Les zones côtières de l’Europe se dégradent rapidement, du fait des nombreuses pressions économiques et humaines qui pèsent sur elles, alors même que le développement européen repose sur leur bon équilibre.
Les régions côtières de l’Europe sont de plus en plus essentielles pour son économie, et pourtant leurs atouts naturels dont elles dépendent continuent à se dégrader. C’est le constat d’un nouveau rapport de l’Agence Européenne pour l’Environnement, qui exhorte à une meilleure information, planification et gestion des décisions pour équilibrer les multiples demandes qui pèsent sur l’environnement.
« Equilibrer le futur des côtes de l’Europe », un nouveau rapport de l’Agence Européenne pour l’Environnement, argue que l’Europe doit améliorer ses connaissances pour mieux comprendre les effets dévastateurs sur le long terme des pressions actuelles humaines et économiques qui pèsent sur l’environnement côtier, mettant en danger la maintenance essentielle du capital naturel.
Les régions côtières génèrent près de 40% du PIB de l’Union Européenne. L’Europe est un acteur majeur dans de nombreuses industries maritimes intensives, y compris la navigation et les ports, la pêche, l’énergie et le tourisme. Cependant, cela a un coût : la destruction de l’habitat, la pêche excessive, la pollution, l’érosion côtière, et le développement des infrastructures, ont endommagé les écosystèmes côtiers.
40% de la population de l’Union Européenne vit à moins de 50 kilomètres de la mer |
De plus, le changement climatique est susceptible de rendre ces régions plus vulnérables, d’après le rapport. Les mers et les côtes sont actuellement considérées comme des moteurs de l’économie européenne, avec un potentiel important d’innovation et de croissance.
Approximativement 40% de la population de l’Union Européenne vit à moins de 50 kilomètres de la mer, et ce pourcentage va croissant –dans certaines régions de la côte méditerranéenne en Espagne et en France, la population a augmenté de plus de 50% entre 2001 et 2011.
La demande croissante d’espace et d’autres besoins impliquent que des zones imperméables comme les zones cimentées ont augmenté de 5% entre 2006 et 2009 d’après le rapport, affaiblissant d’autant les habitats côtiers. Cette expansion a été la plus rapide dans les zones côtières de Chypre, de la Norvège, de Malte et de l’Espagne, où les zones cimentées ont augmenté de plus de 10%.
Hans Bruyninckx, directeur exécutif de l’AEE a déclaré : « la côte de l’Europe est vitale pour son économie. Mais dans de nombreuses régions, ses ressources sont menacées parce que les gains à court terme ont été prioritaires face à la gestion durable à plus long terme. Par exemple, certains habitats côtiers menacés agissent comme une protection naturelle pour les raz de marée. Une chose qui peut aider à protéger ces habitats est une meilleure connaissance et de meilleures données, notamment alors qu’il y a un besoin croissant de s’adapter aux effets du changement climatique ».
Les habitats disparaissent ou s’effondrent à un taux croissant d’après le rapport, conduisant à un déclin alarmant des « services écologiques ». Un exemple d’un service écologique est l’algue Posidonia oceania, qui retient des millions de tonnes d’émissions de dioxyde de carbone dans la mer, aide à prévenir l’érosion et abrite des centaines de créatures marines. Son habitat a connu un déclin de 5% par an dans la région méditerranée, la rendant de plus en plus menacée.
De nombreux corps d’eau côtiers et de transition en Europe n’ont pas un statut de qualité élevé ou bon. La pire situation est signalée pour la Mer Baltique, suivie par la Mer du Nord et la Mer Noire. Dans les eaux côtières de la Méditerranée, la situation est légèrement mieux.
Seuls 10% des habitats marins ont un statut « favorable », et seulement 3% des espèces marins ont un statut de conservation favorable.
Il y a eu neuf marées noires majeures dans les eaux européennes entre 1998 et 2009, et de nombreux autres accidents. Malgré un nombre décroissant de marées noires, des volumes significatifs de pétrole ou de dérivés pétroliers sont transportés par les navires, ce qui pose un risque important.
Si les régions côtières doivent continuer à alimenter les économies européennes, à fournir des services écologiques et à accueillir des millions d’individus, elles doivent être mieux gérées d’après le rapport.
Cette gestion doit aussi être basée sur une politique intégrée, visant à équilibrer les intérêts concurrents du développement humain, tout en garantissant des écosystèmes en bonne santé et résilients, dont dépend une grande partie de ce développement.
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