Paris - L'affichage environnemental des produits, pour orienter les consommateurs vers les produits les moins nocifs pour la planète, ne devrait pas être mis en place avant la mi-2016 «au mieux», selon un rapport d'évaluation rendu public lundi par le gouvernement.
Au vu de différents obstacles techniques et économiques à lever et des nécessaires étapes administratives, les premiers affichages environnementaux pourraient être proposés, de façon volontaire, par des entreprises «au mieux à partir du deuxième semestre 2016», indique ce rapport (http://u.afp.com/i8a).
En cas de démarche obligatoire, «c'est peut-être au plus tôt la date de 2020 qu'il conviendrait d'ambitionner», ajoute ce document faisant le point sur l'expérimentation d'un tel affichage «vert», de manière volontaire, par 168 entreprises entre juillet 2011 et juillet 2012.
Ces entreprises volontaires ont testé, sur des milliers de produits allant de l'habillement à l'agroalimentaire, une approche multi-critères (incluant les émissions de CO2 et au moins un autre critère tel que l'impact sur la qualité de l'eau ou de l'air, la production de déchets, etc.) sous différentes formes (une note, des couleurs, des échelles, etc.) et sur différents supports (emballage, en rayons, internet...).
En vertu de la loi Grenelle 2, le rapport d'évaluation du gouvernement, qui synthétise les retours des entreprises, des fédérations professionnelles et des associations de consommateurs et environnementales, est transmis au Parlement avant toute généralisation éventuelle.
«L'expérimentation s'est déroulée avec succès puisque 90% des entreprises du panel initial sont allées au bout de la démarche» et que «60% des entreprises participantes se sont déclarées satisfaites d’avoir participé à cette opération», souligne ce rapport.
«Pour réussir l'extension» de cet étiquetage vert, le document pointe toutefois «certaines conditions à respecter» et «plusieurs difficultés» à lever: notamment «la nécessité d'un accompagnement technique» des entreprises, «la maîtrise des coûts» de la mise en oeuvre de cet affichage pour les entreprises et la nécessité d'«assurer la fiabilité des informations» quelle que soit l'origine des produits.
La volonté du gouvernement, selon le ministre de l'Ecologie Philippe Martin, est de «continuer à améliorer l'affichage environnemental, avec la volonté d’aboutir d’ici 2020 à un dispositif simple, utile aux consommateurs et permettant aux industriels de faire progresser l’éco-conception des produits».
«Avec cette expérimentation, la France va nourrir la réflexion initiée par la Commission européenne sur la mise en place d’un dispositif d’affichage environnemental à l’échelle de l’Union européenne (...)», commente dans un communiqué le ministère de l'Ecologie.
«Le lancement récent d’une expérimentation européenne d’envergure sur trois ans constitue une opportunité majeure» en fournissant «désormais le cadre des réflexions», rappelle en effet le rapport.
«Un affichage harmonisé et porté au niveau européen serait en effet bien plus efficace que s’il restait limité aux frontières françaises. Cette initiative impose que les développements national et communautaire soient compatibles, sur le fond comme en termes de calendrier», ajoute le document. Cette initiative au niveau européen, ajoute le document, «ne doit cependant pas être prétexte à l’inaction».
Site gouvernemental
© 2013 AFP
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