dimanche 23 novembre 2014

Alerte et action au niveau mondial (GAR)

Coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS-CoV) – Arabie saoudite

Bulletin d’information sur les flambées épidémiques
3 novembre 2014
Entre le 18 et le 26 octobre 2014, l’OMS a été informée par le point focal national RSI d’Arabie saoudite de 12 cas supplémentaires d’infection par le coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS-CoV), dont 5 mortels.

Informations détaillées sur les cas

Les cas sont originaires de Taif (6), Riyad (4), Médine (1) et Shaka (1). L’âge médian des patients est de 54 ans (de 17 à 75 ans). Neuf cas (75 %) sont des hommes et 10 (83%) des ressortissants saoudiens. Dix (83%) présentent une ou plusieurs comorbidités. Aucun des cas n’a d’antécédents de contact avec des chameaux ou de consommation de produits crus dérivés de chameaux ; en revanche, 2 (17%) vivent dans des zones avec une forte densité de chameaux.
Dans les 14 jours précédant l’apparition des symptômes, aucun des cas n’a accompli l’umrah/le hadj et seulement 2 (17%) se sont déplacés en dehors de la ville où ils habitent. Huit patients (67%) ont été en contact avec des cas d’infection par le MERS-CoV confirmés en laboratoire.
La recherche des contacts familiaux et de ceux dans les services de soins se poursuit pour tous les cas.
Le point focal national RSI d’Arabie saoudite a également informé l’OMS du décès d’un cas d’infection par le MERS-CoV, notifié initialement le 6 octobre.
À l’échelle mondiale, 897 cas confirmés en laboratoire d’infection par le MERS-CoV, dont 325 mortels, ont été notifiés à l’OMS.

Conseils de l’OMS

Compte tenu de la situation actuelle et des informations disponibles, l’OMS encourage tous les États Membres à poursuivre leur surveillance des infections respiratoires aiguës et à examiner avec soin toute présentation inhabituelle.
L’application des mesures de prévention et de lutte contre l’infection est essentielle pour éviter la propagation éventuelle du MERS-CoV dans les établissements de soins. Il n’est pas toujours possible d’identifier rapidement les patients porteurs de ce virus car, comme pour d’autres infections respiratoires, les premiers symptômes ne sont pas spécifiques.
Les soignants devront donc toujours appliquer systématiquement les précautions standard à tous les patients, quel que soit leur diagnostic. Ils devront compléter les précautions standard par les précautions gouttelettes lorsqu’ils dispensent des soins à des patients présentant des symptômes d’infection respiratoire aiguë.
Il leur faudra aussi adjoindre à ces mesures les précautions contact et le port d’une protection oculaire pour s’occuper de cas probables ou confirmés d’infection par le MERS-CoV; les précautions aériennes devront être mises en œuvre lors de l’exécution d’actes générant des aérosols.
Jusqu’à ce que l’on en sache plus sur le MERS-CoV, les personnes atteintes de diabète, d’insuffisance rénale ou de maladie pulmonaire chronique ou encore les individus immunodéprimés seront considérés comme à haut risque de maladie grave en cas d’infection par le MERS-CoV.
Par conséquent, ces personnes devront éviter les contacts rapprochés avec des animaux, en particulier les chameaux, lorsqu’ils se rendent dans des fermes, sur des marchés ou dans des étables ou des écuries, où l’on sait que le virus est potentiellement circulant.
On appliquera également des mesures générales d’hygiène comme de se laver systématiquement les mains avant et après avoir touché un animal et d’éviter les contacts avec des animaux malades.
On observera également les règles d’hygiène alimentaire. On évitera ainsi de boire du lait de chamelle cru ou de l’urine de chameau, ou encore de consommer de la viande qui n’est pas assez cuite.
L’OMS ne conseille pas de dépistage particulier aux points d’entrée et ne recommande pas non plus actuellement l’application de restrictions aux déplacements ou au commerce en rapport avec cet événement.


