jeudi 31 juillet 2014

Le redémarrage des centrales nucléaires au Japon est encore en question 02/07/2014 (Par Sandra BESSON)

Le redémarrage des centrales nucléaires au Japon a été remis en question récemment par un plan d’évacuation peu convaincant.


Les autorités japonaises, qui ont hâte de redémarrer les centrales nucléaires trois ans après la catastrophe de Fukushima, pourraient être confrontées à des difficultés supplémentaires pour obtenir l’approbation – en rédigeant un plan d’évacuation convaincant dans le cas de nouveaux accidents.

Le problème a été mis en lumière alors que les procédures pour le premier redémarrage proposé entrent en vigueur à Ichikikushikino, une ville qui se trouve à 5 kilomètres de la centrale nucléaire de Sendai. 


Le gouvernement, confronté au premier été depuis 40 ans sans énergie nucléaire, est en proie aux plaintes des habitants qui affirment que des points clés ont été manqués dans la planification pour toute évacuation de masse.

Neuf centrales ont depuis demandé le redémarrage de 19 réacteurs



Les autorités locales approuvent les redémarrages mais Ichikikushikin, n’étant qu’une ville voisine, n’a pas son mot à dire sur le sujet. Cela n’a pas empêché la moitié des 30 000 habitants de la ville de signer une pétition pour s’y opposer.

« Le plan d’évacuation lui-même est très négligé, ne faisant que rassembler des morceaux dans un manuel sans considérer les caractéristiques spéciales de la zone » a déclaré Zenyu Niga, un moine bouddhiste dont le temple surplombe la centrale de Sendai.

Les habitants disent qu’une route étroite conçue comme une route d’évacuation est régulièrement inondée. Une crèche n’a pas de plan d’évacuation du tout. Un centre d’évacuation est un bâtiment avec de l’espace limité.

Zenyu Niga, qui a participé à une réunion publique où des responsables ont expliqué des plans d’évacuation, disent qu’il craigne que la région, desservie par trois autoroutes embouteillées, pourrait être confrontée à des mouvements de panique lors d’une évacuation.

« Je suis très inquiet après avoir vu ce qui s’est produit à Fukushima » a-t-il indiqué.

Un séisme, un tsunami et de multiples fontes à la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi en Mars 2011 ont marqué la pire catastrophe nucléaire depuis Tchernobyl en 1986. Près de 150 000 habitants ont fui les zones environnantes.

Soixante personnes sont mortes, principalement des patients âgés évacués en bus des hôpitaux et autres centres de soin. D’autres ont fini dans des zones enregistrant des taux de radiation plus élevés que les endroits qu’ils avaient quittés.

Des standards de sécurité plus stricts ont été mis en place et le Premier Ministre Shinzo Abe, désireux de réduire les importations de carburants fossiles, fait pression pour faire redémarrer les réacteurs.

Les 48 réacteurs ont finalement été débranchés du réseau en plein contexte de protestation de la population en regard de la gestion de la crise par le gouvernement.

Neuf centrales ont depuis demandé le redémarrage de 19 réacteurs.

Sendai, choisie pour mener cette renaissance, pourrait garantir l’approbation de ses deux unités dès le mois de Septembre. Le gouverneur de la préfecture de Kagoshima et le maire de la ville de Satsumasendai étant en faveur de ce redémarrage, une approbation par les autorités locales est certaine.

Mais le scepticisme d’Ichikikushikino et d’autres villes côtières, qui ne partagent pas les subventions du gouvernement associées à l’industrie nucléaire, pourrait retarder le redémarrage.

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