Proposition de résolution au nom de la commission des affaires européennes, en application de l'article 73 quater du Règlement, sur la proposition de directive Paquet "déchets" (COM (2014) 397) :
- Texte européen : COM (2014) 397 final (déposé le 29 septembre 2014)
- Proposition de résolution n° 80 (2014-2015) de MM. Michel DELEBARRE et Claude KERN, déposée au Sénat le 5 novembre 2014
- Amendements déposés en vue de l'élaboration du texte de la commission
- Examen du rapport et du texte de la commission (02 décembre 2014)
- Rapport n° 141 (2014-2015) de Mme Annick BILLON, fait au nom de la commission du développement durable, déposé le 2 décembre 2014
- Résolution n° 29 (2014-2015), devenue résolution du Sénat le 9 décembre 2014
N°
29
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 2014-2015
9 décembre 2014
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RÉSOLUTION EUROPÉENNE
sur la proposition de directive
Paquet
« déchets »
(COM (2014) 397).
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Est devenue résolution du Sénat,
conformément à l'article 73 quinquies, alinéas 4
et 5, du Règlement du Sénat, la résolution adoptée
par la commission du développement durable dont la teneur
suit :
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Voir les numéros :
Sénat : 80
et 141 (2014-2015).
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Le Sénat,
Vu l'article 88-4 de la Constitution,
Vu la directive 2008/98/CE du Parlement européen et du
Conseil, du 19 novembre 2008, relative aux déchets et abrogeant
certaines directives,
Vu la proposition de directive du Parlement européen et
du Conseil modifiant la directive 2008/98/CE relative aux déchets,
la directive 94/62/CE relative aux emballages et aux déchets
d'emballages, la directive 1999/31/CE concernant la mise en
décharge des déchets, la directive 2000/53/CE relative aux
véhicules hors d'usage, la directive 2006/66/CE relative aux piles
et accumulateurs ainsi qu'aux déchets de piles et d'accumulateurs et la
directive 2012/19/UE relative aux déchets d'équipements
électriques et électroniques (COM (2014) 397 final),
Approuvant l'objectif de mise en place à terme d'une
véritable économie circulaire de proximité au sein de
l'Union européenne, fondée notamment sur des produits mieux
conçus pour répondre aux exigences du développement
durable et sur une valorisation adaptée des déchets ;
Appuyant l'objectif de lutte contre le gaspillage alimentaire
contenu dans la proposition de directive ;
Soulignant que le dispositif proposé peut avoir des
répercussions sur le fonctionnement et le financement des
collectivités territoriales ;
Saluant les avancées indéniables contenues dans
la proposition de directive, qu'il s'agisse de l'harmonisation des
méthodes de calcul des statistiques relatives aux déchets ou de
l'introduction dans le droit européen de la notion de déchets
municipaux ;
Appuyant la mise en oeuvre d'un encadrement européen du
principe de responsabilité élargie du producteur ;
Regrettant que les objectifs assignés à
l'ensemble des États membres s'appuient sur des statistiques
passées non harmonisées et non consolidées ;
Constatant que l'écart entre les performances des
États membres en matière de collecte, de traitement et de
recyclage des déchets est assez marqué ;
Observant que l'interdiction de toute mise en décharge
des déchets autres que résiduels à l'horizon 2030
apparaît techniquement impossible ;
Relevant l'insuffisante prise en compte des
collectivités territoriales dans la proposition de directive et dans
l'étude d'impact qui lui est jointe, notamment en ce qui concerne
l'augmentation des coûts liée à la mise en place d'une
collecte séparée des biodéchets ;
Considérant que la valorisation
énergétique des déchets n'est pas suffisamment mise en
avant par la proposition de directive, alors qu'elle permettrait de mieux
répondre aux objectifs ambitieux assignés à l'ensemble des
États membres tout en renforçant l'indépendance
énergétique de l'Union européenne ;
Constatant l'absence d'ambition industrielle de l'Union
européenne en faveur du développement des filières de tri
et de recyclage, indispensable pour atteindre les objectifs
chiffrés ;
Relevant que la proposition de directive n'assigne aucun
objectif en matière de tri et de recyclage des déchets
économiques, alors que ceux-ci représentent plus de 50 % des
déchets produits en Europe ;
Observant que la proposition de directive n'émet aucun
objectif en faveur d'une conception écoresponsable des produits ;
Constatant que le mécanisme d'alerte précoce mis
en place à l'annexe VIII de la proposition de directive peut
conduire la Commission européenne à obliger certains États
membres à adopter des dispositions fiscales ;
Regrettant un recours important aux actes
délégués, notamment pour mettre à jour la liste des
déchets prévus par la proposition de directive ;
Encourage la Commission européenne à mettre en
place des objectifs différenciés selon les États membres,
adaptés à leur situation au moment de l'entrée en vigueur
de la directive ;
Souhaite la réévaluation des objectifs de la
proposition de directive, cinq ans après l'entrée en vigueur de
la directive, et l'harmonisation des méthodes de calcul qu'elle
contient ;
Invite à réviser la définition des
déchets municipaux proposée par la Commission européenne
pour y intégrer les déchets liés à l'assainissement
collectif et les déchets de services de collecte municipale ;
Invite la Commission européenne à définir
la notion de déchet recyclable, afin de garantir une application
harmonisée de l'interdiction de mise en décharge, à
horizon 2025, de ces déchets ;
Entend que soit rappelé le caractère universel
du principe de responsabilité élargie du producteur, qui
s'applique donc à tous les territoires, ainsi que sa dimension non
lucrative ;
Préconise l'affectation d'une partie des financements
européens en faveur de la filière industrielle du tri et du
recyclage ;
Appelle à la mise en place d'objectifs précis en
matière de valorisation des déchets économiques ;
Insiste pour que soit laissé aux États membres
le soin de déterminer les modalités de collecte des
biodéchets ;
Demande que les conséquences financières de
l'entrée en vigueur de la directive pour les collectivités
territoriales, et en particulier les communes, soient précisément
évaluées et prises en compte dans les
négociations ;
Invite à une plus grande responsabilisation des acteurs
économiques en vue de mieux concevoir des produits
écoresponsables ;
Souhaite la mise en avant, dans la proposition de directive,
de la valorisation énergétique des déchets au travers,
notamment, d'un soutien aux filières dont les rendements
dépassent 60 % aujourd'hui, afin qu'ils atteignent 70 % d'ici
2030 ;
Rappelle que la fiscalité demeure de la
compétence des États membres et que les recommandations de cet
ordre adressées par la Commission européenne dans le cadre du
mécanisme d'alerte précoce ne sauraient être, en
conséquence, que non contraignantes ;
Demande que soit limité le plus possible et
dûment justifié le recours aux actes
délégués ;
Invite le Gouvernement à soutenir ces orientations et
à les faire valoir dans les négociations en cours.
Devenue résolution du Sénat le 9
décembre 2014.
Le Président,
Signé : Gérard LARCHER
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