mercredi 29 octobre 2014

L’Union Européenne réduira ses émissions de 40% d’ici 2030 (Par Sandra BESSON)

L’Union Européenne réduira ses émissions de 40% d’ici 2030 d’après un nouvel accord concernant sa politique en matière d’énergie et de climat.


Les dirigeants de l’Union Européenne ont adopté un nouvel objectif de réduction des émissions de dioxyde de carbone à horizon 2030, le qualifiant de nouveau standard mondial mais exacerbant les critiques qui affirment que des compromis ont nui à la lutte contre le changement climatique.

Des discussions à Bruxelles se sont prolongées jusqu’aux premières heures du jour vendredi alors que la Pologne faisait pression pour protéger son industrie du charbon et que d’autres Etats pinaillaient sur le texte d’orientation sur le réchauffement climatique pour protéger divers intérêts économiques, depuis les centrales nucléaires et les lignes électriques transfrontières jusqu’aux agriculteurs dont le bétail rejette du méthane polluant. 


Finalement, un objectif global a été adopté par les 28 Etats membres visant à réduire les émissions du bloc d’au moins 40% en 2030 par rapport au niveau de 1990. Un objectif existant d’une réduction de 20% d’ici 2020 est déjà presque atteint.


Cet accord ne fait rien pour mettre fin à la dépendance de l’Europe sur les carburants fossiles ou pour accélérer notre transition vers un avenir propre en énergie



Les dirigeants européens ont déclaré que l’objectif de 40% était un signal ambitieux pour les pays comme les Etats-Unis et la Chine, les incitant à suivre leur exemple lors du prochain sommet de l’ONU qui aura lieu en France en Décembre 2015.

« L’Europe montre l’exemple » a déclaré le Président français François Hollande, reconnaissant qu’il avait été difficile de trouver un compromis mais ajoutant que l’accord final était « très ambitieux ».

« Au final, il s’agit de survie » a déclaré le président du sommet Herman Van Rompuy, président du Conseil Européen.

Mais les écologistes se sont déjà plaints que l’accord n’est pas suffisant pour que l’Union Européenne espère atteindre la réduction d’au moins 80% d’ici 2050 que ses propres experts affirment être nécessaire pour limiter l’augmentation des températures moyennes mondiales à 2°C.

Natalia Alonso d’Oxfam a bien accueilli l’objectif des 40% mais a déclaré : « Il est loin de ce dont l’Union Européenne a besoin de faire pour peser de tout son poids dans la lutte contre le changement climatique. Une action insuffisante de la sorte de la part des pays figurant parmi les plus riches au monde fait peser plus de poids sur les personnes les plus pauvres les plus affectées par le changement climatique, mais moins responsables de causer cette crise ».

L’Union Européenne représente environ un dixième des émissions mondiales de gaz à effet de serre et a généralement fait plus que les autres puissances industrielles majeures pour réduire les gaz accusés du réchauffement climatique.

Mais les militants du Parti Vert ont déclaré que l’accord de vendredi signalait que l’Union Européenne devenait moins ambitieuse.

En dehors des objectifs de réduction des émissions, les militants ont été déçus par l’assouplissement de l’accord final sur les objectifs d’augmentation de l’utilisation des sources renouvelables d’énergie et de l’amélioration de l’efficience.

Les diplomates ont déclaré que le marchandage de la nouvelle premier ministre polonaise Eva Kopacz avait entraîné un ensemble complexe d’incitations financières. Ces dernières comprennent des indemnités gratuites dans le système de l’Union Européenne pour l’échange d’émissions carbone afin d’assouplir l’impact de l’objectif sur les mineurs polonais et les centrales électriques alimentées au charbon, desquelles dépendent 38 millions de personnes.

Les sources renouvelables d’énergie produisent environ 14% de l’énergie du bloc actuellement.
Brook Riley du groupe Amis de la Terre a déclaré : « Cet accord ne fait rien pour mettre fin à la dépendance de l’Europe sur les carburants fossiles ou pour accélérer notre transition vers un avenir propre en énergie. C’est un accord qui place les intérêts des industries polluantes devant ceux des citoyens et de la planète ».

Certains industriels se sont plaints que les réglementations climatiques de l’Union Européenne risquent de décourager les entreprises et les investissements dans le bloc à une époque d’économie en berne.

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