jeudi 1 janvier 2015

Le chef présumé d'un réseau de trafic d'ivoire inculpé au Kenya

Un Kényan, chef présumé d'un vaste trafic d'ivoire au Kenya et l'un des suspects de «crimes contre l'environnement» les plus recherchés par Interpol jusqu'à son arrestation lundi en Tanzanie, a comparu mercredi devant un tribunal kényan, selon un correspondant de l'AFP.
Feisal Mohamed Ali, extradé dans la matinée de Tanzanie, a été inculpé par un tribunal de Mombasa d'infraction à la législation sur le commerce des dépouilles issues de la faune sauvage et de la possession illégale de 314 pièces d'ivoire. Ces crimes sont passibles de la prison à vie quand il concernent des espèces protégés, à savoir des éléphants.
L'accusé, barbe poivre et sel et chemise blanche, est arrivé menotté et sous forte garde au tribunal, où il a plaidé non-coupable des deux chefs. Il a été maintenu en détention jusqu'au 30 décembre, date d'une audience devant statuer sur une mise en liberté provisoire.
«Nous étudions la possibilité que Feisal puisse être lié à la criminalité internationale allant du terrorisme au crime organisé. Nous savons que les revenus du trafic d'ivoire sont utilisés pour financer le terrorisme», a expliqué au tribunal un enquêteur de la police, Said Kitur.
Le représentant du Parquet, Alexander Muteti, a réclamé le maintien en détention de l'accusé, rappelant «qu'il était en fuite depuis le 5 juin», avait «été arrêté dans un pays étranger» et présentait «un risque de fuite le rendant inadmissible à une libération sous caution».
Feisal Mohamed Ali, homme d'affaires de Mombasa, principal port d'Afrique de l'Est, était visé par un mandat d'arrêt au Kenya depuis la découverte en juin dans un entrepôt de la ville, principal port d'Afrique de l'Est, de plus de deux tonnes d'ivoire, dont 228 défenses d'éléphants entières.
Deux de ses complices présumés avaient été arrêtés, mais Feisal Mohamed Ali, soupçonné d'être le chef du réseau, avait réussi à prendre la fuite. Arrêté lundi soir à Dar es Salaam par des agents d'Interpol, il a été remis mercredi aux autorités kényanes à un poste-frontière du sud du Kenya et transféré à Mombasa.
Feisal figurait, avec huit autres suspects, sur un avis de recherche diffusé publiquement en novembre par Interpol, dans le cadre de son opération «Infra-Terra» lancée un mois plus tôt et visant 139 suspects de crimes environnementaux en fuite.
«La capture de ces (neuf) criminels contribuera au démantèlement de groupes organisés qui ont fait des atteintes à l’environnement une activité professionnelle lucrative», avait indiqué Interpol.
Infra-Terra est la première opération d’Interpol ciblant des individus spécifiquement recherchés pour des crimes contre l'environnement.
Le Kényan est le deuxième individu figurant sur cet avis de recherche à être arrêté, après l'interpellation en Zambie début décembre de Ben Simasiku, un Zambien recherché pour possession illégale d'ivoire au Botswana.
Les sept autres suspects toujours en fuite sont un Italien, un Pakistanais, un Mexicain, un Swazi, un Néerlandais, un Indonésien et un Germano-Russe. Ils sont recherchés pour diverses infractions telles que déchargements de déchets toxiques, trafic d'animaux sauvages, braconnage, exploitation forestière ou pêche illégales.
Mombasa est une des principales plate-formes d'exportation de l'ivoire et de la corne de rhinocéros, braconnées au Kenya ou dans les pays voisins, vers les pays du Golfe ou d'Asie.
Par ailleurs le tribunal avait plus tôt convoqué plusieurs policiers, qui devront venir s'expliquer sur la disparition apparente des 314 pièces d'ivoire saisies en juin et devant servir de pièces à conviction.

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