De la Grande Barrière de corail à la Mer de glace, en passant par
Venise, des sites naturels ou culturels célèbres sont menacés par le
réchauffement climatique ou en subissent déjà les impacts qui souvent
s'ajoutent à ceux dus à d'autres causes.
Grande barrière de corail
Le
réchauffement climatique est considéré comme l'un des principaux
dangers pesant sur la Grande barrière de corail qui s'étend sur 2.300 km
le long de la côte nord-est de l'Australie et abrite des milliers
d'espèces de poissons et autres organismes.
Le site est sensible à
plusieurs menaces liées au dérèglement climatique: augmentation du
niveau de la mer, réchauffement, tempêtes, précipitations, acidité de
l'eau...
La hausse de la température provoque un phénomène de
dépérissement des coraux qui se traduit par une décoloration et entraîne
une insuffisance en apports nutritifs conduisant à leur mort.
«Si
la situation continue de s'aggraver, la Grande barrière de corail va
subir un blanchissement généralisé, avec la mortalité que cela
entraîne», selon le directeur de l'Institut du changement global de
l'Université du Queensland, Ove Heogh-Guldberg.
Mer de Glace
La
Mer de Glace, le plus grand glacier français (32 km2), sur le
Mont-Blanc, a perdu 3,61 mètres d'épaisseur entre octobre 2014 et
octobre 2015, soit trois fois plus que lors d'une année ordinaire, selon
le laboratoire de glaciologie de Grenoble.
Depuis trente ans, il
perd en moyenne un mètre d'épaisseur par an sous l'effet du
réchauffement climatique. Il n'y a qu'en 1995 et en 2001 qu'il a gagné
quelques centimètres.
«En prenant un scénario climatique moyen,
les glaciers qui culminent en-dessous de 3.500 mètres devraient
disparaître avant 2100», avertit Christian Vincent, ingénieur de
recherche au Laboratoire de Glaciologie et Géophysique de
l'Environnement (LGGE).
Venise
Venise s'enfonce dans la
lagune de 10 centimètres par siècle à cause de l'augmentation du niveau
de la mer «due à la progression du delta et à la compression des
sédiments», selon l'Unesco. Au XXe siècle, elle a perdu 10 à 13 cm
supplémentaires à cause des industries qui prélevaient de l'eau dans la
nappe phréatique.
En outre, le réchauffement climatique «conduit à
une augmentation nette du niveau de la mer à Venise», note l'Unesco.
D'après des scénarios de changement climatique modéré, «l'affaissement
net de Venise pourrait atteindre 54 centimètres d'ici à 2100» et «si
rien n'est fait, elle pourrait être inondée quotidiennement».
Les îles, deltas, marais côtiers et estuaires sont particulièrement menacés par la montée des océans, selon les scientifiques.
Parc national du Kilimandjaro
Les
glaciers du Kilimandjaro, la plus haute montagne d'Afrique (5.895 m),
en Tanzanie, existent depuis plus de 10.000 ans. Ils ont perdu 80% de
leur surface au cours du XXe siècle «suite à l'effet combiné du
changement climatique et de la modification des traditions locales, dont
les changements de l'occupation des sols», selon l'Unesco.
«Si
les tendances ne sont pas infléchies, en perdant près de 50 centimètres
d'épaisseur chaque année, le champ de glace du Kilimandjaro pourrait
bien disparaître en moins de 15 ans», ajoute l'agence de l'ONU.
Machu Picchu
Depuis
deux ans, les autorités péruviennes surveillent les éventuels effets du
changement climatique sur le site de la cité inca du Machu Picchu.
Elles
sont plus particulièrement attentives au glacier andin Salcantaye, qui
est en train de fondre. Ce phénomène pourrait modifier
l'approvisionnement en eau et avoir des conséquences sur certaines
espèces animales et végétales présentes autour des ruines, dont la
plupart sont menacées d'extinction, selon le service national
météorologique et hydrologique du Pérou (Senamhi).
Le
réchauffement pourrait se traduire par des sécheresses susceptibles de
provoquer des feux de forêt risquant d'atteindre les ruines, ou par de
fortes précipitations qui pourraient provoquer des avalanches et des
inondations endommageant elles aussi le site, selon plusieurs experts.
Mont Fuji
Le
réchauffement climatique a été mis en cause dans la fonte du permafrost
sur le Mont Fuji, la plus haute montagne japonaise (3.776 m). Des zones
de permafrost sont désormais observées à une altitude de 3.500 à 3.700
mètres, alors que la température autour du célèbre site augmente, selon
une étude menée durant plusieurs années par le professeur Takehiro
Masuza, parue en 2011.
En 1976, la limite du permafrost était 3.200 mètres.
Saint-Louis du Sénégal
A
Saint Louis du Sénégal, première ville fondée par les Français en
Afrique subsaharienne en 1659, près de 120.000 personnes sont menacées
par la montée de l'océan et celle des eaux du fleuve Sénégal, en raison
de l'augmentation des pluies saisonnières.
Ces bouleversements
«sont en partie liés aux changements climatiques» mais les conséquences
en ont été aggravées parce que «les populations ont mal aménagé leur
habitat», sur des zones inondables, selon un géologue spécialiste de la
lutte contre l'érosion côtière, Pape Goumbo Lô.
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