La Nouvelle-Zélande a annoncé, mardi 29 septembre, son intention de créer dans le sud du Pacifique un gigantesque sanctuaire marin d’une superficie de 620 000 km2, où la pêche et l’exploitation minière seront interdites.
Le sanctuaire marin des Kermadec [brochure au format PDF sur le site du ministère de l’environnement de Nouvelle-Zélande] s’étendra sur une zone située autour de l’archipel qui porte le nom d’un navigateur français du XVIIIe siècle, à un millier de kilomètres au nord-est de la Nouvelle-Zélande.« Il s’agit d’une des régions à la diversité la plus riche au monde sur les plans géographique et géologique », a déclaré le premier ministre néo-zélandais John Key, actuellement aux Etats-Unis pour l’Assemblée générale des Nations unies. Il a notamment cité la présence dans cette zone du plus long arc volcanique sous-marin au monde et d’une des fosses océaniques les plus profondes de la planète. Elle est par ailleurs un havre pour des milliers d’espèces, qu’il s’agisse de baleines, de dauphins, de tortues ou d’oiseaux marins.
Cette décision a été saluée par les associations de défense de l’environnement, qui ont relevé que les sanctuaires marins du Pacifique couvraient désormais plus de 3,5 millions de kilomètres carrés. « Cette décision replace la Nouvelle-Zélande à l’avant-garde mondiale du combat pour la préservation des océans », a déclaré le directeur de WWF en Nouvelle-Zélande, Chris Howe. Une victoire alors qu’en octobre 2014, la Chine et la Russie avaient contrecarré un autre projet de sanctuaire marin international en Antarctique imaginé par la Nouvelle-Zélande, avec l’Australie.
Multiplication des sanctuaires marin
En septembre 2014, les Etats-Unis avaient de leur côté multiplié par six l’étendue du parc du Pacific Remote Islands Marine National Monument, au large d’Hawaï, qui, avec une superficie de 1,2 million de kilomètres carrés, était devenu le plus vaste sanctuaire marin de la planète. D’autres zones maritimes préservées ont récemment été annoncées par l’Australie dans la mer de Corail et par la Grande-Bretagne autour des îles Pitcairn.L’année dernière, le gouvernement de Nouvelle-Calédonie a aussi créé une aire marine protégée (AMP) de 1,3 million de kilomètres carrés, deux fois et demi la taille de l’Hegaxone, la plus vaste de France et l’une des plus importantes au monde, qui couvre la totalité de la zone économique exclusive de l’archipel. On y trouve notamment des écosystèmes allant jusqu’à 7 919 mètres, soit la zone la plus profonde des eaux françaises, ainsi que des récifs coralliens, le tout abritant quelque 25 espèces de mammifères marins, 48 de requins, 19 d’oiseaux nicheurs et cinq de tortues. Paris, qui dispose du deuxième espace maritime mondial derrière les Etats-Unis, atteindrait avec cette nouvelle aire 16 % d’aires marines protégées, s’approchant ainsi de son objectif de 20 % d’ici 2020.
En 2012, les îles Cook avaient également annoncé avoir créé une immense réserve marine, la plus vaste du monde à l’époque, de 1,065 million de km2. Et les Kiribati et Tokelau ont aussi créé des sanctuaires marins de cette nature. Le président de la République des Kiribati, Anote Tong, a été plus loin en décidant d’y interdire, depuis janvier, la pêche commerciale, malgré l’impact économique que cette décision fait peser sur le petit archipel corallien qui, avec les Tuvalu ou les Maldives, fait partie des pays menacés de disparition à cause de la montée du niveau des océans dûe au réchauffement climatique.
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