samedi 12 octobre 2013

VIDÉO. "Super Trash" : poubelle la vie !


http://www.lepoint.fr/environnement/video-super-trash-poubelle-la-vie-12-10-2013-1743309_1927.php
Ici, point de liquide radioactif qui s'écoule dans l'océan ni de fonte spectaculaire de glaciers anciens. Pourtant, ce qui se joue près de Villeneuve-Loubet, dans les Alpes-Maritimes, n'en est pas moins toxique pour l'environnement. La décharge à ciel ouvert de "la Glacière" digère péniblement les milliers de tonnes de déchets qui y ont été enfouis depuis plusieurs décennies. Le réalisateur Martin Esposito a écumé l'endroit pendant deux ans, juste avant sa fermeture définitive, en juillet 2009. Des trois cents heures d'images mises en boîte, il a fait un film, Super Trash, sorti mercredi dans les salles.
Son point fort, c'est bien sûr d'emmener le spectateur au coeur d'un monde dont il se tient sagement éloigné. Qui aurait envie de vivre sur une montagne d'immondices ? C'est pourtant ce qu'a expérimenté cet ancien sportif, non sans talent. Il immortalise ces rebuts voués à disparaître : prospectus en tous genres, bouteilles en verre encore intactes, jouets à peine usagés, etc. Et, bien sûr, de la nourriture, en quantité et en qualité.

Pot-pourri

Il faut le voir pour le croire, et pour son premier long métrage, l'apprenti cinéaste a donné de sa personne. Croquant dans une merguez ou un petit pain au lait encore fraîchement emballés, Martin Esposito trouve de quoi satisfaire son estomac pourtant noué par l'odeur putride qui flotte dans l'air. Le comble ? Ces diffuseurs de parfum artificiel disposés en bordure de la colline infestée... et qui n'empêchent pas l'atmosphère d'empester !
De son voyage à "Trash Land", Martin Esposito ne rapporte pas que des déchets. Les ouvriers qui travaillent sur place lui fournissent quelques informations aussi intéressantes qu'inquiétantes. Par exemple, ces hydrocarbures dégazés à même le sol ou ces boues d'épuration répandues de-ci de-là, malgré l'interdiction stricte de cette pratique. Bien sûr, la technique permet d'économiser sur le processus long et onéreux de retraitement de ces liquides dangereux... Mais quid du coût pour la nature ? En contrebas de "la Glacière", le lixiviat, ce jus de déchets que même le téméraire réalisateur n'oserait pas boire, finit inexorablement sa course dans les rivières.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire