Une étude
scientifique confirme l’état alarmant de la biodiversité : la vie sur
Terre connaît la sixième crise d’extinction massive de son histoire.
La biodiversité observable aujourd’hui sur la planète Terre est le résultat de 3,5 milliards d’années d’évolution, et elle a présente une richesse jamais connue jusqu’alors. Mais elle pourrait atteindre un « seuil de basculement » - « a tipping point » - selon des chercheurs de l’université Stanford, aux Etats-Unis, et d’autres universités au Mexique, au Brésil et en Angleterre.
Dans une étude synthétisant les données disponibles et publiée dans la revue Science le 25 juillet, les biologistes jugent que le recul de la biodiversité animale « contribue à ce qui parait être les premiers jours de la sixième crise d’extinction biologique massive de la planète »
Depuis 1500, expliquent-ils, plus de 320 espèces de vertébrés terrestres ont disparu. Les populations de celles qui subsistent ont des effectifs réduits de 25 %. La situation est comparable pour ce qui concerne les espèces d’invertébrés.
Alors que les extinctions précédentes avaient été causées par des transformations naturelles ou des chutes catastrophiques d’astéroïdes, l’extinction en cours est causée par l’activité humaine. Les chercheurs la désignent par le terme de « défaunation anthropocène », expression qui est le titre de leur article.
Parmi les espèces de vertébrés, de 16 à 33 % sont jugées menacées ou en danger. Les animaux les plus grands - éléphants, rhinocéros, ours polaires, … -, qui constituent la « mégafaune », connaissent les plus hauts de déclin, une tendance qui avait précédé les précédentes crises d’extinctions massives.
Même si leur nombre est réduit, leur perte aurait un effet important par répercussion sur les écosystèmes dont ils sont une pièce maîtresse. Par exemple, comme on l’a observé dans des zones du Kenya d’où zèbres, girafes et éléphants ont disparu, le territoire a été envahi par des rongeurs, ce qui a modifié l’écosystème et augmenté les maladies parasitaires et le risque pour la santé humaine.
Les scientifiques soulignent aussi une autre tendance : alors que la population humaine a doublé dans les trente-cinq dernières années, le nombre d’invertébrés (papillons, araignées, coccinelles, vers de terre) a décrû de 45 %. Cela a une forte incidence sur la pollinisation des plantes, ainsi que sur la décomposition de la matière organique, indispensable pour la productivité des écosystèmes.
« Nous perdons des fonctionnements critiques des écosystèmes, et nous devrions y être aussi attentifs qu’à la perte des animaux », dit Rodolfo Dirzo, l’auteur principal de l’étude.
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