jeudi 21 novembre 2013

Gaz et huiles de schiste : l'académie des Sciences appelle à une exploration sécurisée en France

Dans un avis rendu public cet après-midi, les scientifiques consultés proposent de lancer des études visant à réduire l’impact environnemental d’une éventuelle exploitation.

L’Académie des Sciences rouvre le dossier des gaz de schiste. Ce jeudi 21 novembre, elle doit publier dans l'après-midi un avis que Challenges a pu consulter. Elle y pointe la nécessité de mener une exploration sécurisée des gaz de schiste. L’Académie émet neuf recommandations. L’une d’entre elles propose de lancer des études visant à réduire l’impact environnemental d’une éventuelle exploitation de ces hydrocarbures non conventionnels.
Grâce au forage horizontal, "il est possible de concentrer plusieurs puits sur une même plateforme", indique le rapport. Une manière de dire que la défiguration des paysages comme ce fut le cas lors des premiers forages au Texas n’est pas une fatalité. L’Académie propose aussi de travailler sur les méthodes pouvant remplacer la fracturation hydraulique, seule technique d’exploitation aujourd’hui connue.

"Aujourd’hui, on refuse systématiquement tout ce qui est nouveau"

Elle prône également la mise en place d’une Autorité scientifique des gaz de schiste. Le rapport de l’Académie est prudent et ne propose pas de solutions révolutionnaires. Il en appelle cependant à un changement d’attitudes.
"Aujourd’hui, on refuse systématiquement tout ce qui est nouveau, nous dit un des auteurs de l’étude. Il ne faut pas oublier que lorsqu’on avait exploité le gaz de Lacq en Gironde il y avait des risques. Car sur les sites, il y avait une forte présence de soufre. Or tout s’est bien passé".
Le rapport de l’Académie des Sciences n’est pas une surprise. Depuis de nombreux mois, industriels et scientifiques tentent de relancer le dossier. Le 18 décembre, l’Association Française des Ingénieurs et Techniciens de l'Environnement organise une conférence avec le sénateur UMP de l’Orne, Jean-Claude Lenoir, auteur d’un récent rapport avec Christian Bataille, député PS du Nord sur les "techniques alternatives à la fracturation hydraulique pour l'exploration et l'exploitation des hydrocarbures non conventionnels".

Oubliée, la fin de non-recevoir du conseil constitutionnel ?

Parmi les politiques, le gaz de schiste compte de nombreux partisans. Le principal étant le ministre du Redressement Productif, Arnaud Montebourg. La loi du 13 juillet 2011 a pourtant interdit la fracturation hydraulique. Lors de la conférence environnementale de septembre 2012, François Hollande a indiqué que la piste des gaz de schiste ne serait pas ré-ouverte sous son quinquennat.
Et le 11 octobre dernier, le Conseil constitutionnel a adressé une fin de non-recevoir aux industriels. La loi du 13 juillet 2011 est désormais "inattaquable", a alors lancé le ministre de l’Environnement Philippe Martin. Il semblerait que non. Le gaz de schiste est un peu comme le sparadrap du capitaine Haddock. On n’arrive pas à s’en débarrasser.











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