Toutes les espèces animales, y compris les plus répandues sur terre,
courent le risque de disparaître en cas de phénomène d'extinction de
masse, indique une étude parue mardi.
En général, les espèces
présentes dans une large zone géographique risquent moins de disparaître
que celles qui occupent des aires plus restreintes, leur implantation
les protégeant des conséquences de catastrophes environnementales
locales.
Mais selon cette étude publiée dans la revue Nature
Communications, en cas d'extinction de masse - un phénomène exceptionnel
qui n'est survenu qu'à cinq reprises en l'espace de 500 millions
d'années - elles sont à la même enseigne que les espèces moins
répandues.
«Notre étude montre que les +règles+ de survie, dans
des périodes d'extinction massive, sont très différentes de celles qui
prévalent en temps +normal+», soulignent les auteurs, les universitaires
Alex Dunhill et Matthew Wills, respectivement des universités
britanniques de Leeds et de Bath, cités dans un communiqué de
l'université de Leeds.
Ils sont parvenus à ces conclusions en
étudiant les fossiles de vertébrés terrestres, y compris les dinosaures,
datant du Trias et du Jurassique (il y a 145 à 252 millions d'années).
Les
chercheurs ont découvert que bien qu'une large implantation
géographique protège contre l'extinction, il y a environ 200 millions
d'années, un phénomène d'extinction de masse associé à des éruptions
volcaniques massives et un changement climatique rapide a provoqué la
disparition d'environ 80% des espèces de la planète.
«De nombreux
groupes d'animaux ressemblant à des crocodiles se sont éteints après ce
phénomène d'extinction massive à la fin du Trias alors qu'ils étaient
vraiment diversifiés et largement répandus», explique M. Dunhill.
«Au
contraire, les dinosaures, qui, en comparaison, étaient relativement
rares et pas aussi répandus, ont échappé à l'extinction et ont dominé
les écosytèmes terrestres pendant les 150 millions d'années suivantes».
Pour
M. Wills, souvent, les extinctions massives «bouleversent le statu quo
et permettent à des groupes qui étaient précédemment secondaires de
devenir dominants».
«Quelque chose de similaire est arrivé
beaucoup plus tard, avec l'extinction des dinosaures, qui a ouvert la
voie à des mammifères et finalement à nous-mêmes», a-t-il ajouté.
Un
certain nombre d'études ont montré que le rythme actuel de disparition
d'espèces animales «est aussi rapide, sinon plus», que pendant les
extinctions de masse du passé, a indiqué M. Dunhill à l'AFP.
La
Terre a connu jusqu'à présent cinq extinctions de masse, la dernière en
date remontant à 66 millions d'années. Selon une étude parue en juin
dans la revue Science Advances, «nous entrons dans la sixième».
Selon
M. Dunhill, les extinctions « étaient généralement associées à un
changement climatique rapide. Les organismes ne sont pas capables de
s'adapter assez rapidement au changement et donc disparaissent».
«Nous créons aujourd'hui les mêmes conditions, par l'activité humaine, simplement à un rythme plus rapide», estime-t-il.
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