samedi 12 octobre 2013

Eau radioactive à Fukushima: Tepco s'explique

http://www.20minutes.fr/planete/1235109-20131011-eau-radioactive-a-fukushima-tepco-explique

Tokyo - Presque tous les jours, la compagnie Tokyo Electric Power (Tepco) annonce des incidents à la centrale atomique sinistrée deFukushima, dont une grande partie est liée à l'accumulation d'eau radioactive. Des responsables de Tepco expliquent la situation à l'AFP.
«Les problèmes se divisent en gros en deux catégories: l'eau souterraine contaminée et l'eau stockée dans des réservoirs», détaille Yoshimi Hitosugi, un directeur de la communication de Tepco.
De grandes quantités d'eau sont toujours dans des canalisations souterraines depuis avril et mai 2011. Cette eau est très radioactive car elle s'est mélangée avec celle ayant servi à refroidir le combustible fondu dans les réacteurs.
«Nous avons stoppé l'écoulement de cette eau en mer et nous en pompons», mais il en reste, explique le directeur de la gestion des équipements nucléaires, Teruaki Kobayashi.
En outre, de l'eau souterraine qui ruisselle en permanence de la montagne voisine devient radioactive en s'infiltrant sous les réacteurs.
Pour stopper cet écoulement, Tepco prévoit de bâtir un mur de glace souterrain, avec l'aide de l'Etat, et de pomper l'eau en amont, avant qu'elle n'arrive sous les réacteurs. «Si cette eau, une fois analysée, est jugée saine, elle sera déversée en mer», indique M. Kobayashi.
«Les installations sont prêtes mais il nous faut encore obtenir la compréhension des pêcheurs et autres personnes concernées», précise M. Hitosugi.
Par ailleurs, Tepco a commencé d'ériger en mai 2012 une barrière sous-marine pour isoler le bord de mer le long de la centrale et l'océan Pacifique. Cette construction sera achevée en septembre 2014.
Pour le moment, Tepco assure que l'eau de l'océan Pacifique n'est pas atteinte, ou peu.
«Nous mesurons tous les jours l'eau de mer dans plusieurs endroits, et nous pouvons dire qu'au-delà de la zone du port, il n'y a pas de contamination significative. Nous faisons des contrôles à 3km, 15 km, et là, les niveaux sont inférieurs aux limites légales ou bien non détectables», insiste M. Hitosugi.
Le problème de l'eau contaminée n'est pas nouveau mais a dégénéré lorsque Tepco a reconnu cet été qu'une partie s'écoulait en mer et qu'en août 300 tonnes d'eau se sont échappées d'un réservoir, fuite dont une partie a peut-être fini dans l'océan Pacifique.
«Nous avons démonté le réservoir et vu que des boulons étaient lâches, mais nous ne savons pas si c'est l'origine de la fuite», a reconnu M. Hitsosugi à propos de cet incident qualifié de grave par l'autorité nucléaire.
M. Kobayashi reconnaît la fiabilité douteuse des réservoirs, «parce que la compagnie a dû prendre les modèles disponibles et rapides à monter».
«Nous avons renforcé les patrouilles, avec 90 personnes, et installons des caméras thermiques pour mesurer le niveau d'eau dans chaque réservoir», détaille-t-il.
Selon Tepco, la quantité d'eau plus ou moins radioactive à stocker passera de 350.000 tonnes à présent à 800.000 en 2016. Les emplacements sont déjà prévus pour quelque 450 réservoirs supplémentaires.
«A raison de 400 tonnes de plus par jour, il faut assembler un nouveau réservoir de 1.000 tonnes tous les deux jours et demi au moins», souligne M. Kobayashi.
Le problème ne serait pas si grave si l'eau stockée était à peu près propre, mais ce n'est pas le cas. Car le système de décontamination existant, prévu pour traiter 500 tonnes d'eau par jour, n'est pas encore pleinement fonctionnel.
Un dispositif qui sert à retirer les césium 134/137 a l'air de tourner correctement mais l'autre, appelé ALPS (système avancé de traitement de liquide), pour filtrer 62 des 63 éléments radioactifs restants, pose problème. Une seule des trois unités fonctionne, avec des hoquets. Un autre dispositif est prévu mais ne sera pas près avant 2014.
Quand on évoque les accusations récurrentes selon lesquelles Tepco tarde à rendre public ou masque des problèmes sur le site, M. Hitosugi se défend: «nous communiquons une fois que nous avons pu dans une certaine mesure vérifier ce qui s'était passé et cela peut prendre du temps».
«Si nous annoncions un problème 5 minutes après l'avoir détecté, nous serions incapables de donner la moindre explication», renchérit M. Kobayashi. «En revanche, nous ne tardons pas à avertir les autorités», assure-t-il.
 © 2013 AFP

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire