Europe Centrale et les régions méditerranéennes. Sur la France métropolitaine, ce scénario chaud est privilégié avec une probabilité plus élevée sur la moitié est du pays".
 
Dans une note publiée fin juillet, le ministère de l'Agriculture souligne qu'hormis dans le Grand Ouest, "la production cumulée d'herbe en juillet au niveau national est déficitaire, comparée à la production de référence", la pousse ayant été freinée par la sécheresse. De nombreuses productions devraient aussi être impactées. Le risque incendie est également augmenté par cette sécheresse.
En revanche, l'état des réserves d'eau souterraines n'est pas préoccupant. Selon le BRGM, au 1er juillet, les deux tiers des nappes phréatiques (71%) affichaient un niveau normal à supérieur à la normale, grâce à la recharge hivernale.
La moitié du territoire est touchée
"Suite à l'absence de pluie depuis la fin du printemps (on note un déficit de 50% au mois de juillet par rapport à la normale) et aux fortes températures du début du mois (ce mois est le 2 ou 3ème mois de juillet le plus chaud depuis 1947), les sols se sont asséchés sur le pays jusqu'à atteindre les minimums enregistrés par Météo France", indique le ministère dans un communiqué de presse.
   
Ecarts à la normale de l'indice d'humidité des sols © Météo France
 
   
La baisse des températures et le retour des précipitations depuis une semaine n'ont pas permis d'inverser la tendance. La situation reste préoccupante "sur la moitié du territoire située le long d'une diagonale entre l'Aquitaine et l'Alsace : l'humidité des sols y reste anormalement basse et proche des valeurs record depuis 1959. Dans certaines régions du Centre et du Nord-Est, le déficit de précipitations pour le mois en cours (au 29 juillet) atteint des valeurs élevées : 72% en Champagne-Ardenne, 73% en Limousin, 67% en Lorraine", note Météo France dans un bilan au 29 juillet 2015.
Seuls les départements situés de la Bretagne au Nord-Pas-de-Calais connaissent une situation des sols normale. En revanche, "l'indice d'humidité des sols est particulièrement faible dans un grand quart Nord-Est. En moyenne, on atteint une valeur inférieure à celle observée cette année seulement tous les dix ans". Dans la moitié Sud, l'écart à la normale est également important, "sauf près des reliefs alpins et pyrénéens qui ont été arrosés par des orages". Le pourtour méditerranéen est lui aussi concerné par des sols particulièrement secs, "même si les niveaux record ne sont pas atteints".

Plusieurs départements en situation de crise
Aujourd'hui, 66 départements ont mis en place des mesures de restriction d'eau, afin de limiter les pressions sur la ressource et de permettre la continuité de l'approvisionnement en eau potable. D'ores et déjà, "la Commission de suivi hydrologique a été interpellée sur des difficultés locales de maintien d'usages", indique le ministère.
Une vingtaine de départements sont passés en niveau d'alerte et de crise sur tout ou partie de leur territoire. Ainsi, le département de la Creuse est passé, le 24 juillet, en niveau maximal de restriction. L'arrosage des pelouses publiques, des espaces verts, le nettoyage de la voierie, le remplissage des piscines privées et le nettoyage des voitures y sont interdits, tout comme tout prélèvement dans les cours d'eau et leur nappe d'accompagnement, hors usages prioritaires type défense incendie et prélèvements déjà régis par des actes administratifs. Les rejets des stations d'épuration doivent être optimisés, le désherbage chimique est interdit. Idem pour la Haute-Vienne qui, face à cette situation d'alerte et de crise, interdit depuis le 29 juillet tout prélèvement dans les cours d'eau et les nappes d'eau souterraines.
A court terme, les dérogations comme seul remède
Selon le ministère, les barrages, remplis normalement au printemps, participent au soutien d'étiage qui a démarré plus tôt cette année. Si elle met en garde contre "la mise en œuvre répétée de dérogations", la ministre de l'Ecologie rappelle que "les possibilités offertes par le code de l'environnement doivent pouvoir être mises en œuvre pour les situations exceptionnelles".
Et de rappeler qu'à plus long terme, la mise en œuvre d'une gestion quantitative de la ressource en eau permettra à l'agriculture irriguante d'être moins sensible aux variations climatiques rapides, tout comme la création de retenues de substitution, relancée récemment par Ségolène Royal.
"Une réflexion plus générale et à plus long terme doit être engagée avec le ministère de l'Agriculture sur l'évolution des systèmes agricoles vers une moindre consommation en eau. Cette réflexion devant apporter des réponses durables à l'évolution du climat".

Quelles sont les villes de France les plus polluées par la lumière ?