Entre le 27 et le 30 octobre 2014, le point focal national RSI d’Arabie saoudite a informé l’OMS de 12 cas supplémentaires d’infection par le coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS-CoV) en Arabie saoudite, dont 3 mortels.

Informations détaillées sur les cas

Les cas sont de Riyad (5), Taif (4), Hafr Albatin (1), Jouf (1) et La Mecque (1). L’âge médian des patients est de 56 ans (de 30 à 90 ans). Huit sont des hommes (67 %) et 8 (67 %) des ressortissants d’Arabie saoudite. Onze cas (92 %) avaient une ou plusieurs comorbidités. Dans les 14 jours précédant l’apparition des symptômes, aucun n’a accompli l’Umrah/le Hadj, ni ne s’est déplacé en dehors de sa ville de résidence. Seul 1 cas (8 %) a eu des antécédents de contact avec des animaux et a consommé des produits crus dérivés de chameaux. Sept cas (67 %), dont 2 étaient des professionnels de santé, ont été en contact avec des patients infectés par le MERS-CoV. Deux cas (17 %), dont un agent de santé, ont passé du temps dans des hôpitaux où il y avait une flambée de MERS-CoV en cours, bien qu’ils n’aient pas été en contact avec des patients infectés.
La recherche des contacts dans les familles et dans les services de santé se poursuit pour ces cas.
Le point focal national RSI d’Arabie saoudite a également informé l’OMS du décès de 3 cas d’infection par le MERS-CoV qui avaient été notifiés entre le 7 et le 24 octobre 2014.
À l’échelle mondiale, 909 cas confirmés en laboratoire d’infection par le MERS-CoV ont été notifiés à l’OMS, avec au moins 331 décès associés.

Conseils de l’OMS

Compte tenu de la situation actuelle et des informations disponibles, l’OMS encourage tous les États Membres à poursuivre leur surveillance des infections respiratoires aiguës et à examiner avec soin toute présentation inhabituelle.
L’application des mesures de prévention et de lutte contre l’infection est essentielle pour éviter la propagation éventuelle du MERS-CoV dans les établissements de soins. Il n’est pas toujours possible d’identifier rapidement les patients porteurs de ce virus car, comme pour d’autres infections respiratoires, les premiers symptômes ne sont pas spécifiques.
Les soignants devront donc toujours appliquer systématiquement les précautions standard à tous les patients, quel que soit leur diagnostic. Ils devront compléter les précautions standard par les précautions gouttelettes lorsqu’ils dispensent des soins à des patients présentant des symptômes d’infection respiratoire aiguë. Il leur faudra aussi adjoindre à ces mesures les précautions contact et le port d’une protection oculaire pour s’occuper de cas probables ou confirmés d’infection par le MERS-CoV; les précautions aériennes devront être mises en œuvre lors de l’exécution d’actes générant des aérosols.
Jusqu’à ce que l’on en sache plus sur le MERS-CoV, les personnes atteintes de diabète, d’insuffisance rénale ou de maladie pulmonaire chronique ou encore les individus immunodéprimés seront considérés comme à haut risque de maladie grave en cas d’infection par un MERS-CoV.
On observera également des pratiques d’hygiène alimentaire. On évitera ainsi de boire du lait de chamelle cru ou de l’urine de chameau, ou encore de consommer de la viande qui n’est pas assez cuite.
L’OMS ne conseille pas de dépistage particulier aux points d’entrée et ne recommande pas non plus actuellement l’application de restrictions aux déplacements ou au commerce en rapport avec cet événement. 


Légionellose au Portugal

Bulletin d’information sur les flambées épidémiques
13 novembre 2014
Le 9 novembre 2014, le point focal national RSI du Portugal a informé l’OMS d’une flambée importante de légionellose (maladie des légionnaires) à Vila Franca de Xira, une banlieue de Lisbonne.

