L’Union
Européenne réduira ses émissions de 40% d’ici 2030 d’après un nouvel
accord concernant sa politique en matière d’énergie et de climat.
Les dirigeants de l’Union Européenne ont adopté un nouvel objectif de réduction des émissions de dioxyde de carbone
à horizon 2030, le qualifiant de nouveau standard mondial mais
exacerbant les critiques qui affirment que des compromis ont nui à la
lutte contre le changement climatique.
Des
discussions à Bruxelles se sont prolongées jusqu’aux premières heures
du jour vendredi alors que la Pologne faisait pression pour protéger son
industrie du charbon et que d’autres Etats pinaillaient sur le texte
d’orientation sur le réchauffement climatique pour protéger divers
intérêts économiques, depuis les centrales nucléaires et les lignes
électriques transfrontières jusqu’aux agriculteurs dont le bétail
rejette du méthane polluant.
Finalement,
un objectif global a été adopté par les 28 Etats membres visant à
réduire les émissions du bloc d’au moins 40% en 2030 par rapport au
niveau de 1990. Un objectif existant d’une réduction de 20% d’ici 2020
est déjà presque atteint.
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Cet
accord ne fait rien pour mettre fin à la dépendance de l’Europe sur les
carburants fossiles ou pour accélérer notre transition vers un avenir
propre en énergie |
Les
dirigeants européens ont déclaré que l’objectif de 40% était un signal
ambitieux pour les pays comme les Etats-Unis et la Chine, les incitant à
suivre leur exemple lors du prochain sommet de l’ONU qui aura lieu en
France en Décembre 2015.
«
L’Europe montre l’exemple » a déclaré le Président français François
Hollande, reconnaissant qu’il avait été difficile de trouver un
compromis mais ajoutant que l’accord final était « très ambitieux ».
« Au final, il s’agit de survie » a déclaré le président du sommet Herman Van Rompuy, président du Conseil Européen.
Mais
les écologistes se sont déjà plaints que l’accord n’est pas suffisant
pour que l’Union Européenne espère atteindre la réduction d’au moins 80%
d’ici 2050 que ses propres experts affirment être nécessaire pour
limiter l’augmentation des températures moyennes mondiales à 2°C.
Natalia
Alonso d’Oxfam a bien accueilli l’objectif des 40% mais a déclaré : «
Il est loin de ce dont l’Union Européenne a besoin de faire pour peser
de tout son poids dans la lutte contre le changement climatique. Une
action insuffisante de la sorte de la part des pays figurant parmi les
plus riches au monde fait peser plus de poids sur les personnes les plus
pauvres les plus affectées par le changement climatique, mais moins
responsables de causer cette crise ».
L’Union
Européenne représente environ un dixième des émissions mondiales de gaz
à effet de serre et a généralement fait plus que les autres puissances
industrielles majeures pour réduire les gaz accusés du réchauffement
climatique.
Mais
les militants du Parti Vert ont déclaré que l’accord de vendredi
signalait que l’Union Européenne devenait moins ambitieuse.
En
dehors des objectifs de réduction des émissions, les militants ont été
déçus par l’assouplissement de l’accord final sur les objectifs
d’augmentation de l’utilisation des sources renouvelables d’énergie et
de l’amélioration de l’efficience.
Les
diplomates ont déclaré que le marchandage de la nouvelle premier
ministre polonaise Eva Kopacz avait entraîné un ensemble complexe
d’incitations financières. Ces dernières comprennent des indemnités
gratuites dans le système de l’Union Européenne pour l’échange
d’émissions carbone afin d’assouplir l’impact de l’objectif sur les
mineurs polonais et les centrales électriques alimentées au charbon,
desquelles dépendent 38 millions de personnes.
Les sources renouvelables d’énergie produisent environ 14% de l’énergie du bloc actuellement.
Brook
Riley du groupe Amis de la Terre a déclaré : « Cet accord ne fait rien
pour mettre fin à la dépendance de l’Europe sur les carburants fossiles
ou pour accélérer notre transition vers un avenir propre en énergie.
C’est un accord qui place les intérêts des industries polluantes devant
ceux des citoyens et de la planète ».
Certains
industriels se sont plaints que les réglementations climatiques de
l’Union Européenne risquent de décourager les entreprises et les
investissements dans le bloc à une époque d’économie en berne.