L'Association nationale pour la protection du ciel et de l'environnement nocturne (ANPCEN) a publié une cartographie de l'état actuel de la pollution lumineuse en France métropolitaine.
Quelles sont les villes de France les plus polluées par la lumière ?
Les nuisances lumineuses en France touchent "tout le territoire, soit 66 millions de personnes, 36.000 communes et tous les milieux naturels", déplore l'Association nationale pour la protection du ciel et de l'environnement nocturne (ANPCEN), en soulignant leurs impacts sur la biodiversité, la santé humaine (et le sommeil notamment) et sur la consommation d'énergie.
L'association alerte sur l'extension continue du parc d'éclairage public qui compterait désormais 11 millions de points lumineux selon l'Ademe, soit une augmentation de 89% entre 1992 et 2012. La puissance moyenne utilisée par chacun de ces points lumineux est de 160 W, ce qui représente une diminution de 10 W, selon une étude de l'Ademe datée de 2014. L'association recense également 3,5 millions d'enseignes lumineuses, avec une puissance totale installée proche de 750 MW.
   
Cartographie de la pollution lumineuse en France métropolitaine en 2015 © ANPCEN
 
   

Cette carte représente le niveau de pollution lumineuse, en 2015, visible depuis le sol. De très rares endroits en France "sont préservés", observe l'ANPCEN. La dominante jaune de la carte démontre que la qualité de la nuit en France, avant toute modulation de l'éclairage public, est "médiocre ou au mieux moyenne dans nombre de zones urbanisées". Les agglomérations génèrent des halos lumineux perceptibles "à forte distance". "La diagonale du centre avec un environnement nocturne en moyenne de meilleure qualité est liée à la faible densité démographique des espaces concernés et aux effets de masquage par le relief, atténuant la perception de la pollution lumineuse des villages se trouvant dans les vallées", ajoute l'association.

Depuis le 1er juillet 2013, un arrêté du ministère de l'Ecologie limite les durées d'éclairage nocturne pour les façades, vitrines et bureaux non occupés. A titre volontaire, "plus de 12.000 communes pratiquent désormais une extinction partielle ou complète de leur éclairage public pendant une partie de la nuit", relève l'association. La loi sur la transition énergétique, adoptée le 22 juillet dernier par l'Assemblée nationale, renforce la nécessité "d'exemplarité environnementale et énergétique de l'éclairage public" et sa prise en compte dans un volet spécifique des Plans climat-air-énergie territoriaux (PCAET).

Stockage et conversion de l'énergie : un appel à projets pour accélérer le développement de ces technologies

Le stockage et la conversion de l'énergie permettront, à l'avenir, une meilleure intégration des énergies renouvelables dans le mix énergétique. Un appel à projets est lancé pour lever des verrous technologiques et réaliser des démonstrateurs.
Stockage et conversion de l'énergie : un appel à projets pour accélérer le développement de ces technologies
Le gouvernement et l'Ademe ont lancé, le 3 août, un appel à projets (AAP) sur le stockage et la conversion de l'énergie. Il a pour objectif de financer "des projets de démonstrateurs et briques technologiques dans le domaine du stockage de l'énergie et de la conversion de l'électricité renouvelable en d'autres vecteurs (Power to X), afin de permettre le développement de ces filières", précise le cahier des charges. Ces technologies doivent permettre une meilleure intégration des énergies renouvelables intermittentes dans le système électrique, en lissant notamment la demande.
L'AAP vise des projets dont l'assiette globale dépasse 3 M€. Une première clôture intermédiaire est prévue le 1er décembre 2015. Un précédent appel à manifestations d'intérêt avait été lancé dans ce domaine en 2013.
Stockage de chaleur : permettre un lissage de la demande
Le volet stockage de l'énergie porte sur le stockage de chaleur et d'électricité. Concernant la chaleur, deux types de stockage sont visés : à court terme et intersaisonnier. Tous deux contribuent à une meilleure adéquation entre l'offre d'énergie renouvelable et la demande et à une meilleure gestion de la pointe électrique. Le stockage à court terme doit permettre, dans l'habitat et le tertiaire, l'écrêtage de la demanded'électricité liée au chauffage et à la climatisation. "Des systèmes basse température ayant des constantes de temps de quelques heures pour des capacités de quelques kWh sont attendus. Pour ces systèmes on s'attachera à améliorer la compacité tout en conservant une bonne efficacité", indique le cahier des charges. Dans le secteur industriel, le stockage à court terme doit permettre de valoriser les pertes thermiques des procédés, la chaleur fataleet/ou de limiter la puissance appelée.
Le stockage de chaleur intersaisonnier doit quant à lui "permettre une pénétration plus importante de la chaleur et du froid renouvelables dans la gestion thermique des bâtiments.".
L'ensemble de ces projets devra garantir "la tenue des performances dans le temps, fiabiliser le fonctionnement des systèmes et faciliter l'intégration et la maintenancedu stockage de chaleur dans les installations existantes".
Stockage d'électricité : des expérimentations dans les ZNI
Concernant le stockage de l'électricité, sont visés le stockage de masse (STEP, cycles thermodynamiques, air comprimé adiabatique), le stockage distribué (micro-STEP, électrochimie à circulation, systèmes métal/air réversibles, ensembles mobiles prêts à connecter) et le stockage diffus (batteries, volants d'inertie).
"L'AAP cible des projets dont le consortium intègrera un acteur en capacité de valoriser pour son propre compte le système de stockage faisant l'objet de la démonstration. Il pourra notamment s'agir d'énergéticiens, de producteurs d'énergie renouvelable opérant sur le marché libre voire de consommateurs intensifs soucieux d'optimiser leur facture énergétique", indique le cahier des charges.
Les zones non interconnectées, premier marché à court terme du stockage de l'électricité, devront être privilégiées pour les expérimentations, "avec pour objectif une réduction des émissions, des coûts et donc à terme de la CSPE [contribution au service public de l'électricité] via la substitution des énergies fossiles par un mix constitué d'EnR et de stockage compétitif". L'objectif est de développer des solutions de stockage dont le coût total du mégawattheure n'excède pas 120 €, hors coût de l'énergie.
Power to X : des démonstrateurs pour l'hydrogène et la valorisation du CO2
Le deuxième volet de l'AAP porte sur la conversion de l'électricité renouvelable en d'autres vecteurs (power to X). "Les projets de démonstrateurs pré-industriels visés consistent à faire la démonstration de la faisabilité technico-économique et de l'intérêt environnemental du vecteur hydrogène associés à des usages énergétiques spécifiques" : l'électro-mobilité (transport de personnes ou de marchandises), l'alimentation embarquée (véhicules, bateaux, avions), l'alimentation stationnaire autonome (antennes relais, habitat isolé) et le secours électrique (data center, hôpitaux…). La brique technologique "système pile à combustible de type PEM" est particulièrement visée, souligne le cahier des charges.
L'AAP vise la conversion en hydrogène mais également des projets portant sur les voies de valorisation de CO2 permettant la production de produits énergétiques, chimiques ou matériaux à partir de CO2 capté sur des sources fixes d'émissions ou issu de la purification de gaz, d'énergie renouvelable ou d'hydrogène fatal.

