vendredi 8 mai 2015

Gaz de schiste: le Danemark arrête un chantier Total à cause d'un produit interdit

Les autorités danoises ont indiqué mercredi avoir arrêté un chantier d'exploration de gaz de schiste du français Total dès le deuxième jour à cause d'un produit chimique pour lequel il n'avait pas d'autorisation.
«Ils ont utilisé un produit qui ne faisait pas partie de ceux autorisés», a indiqué à l'AFP un porte-parole de la Direction de l'énergie, Ture Falbe-Hansen, au lendemain de la décision.
Le produit en question, appelé Nullfoam et qui sert à empêcher la formation de mousses, est jugé potentiellement dangereux pour l'environnement.
Une réunion a eu lieu mercredi matin avec Total.
«Nous avons souligné que les conditions qui régissent l'autorisation de forage devaient être respectées. Par ailleurs nous avons demandé un rapport sur l'incident, que nous prévoyons de recevoir au plus tard demain [jeudi]. J'ai noté que, lors de la réunion, Total avait déploré la situation», a rapporté le directeur adjoint de la Direction de l'énergie, Martin Hansen, cité dans un communiqué.
Aucune estimation de la date de reprise des opérations n'a été donnée.
Un cadre danois de Total interrogé par la télévision publique danoise DR, Henrik Nicolaisen, a dit ne pas comprendre cette décision. «Nous sommes en contact avec aussi bien la commune que la Direction de l'énergie depuis février, et nous pensions que nous étions tous d'accord sur le fait que la substance pouvait être utilisée», a-t-il déclaré.
Un fonctionnaire municipal chargé de l'aspect environnemental, Anders Brandt Sørensen, a répliqué au magazine Ingeniøren que si Total avait effectivement demandé l'autorisation d'employer ce produit, il n'avait pas attendu le feu vert de la commune. «Ils ont été bêtes comme leurs pieds», a-t-il déploré.
Total avait obtenu en juillet l'autorisation de creuser un puits d'exploration à Dybvad qu'il a appelé Vendsyssel-1, du nom de la région où il se trouve, dans l'extrémité nord du pays.
Le gaz de schiste est une forme d'hydrocarbures dite «non conventionnelle», dont l'exploitation nécessite l'usage de la technique controversée de la fracturation hydraulique.
Le Danemark, avec d'autres pays européens comme le Royaume-Uni, la Pologne ou la Roumanie, fait partie des États favorables à l'exploitation de cette ressource que d'autres rejettent par crainte pour les dégâts sur l'environnement.
La France elle-même interdit cette technique au nom de la protection de l'environnement, Total et d'autres industriels n'ayant jamais réussi à convaincre le gouvernement.

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