En réaction à cette proposition de la Commission, plusieurs organisations écologistes britanniques [2] diffusent une vidéo parodique de trois minutes autour de la « compensation biodiversité ». On y voit la directrice d’une société fictive, GreenLite Energy, se réjouir d’avoir découvert du gaz de schiste sous le Regent’s Park – un parc situé en plein cœur de Londres. Soutenue par le gouvernement anglais, la société assure pouvoir compenser la destruction du parc, voué à l’extraction d’hydrocarbures. Comme si le bénéfice pour la flore et la faune était forcément quantifiable à un instant donné. Ce dont se moque la vidéo : un expert tente de compter chaque abeille en train de butiner et inventorie grossièrement les oiseaux dans les arbres. Impossible de croire en la mise en place d’unités de mesure fiables permettant de calculer la valeur naturelle de Regent’s Park...
Dans une lettre ouverte à la Commission européenne, les organisations à l’initiative de cette vidéo préconisent l’abandon des plans de compensations. « La compensation biodiversité commercialise la nature et envoie un message dangereux selon lequel la nature est remplaçable, écrivent-elles. Or, la biodiversité et les écosystèmes sont complexes et uniques. Il est impossible de réduire la biodiversité à un système de crédits, tel que le prévoient de nombreux systèmes de compensation. » Elles appellent à l’élaboration de plans de développement en partenariat avec les citoyens concernés. En France, des mesures de compensation des zones humides sont notamment envisagées pour les projets de ligne à grande vitesse Lyon-Turin et l’aéroport de Notre-Dame des Landes.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire