mardi 21 avril 2015

“ Travailler ensemble pour lutter contre le changement climatique ”

A l'occasion du 7e Forum mondial de l'eau, le Réseau international des organismes de bassin et ses partenaires ont présenté des bonnes pratiques d'adaptation au changement climatique dans les bassins transfrontaliers. Détails de Christophe Brachet adjoint au directeur général de l'OiEau.

 ctu-environnement.com : Comment ont été recueillis les retours d'expériences et bonnes pratiques de gestion de l'eau et d'adaptation au changement climatique sur un bassin transfrontalier ?
Christophe Brachet : Une plateforme de bassins a été initiée de manière commune par la Commission économique européenne des nations unis (CEE-ONU) et le Réseau international des organismes de bassins (RIOB) pour collecter et échanger les meilleures pratiques. Mise en place en 2012, elle concernait au départ huit bassins transfrontaliers européens puis des bassins supplémentaires internationaux, comme le Niger, Congo, Mekong, ont été intégrés. Différents rédacteurs ont recueilli ces retours d'expériences pour que chacun puisse en tirer profit. Ils ont été ensuite rassemblés au sein d'un ouvrage. Le 7e Forum mondial de l'eau en Corée a été l'occasion pour sa publication.
AE : Quels sont les bassins où la gestion transfrontalière pour la question de l'eau et du changement climatique est exemplaire?
CB : Parmi les exemples où des avancées importantes ont été réalisées, on peut citer en Europe, le Rhin : la Commission du Rhin a travaillé avec un panel d'experts pour émettre des recommandations sur des pratiques à initier dans les décennies à venir. Autres bassins qui présentent des expériences intéressantes : le Danube et le Mekong. La commission du Mékong a établi des procédures d'adaptation au changement climatique. Elle comprend le Vietnam, Laos, Cambodge, Thaïlande. La Chine, en amont du bassin, demeure juste un observateur.
En Afrique, le bassin du Sénégal est très avancé dans la gestion transfrontalière : c'est sans doute un des bassins au monde le plus exemplaire de ce point de vue. Les quatre pays traversés par le fleuve Sénégal, le Sénégal, la Mauritanie, le Mali et en amont la Guinée, se sont réuni en 1972 au sein de l'organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS). Fait assez unique au monde, les grands barrages construits sont communs : ils appartiennent aux quatre pays… Ils les remboursent et en retirent les bénéfices de façon commune selon une clef de répartition : que ce soit pour l'agriculture, l'irrigation, la sécurité alimentaire et la production hydroélectrique ou les aspects environnementaux.
AE : Dans cette gestion commune des barrages, ont-ils prévu des critères particuliers concernant le changement climatique ?
CB : Quand les ouvrages ont été conçus dans les années 90, la question n'était pas encore aussi cruciale. La bande du Sahel est sûrement un des endroits au monde où les changements climatiques sont les plus visibles sur l'eau. Durant les grandes sécheresses des années 70 et 80, les pluies ont baissé d'un tiers et les débits des grands fleuves Sénégal, Niger, Volta de 40% à 50%.
Aujourd'hui, l'OMVS travaille à modéliser la gestion de ces ouvrages pour les adapter aux changements climatiques et des modifications des régimes. Toutefois, les études du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) présentent de grandes incertitudes sur cette zone pour les prévisions à 30 - 50 ans par rapport à l'Europe. Mais cela ne veut pas dire qu'il ne faut rien faire, même si les modèles sont incertains, il est important de fournir des données aux décideurs pour adapter la gestion de ces barrages.
AE : Existent-ils aujourd'hui des grandes lignes directrices sur lesquelles s'appuyer pour éviter les tensions sur la ressource au niveau des bassins transfrontaliers ?
CB : Il y a eu un énorme progrès en août 2014 : la Convention des Nations-Unies sur les cours d'eau transfrontaliers ou Convention de New-York, validée en 1997, est entrée en vigueur. Il fallait 35 ratifications. Le dernier pays, le Vietnam, l'a donc ratifié en août 2014. Elle donne, pour tous les pays qui l'ont ratifié, un cadre global pour partager un bassin, les principes d'équité et de partage.
Il existe également des situations comme sur le Nil : l'Egypte refusait que les pays en amont en particulier l'Ethiopie et le Soudan construisent des barrages par crainte des impacts sur le barrage d'Assouan. Toutefois, elle a récemment accepté que l'Ethiopie construise son grand barrage, le barrage de la Renaissance. Des tensions existent sur le Tigre et l'Euphrate où la Turquie en amont construit des barrages sans consulter la Syrie et l'Irak qui ont certes d'autres problèmes à régler en ce moment. Le Brésil ne collabore pas également énormément avec ses pays voisins. Si nous voulons bien gérer le fleuve Amazone, il faut aussi bien gérer la forêt.
AE : Quels sont les autres leviers pour éviter les conflits autour de l'eau au niveau transfrontalier ?
CB : Un des premiers éléments serait que les pays s'entendent pour créer un organisme de bassin transfrontalier comme il en existe pour le Rhin, le Danube, le bassin du Niger, etc.
   
