Des pêcheurs du Bangladesh ont commencé vendredi à récupérer le
pétrole déversé par un navire ayant coulé dans une zone protégée
abritant des espèces rares de dauphins, faisant craindre aux ONG une
catastrophe écologique.
Le pétrolier transportant environ 357.000
litres de pétrole a coulé dans la région protégée des Sundarbans, qui
abrite des dauphins de l'Irrawady et du Gange, après une collision avec
un autre navire, mardi.
Le gouvernement a affrété un bateau
transportant des dispersants pour lutter contre la marée noire dans
cette zone, située au sein de l'un des trois sanctuaires de dauphins.
Mais
les défenseurs de l'environnement estiment que l'emploi de ces produits
pourrait porter atteinte à la faune et la flore des Sundarbans, classé
patrimoine mondial de l'Unesco.
Le responsable d'une autorité
portuaire locale a indiqué que les pêcheurs utiliseraient «des éponges
et des sacs» pour récupérer le pétrole qui s'est déjà dispersé sur un
rayon de 80 kilomètres.
Amir Hosain, le responsable forestier des
Sundarbans, a reconnu que les autorités s'interrogeaient sur les moyens
de contenir la marée noire.
«Cette catastrophe est sans précédent dans les Sundarbans et nous ne savons pas comment nous y prendre», a-t-il dit à l'AFP.
«Nous
sommes inquiets de l'impact à long terme parce qu'elle s'est produite
dans un écosystème de mangrove fragile et délicat», a-t-il ajouté.
Le
pétrolier a été secouru, mais des responsables ont précisé que la marée
noire s'était étendue à une autre rivière et dans des canaux des
Sundarbans.
Situés à l’embouchure des fleuves Gange et
Brahmapoutre, les Sundarbans couvrent 10.000 km2 de terre et d'eau.
Leurs forêts et leurs cours d’eau abritent une grande diversité de
faune, notamment des espèces menacées d’extinction. On y trouve la plus
grande région de forêts de mangroves du monde, et des centaines de
tigres du Bengale.
«J'ai visité le pétrolier ayant coulé ce matin.
Seules quelques centaines de litres restent à l'intérieur donc la
quasi-totalité s'est répandue dans les Sundarbans», a dit Rubayat
Mansur, le responsable bangladais de la Wildlife Conservation Society
basée à New York.
Les dispersants ne «conviennent pas à la
mangrove», a-t-il estimé, exhortant les habitants des villages à aider à
collecter le pétrole s'accumulant dans les filets qui ont été placés
sur la rivière pour limiter sa propagation.
Les zones côtières du Bangladesh, en particulier les Sundarbans, concentrent l'essentiel des dauphins Irrawadin de la planète.
La pêche est interdite dans cette zone mais les pétroliers et autres navires continuent de la traverser.
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