La loi Macron est publiée au Journal Officiel

La loi Macron sur la croissance et l'activité a été publiée ce vendredi 7 août au Journal Officiel, après l'avis du Conseil constitutionnel qui a retoqué, du texte, la création de Cigéo.


Après que le Conseil constitutionnel ait validé le 5 août l'essentiel du texte,"98% des mesures" pourront entrer en vigueur, s'est félicité le ministre de l'Economie Emmanuel Macron. Les Sages ont néanmoins censuré 18 articles du texte, adopté le 10 juillet dernier au Parlement, dont celui donnant son feu vert au centre de stockage des déchets radioactifs Cigéo à Bure (Meuse) à 500 mètres de profondeur. Le Conseil constitutionnel a également retoqué les conditions de communication des informations, détenues par les éco-organismes de la filière déchets, sur la conception des matériaux et emballages. Ces articles ont été considérés comme des cavaliers législatifs, c'est-à-dire qu'ils n'avaient rien à voir avec l'objet du projet de loi.
Ces dispositions, retirées de la loi publiée, seront à nouveau présentées devant le Parlement "dans les prochains mois", a indiqué le Premier ministre. Emmanuel Macron entend vite relancer l'expérimentation du projet Cigéo qui "devrait faire l'objet d'une proposition de loi au premier semestre 2016". L'article 201 censuré par les Sages, visait à permettre le dépôt de la demande de création du projet en 2017 et de débuter le projet par une phase industrielle pilote prévue à l'horizon 2025.
Mise en œuvre effective des mesures
"Plus des trois-quarts des mesures réglementaires de cette loi entreront en vigueur au second semestre de cette année", a ainsi précisé le ministère de l'Economie. Les autres dispositions seront mises en oeuvre au premier semestre 2016. Certaines dispositions vont s'appliquer "immédiatement" comme l'ouverture des lignes d'autocars entre grandes villes pour les distances de plus de 100 kilomètres. Alors que les transports collectifs ne représentent actuellement que 15% des trajets, selon le ministère, l'ouverture de près de 200 lignes est envisagée par les principaux acteurs d'ici fin 2016.
La loi "permettra un renforcement des transports collectifs, dont la part modale, aujourd'hui de 15%, pourrait atteindre 20%. Ceci contribuera à une réduction significative des émissions de polluants : un autocar transportant 8 personnes est moins polluant qu'un véhicule individuel transportant 2 personnes", indique le ministère. Seuls les autocars les moins polluants, conformes aux normes Euro V et Euro VI, bénéficieront de la libéralisation des lignes d'autocars et d'autobus. "Le recours à des anciens véhicules moins performants sur le plan environnemental sera interdit. Après le 31 décembre 2017, tous les véhicules devront être conformes à la norme Euro VI qui est la plus exigeante", précise le ministère.
Réforme du droit de l'environnement
La loi contient plusieurs autres dispositions relatives au transport ainsi qu'à l'environnement et à l'urbanisme. Le texte habilite notamment le Gouvernement à créer par ordonnance, dans un délai de neuf mois à compter de la promulgation de la loi, la société de projet publique en charge de la construction du canal Seine-Nord Europe dont les travaux devraient démarrer en 2017.
La loi habilite également le Gouvernement à prendre des ordonnances en vue de réformer le droit de l'environnement en simplifiant notamment les règles d'urbanisme pour réduire les délais des projets. Le texte vise "une meilleure coordination des études d'impacts des projets et des évaluations environnementales des documents d'urbanisme, afin d'optimiser les études, de réduire les délais, et de sécuriser les procédures, dans un souci d'une meilleure prise en compte des problématiques environnementales par le porteur de projet", a précisé de son côté le ministère du Logement. Ces ordonnances seront publiées dans un délai d'un an à compter de la promulgation de la loi.