© ABN
 
   
Dans ce dernier bassin, le Nigeria refusait que les pays amont construisent des barrages : le processus de vision partagée s'est déroulé de 2003 à 2008. Les chefs d'Etats, avec un gros appui français, allemand, européen, canadien ainsi que de la banque mondiale, se sont accordés sur la construction de trois barrages : un en Guinée en cours d'étude, un au Niger en construction également et un au Mali. Les chefs d'Etats ont examiné les modifications qu'apporterait la prise en compte des changements climatiques.
Différentes études, dont certaines sont encore en cours, ont été lancées.
La mesure la plus adaptée pour protéger un pays, par exemple contre une inondation, peut se trouver dans un autre pays en amont : il faut donc que les pays travaillent ensemble. Des aspects économiques entrent également en jeu : si un pays en amont met en place des solutions pour protéger un pays en aval, cela pourra être pris en compte dans le partage des coûts et bénéfices.
Le RIOB regroupe aujourd'hui 180 membres et observateurs dont une cinquantaine de bassins transfrontaliers et différents organisme nationaux.
AE : La société civile est-elle prise en compte ?
CB : La participation des populations est importante : il y a des processus pour impliquer les citoyens dans les organismes de bassin. Par exemple au départ, au Niger en 2003, les réunions n'impliquaient que les ministres des neuf  pays du bassin. Nous avons entrepris des démarches avec l'Europe et l'Agence française du développement (AFD) pour faire participer des acteurs non étatiques, des usagers de l'eau. Ils ne participent pas encore aux décisions, c'est un peu tôt, mais désormais c'est institutionnalisé, des représentants sont consultés. Ce type de processus est reproduit dans le bassin du Congo et des démarches sont en cours pour le bassin du Sénégal.
AE : Comment financer cette gestion transfrontalière ?
CB : En ce moment, l'Office international de l'eau (OIEau) travaille avec l'AFD et le RIOB sur de nouveaux modèles de financement de ces grands organismes de bassins, qui pourront d'ailleurs servir à la lutte contre le changement climatique. L'OMVS est un cas à part puisque ses barrages lui rapportent de l'argent. Dans ces modèles, nous retrouvons l'hydroélectricité, les mines, le transport – sur certains tronçons de cours d'eau, comme le Congo, le transport par voie fluviale est privilégié. A l'image du modèle français du pollueur payeur, l'idée est de prélever l'utilisateur. Par exemple, en Afrique de l'Ouest, les mines d'or consomment et polluent beaucoup d'eau. Les organismes de bassins sont ainsi en droit de demander des rétributions. Le Sénégal travaille en ce moment sur des taxes sur le transport. Dans ces régions, au moins 75%  des consommations d'eau sont destinées à l'irrigation, le reste concernant l'eau potable et les industries. L'eau potable va représenter de 5 à 10%. Les financements ne peuvent pas se trouver à travers l'eau potable mais dans les autres secteurs à travers un patchwork de solutions : partenariats public-privé, contribution des Etats…

Les transformateurs bios conservent leur dynamique de croissance

A la demande de la fédération professionnelle Natexbio, le cabinet d'études économiques Asterès a analysé l'aval de la filière bio française, représenté par les transformateurs qui confirment leur croissance en dépit des enjeux d'approvisionnement.


Les transformateurs bios achètent les matières premières agricoles pour les transformer en produits finis. "Ils jouent un rôle clef pour rendre l'offre de produits bio compétitive, tant sur les prix (premier frein à l'achat) que sur la qualité des produits", souligne le cabinet d'études Asterès.
Selon l'Agence bio, ce secteur est composé de plus de 10.000 préparateurs de produits bio en 2014, dont 1.500 sont réellement équipés d'un outil de transformation et "peuvent donc être considérés comme entreprises de transformation de produits bio à part entière". Parmi ces entreprises figure Distriborg, spécialiste de la nutrition biologique avec ses marques Bjorg en grande distribution  (biscuits, jus, desserts au soja…) et Bonneterre en magasins spécialisés (riz, tagliatelles, café, chocolat noir, moutarde...). Distriborg a racheté en 2013 la marque Alter Eco  (produits de commerce équitable). Figure aussi le groupe Léa Nature qui a augmenté en 2014 sa participation dans l'entreprise Ekibio (à hauteur de 70%) : ils commercialisent tous deux les marques Jardin Bio' (produits d'épiceries, boissons), Priméal (quinoa), Bisson (biscuits…).
Le bio "plus dynamique" que le conventionnel
A la demande de la fédération Natexbio qui regroupe 3.000 entreprises (PME/TPE) bio (transformateurs, distributeurs…), Astères a mené une analyse quantitative des comptes de plus de 1.300 entreprises du secteur et une enquête plus qualitative auprès d'un échantillon de 110 transformateurs.
Résultats : les entreprises de transformation bio ont vu leur chiffre d'affaires en hausse de 14% en 2013 par rapport à 2012, représentant 2,86 milliards d'euros. L'économiste Nicolas Bouzou, qui a dirigé l'étude, a salué le 16 avril devant la presse "une très belle performance" du secteur "dans un contexte de stagnation du PIB à +0,4%". La croissance de ces entreprises est supérieure à celle de l'industrie agroalimentaire dans son ensemble dont le chiffre d'affaires n'a augmenté que de 2% sur la même période. Ces entreprises "sont plus dynamiques que leurs concurrentes conventionnelles".
Le bio "fait partie de ces secteurs récents dans lesquels on va voir de plus en plus d'emplois", a ajouté M. Bouzou. Le nombre d'employés des transformateurs bios a ainsi augmenté de 3% en 2013 par rapport à 2012 "alors que l'emploi salarié a reculé de 1% dans l'ensemble de l'industrie agroalimentaire sur la même période". Plus de 500 transformateurs se sont nouvellement engagés en bio en 2014 (hors transformateurs à la ferme) : "Les filières les plus dynamiques sont la fabrication artisanale de pain  (produits de boulangerie et/ou pâtes alimentaires, ndlr) et l'élaboration de vin", selon l'Agence bio.
Le secteur "est également source d'innovations" : 4 entreprises de transformation sur 10 (42%) ont lancé de nouveaux produits bio en 2013, a souligné M. Bouzou.
Investir dans les capacités de production
Selon l'Agence bio, le secteur  bio a confirmé sa résistance à la crise en 2014 , avec un marché en légère hausse estimé à 5 milliards d'euros, soit une hausse de 10% par rapport à 2013. Mais le bio représente seulement 2,6% du marché alimentaire national. Le prix des produits bio demeurant le premier frein à l'achat pour la moitié des Français (56%).
L'augmentation de la demande de produits bio "étant plus rapide que la conversion de terres agricoles, les transformateurs font face à des enjeux d'approvisionnement et doivent importer une part de leurs matières premières", souligne l'étude d'Asterès. En 2014, le nombre de fermes bio a augmenté de 4% par rapport à 2013, soit près de 26.500 producteurs dénombrés et plus d'1,1 million d'hectares cultivés (dont 100.000 au stade de la conversion), selon l'Agence bio. Mais les producteurs bio représentent seulement 5,5% des exploitants agricoles français.
Les transformateurs bios exportent peu (7% de leur production en 2013), notamment car la demande nationale "reste forte par rapport à l'offre. Le déficit commercial de l'industrie agroalimentaire bio se chiffre ainsi à 31% de leur chiffre d'affaires, quand l'industrie agroalimentaire classique est en excédent à hauteur de 6%", ajoute l'étude.
Autre frein : la baisse depuis 2009 de la marge nette des transformateurs bios tombant à 2,8% en 2013 (identique à la marge de l'industrie agroalimentaire) "sous l'effet du renforcement de la concurrence entre les transformateurs et du pouvoir de marché grandissant des réseaux de distribution". Or, cette baisse de la marge nette "réduit la capacité à investir" et à créer de l'emploi. "Pour dynamiser l'investissement, les transformateurs bios sont amenés à se concentrer afin de renforcer leur pouvoir de marché et d'optimiser leur structure de coût et à se recapitaliser", recommande M. Bouzou.
En 2013, les transformateurs bios apparaissent "encore sous-capitalisés sur les segments Boissons, Céréales et Boulangerie, contrairement aux segments Viandes et Produits laitiers où le rapport capitaux / chiffre d'affaires est supérieur aux entreprises conventionnelles". Cette faible capitalisation des entreprises limite la mécanisation/robotisation des processus de production.
Ce secteur a besoin "d'apports en capitaux extérieurs". Investir doit permettre d'augmenter les capacités de production "sur un marché où l'offre française ne suffit pas à répondre à la demande, d'améliorer la productivité pour réduire les coûts de production et donc à terme le prix de vente des produits, et de diversifier l'offre de produits", préconise l'enquête. Le secteur bio devrait "se tarir dans dix ou quinze ans", selon Nicolas Bouzou.

