Les transformateurs bios achètent les matières premières agricoles pour les transformer en produits finis.
"Ils jouent un rôle clef pour rendre l'offre de produits bio
compétitive, tant sur les prix (premier frein à l'achat) que sur la
qualité des produits", souligne le cabinet d'études Asterès.
Selon l'Agence bio, ce secteur est composé de plus de 10.000 préparateurs de produits bio en 2014, dont 1.500 sont réellement équipés d'un outil de transformation et "peuvent donc être considérés comme entreprises de transformation de produits bio à part entière". Parmi ces entreprises figure Distriborg, spécialiste de la nutrition biologique avec ses marques Bjorg en grande distribution (biscuits, jus, desserts au soja…) et Bonneterre en magasins spécialisés (riz, tagliatelles, café, chocolat noir, moutarde...). Distriborg a racheté en 2013 la marque Alter Eco (produits de commerce équitable). Figure aussi le groupe Léa Nature qui a augmenté en 2014 sa participation dans l'entreprise Ekibio (à hauteur de 70%) : ils commercialisent tous deux les marques Jardin Bio' (produits d'épiceries, boissons), Priméal (quinoa), Bisson (biscuits…).
Le bio "plus dynamique" que le conventionnel
A la demande de la fédération Natexbio qui regroupe 3.000 entreprises (PME/TPE) bio (transformateurs, distributeurs…), Astères a mené une analyse quantitative des comptes de plus de 1.300 entreprises du secteur et une enquête plus qualitative auprès d'un échantillon de 110 transformateurs.
Résultats : les entreprises de transformation bio ont vu leur chiffre d'affaires en hausse de 14% en 2013 par rapport à 2012, représentant 2,86 milliards d'euros. L'économiste Nicolas Bouzou, qui a dirigé l'étude, a salué le 16 avril devant la presse "une très belle performance" du secteur "dans un contexte de stagnation du PIB à +0,4%". La croissance de ces entreprises est supérieure à celle de l'industrie agroalimentaire dans son ensemble dont le chiffre d'affaires n'a augmenté que de 2% sur la même période. Ces entreprises "sont plus dynamiques que leurs concurrentes conventionnelles".
Le bio "fait partie de ces secteurs récents dans lesquels on va voir de plus en plus d'emplois", a ajouté M. Bouzou. Le nombre d'employés des transformateurs bios a ainsi augmenté de 3% en 2013 par rapport à 2012 "alors que l'emploi salarié a reculé de 1% dans l'ensemble de l'industrie agroalimentaire sur la même période". Plus de 500 transformateurs se sont nouvellement engagés en bio en 2014 (hors transformateurs à la ferme) : "Les filières les plus dynamiques sont la fabrication artisanale de pain (produits de boulangerie et/ou pâtes alimentaires, ndlr) et l'élaboration de vin", selon l'Agence bio.
Le secteur "est également source d'innovations" : 4 entreprises de transformation sur 10 (42%) ont lancé de nouveaux produits bio en 2013, a souligné M. Bouzou.
Investir dans les capacités de production
Selon l'Agence bio, le secteur bio a confirmé sa résistance à la crise en 2014 , avec un marché en légère hausse estimé à 5 milliards d'euros, soit une hausse de 10% par rapport à 2013. Mais le bio représente seulement 2,6% du marché alimentaire national. Le prix des produits bio demeurant le premier frein à l'achat pour la moitié des Français (56%).
L'augmentation de la demande de produits bio "étant plus rapide que la conversion de terres agricoles, les transformateurs font face à des enjeux d'approvisionnement et doivent importer une part de leurs matières premières", souligne l'étude d'Asterès. En 2014, le nombre de fermes bio a augmenté de 4% par rapport à 2013, soit près de 26.500 producteurs dénombrés et plus d'1,1 million d'hectares cultivés (dont 100.000 au stade de la conversion), selon l'Agence bio. Mais les producteurs bio représentent seulement 5,5% des exploitants agricoles français.
Les transformateurs bios exportent peu (7% de leur production en 2013), notamment car la demande nationale "reste forte par rapport à l'offre. Le déficit commercial de l'industrie agroalimentaire bio se chiffre ainsi à 31% de leur chiffre d'affaires, quand l'industrie agroalimentaire classique est en excédent à hauteur de 6%", ajoute l'étude.
Autre frein : la baisse depuis 2009 de la marge nette des transformateurs bios tombant à 2,8% en 2013 (identique à la marge de l'industrie agroalimentaire) "sous l'effet du renforcement de la concurrence entre les transformateurs et du pouvoir de marché grandissant des réseaux de distribution". Or, cette baisse de la marge nette "réduit la capacité à investir" et à créer de l'emploi. "Pour dynamiser l'investissement, les transformateurs bios sont amenés à se concentrer afin de renforcer leur pouvoir de marché et d'optimiser leur structure de coût et à se recapitaliser", recommande M. Bouzou.
En 2013, les transformateurs bios apparaissent "encore sous-capitalisés sur les segments Boissons, Céréales et Boulangerie, contrairement aux segments Viandes et Produits laitiers où le rapport capitaux / chiffre d'affaires est supérieur aux entreprises conventionnelles". Cette faible capitalisation des entreprises limite la mécanisation/robotisation des processus de production.
Ce secteur a besoin "d'apports en capitaux extérieurs". Investir doit permettre d'augmenter les capacités de production "sur un marché où l'offre française ne suffit pas à répondre à la demande, d'améliorer la productivité pour réduire les coûts de production et donc à terme le prix de vente des produits, et de diversifier l'offre de produits", préconise l'enquête. Le secteur bio devrait "se tarir dans dix ou quinze ans", selon Nicolas Bouzou.