Aucune espèce à l'abri en cas de phénomène d'extinction massive

Toutes les espèces animales, y compris les plus répandues sur terre, courent le risque de disparaître en cas de phénomène d'extinction de masse, indique une étude parue mardi.
En général, les espèces présentes dans une large zone géographique risquent moins de disparaître que celles qui occupent des aires plus restreintes, leur implantation les protégeant des conséquences de catastrophes environnementales locales.
Mais selon cette étude publiée dans la revue Nature Communications, en cas d'extinction de masse - un phénomène exceptionnel qui n'est survenu qu'à cinq reprises en l'espace de 500 millions d'années - elles sont à la même enseigne que les espèces moins répandues.
«Notre étude montre que les +règles+ de survie, dans des périodes d'extinction massive, sont très différentes de celles qui prévalent en temps +normal+», soulignent les auteurs, les universitaires Alex Dunhill et Matthew Wills, respectivement des universités britanniques de Leeds et de Bath, cités dans un communiqué de l'université de Leeds.
Ils sont parvenus à ces conclusions en étudiant les fossiles de vertébrés terrestres, y compris les dinosaures, datant du Trias et du Jurassique (il y a 145 à 252 millions d'années).
Les chercheurs ont découvert que bien qu'une large implantation géographique protège contre l'extinction, il y a environ 200 millions d'années, un phénomène d'extinction de masse associé à des éruptions volcaniques massives et un changement climatique rapide a provoqué la disparition d'environ 80% des espèces de la planète.
«De nombreux groupes d'animaux ressemblant à des crocodiles se sont éteints après ce phénomène d'extinction massive à la fin du Trias alors qu'ils étaient vraiment diversifiés et largement répandus», explique M. Dunhill.
«Au contraire, les dinosaures, qui, en comparaison, étaient relativement rares et pas aussi répandus, ont échappé à l'extinction et ont dominé les écosytèmes terrestres pendant les 150 millions d'années suivantes».
Pour M. Wills, souvent, les extinctions massives «bouleversent le statu quo et permettent à des groupes qui étaient précédemment secondaires de devenir dominants».
«Quelque chose de similaire est arrivé beaucoup plus tard, avec l'extinction des dinosaures, qui a ouvert la voie à des mammifères et finalement à nous-mêmes», a-t-il ajouté.
Un certain nombre d'études ont montré que le rythme actuel de disparition d'espèces animales «est aussi rapide, sinon plus», que pendant les extinctions de masse du passé, a indiqué M. Dunhill à l'AFP.
La Terre a connu jusqu'à présent cinq extinctions de masse, la dernière en date remontant à 66 millions d'années. Selon une étude parue en juin dans la revue Science Advances, «nous entrons dans la sixième».
Selon M. Dunhill, les extinctions « étaient généralement associées à un changement climatique rapide. Les organismes ne sont pas capables de s'adapter assez rapidement au changement et donc disparaissent».
«Nous créons aujourd'hui les mêmes conditions, par l'activité humaine, simplement à un rythme plus rapide», estime-t-il.

Les vraies infos et les rumeurs trompeuses sur les éléphants

Il incarne la sagesse, la mémoire, la longévité, les Thaïlandais lui vouent un culte, les Républicains américains l’avaient choisi pour emblème et Eddy Mitchell en a fait une de ses chansons les plus célèbres : en matière de popularité, l’éléphant se défend. Ce 12 août, à l’occasion de la Journée mondiale de l’éléphant destinée à rappeler que les quelque 45.000 éléphants d’Asie et les 300 à 500.000 éléphants d’Afrique sont menacés de disparition, 20 Minutes fait le point sur quelques idées reçues sur le plus gros mammifère terrestre.

Les éléphants ont une bonne mémoire

Quelle mémoire d’éléphant ! L’expression n’est pas galvaudée : les éléphants ont en effet la capacité de se souvenir des lieux où ils trouvent à manger et à boire, des endroits dangereux pour eux ou de leurs congénères. Des chercheurs ont ainsi démontré qu’une troupe d’éléphants réagissait à l’écoute de la voix enregistrée d’un des leurs, disparu depuis deux ans. Une autre étude a montré que la famille d’une femelle qui avait changé de groupe douze ans auparavant répondait encore à son cri. Leur mémoire géographique est donc doublée d’une mémoire sociale, à l’image d’autres animaux comme les grands singes. L’éléphant peut aussi se servir d’outils et il se reconnaît dans un miroir.
VIDEO. Un éléphanteau s’effondre sur la route, il est sauvé par les siens

Les éléphants ont peur des souris

La grosse bête aurait-elle peur de la petite ? Pas le moins du monde.
L’idée que les pachydermes seraient effrayés par les rongeurs, avec l’explication fallacieuse que ces derniers entreraient dans les trompes des éléphants, n’est qu’un mythe. En revanche, les éléphants ont bel et bien la frousse des abeilles : une scientifique britannique a démontré que les éléphants, exposés au son d’une colonie d’abeilles, partent en courant. La chercheuse expliquait que cette peur provient de la propension des abeilles à piquer les yeux des éléphants, car elles sont attirées par leur humidité, et du risque qu’a un éléphant de fourrer sa trompe dans une ruche en se nourrissant dans un arbre et d’en ressortir fort marri. Les piments sont aussi des répulsifs efficaces contre les éléphants : les paysans qui veulent protéger leurs champs des intrusions de pachydermes les entourent de plantations de piment. L’éléphant l’évite car sa peau sensible le démange très vite.