Les Etats-Unis et la Chine jettent le plus d’e-déchets


Les Etats-Unis et la Chine ont le plus contribué aux montagnes record de déchets électroniques tels que des téléphones portables, des sèche-cheveux et des réfrigérateurs en 2014, et moins d’un sixième de ces déchets ont été recyclés dans le monde d’après une étude de l’ONU publiée dimanche.

Dans l’ensemble, 41,8 millions de tonnes « d’e-déchets » -définis comme tout appareil avec un fil électrique ou une batterie- ont été jetés dans le monde en 2014 et seulement 6,5 millions de tonnes ont été recyclées, d’après ce qu’indique l’Université des Nations Unies (UNU). 

« Dans le monde, les e-déchets constituent une « mine urbaine » de grande valeur, un réservoir potentiel important de matériaux recyclables » a déclaré David Malone, sous-secrétaire général et recteur de l’UNU.

Parallèlement, le contenu dangereux des e-déchets constitue une « mine toxique » qui doit être gérée avec le plus grand soin

Le rapport estimait que les matériaux jetés, y compris l’or, l’argent, le fer et le cuivre, valait près de 52 milliards de dollars.

Les Etats-Unis arrivent à la tête du classement avec 7,1 millions de tonnes en 2014, devant la Chine (6 millions) et suivis par le Japon, l’Allemagne et l’Inde.

Les Etats-Unis, où chaque Etat a ses propres lois concernant les e-déchets, ont signalé la collecte d’un million de tonnes d’e-déchets en 2012 tandis que la Chine avait indiqué qu’elle en avait collecté 1,3 millions de tonnes d’équipements tels que des téléviseurs, des réfrigérateurs et des ordinateurs portables en 2013.

La Norvège est à la tête de la production de ces déchets par tête, avec 28 kg d’e-déchets par habitants, suivie par la Suisse, l’Islande, le Danemark et la Grande-Bretagne. Dans ce classement, les Etats-Unis sont neuvième et la Chine ne figure pas parmi les 40 premiers du classement.

