Alors qu'ils travaillaient sur un projet visant à traquer les mouvements de ces petits oiseaux migrateurs avec des micro-balises de géolocalisation, des scientifiques ont en effet constaté que ces passereaux avaient quitté leur zone de reproduction peu après leur arrivée, et ce un à deux jours avant que ne frappe cette tempête qui a provoqué au moins 84 tornades meurtrières dans la zone.
1.500km en cinq jours
Ces oiseaux ont parcouru 1.500 kilomètres en cinq jours pour échapper à cette très forte tempête, ont déterminé les auteurs de l'étude publiée jeudi dans la revue américaine Current Biology.«Le plus curieux c'est que ces oiseaux ont quitté ces lieux longtemps avant l'arrivée de la tourmente», estime Henry Streby, un écologiste de l'Université de Californie à Berkeley. «Au moment où les spécialistes de la chaîne météo nous disaient que la tempête se dirigeait dans notre direction, les oiseaux se préparaient à quitter la région», poursuit-il.
Selon ces chercheurs, les oiseaux, contrairement aux humains, peuvent entendre les infrasons, des sons à très basse fréquence qui se propagent sur de longues distances et sont générés notamment par des perturbations météorologiques sévères.
Réchauffement climatique
«Les météorologues et les physiciens savent depuis longtemps que les tempêtes qui génèrent des tornades produisent de puissantes émissions d'infrasons qui voyagent sur des milliers de kilomètres et à des fréquences auxquelles ces oiseaux sont les plus sensibles», explique l'écologiste.Les chercheurs ont aussi montré que les oiseaux qui suivent toujours les mêmes routes migratoires annuelles peuvent aussi parfois effectuer des déplacements hors des périodes de migration quand c'est nécessaire.
Ce sixième sens dont sont dotés les oiseaux est une bonne chose pour leur survie face au réchauffement climatique qui devrait entraîner un accroissement de l'intensité et de la fréquence des fortes tempêtes et tornades, relèvent ces chercheurs.
«Cela signifie qu'en ce qui concerne le réchauffement du climat les oiseaux devraient mieux y faire face que ce que certains ont prédit», conclut Henry Streby.
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