Les éléphants sont lents

C’est qu’il y a quand même sept tonnes à déplacer… Si l’éléphant semble arpenter la savane ou les forêts asiatiques d’une démarche paisible, il est aussi capable de semer ses prédateurs : long à accélérer, il peut atteindre 40km/h en vitesse de pointe. Au Vietnam, en Inde ou au Népal, les courses d’éléphants sont des événements populaires très attendus.
VIDEO. Inde : Un homme échappe à un éléphant de cinq tonnes

Les éléphants ont des cimetières

Eddy peut chercher longtemps le cimetière des éléphants. La légende selon laquelle les éléphants ont des lieux pour enterrer leurs morts est due à des accumulations d’os retrouvées dans la savane. Mais selon les chercheurs, ce ne sont pas des lieux dédiés aux sépultures, simplement des endroits où la sécheresse ou les chasseurs ont eu la peau des animaux. Toutefois, les éléphants montrent des signes de deuil quand un des leurs meurt et sont capables de reconnaître les ossements des membres de leur troupe.

Les éléphants ont un pénis plus grand que vous

Il faut le savoir, se reproduire quand on est un éléphant, ce n’est pas de tout repos. Madame éléphante a un appareil génital long de 3 mètres et l’entrée de son vagin est éloignée de 1,30m de l’orifice par lequel monsieur éléphant introduit son pénis. Bien que celui-ci puisse atteindre 2 mètres en érection, la plupart du temps l’organe masculin ne pénètre pas le vagin de la femelle. Cette curiosité morphologique pourrait provenir de lointains ancêtres marins qui assuraient ainsi que l’eau n’entre pas dans les organes reproductifs de la femelle.

Pourquoi Los Angeles a déversé des millions de balles noires dans un réservoir

le maire de Los Angeles a déversé les 20.000 dernières balles noires dans un réservoir d’eau de la ville afin de lutter contre l’évaporation et la pollution en protégeant la surface du soleil. Au total, 96 millions de balles en plastique ont été bennées sur le site de Van Norman, à Sylmar. D’autres réservoires devraient suivre.

Pourquoi ces balles en polyéthylène sont-elles noires et pas blanches? Selon la mairie, la couleur sombre «permet de mieux bloquer les rayons ultraviolets» et de minimiser l'invasion d'algues.

Une goutte d’eau contre la sécheresse

De la taille d'une pomme, les balles sont fabriquées dans la région et coûtent 36 cents pièce. Au total, la note se monte donc à 34.5 millions de dollars. Selon la ville, c’est 250 millions de moins que les solutions alternatives considérées comme celle d'un toit gigantesque de 800x800 mètres. A terme, Los Angeles mise sur la construction d'un nouveau réservoir couvert. Les balles ont une durée de vie de 10 ans et seront retirées le moment venu pour être recyclées.
Si les images sont spectaculaires, la mesure reste symbolique. Elle devrait permettre d’économiser 300 millions de gallons (plus d’un milliard de litres) par an. Il s’agit d’une goutte d’eau (moins de 0,5 % de l’eau consommée par Los Angeles chaque année). Mais face à la sécheresse du siècle, les petits ruisseaux font les grandes rivières.

Plongeurs de l'extrême, indispensables maillons de la science en Arctique

Comment les algues réagissent au réchauffement de l'océan Arctique ? Quelles transformations subit la faune des fjords? En quête de réponses, les chercheurs font appel à des plongeurs prêts à travailler dans des eaux glacées pour récolter des échantillons.