Des chercheurs ont déclaré que dans de nombreux cas, il était rentable de recycler ces matériaux qui comprennent 16,5 millions de tonnes de fer, 1,9 millions de tonnes de cuivre et 300 tonnes d’or.

« Parallèlement, le contenu dangereux des e-déchets constitue une « mine toxique » qui doit être gérée avec le plus grand soin » a déclaré David Malone, faisant référence aux composants tels que le plomb et le mercure, qui se trouvent dans certains appareils jetés.

Les volumes mondiaux d’e-déchets sont susceptibles d’augmenter de plus de 20% pour atteindre 50 millions de tonnes en 2018, avec une augmentation des ventes et une durée de vie réduite des équipements électroniques.

La Chine dépassera bientôt les Etats-Unis comme principal pollueur climatique historique


La Chine semble en bonne voie de surpasser les Etats-Unis comme la cause principale de réchauffement climatique depuis 1990, l’année de référence pour l’action menée par l’ONU, dans un changement historique qui pourrait pousser Pékin à agir davantage.

Les émissions cumulées de la Chine de gaz à effet de serre depuis 1990, lorsque les gouvernements sont devenus conscients du changement climatique, dépasseront celles des Etats-Unis en 2015 ou 2016, d’après des estimations réalisées par des experts en Norvège et aux Etats-Unis. 


Ce changement, reflétant la croissance économique extrêmement rapide de la Chine, soulève des questions concernant la responsabilité historique de l’augmentation des températures, du nombre d’inondations, de la désertification, des canicules et du niveau des mers.

Tous les pays ont désormais la responsabilité. Ce n’est pas seulement une histoire concernant la Chine – c’est l’histoire du monde entier



Près de 200 nations se réuniront à Paris en décembre pour élaborer un accord mondial visant à lutter contre le changement climatique au-delà de 2020.

« Il y a quelques années, les émissions par tête de la Chine étaient faibles, sa responsabilité historique était faible. Cela change rapidement » a déclaré Glen Peters du Centre pour le Climat International et la Recherche Environnementale (CICERO), qui affirme que la Chine dépassera les Etats-Unis cette année.

En utilisant des données relativement différentes, le World Resources Institute a estimé que les émissions cumulées de dioxyde de carbone de la Chine totaliseront 151 milliards de tonnes pour la période 1990-2016, dépassant le total des Etats-Unis de 147 milliards l’an prochain.

L’augmentation des émissions cumulées « place évidemment la Chine sur le chemin de la responsabilité pour d’autres pays en développement » a déclaré Daniel Farber, un professeur de droit à l’Université de Californie.

Dans un principe de l’ONU défini en 1992, les nations riches doivent prendre la tête de la réduction des émissions de gaz à effet de serre parce que leur richesse est basée sur la combustion du charbon, du pétrole et du gaz naturel depuis le début de la Révolution Industrielle au 18ème siècle.

Les nations émergentes cependant, peuvent brûler davantage de carburants fossiles pour se rattraper et mettre fin à la pauvreté. Mais la croissance économique rapide de la Chine, de l’Inde et du Brésil et de nombreuses autres nations émergentes restreint la division traditionnelle entre les riches et les pauvres.

« Tous les pays ont désormais la responsabilité. Ce n’est pas seulement une histoire concernant la Chine – c’est l’histoire du monde entier » a déclaré Ottmar Edenhofer, de l’Institut Postdam pour la Recherche sur l’Impact Climatique et co-président d’un rapport de l’ONU sur le climat l’an dernier.

L’Inde dépassera les émissions cumulés de la Russie depuis 1990 d’ici 2020 pour devenir le quatrième pollueur historique derrière la Chine, les Etats-Unis et l’Union Européenne, d’après les calculs de CICERO.

La Chine a dépassé les Etats-Unis au classement des principaux émetteurs de dioxyde de carbone en 2006 et émet désormais plus chaque année que les Etats-Unis et l’Union Européenne combinés. Les émissions par tête de ses 1,3 milliards d’individus sont au même niveau que ceux de l’Union Européenne.

Pékin affirme que la meilleure référence pour la responsabilité historique sont les émissions par tête depuis le 18ème siècle, pour lequel ses émissions sont moins d’un dixième que celles des Etats-Unis.

La pollution agricole liée aux fertilisants et aux pesticides s’aggrave en Chine


La pollution agricole en Chine s’aggrave considérablement, malgré la décision de réduire l’utilisation excessive de fertilisants et de pesticides, d’après ce qu’a indiqué le ministère de l’agriculture, demandant aux agriculteurs de passer à des alternatives organiques pour lutter contre la pollution de l’eau et des sols.

Mais des experts ont déclaré qu’atteindre l’objectif du ministère serait difficile sans sacrifier la production alimentaire, une priorité pour ce pays le plus peuplé du monde. 

La Chine consomme près d’un tiers des engrais du monde, avec une croissance très rapide de son utilisation ces dernières années, largement menées par une production plus important de fruits et de légumes. La Chine est le principal cultivateur de pommes, de fraises, de pastèques et d’un certain nombre de légumes.

La consommation d’engrais chimiques par la Chine a augmenté en moyenne de 5,2% par an au cours des trente dernières années, atteignant 59 millions de tonnes en 2013

Une consommation excessive de fertilisants et de pesticides a largement contribué à la pollution des sources d’eau, à la contamination des sols avec des métaux lourds et des résidus de pesticides dans la nourriture, menaçant à la fois la santé publique et la productivité agricole.

« La pollution agricole attribuable à des sources diffuses s’aggrave, exacerbant le risque de pollution des sols et de l’eau » a déclaré le ministère de l’agriculture.

Les cultivateurs appliquent 550 kilogrammes de fertilisants sur un hectare d’arbres fruitiers et 365 kg de fertilisants sur un hectare de légumes, d’après ce qu’a déclaré le ministre de l’agriculture Zhang Taolin.

Les données de la Banque Mondiale ont montré que la Chine utilisait 647,6 kg de fertilisants par hectare de terre arable en 2012, contre 131 kg aux Etats-Unis et 124,3 kg en Espagne.

La consommation de pesticides devrait être réduite à 300 000 tonnes, contre les 320 000 tonnes actuelles d’après Zhang Taolin.

La consommation d’engrais chimiques par la Chine a augmenté en moyenne de 5,2% par an au cours des trente dernières années, atteignant 59 millions de tonnes en 2013.

« Il y a beaucoup de marge de manœuvre pour réduire cette croissance » a déclaré Zhang Taolin, répétant un objectif annoncé l’année dernière pour faire cesser la croissance de la consommation d’engrais au niveau national d’ici 2020.

« Je pense qu’il est absolument possible de garantir notre stratégie en matière de sécurité alimentaire » a ajouté Zhang Taolin, tout en proposant aux agriculteurs d’utiliser davantage d’engrais organiques.

Qiu Huanguang, professeur à l’Université de Renmin, a exprimé ses doutes concernant ce plan.
« La fertilité des sols de la Chine est sur le déclin et nous avons besoin d’engrais pour la maintenir » a-t-il déclaré, ajoutant que le passage aux engrais organiques tels que le fumier demandait bien plus de travail pour des agriculteurs déjà confrontés à une augmentation de leurs coûts.

« Le principal objectif du ministère de l’agriculture est de stabiliser la production ou de l’augmente. La protection environnementale n’est pas leur fonction numéro un » a ajouté Qiu Huanguang.

Pékin souhaite promouvoir l’utilisation de systèmes de gestion des déchets dans les fermes de bétail et essaye de réduire la pollution venant des films plastiques, promouvant des produits biodégradables comme une alternative, a indiqué Zhang Taolin.

Les agriculteurs utilisent 2,5 millions de tonnes de bâches par an pour éviter l’évaporation de l’humidité et le contrôle des mauvaises herbes, mais le plastique est souvent laissé dans le sol, endommageant les sols, l’eau et la santé animale.

La surconsommation et le changement climatique menacent la sécurité alimentaire


Il y aura suffisamment d’eau pour produire de la nourriture pour dix milliards de personnes en 2050 mais la surconsommation et l’impact du changement climatique menacent la sécurité alimentaire et les approvisionnements en eau dans de nombreuses régions, d’après ce qu’a indiqué l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO).

D’ici 2050, près de 60% plus de nourriture sera nécessaire pour alimenter la population mondiale et alors que l’agriculture reste le plus grand consommateur d’eau, davantage de nourriture doit être produite durablement pour garantir les futurs approvisionnements en nourriture et en eau, d’après ce que la FAO et le World Water Council (WWC) ont indiqué dans un rapport joint. 


« A une période de changements accélérés et sans précédent, dans notre passé, notre capacité à fournir une nourriture adéquate, sans danger et nutritive de manière durable et équitable est plus pertinente que jamais » a déclaré Maria Helena Semedo,  directrice générale adjointe de la FAO pour les Ressources Naturelles.

La rareté de l’eau affecte déjà plus de 40% de la population mondiale, en grande partie parce que trop d’eau est utilisée pour produire de la nourriture



« L’eau, comme élément irremplaçable pour réaliser cet objectif, est déjà mise sous pression par la demande en augmentation liée à d’autres utilisations, exacerbée par une gouvernance faible, des capacités inadéquates et un sous-investissement ».

La rareté de l’eau affecte déjà plus de 40% de la population mondiale, en grande partie parce que trop d’eau est utilisée pour produire de la nourriture.

La consommation d’eau excessive et la pollution des ressources en eau dans les régions clés de production alimentaire menacent la durabilité des emplois qui dépendent de l’eau et de l’agriculture, d’après ce qu’indique le rapport.

« L’agriculture doit suivre le chemin de la durabilité et pas celui de la profitabilité immédiate » a déclaré Benedito Braga, président du WWC.

Les deux organisations ont appelé à la mise en place de politiques gouvernementales et aux investissements de la part des secteurs privé et public pour garantir que les cultures, le bétail et les poissons soient produits de manière durable, et de façon à protéger les ressources en eau.

C’est essentiel pour réduire la pauvreté, augmenter les revenus des habitants et garantir la sécurité alimentaire.

La sortie du nucléaire pourrait coûter 70 milliards d’euros à l’Allemagne


Le coût de la fermeture des centrales nucléaires de l’Allemagne et de la construction d’un site sécurisé de stockage des déchets nucléaires pourrait totaliser 70 milliards d’euros, d’après ce qu’a déclaré le directeur d’une commission gouvernementale au journal Frankfurter Rundschau.

E.ON, RWE, EnBW et Vattenfall [VATN.UL] devraient éteindre leurs centrales nucléaires d’ici 2022, une échéance fixée par le gouvernement de la chancelière Angela Merkel après la catastrophe de Fukushima au Japon en 2011. 


Une décision prise par E.ON pour restructurer son entreprise et de scission de ses centrales électriques conventionnelles fait craindre que les contribuables ne finissent par payer une grande partie de la facture du démantèlement des centrales nucléaires et du stockage des déchets.

Le coût de la sortie du nucléaire pourrait passer à 70 milliards d’euros au cours des décennies à venir



« Il y a des risques financiers significatifs pour l’Etat » a déclaré Michael Mueller, directeur de la force de travail du gouvernement chargée de trouver un site de traitement pour les déchets nucléaires.

Le coût de la sortie du nucléaire pourrait passer à 70 milliards d’euros au cours des décennies à venir, ce qui implique que les 36 milliards d’euros de provisions mis de côté par les quatre opérateurs nucléaires n’étaient pas suffisants.

Les porte-paroles d’E.ON et EnBW ont déclaré dans des communiqués séparés que les provisions des compagnies étaient suffisantes et qu’elles étaient certifiées sur une base régulière par les auditeurs externes.

Le Ministre de l’Economie Sigmar Gabriel a déclaré aux législateurs de son parti de centre gauche social démocrate qu’il souhaitait créer une agence publique pour superviser les risques associés à la sortie du nucléaire.

Le gouvernement étudie l’option de soumettre les comptes des quatre compagnies électriques à un test de stress pour garantir que leurs provisions sont adéquates.