Les gouvernements du monde reverront probablement à la baisse leur plan de mettre en place un accord ambitieux sur le changement climatique pour 2015 la semaine prochaine, alors que les inquiétudes concernant la croissance économique éclipsent partiellement les avertissements lancés par les scientifiques contre l’augmentation des températures et le niveau des mers.
« Nous sommes dans l’œil de la tempête » a déclaré Yvo de Boer, directeur climatique des Nations Unies en 2009 lorsqu’un sommet à Copenhague s’était conclu sans accord. Après Copenhague, les nations se sont mises d’accord pour élaborer un traité d’ici 2015 pour qu’il entre en vigueur à partir de 2020, dans l’objectif d’éviter davantage d’inondations, de canicules, de sécheresses et une augmentation du niveau des mers.
cord plus modeste à horizon 2015, qui devrait être discuté lors des discussions annuelles de l’ONU sur le climat à Varsovie du 11 au 22 Novembre, ne semble pas suffisant pour mettre fin à l’augmentation des températures mondiales, mais pourrait servir de guide pour des mesures plus strictes dans les années à venir.
Notre préoccupation est l’urgence |
Depuis 2009, les avertissements des scientifiques sont devenus de plus en plus stridents et de nouveaux facteurs ont émergé, réduisant parfois l’impact du message selon lequel l’activité humaine est à l’origine du réchauffement climatique.
Le boom des gaz de schiste aux Etats-Unis a aidé les émissions américaines de dioxyde de carbone (CO2) à atteindre leur niveau le plus bas depuis 18 ans, par exemple, mais il a aussi entraîné une augmentation du charbon bon marché en Europe où il est utilisé dans les centrales électriques.
Malgré les promesses répétées des gouvernements, les nations développées ont été davantage préoccupées par la croissance économique que par la transition verte. Et la récession a elle-même réduit les émissions des usines, des centrales électriques et des véhicules automobiles, un phénomène qui sera probablement de courte durée.
Les économies émergentes telles que la Chine et l’Inde, qui dépendent fortement du charbon bon marché et hautement polluant pour mettre fin à la pauvreté, hésitent à prendre la tête du mouvement, malgré les émissions croissantes et la pollution qui étouffent les villes.
« Notre préoccupation est l’urgence » à lutter contre le changement climatique, a déclaré Marlene Moses of Nauru, présidente de l’Alliance des Petits Etats Insulaires dont les membres craignent d’être balayés par l’augmentation du niveau des mers. « Les promesses vagues ne suffisent plus ».
Elle souhaite constater des progrès lors des discussions des responsables et des ministres de l’environnement de près de 200 nations qui auront lieu à Varsovie pour discuter de l’accord de 2015, ainsi que l’aide climatique pour les nations pauvres et les façons de les compenser pour les pertes et les dégâts liés au réchauffement climatique.
Pourtant, de nombreux gouvernements, notamment en Europe, sont inquiets du fait que les politiques climatiques, telles que les régimes généreux de subventions pour l’énergie solaire, ne fassent augmenter les factures d’énergie des consommateurs.
Certains veulent imiter le succès des Etats-Unis en faisant diminuer leurs prix de l’énergie par le biais des gaz de schiste, un carburant fossile qui aide à réduire les émissions de gaz à effet de serre s’il remplace le charbon mais qui détourne les investissements pour les énergies plus propres.
De nombreux délégués à Varsovie disent que l’accord de 2015 sera probablement un patchwork de promesses nationales pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, ancrées dans la législation nationale, après l’échec de Copenhague à trouver un accord basé sur la loi internationale.
Le modèle moins ambitieux est un changement par rapport au Protocole de Kyoto existant, conclu en 1997. Le modèle fixe un objectif central pour les réductions d’émissions des pays industrialisés et le partage entre 40 nations.
Mais Kyoto n’a pas bien fonctionné, notamment parce que les Etats-Unis n’ont pas ratifié le Protocole, arguant que cela affecterait les emplois américains et qu’aucun objectif n’avait été fixé pour les nations émergentes.
Varsovie sera le premier sommet depuis que le Groupe Intergouvernemental d’experts des Nations Unies sur l’Evolution du Climat (GIEC) affirme que des réductions « substantielles et soutenues » des émissions étaient nécessaires.
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