Ramasseur de déchets flottants : ce pourrait être la nouvelle occupation des marins-pêcheurs qui font face à la raréfaction des poissons
Cet été, six bateaux de pêche sont sortis à la recherche de déchets plastiques flottant entre deux eaux. Le «Guillaume» et le «Prince des Mers» à Saint-Mandrier (Var), le « Dom Ostalamar », le «Legatz-Berria » et l’«arc-en-ciel» à Ciboure (Pyrénées Atlantiques) et Capbreton (Landes) et «le Butin » à Honfleur (Calvados) pourraient bien inaugurer une nouvelle activité pour une profession sinistrée par la baisse des captures (-3% l’an dernier par rapport à 2011).
Le programme est piloté par le Comité national des pêches maritimes et des élevages marins (CNPMEM) et par la Fédération de la plasturgie qui va étudier les possibilités de recyclage des matériaux récupérés.
Les bateaux sur le chemin du retours après la collecte des déchets
Les bateaux ont été dotés d’un chalut doté d’un boudin gonflable qui permet de collecter tout objet flottant en surface sur une profondeur de 20 centimètres. Ce réceptacle a été inventé par la société Thomsea qui élargit ainsi son offre commerciale.
Basée en Vendée, Thomsea commercialise déjà des barrages flottants de récupération de pétrole en cas de marée noire et un système de pompage d’ulves lors des phénomènes de marées vertes : « nous avons proposé aux pêcheurs d’abandonner la pêche huit journées par an, période où leur activité consiste à nettoyer les mers, explique Delphine Ciolek, en charge du dossier à la CNPMEM.
Débarquement des déchets collectés.
Ces jours-là, ils sont indemnisés et remboursés de leurs dépenses en gazole sur des fonds provenant de l’antenne française du projet « Waste free ocean » (WFO). Le budget est de 900 000 euros financés à 52 % par des fonds privés, 48 % par le ministère de l'Écologie et par deux agences de l'eau.
Les trois sites ont des configurations très différentes. Au large du Var, les déchets sont relativement repérables car concentrés par le courant ligurien. En revanche, dans le Golfe de Gascogne, la mer doit être étale et la collaboration des plaisanciers est essentielle pour le repérage des déchets.
Enfin, à Honfleur, le Butin va sillonner le milieu très particulier de l’estuaire de la Seine. C’est à la suite de ces expériences que l’opération pourrait être étendue à l’ensemble des ports de pêche français dès 2014. Selon un premier bilan effectué à Ciboure, L’Arc en ciel a récupéré en 8 jours 500 kilos de déchets divers : bouteilles de plastique, bottes de plongée sous-marine, morceaux de filets, sacs plastique…
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