Rachida Boughriet, journalisteSelon l'Agence bio, ce secteur est composé de plus de 10.000 préparateurs de produits bio en 2014, dont 1.500 sont réellement équipés d'un outil de transformation et "peuvent donc être considérés comme entreprises de transformation de produits bio à part entière". Parmi ces entreprises figure Distriborg, spécialiste de la nutrition biologique avec ses marques Bjorg en grande distribution (biscuits, jus, desserts au soja…) et Bonneterre en magasins spécialisés (riz, tagliatelles, café, chocolat noir, moutarde...). Distriborg a racheté en 2013 la marque Alter Eco (produits de commerce équitable). Figure aussi le groupe Léa Nature qui a augmenté en 2014 sa participation dans l'entreprise Ekibio (à hauteur de 70%) : ils commercialisent tous deux les marques Jardin Bio' (produits d'épiceries, boissons), Priméal (quinoa), Bisson (biscuits…).
Le bio "plus dynamique" que le conventionnel
A la demande de la fédération Natexbio qui regroupe 3.000 entreprises (PME/TPE) bio (transformateurs, distributeurs…), Astères a mené une analyse quantitative des comptes de plus de 1.300 entreprises du secteur et une enquête plus qualitative auprès d'un échantillon de 110 transformateurs.
Résultats : les entreprises de transformation bio ont vu leur chiffre d'affaires en hausse de 14% en 2013 par rapport à 2012, représentant 2,86 milliards d'euros. L'économiste Nicolas Bouzou, qui a dirigé l'étude, a salué le 16 avril devant la presse "une très belle performance" du secteur "dans un contexte de stagnation du PIB à +0,4%". La croissance de ces entreprises est supérieure à celle de l'industrie agroalimentaire dans son ensemble dont le chiffre d'affaires n'a augmenté que de 2% sur la même période. Ces entreprises "sont plus dynamiques que leurs concurrentes conventionnelles".
Le bio "fait partie de ces secteurs récents dans lesquels on va voir de plus en plus d'emplois", a ajouté M. Bouzou. Le nombre d'employés des transformateurs bios a ainsi augmenté de 3% en 2013 par rapport à 2012 "alors que l'emploi salarié a reculé de 1% dans l'ensemble de l'industrie agroalimentaire sur la même période". Plus de 500 transformateurs se sont nouvellement engagés en bio en 2014 (hors transformateurs à la ferme) : "Les filières les plus dynamiques sont la fabrication artisanale de pain (produits de boulangerie et/ou pâtes alimentaires, ndlr) et l'élaboration de vin", selon l'Agence bio.
Le secteur "est également source d'innovations" : 4 entreprises de transformation sur 10 (42%) ont lancé de nouveaux produits bio en 2013, a souligné M. Bouzou.
Investir dans les capacités de production
Selon l'Agence bio, le secteur bio a confirmé sa résistance à la crise en 2014 , avec un marché en légère hausse estimé à 5 milliards d'euros, soit une hausse de 10% par rapport à 2013. Mais le bio représente seulement 2,6% du marché alimentaire national. Le prix des produits bio demeurant le premier frein à l'achat pour la moitié des Français (56%).
L'augmentation de la demande de produits bio "étant plus rapide que la conversion de terres agricoles, les transformateurs font face à des enjeux d'approvisionnement et doivent importer une part de leurs matières premières", souligne l'étude d'Asterès. En 2014, le nombre de fermes bio a augmenté de 4% par rapport à 2013, soit près de 26.500 producteurs dénombrés et plus d'1,1 million d'hectares cultivés (dont 100.000 au stade de la conversion), selon l'Agence bio. Mais les producteurs bio représentent seulement 5,5% des exploitants agricoles français.
Les transformateurs bios exportent peu (7% de leur production en 2013), notamment car la demande nationale "reste forte par rapport à l'offre. Le déficit commercial de l'industrie agroalimentaire bio se chiffre ainsi à 31% de leur chiffre d'affaires, quand l'industrie agroalimentaire classique est en excédent à hauteur de 6%", ajoute l'étude.
Autre frein : la baisse depuis 2009 de la marge nette des transformateurs bios tombant à 2,8% en 2013 (identique à la marge de l'industrie agroalimentaire) "sous l'effet du renforcement de la concurrence entre les transformateurs et du pouvoir de marché grandissant des réseaux de distribution". Or, cette baisse de la marge nette "réduit la capacité à investir" et à créer de l'emploi. "Pour dynamiser l'investissement, les transformateurs bios sont amenés à se concentrer afin de renforcer leur pouvoir de marché et d'optimiser leur structure de coût et à se recapitaliser", recommande M. Bouzou.
En 2013, les transformateurs bios apparaissent "encore sous-capitalisés sur les segments Boissons, Céréales et Boulangerie, contrairement aux segments Viandes et Produits laitiers où le rapport capitaux / chiffre d'affaires est supérieur aux entreprises conventionnelles". Cette faible capitalisation des entreprises limite la mécanisation/robotisation des processus de production.
Ce secteur a besoin "d'apports en capitaux extérieurs". Investir doit permettre d'augmenter les capacités de production "sur un marché où l'offre française ne suffit pas à répondre à la demande, d'améliorer la productivité pour réduire les coûts de production et donc à terme le prix de vente des produits, et de diversifier l'offre de produits", préconise l'enquête. Le secteur bio devrait "se tarir dans dix ou quinze ans", selon Nicolas Bouzou.
Rédactrice spécialisée
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