La communauté internationale doit investir davantage dans les
systèmes d'alerte précoce pour prévenir les catastrophes naturelles,
amplifiées par le changement climatique, estime le Finlandais Petteri
Taalas, tout juste élu Secrétaire général de l'Organisation
météorologique mondiale (OMM).
«Il faut trouver plus de ressources
pour améliorer les systèmes d'alerte. Il faut investir dans les
services nationaux de météorologie et d'hydrologie, améliorer leurs
capacités de services», que cela soit en termes d'enregistrement et
d'analyse des données mais aussi en termes de distribution de
l'information, au travers notamment de la téléphonie portable, a
expliqué M. Taalas à l'AFP au lendemain de son élection.
«Nous
devons aider en mobilisant plus de ressources des donateurs et d'acteurs
comme la Banque mondiale et la Commission européenne», a-t-il ajouté.
Il
a souligné l'importance de se préparer aux désastres afin de limiter
les «pertes humaines et économiques» liées à ces catastrophes
naturelles.
«Nous avons vu plus de tempêtes, de vagues de chaleur,
dans certaines régions du monde nous avons vu plus d'inondations, de
sécheresses», a-t-il dit.
«Cette augmentation est liée au
changement climatique. Cette augmentation va se poursuivre et même
s'accélérer ces prochaines décennies», a-t-il averti. Or, a-t-il
poursuivi, «dans beaucoup de pays membres de l'OMM il y a un besoin
considérable d'investir davantage dans les services d'alerte précoce».
Investir
davantage dans les services nationaux de météorologie permettra aussi
de mieux prévoir l'évolution du climat au fil des saisons dans chaque
pays, ce qui facilitera la planification du travail des agriculteurs.
Un
enjeu d'autant plus important aux yeux du Finlandais que la population
mondiale ne cesse de s'accroître, et, par conséquence, les besoins
alimentaires aussi.
M. Taalas, jusqu'à présent directeur de
l'Institut Finlandais de la Météorologie, a été élu jeudi secrétaire
général de l'OMM au cours du 17e congrès de cette agence spécialisée de
l'ONU qui se tient depuis le 25 mai à Genève.
Il entrera en fonction en 2016 à la tête de l'OMM, qui compte 191 Etats membres et est basée à Genève.
La
nomination du nouveau patron de l'OMM, qui succèdera au Français Michel
Jarraud, intervient à six mois de la conférence de Paris sur le climat,
qui tentera de parvenir au premier accord engageant tous les pays dans
la lutte contre les dérèglements climatiques à partir de 2020 avec
l'objectif de ne pas dépasser 2°C de hausse mondiale des températures
par rapport à l'ère pré-industrielle.
«Si les émissions (de gaz à
effet de serre, ndlr) continue de s'accroître, le changement climatique
sera visible même pendant des milliers d'années. Cela veut dire plus de
désastres et une augmentation du niveau de la mer et des océans», a
averti M. Taalas.
«L'OMM n'est pas un acteur politique. Nous ne
faisons pas des recommandations aux pays pour leur dire comment agir.
(...) Mais au regard de la science, il est évident qu'il est hautement
rationnel de réduire les émissions de gaz à effet de serre».
La
moyenne de la température mondiale a déjà gagné plus de 0,8°C depuis
l'ère pré-industrielle, un chiffre loin d'être négligeable, qui agit
déjà sur les rendements agricoles, le niveau de la mer, la migration
d'espèces aquatiques, la gravité des sécheresses dans certaines zones
arides, etc.
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