Le trafic de cornes de rhinocéros a été multiplié par 30 entre 2000
et 2013 et est «hors de contrôle», a affirmé jeudi le Fonds
international pour la protection des animaux (IFAW).
«En 2013,
plus de 2.000 cornes de rhinocéros sont entrées dans le trafic en
provenance de l'Afrique. Ca représente 30 fois plus qu'en 2000», a
souligné la directrice de l'IFAW France et Afrique francophone, Céline
Sissler-Bienvenu, au cours d'une conférence de presse.
«C'est un
trafic qui est extrêmement bien organisé et qui est pour l'instant hors
de contrôle. Comme l'ivoire, comme les produits dérivés du tigres, ce
sont des réseaux très biens organisés qui ont une grande adaptation à
tous les changements, qui trouvent des itinéraires de contrebande»,
a-t-elle ajouté.
Aux circuits traditionnels, s'ajoute désormais internet, «grand supermarché ouvert sept jours sur sept», a-t-elle souligné.
Au
terme d'une enquête menée début 2014 sur 280 sites de vente en ligne
dans 16 pays, l'IFAW a trouvé «un total de 33.006 spécimens, parties du
corps et produits dérivés d'espèces menacées» proposés à la vente dans
quelque 9.500 annonces pour une valeur estimée d'environ 7,8 millions
d'euros. 32% des annonces recensées concernaient de l'ivoire authentique
ou présumé.
L'ampleur du trafic d'espèces menacées, dont on
estime qu'il rapporte «15 milliards d'euros chaque année» aux réseaux
criminels qui l'organisent «nécessite que les agences de lutte contre la
fraude coopèrent afin d'apporter une réponse à la hauteur de l'enjeu»,
souligne l'IFAW.
L'ONG organisait jeudi à Paris une conférence
avec l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et
à la santé publique (OCLAESP) pour dresser un état des lieux des
trafics et des actions à mener pour lutter contre la criminalité liée
aux espèces menacées.
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