mercredi 20 novembre 2013

Lutte contre les déchets: campagne d'un style nouveau

"Si vous ne le faites pas pour la planète, faites le pour vous." Une nouvelle campagne de lutte contre les déchets, se voulant moins culpabilisante, a été lancée vendredi par le ministre de l'Ecologie Philippe Martin.

Rouen - «Si vous ne le faites pas pour la planète, faites le pour vous.» Une nouvelle campagne de lutte contre les déchets, se voulant moins culpabilisante, a été lancée vendredi par le ministre de l'Ecologie Philippe Martin.
S'adressant à la fois aux particuliers, aux entreprises et aux collectivités, cette campagne organisée par le ministère et par l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), a été annoncée à l'occasion d'un déplacement de M. Martin dans l'agglomération de Rouen.
Le ministre a souligné également à cette occasion l'importance qu'attachait le gouvernement à l«économie circulaire», qui repose notamment sur une meilleure gestion/récupération des déchets.
Chaque Français produit en moyenne 590 kilos de déchets par an. La nouvelle campagne de spots télévisés, de publi-rédactionnels et de bannières web, vise, sur un ton décalé, à faire prendre conscience que la prévention et la valorisation des déchets ne sont pas seulement nécessaires pour la protection de l'environnement mais qu'elles peuvent rapporter à chacun, notamment aux entreprises.
«Le ton décalé est une bonne façon de toucher les gens, je pense qu'elle (la campagne, ndlr) atteindra son but», a déclaré le ministre.
Pour le grand public, avec le slogan «Gâchis zéro dans le chariot» la campagne va chercher à faire baisser le gaspillage alimentaire, qui atteint 20 kilos par habitant et par an, dont 7 kilos de produits alimentaires jetés encore emballés.
Elle va aussi inciter au réemploi qui peut permettre, à l'échelle du pays, d'éviter 850.000 tonnes de déchets, en incitant à donner ou à vendre plutôt qu'à jeter («Les bons dons font les bons amis»).
En termes économiques, le réemploi et la réutilisation ne sont pas à négliger. Le chiffre d'affaires qui en est retiré est déjà estimé à 1,25 milliard d'euros par an.
«L'économie linéaire»
La campagne invite aussi à poursuivre l'effort du tri («Le bonheur est dans le tri»).
Au niveau des entreprises, il s'agit de les sensibiliser aux gisements d'économies représentées par une meilleure gestion des déchets. Selon une enquête menée par l'Ademe en 2010, 90% des PME méconnaissaient le coût réel de leurs déchets.
Pour les collectivités, qui ont l'obligation de mettre en oeuvre des programmes locaux de prévention depuis début 2012, la campagne vise à encourager leur rôle d'exemplarité et de mobilisation de leurs administrés.
Cette campagne est lancée à la veille de la semaine européenne de la réduction des déchets, à l'occasion de laquelle, la semaine prochaine, 2.692 actions seront menées partout en France.
Depuis 2004, la France s'est dotée d'un plan national d'actions de prévention des déchets visant à réduire de 7% la production de déchets par habitant, entre 2008 et 2013. Un nouveau plan est en cours de finalisation et sera publié en janvier.
«Le réemploi et la réutilisation sont considérés comme des axes fondamentaux de la prévention des déchets et ce principe constituera la colonne vertébrale du plan 2014-2020», a assuré le ministre.
M. Martin, qui s'exprimait dans les locaux d'Envie, à Saint-Aubin-lès-Elbeuf, une association spécialisée dans la réinsertion sociale et la rénovation d'appareils électroménagers, a vanté les mérites de «l'économie circulaire» par rapport à «l'économie linéaire», celle qui consiste seulement à produire, consommer et jeter.
«L'économie circulaire peut permettre à la France de sécuriser ses approvisionnements en matières premières, le déchet devenant à nouveau une ressource, de diminuer les impacts environnementaux de notre économie, de réindustrialiser nos territoires et de d'augmenter la compétitivité des entreprises», a-t-il dit.
 © 2013 AFP

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