Mardi 22 septembre, la commission des affaires économiques a entendu Xavier BEULIN, président de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), et Thomas DIEMER, président des Jeunes agriculteurs (JA).
Comprendre les enjeux
L’été 2015 a été marqué par une importante crise liée à la baisse des prix du lait et du porc. Les producteurs ont exprimé leur colère et leur inquiétude, notamment en bloquant des routes au mois de juillet, en encerclant la capitale et en manifestant à Bruxelles dans le cadre d’un grand rassemblement européen au mois de septembre.
Cette crise complexe et profonde a éclaté au début de la période estivale chez les éleveurs de porcs et de bovins (lait et viande) qui estimaient que l’accord trouvé en juin par le Gouvernement, la grande distribution et l’industrie de transformation n’était pas respecté. Ces dernières s’étaient engagées à une hausse du prix d’achat de la viande au kilo avec un renouvellement régulier de cette hausse jusqu’à couvrir les coûts de production.
Dès le début du mois de juillet, face à la détresse exprimée par les éleveurs, le Président du Sénat, Gérard LARCHER, a rappelé la nécessité de « soutenir et [...] redonner espoir » à l’agriculture française en cessant « de réglementer dans un esprit de défiance vis-à-vis de nos agriculteurs ! » (lire le communiqué). En lien avec ses collègues Jean Claude LENOIR (Les Républicains - Orne), président de la commission des affaires économiques, et Jean BIZET (Les Républicains - La Manche), président de la commission des affaires européennes du Sénat, il a décidé d’organiser le 16 juillet dernier une conférence agricole consacrée aux filières porcine, bovine et laitière, en présence des représentants de la profession agricole, de distributeurs et de transformateurs (revoir la conférence). Celle-ci abordait les questions conjoncturelles mais également les enjeux plus structurels de la filière agroalimentaire.
Le Sénat a mis en place un groupe de travail chargé de formuler des propositions en direction d’un allègement des normes applicables à l’agriculture, tel que le réclamaient les principaux intéressés. Par ailleurs, des propositions de simplification de la politique agricole commune (PAC) ont été adressées à la Commission européenne.
Suite à cette mobilisation, le Président du Sénat s’est entretenu le 23 juillet 2015 avec les acteurs de la filière laitière, puis a réalisé, le 17 août 2015, un déplacement dans le Finistère, à la rencontre des acteurs de la filière agroalimentaire.
Dès le mois de juin, le Sénat, via sa commission des affaires économiques, s’était saisi du dossier en interpellant le ministre de l‘agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt, Stéphane LE FOLL (lire le compte rendu de l’audition), et avait exprimé sa vive inquiétude sur la situation de l’élevage. Le Sénat avait alors souligné que la faiblesse des prix dans le secteur de la viande bovine et celui de la viande porcine, ainsi que la baisse des prix dans le secteur laitier consécutive à la fin des quotas constituent des menaces immédiates pour la survie de nombreux agriculteurs français.
Au mois de septembre, les agriculteurs ont obtenu du Gouvernement une « année blanche » pour les dettes bancaires, un moratoire sur les nouvelles normes environnementales et un plan d’investissement s’élevant à 3 milliards d’euros sur trois ans. Côté européen, la Commission européenne a annoncé le déblocage de 500 millions d’euros d’aide d’urgence, notamment en direction des producteurs laitiers.
L’audition, par la commission des affaires économiques du Sénat, de Xavier BEULIN, président de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), et Thomas DIEMER, président des Jeunes agriculteurs (JA), mardi 22 septembre 2015 entend faire le point sur l’évolution de ce dossier. Cette audition sera suivie le mardi 6 octobre d’une déclaration du Gouvernement et d’un débat sur l’avenir de l’agriculture.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire