Il est l'unique mammifère au monde
recouvert d'écailles mais cette cuirasse ne le protège pas contre les
braconniers. Le pangolin, étrange petit fourmilier vivant en Afrique et
en Asie du Sud-est, constitue le mammifère le plus victime au monde de
braconnage et de commerce illégal, avec plus d'un million d'individus
sauvages capturés et chassés au cours des dix dernières années, selon
les derniers chiffres de l'Union internationale de conservation de la nature (UICN).
La semaine dernière, l'UICN a placé l'ensemble des huit espèces de pangolins sur la liste rouge des espèces menacées d'extinction. Deux se trouvent dans la catégorie "en danger critique" (le pangolin javanais et le pangolin de Chine), deux autres dans celle "en danger" (le pangolin des Philippines et d'Inde) et quatre sont considérées comme "vulnérables" (les quatre espèces qui évoluent en Afrique sub-saharienne).
Toutefois, l'animal, qui pèse entre 2 et
35 kilos et mesure entre 30 et 80 cm selon l'espèce, reste encore
méconnu des chercheurs, incapables de donner une estimation de sa
population mondiale.
Les experts préviennent malgré tout que
leur disparition modifierait l'écosystème des forêts tropicales, en
augmentant les populations de fourmis et de termites dont se nourrissent
les pangolins.
Le commerce du pangolin asiatique est interdit depuis 2000 par le droit international.
Malgré tout, la viande et les supposées vertus médicinales de cet
insectivore nocturne en font l'une des espèces les plus recherchées par
les trafiquants en Asie. Considéré comme un produit de luxe lors de
repas de fête, essentiellement en Chine et au Vietnam, il se voit
également attribuer des pouvoirs pour guérir des maladies (comme
l'asthme, le psoriasis ou même certains cancers) et pour augmenter la
virilité masculine. L'animal est si recherché qu'un spécimen peut être
vendu jusqu'à 1 000 dollars au marché noir.
Tous les mois, les douanes de pays
asiatiques, mais aussi françaises ou américaines saisissent des
centaines de peaux de pangolins, des tonnes de viande ou des kilos
d'écailles –comme le 9 juillet dernier à Roissy avec 250 kg d'écailles.
"Le braconnage augmente en Asie mais
aussi en Afrique, tiré par la demande asiatique. Depuis 2000, un
minimum de plusieurs dizaines de milliers d'animaux ont été vendus
chaque année, dans des pays allant du Pakistan à l'Indonésie en Asie et
du Zimbabwe à la Guinée en Afrique", dénonce Dan Challender, co-président du groupe de 70 chercheurs spécialisés sur l'animal au sein de l'UICN.
Ce groupe a alors proposé, mardi 29 juillet, un plan de sauvegarde de l'espèce de 5 millions d'euros. "Réduire la demande en Asie est le point clé",
explique Dan Challender. Ces fonds seront destinés à limiter la
demande, donc, mais aussi sensibiliser les populations locales sur le
sort de cette espèce, former des équipes pour lutter contre le
braconnage et renforcer la législation souvent déficiente. Il s'agira
également de mieux connaître les modes de vie de ces espèces,
d'inventorier les populations ainsi que de mettre sur pied des plans
d'élevage et de réintroduction.
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Le pangolin ne vient pas d'être
découvert. Il a même fait l'objet d'une chronique de Pierre Desproges
sur France Inter en... 1986, me glisse un collègue. L'humoriste, comme
on pouvait s'en douter taille un peu la pauvre bête (comment ça un
artichaut ?), mais gentiment.
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