Un Français consomme en moyenne 148 litres d’eau par jour, à peu près comme les autres Européens. Mais tout le monde ne barbote pas dans le même bain : un Breton des Côtes-d’Armor en use 103 l/j, tandis qu’il en faut trois fois plus à un habitant des Alpes-Maritimes, soit 324 l/j. C’est l’une des nombreuses données que rapporte l’étude BIPE sur les services publics d’eau et d’assainissement réalisée pour les entreprises du secteur et rendue publique jeudi 15 octobre. En dix ans, c’est la sixième fois que Veolia, Suez, SAUR et quatre autres se livrent à cet exercice de présentation de leur secteur.
La Fédération professionnelle des entreprises de l’eau (FP2E) ne manque évidemment pas une occasion de souligner les excellentes performances de ses adhérents tout au long du rapport. Cela n’empêche pas le bilan d’être instructif, quant à l’évolution des usages et aux efforts à fournir pour préserver une eau de bonne qualité face au stress hydrique et à un environnement qui se dégrade.- D’où vient l’eau ?
Certaines régions prélèvent trois fois plus d’eau que d’autres. Cela ne veut pas forcément dire qu’elles sont plus gourmandes, mais bien souvent qu’elles alimentent leurs voisines. C’est le cas de la Bourgogne et du Centre, par exemple, qui comblent une partie des besoins de la consommation de l’Ile-de-France.
Globalement, les quantités distribuées tendent à la baisse à la fois parce que les Français font attention à leurs dépenses, se montrent plus sensibles à la lutte contre le gaspillage des ressources, utilisent des équipements aux technologies plus économes et parce que les performances des circuits de distribution s’améliorent.
Si l’on prélève plus d’eau potable que l’on n’en consomme, c’est qu’il y a des déperditions entre la source et le robinet des particuliers. La différence est essentiellement due aux rendements des usines et des réseaux de distribution, matérialisés par environ 906 000 kilomètres de conduites. Entreprises privées et régies publiques affichent un taux de rendement moyen de 80 %, soit 20 % de fuites donc.
- L’eau est-elle rare ?
Lorsque le risque de pénurie se fait sentir certains étés, les préfets prennent des arrêtés afin de limiter la consommation d’eau en interdisant notamment le lavage de voitures, le remplissage des piscines. Ces quinze dernières années, au moins cinq départements Charente, Charente-Maritime, Deux-Sèvres, Tarn-et-Garonne, Vienne – ont pris des réglementations de ce type tous les ans.
Dans le même temps, les inondations sont devenues les catastrophes naturelles les plus courantes en Europe : leur occurrence est passée d’environ 6 par an dans les années 1980 à plus de 20 par an dans les années 2000. La situation pourrait considérablement s’aggraver sans mesure de protection de l’environnement, prévient l’étude de la FP2E.
- La qualité de l’eau est-elle irréprochable ?
- Où l’eau va-t-elle après sa consommation ?
- Combien l’eau coûte-t-elle ?
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Martine Valo
journaliste Planète
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