Tokyo - Ouvert mercredi, le salon de l'automobile de Tokyo offre un boulevard aux constructeurs japonais pour exposer leurs technologies environnementales, avec une compétition intense entre les partisans de l'électricité et ceux de l'hydrogène comme «carburant» du futur.
Dopés par des résultats financiers récemment embellis par la forte dépréciation du yen, les fleurons locaux Toyota, Honda et, dans une moindre mesure, Nissan, sont en position de force pour présenter à domicile leurs dernières nouveautés.
Les géants européens sont aussi présents, notamment les allemands dont les voitures de luxe connaissent un certain succès dans l'archipel, ainsi que les français Renault et Peugeot-Citroën.
Les trois constructeurs américains du «big three» de Détroit sont en revanche encore absents de cet événement biennal, peu motivés par un marché japonais - le troisième du monde pourtant après ceux de Chine et des États-Unis - où les étrangers récoltent moins de 5% des ventes de véhicules neufs.
Accueillant dès mercredi la presse et à partir de samedi le grand public, jusqu'au 1er décembre, la 43e édition du Tokyo Motor Show rassemble dans la baie de la capitale 177 exposants (y compris des fournisseurs) de 12 pays, une affluence comparable à celle de la précédente.
Couru pour les technologies novatrices habituellement exhibées, ce salon met l'accent cette année sur l'électronique embarquée, qui de l'assistance à la conduite à la voiture sans pilote, révolutionne le monde de l'automobile.
Mais la compétition entre constructeurs, notamment japonais, est particulièrement féroce dans le domaine des véhicules «écologiques», qu'ils fonctionnent de façon hybride (double motorisation à essence et électricité), à l'électricité seule ou à la pile à combustible.
Le premier constructeur mondial, Toyota, a présenté un concept de voiture de ce type, le FCV, roulant à l'hydrogène gazeux, deux ans avant la sortie espérée d'un modèle commercial.
Des voitures à hydrogène
«Cette technologie est supérieure à l'électrique», a assuré à l'AFP Yoshikazu Tanaka, chef adjoint du projet chez le géant basé à Nagoya (centre) qui travaille sur le sujet avec l'allemand BMW.
«Vous rechargez le réservoir en trois minutes et disposez d'une autonomie allant jusqu'à 700 km. L'hydrogène existe à l'état naturel et le véhicule ne rejette que de l'eau», détaille-t-il.
Toyota espère vendre chaque année des dizaines de milliers de voitures de ce type quelque part dans la décennie 2020. Honda, qui travaille sur cette technique avec General Motors, commercialise déjà un modèle, le FCX Clarity, mais à très petite échelle, et en présentera un nouveau jeudi.
Le prix, qui avoisinerait l'équivalent de 75.000 euros actuellement, constitue néanmoins pour l'instant un obstacle, tout comme l'absence d'infrastructure de recharge, d'après les sceptiques.
Le PDG de Nissan, Carlos Ghosn, s'est ainsi dit «stupéfié» de l'ambition de certains, dont Toyota, à ce sujet.
«Je suis très curieux de voir comment vont faire les concurrents qui promettent une vente à grande échelle de véhicules à pile à combustible dès 2015. Où sont les infrastructures?», a souligné lors d'une conférence de presse celui qui est aussi PDG de Renault, principal actionnaire de Nissan.
L'alliance franco-japonaise a investi 4 milliards d'euros dans les technologies de voiture électrique pour un résultat commercial jusqu'à présent mitigé - 87.000 citadines Nissan Leaf achetées dans le monde depuis son lancement il y a près de trois ans.
M. Ghosn a souligné que la Leaf était néanmoins «la voiture électrique la plus vendue au monde», tout en concédant qu'un problème d’infrastructures, justement, limitait l'adoption de ce type d'automobiles.
Il a reconnu que l'objectif de Renault-Nissan de vendre 1,5 million de voitures électrique d'ici à fin 2016 ne serait atteint que «deux ou trois ans» après.
Nissan a dévoilé en outre mercredi un concept de véhicule électrique sportif, le BladeGlider, à l'allure très effilée.
Autre pionnier de la voiture électrique, Mitsubishi Motors a présenté deux concepts de 4X4 hybrides rechargeables sur secteur. Ces voitures peuvent tourner uniquement avec l'électricité stockée dans leur batterie, puis lorsque ce courant a été consommé elles passent en mode hybride qui repose essentiellement sur la combustion à essence.
Le fabricant de la e-MiEV considère l'électrique, base de l'hybride rechargeable, comme «le summum» des technologies environnementales pour l'automobile.
D'autres constructeurs, dont les allemands Audi et Volkswagen, ont montré de nouveaux véhicules de ce type pour une commercialisation prochaine.
© 2013 AFP
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