«Sans eux, nous ne pourrions pas mener à bien nos projets», confie sans détour Cornelia Buchholz, spécialiste de biologie marine, en mission à Ny-Ålesund, sur l'île du Spitzberg, au coeur de l'Arctique norvégien.
Ce village, occupé par des mineurs jusqu'au début des années 60, est aujourd'hui entièrement dédié à la science. Entre mi-avril et fin août, lorsque le soleil ne se couche pas, des dizaines de chercheurs y séjournent.
Le lieu, qui bénéficie d'installations exceptionnelles malgré sa latitude extrême (à 1.000 km du pôle Nord), est un poste d'observation privilégié du changement climatique, beaucoup plus marqué dans l'ensemble de la zone arctique.
Sous l'eau, à Ny-Ålesund, le réchauffement se traduit déjà par l'apparition de nouvelles espèces de krill (mi-crevettes) et de poissons (cabillaud atlantique, maquereaux).
«Les scientifiques nous donnent une sorte de +liste des courses+», résume à l'AFP Max Schwanitz, 52 ans, un plongeur travaillant depuis 1994 pour la station de recherche franco-allemande. «Ils indiquent par exemple le type, la taille et la quantité d'algues qu'ils veulent et à quelle profondeur».
Fin juillet, l'eau de surface était selon lui entre 3 et 7°C dans le fjord. Mais plus tôt dans la saison, le plongeur s'est déjà glissé dans une eau à moins 2°C. «L'eau salée gèle moins facilement que l'eau douce, autour de moins 2,6°C ici», rappelle le professionnel. La plongée sous la glace, elle, reste rare dans cet endroit.
Avec lui, deux étudiants, Mauritz Halbach, 24 ans, et Anke Bender, 29 ans, forment la seule équipe de plongée présente tout cet été à Ny-Ålesund.
«Évidemment, la température est le côté extrême des plongées ici», explique Mauritz, étudiant à Oldenbourg (Allemagne). Mais ailleurs, «lorsque la visibilité est très mauvaise ou les courants très forts, des plongées peuvent aussi être extrêmes», dit-il humblement.

- Les mains, talon d'Achille -

Malgré des gants adaptés, «les mains sont toujours un problème, car c'est la partie du corps la plus sensible au froid», explique l'étudiant allemand.
«Nous restons en général 30 à 45 minutes dans l'eau. On peut aller jusqu'à 1H30, mais là, on a vraiment froid aux mains», complète Max Schwanitz.
Au delà de l'inconfort, cela peut aussi handicaper le travail de précision parfois requis pour fixer au fond des instruments de mesure permanents (température, luminosité, turbidité, appareil photo, etc.), l'autre facette des besoins des scientifiques, en plus du ramassage d'échantillons.
Pour le reste du corps, la combinaison en néoprène de 7 mm d'épaisseur est un bon rempart contre le froid. «Nous mettons aussi des sous-vêtements chauds, comme au ski», précise Anke Bender, doctorante en biologie marine à Rostock (Allemagne).
Entre le matériel et un lestage de 18 à 20 kg, les plongeurs sont alourdis d'une quarantaine de kg.
Outre le froid, la sécurité est l'autre grande préoccupation du trio. Et des assurances, qui ont des exigences précises.
Lorsque l'un d'entre eux se met à l'eau, «un autre est équipé et prêt à plonger en cas de problème, et le dernier est aux commandes du bateau», précise Max Schwanitz.
En 2005, l'installation sur la base d'un caisson de décompression, indispensable en cas d'accident de plongée grave, a beaucoup allégé la procédure. Auparavant, raconte-t-il, il fallait chaque matin s'assurer que la météo était suffisamment bonne pour qu'un avion puisse venir de Longyearbyen, la principale ville du Spitzberg, pour aller jusqu'au nord de la Norvège continentale, à Tromso, qui est doté de cet équipement. En tout près de quatre heures de trajet.
«Nous plongeons en général jusqu'à 18-20 mètres, la plupart des expériences ici se faisant à cette profondeur, ce sont des plongées sûres», relativise Max Schwanitz, en montrant le caisson tout blanc jamais utilisé, sauf pour des exercices.

Marineland, plus grand parc marin d'Europe, confronté aux «anti-delphinariums»

Les familles affluent en cet été torride à Marineland, plus grand parc marin d'Europe, pour y observer les pirouettes synchronisées des dauphins et orques. Malgré son succès populaire, le parc est sur la défensive face aux militants «anti-delphinariums».
Quelque 500 défenseurs des animaux venus de toute la France ont manifesté à la mi-juillet aux abords du parc d'Antibes (Alpes-Maritimes), prônant le boycott. «C'est bien un zoo marin dans lequel les orques et les dauphins n'ont pas plus de place pour se mouvoir qu'un poisson rouge dans un lavabo!», assenait un collectif animalier local, dénonçant des «dresseurs avec carottes et bâtons».
Samedi, au pic de l'affluence aoûtienne, un nouveau rassemblement est prévu. Depuis plus d'un an, les réseaux sociaux se déchaînent aussi contre la vingtaine de delphinariums de la planète.
La diffusion en 2013 aux États-Unis du documentaire «Blackfish» avait lancé un vif débat sur la captivité des orques. La célèbre entreprise américaine de parcs aquatiques SeaWorld, dont les revenus avaient diminué l'année suivante, a depuis entamé des travaux d'agrandissement de ses bassins.
Dans ce contexte, c'est l'émoi à Marineland, où travaillent notamment 50 «soigneurs», amoureux de leurs animaux. «La captivité est un fait, il faut faire en sorte que ça se passe bien», rétorque le directeur animalier du parc, Jon Kershaw. «Nés en captivité et habitués à être nourris, nos animaux marins ne survivraient pas s'ils étaient lâchés en mer».
La direction distribue désormais un long document répondant aux critiques récurrentes. Elle souligne que la capture de cétacés en milieu naturel est bannie en Europe et que 90% des mammifères marins de Marineland sont nés en parcs, elle affirme que l'espérance de vie moyenne des orques (entre 25 et 30 ans) est semblable en milieu artificiel et naturel.
La plus vieille orque de Marineland, Freya, est morte d'une maladie en juin, après 32 ans dans le parc. Les analyses des experts seront publiques. «On a pas envie de laisser les gens dire n'importe quoi, on fait les choses avec passion», insiste Delphine Dutoit, chargée de la communication.
- «Les animaux ont besoin de défis» -

Jon Kershaw, qui a commencé sa carrière de soigneur dans les années 70 en Grande-Bretagne, explique que les pratiques ont beaucoup évolué. «J'ai fait toutes les conneries qu'on nous reproche aujourd'hui!»
«Au début, on utilisait la nourriture pour motiver les cétacés, ça marchait le matin, l'après-midi plus du tout. L'animal regardait le seau à nourriture et pas le soigneur. Les animaux ont besoin de défis intellectuels, ils sont heureux si on leur donne une raison de vivre et ils doivent évoluer en permanence», dit-il.
Leur motivation pour participer aux spectacles? «Leur besoin de réussir, de devenir dominants pour se reproduire». «Ils sont nourris toute la journée en fonction de leurs besoins définis par un vétérinaire, la nourriture n'est jamais utilisée comme une arme», précise-t-il.
Marineland met en avant son travail pédagogique annuel auprès de 30.000 enfants scolarisés, sensibilisés à la protection des cétacés.
Fondé il y a 45 ans, désormais propriété du géant espagnol Parques Reunidos, le parc accueille 1,2 million de visiteurs venus admirer une quarantaine d'espèces, dont des ours polaires.
Un nouvel espace de luxe inauguré en juillet, le «Lagoon», permet de nager dans une piscine avec une paroi de verre en regardant les dauphins évoluer sous l'eau dans leur bassin attenant. Le parc propose en outre des rencontres encadrées avec les dauphins, permettant de les caresser.
L'observation de cétacés en mer, avec des bateaux envahissant des sanctuaires guidés par un appui aérien, est critiquable, selon Jon Kershaw. «C'est mieux d'avoir une structure équipée qui ne change pas la vie quotidienne de l'animal, ça évite les abus», juge-t-il, en affirmant que «le bonheur d'un orque ne se mesure pas en mètres carrés» (leur bassin à Marineland mesure 80 mètres de long pour 11 mètres de profondeur).
Des arguments qui ne convaincront jamais les puristes de l'association SOS Grand Bleu, qui organisent des sorties pédagogiques en Méditerranée, sans garantir de croiser un cétacé «libre et heureux». Car un grand dauphin a un habitat de 300 kilomètres et peut parcourir 1.000 kilomètres en 20 jours. Les orques plongent à 60 mètres de profondeur et parcourent jusqu'à 160 km par jour.

Rejet de boues rouges dans les calanques: les habitants consultés

Les habitants de 27 communes des Bouches-du-Rhône sont invités à partir de lundi à donner leur avis, lors d'une enquête publique, sur le renouvellement de l'autorisation de rejets des déchets de l'usine d'alumine de Gardanne qui déverse depuis des dizaines d'années des «boues rouges» issues du traitement de la bauxite au large des calanques.
Cette enquête doit se dérouler jusqu'au 25 septembre dans les 27 communes traversées par la conduite d'évacuation des effluents, qui débouche dans la fosse de Cassidaigne, à 7 km au large de Cassis par 320 m de fond. Durant cette période, le dossier de la demande d'autorisation et des synthèses des principaux éléments sont mis à la disposition du public qui peut déposer des observations. Des réunions publiques sont également organisées.
Depuis près de cinquante ans, l'usine de Gardanne - un ancien site de production d'alumine de Péchiney, acquis en 2012 par le fonds d'investissement américain HIG et renommé Alteo - bénéficie d'un droit à expédier en mer ces résidus au milieu du Parc national des calanques, qui expire au 31 décembre 2015.
Depuis l'annonce en septembre 2014 de la décision du conseil d'administration du Parc national de prolonger de trente ans la dérogation accordée à l'industriel pour rejeter en mer des résidus liquides, la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal et l'industriel Alteo se livrent à une bataille d'expertises et de communication sur la nocivité des «boues rouges».
L'usine emploie 700 personnes et est dédiée aux alumines de spécialité, notamment pour les applications de haute technologie (écrans plats, LCD).
Une fois l'alumine extrait, les autres constituants de la bauxite, dont divers métaux, majoritairement du fer (qui donne sa couleur, généralement rouge, à la bauxite), ainsi qu'une partie de la soude dans laquelle est dissoute l'alumine dans le procédé, forment les boues rouges.
Contraint par les engagements internationaux de la France, Alteo s'est engagé à stopper, au 31 décembre, tout rejet solide dans la Méditerranée. Mais l'industriel a demandé à poursuivre les rejets liquides - inévitables selon lui -, par la même conduite qui lui sert aujourd'hui à évacuer ses boues rouges.
La préfecture avait programmé une première enquête publique au printemps sur ce sujet sensible avant de faire machine arrière et d'ordonner des études complémentaires sur le milieu à la demande du ministère de l’Ecologie.
Après clôture de l'enquête publique et remise du rapport de la commission d’enquête, le dossier sera soumis à l’avis du conseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques (CoDERST) ainsi qu’au conseil supérieur de la prévention des risques technologiques (CSPRT), avant décision du préfet des Bouches-du-Rhône.

Gaspillage alimentaire: Royal va réunir les représentants de la grande distribution

La ministre de l’Écologie, Ségolène Royal, a annoncé lundi qu'elle réunirait «dans les dix jours» les représentants de la grande distribution pour leur demander «par contrat» de changer leurs pratiques afin de lutter contre le gaspillage alimentaire.
«Il est très important de lutter contre le gaspillage alimentaire à un moment où tout le monde n'a pas les moyens de se nourrir correctement», a déclaré Ségolène Royal sur iTélé.
«Il est inadmissible que les grandes surfaces détruisent des stocks alimentaires notamment en mettant de l'eau de Javel dessus», a-t-elle dénoncé.
Le conseil constitutionnel a retoqué un article concernant le gaspillage alimentaire dans la loi sur la transition énergétique qu'il a par ailleurs validée jeudi.
«Je ne vais pas en rester là», a assuré la ministre de l’Écologie qui a dit que les grandes surfaces «s'attendaient au vote de ce dispositif».
«Je vais donc réunir dans les dix jours qui viennent les grandes surfaces pour les mettre devant leurs responsabilités», a-t-elle dit.
«Je vais leur demander, et c'est l'opinion publique qui jugera, de signer un contrat avec la ministre de l’Écologie que je suis pour s'engager à changer leurs pratiques», a ajouté Mme Royal.
«Il vaut mieux finalement de bonnes pratiques, parce que c'est plus rapide, que des lois qui vont mettre du temps», a-t-elle conclu.

Marseille : l’ONG Sea Shepherd dénonce la pollution du Vieux-Port

http://www.lemonde.fr/planete/video/2015/08/13/marseille-l-ong-sea-shepherd-denonce-la-pollution-du-vieux-port_4724056_3244.html

Un pommeau de douche pour « changer la manière dont les gens pensent à l’eau »


Nebia, sise à San Francisco, dit avoir mis plus de cinq ans pour développer son pommeau de douche, qui a été testé ces douze derniers mois sur les campus des géants technologiques Apple et Google, ainsi que de l’université Stanford.
Forte du soutien de grands noms de la Silicon Valley, une start-up ambitionne de « révolutionner le pommeau de douche » pour réduire drastiquement la consommation d’eau, un thème vendeur en pleine sécheresse en Californie.
Lancé mardi sur le site de financement participatif Kickstarter, le projet de la start-up californienne Nebia a atteint en quelques heures son objectif de levée de fonds de 100 000 dollars, et les promesses de financement dépassaient 1,38 million de dollars deux jours plus tard. Philip Winter, patron et cofondateur de Nebia, explique :
« La campagne sur Kickstarter est incroyable, un déluge de soutien et d’intérêt en provenance du monde entier. [Nous voulons] changer la manière dont les gens pensent à l’eau dans leur vie quotidienne, en créant une expérience plus agréable et en économisant 70 % de l’eau ».

Quatre milliards d’économie par an

Le produit de Nebia, très design et pouvant être installé dans n’importe quelle salle de bains, atomise l’eau en millions de minuscules gouttelettes, un procédé permettant de multiplier par 10 la surface de contact par rapport aux pommeaux de douche classiques, et donc d’utiliser beaucoup moins d’eau.

Si tous les Californiens s’y convertissaient, les économies se chiffreraient à quelque 757 milliards de litres d’eau et presque quatre milliards de dollars par an, font valoir ses inventeurs.
Nebia, sise à San Francisco, dit avoir mis plus de cinq ans pour développer son pommeau de douche, qui a été testé ces douze derniers mois sur les campus des géants technologiques Apple et Google, ainsi que de l’université Stanford.

En 50 ans, le « jour de dépassement » des réserves naturelles a avancé de 4 mois

En 2015, l’humanité a commencé à vivre au-dessus de ses moyens dès le 13 août, selon le traditionnel calcul du « jour de dépassement » de l’ONG Global Footprint Network.
Cet indice, basé sur les données de l’ONU, compare l’empreinte écologique, qui mesure l’exploitation des ressources naturelles de la Terre par l’homme, avec la biocapacité de la planète, c’est-à-dire sa capacité à régénérer ses ressources et absorber les déchets, comme les émissions de gaz à effet de serre.
Comme chaque année, Global Footprint Network a affiné sa méthodologie et recalculé grâce à elle tous les jours de dépassement depuis 1970, afin d’améliorer les comparaisons annuelles. Cela permet de constater que le seuil de dépassement a reculé de 132 jours en quarante-cinq ans, bien au-delà de la marge d’erreur de 15 %.
Alors que les humains ne consommait que 103 % des ressources terrestres en 1970, en franchissant symboliquement ses limites le 23 décembre, ils en consomment désormais 163 %.

Nombre de jours avant le "dépassement"
0 50 100 150 200 250 300 350 400 19701972197419761978198019821984198619881990199219941996199820002002200420062008201020122014
En 1992
289 jours avant le « dépassement » (le 16 octobre)