Les autorités japonaises, qui ont hâte de redémarrer les centrales nucléaires
trois ans après la catastrophe de Fukushima, pourraient être
confrontées à des difficultés supplémentaires pour obtenir l’approbation
– en rédigeant un plan d’évacuation convaincant dans le cas de nouveaux
accidents.
Le
problème a été mis en lumière alors que les procédures pour le premier
redémarrage proposé entrent en vigueur à Ichikikushikino, une ville qui
se trouve à 5 kilomètres de la centrale nucléaire de Sendai.
Le
gouvernement, confronté au premier été depuis 40 ans sans énergie
nucléaire, est en proie aux plaintes des habitants qui affirment que des
points clés ont été manqués dans la planification pour toute évacuation
de masse.
Neuf centrales ont depuis demandé le redémarrage de 19 réacteurs |
Les
autorités locales approuvent les redémarrages mais Ichikikushikin,
n’étant qu’une ville voisine, n’a pas son mot à dire sur le sujet. Cela
n’a pas empêché la moitié des 30 000 habitants de la ville de signer une
pétition pour s’y opposer.
«
Le plan d’évacuation lui-même est très négligé, ne faisant que
rassembler des morceaux dans un manuel sans considérer les
caractéristiques spéciales de la zone » a déclaré Zenyu Niga, un moine
bouddhiste dont le temple surplombe la centrale de Sendai.
Les
habitants disent qu’une route étroite conçue comme une route
d’évacuation est régulièrement inondée. Une crèche n’a pas de plan
d’évacuation du tout. Un centre d’évacuation est un bâtiment avec de
l’espace limité.
Zenyu
Niga, qui a participé à une réunion publique où des responsables ont
expliqué des plans d’évacuation, disent qu’il craigne que la région,
desservie par trois autoroutes embouteillées, pourrait être confrontée à
des mouvements de panique lors d’une évacuation.
« Je suis très inquiet après avoir vu ce qui s’est produit à Fukushima » a-t-il indiqué.
Un
séisme, un tsunami et de multiples fontes à la centrale nucléaire de
Fukushima Daiichi en Mars 2011 ont marqué la pire catastrophe nucléaire
depuis Tchernobyl en 1986. Près de 150 000 habitants ont fui les zones
environnantes.
Soixante
personnes sont mortes, principalement des patients âgés évacués en bus
des hôpitaux et autres centres de soin. D’autres ont fini dans des zones
enregistrant des taux de radiation plus élevés que les endroits qu’ils
avaient quittés.
Des
standards de sécurité plus stricts ont été mis en place et le Premier
Ministre Shinzo Abe, désireux de réduire les importations de carburants
fossiles, fait pression pour faire redémarrer les réacteurs.
Les
48 réacteurs ont finalement été débranchés du réseau en plein contexte
de protestation de la population en regard de la gestion de la crise par
le gouvernement.
Neuf centrales ont depuis demandé le redémarrage de 19 réacteurs.
Sendai,
choisie pour mener cette renaissance, pourrait garantir l’approbation
de ses deux unités dès le mois de Septembre. Le gouverneur de la
préfecture de Kagoshima et le maire de la ville de Satsumasendai étant
en faveur de ce redémarrage, une approbation par les autorités locales est certaine.
Mais
le scepticisme d’Ichikikushikino et d’autres villes côtières, qui ne
partagent pas les subventions du gouvernement associées à l’industrie
nucléaire, pourrait retarder le redémarrage.
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