Informations détaillées sur les cas

Les 17 premiers cas ont été identifiés les 6 et 7 novembre. Depuis lors, il y a eu une augmentation exponentielle du nombre de cas. Le 12 novembre, la Direction générale de la santé au Portugal a notifié un total de 302 cas de légionellose. Jusqu’à présent, il a été confirmé que 5 décès étaient dus à cette maladie. Quatre autre décès sont en cours d’investigation. Tous les cas ont des liens épidémiologiques avec la flambée en cours à Vila Franca de Xira.
C’est la plus grande flambée de légionellose détectée au Portugal et elle évolue rapidement, c’est pourquoi elle est considérée comme une urgence majeure de santé publique.
Actuellement, l’équipe régionale d’investigation de la flambée est en place et reçoit l’appui d’une équipe nationale plus large d’experts en épidémiologie, médecine clinique, microbiologie et hygiène du milieu, avec d’autres parties prenantes de la municipalité qui surveillent la situation épidémiologique et procèdent à des investigations sur l’environnement.

Mesures de précaution

À titre de précaution, les fontaines ornementales dans la zone touchée ont été fermées et la concentration en chlore a été augmentée dans l’eau du robinet. Les tours de refroidissement des principaux sites industriels de cette zone ont été fermées.
La Direction générale de la santé au Portugal a publié des conseils de précaution à suivre à l’intention de la population, jusqu’à ce qu’on ait déterminé et éliminé la source de l’épidémie:
  • éviter les douches, les jacuzzis et les baignoires à remous;
  • désinfecter les pommeaux de douche par immersion dans des solutions d’eau de Javel pendant 30 minutes une fois par semaine;
  • régler la température des chauffe-eau au-dessus de 75°C, si possible.
La Direction générale de la santé reste en contact avec les organismes nationaux en charge de la santé, de l’environnement et de la météorologie. Elle maintient également une communication et une collaboration étroites avec les partenaires de l’Union Européenne – en particulier le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies – et l’Organisation mondiale de la Santé. Le Bureau régional de l’OMS pour l’Europe et son Centre de l’environnement et de la santé à Bonn (Allemagne) ont été pleinement informés et se tiennent prêts à mobiliser des experts, si nécessaire.


Maladie à virus Marburg en Ouganda

Bulletin d’information sur les flambées épidémiques
13 novembre 2014
Le 11 novembre 2014, le gouvernement ougandais a déclaré le pays exempt du virus Marburg. Cette déclaration a été faite au Centre national des médias par le Ministre d’État pour les soins de santé primaire, Mme Sarah Achieng Opendi.
Le 4 octobre 2014, le gouvernement ougandais a informé l’OMS d’un cas de maladie à virus Marburg. Il s’agissait d’un professionnel de santé qui a présenté les symptômes le 11 septembre. Le 17, il avait été admis dans l’établissement de santé du district de Mpigi, puis avait été transféré dans un hôpital à Kampala. Il est décédé le 28 septembre et enterré le 30 dans le district de Kasese.
Un groupe spécial national composé de 5 sous comités (surveillance/épidémiologie, prise en charge des cas, mobilisation sociale, appui psychosocial et coordination) a supervisé la riposte à la flambée. Au total, 197 contacts ont été enregistrés et suivis durant 21 jours. Treize d’entre eux ont manifesté des symptômes de type Marburg mais tous ont été testés négatifs à la recherche du virus. Les cas suspects ont été pris en charge dans 4 services de soins en isolement dans les districts de Kampala, Wakiso/Entebbe, Mpigi et Kasese. Un appui psychosocial a été apporté aux contacts et aux membres de la famille du défunt. Le grand public a été sensibilisé au virus Marburg et aux fièvres hémorragiques virales.
Comme il n’y a pas eu de cas évolutif d’infection par le virus Marburg durant 42 jours, on considère que la flambée a été endiguée.
Les activités de surveillance renforcée seront maintenues afin d’identifier de potentielles flambées à l’avenir. Les campagnes de sensibilisation du grand public se poursuivront également compte tenu de l’épidémie en cours de maladie à virus Ebola en Afrique de l’Ouest.
L’OMS, l’UNICEF, USAID, World Vision, la Croix-Rouge ougandaise, Médecins sans frontières (MSF), le Réseau africain d’épidémiologie de terrain (AFENET) et les Centers for Disease Control and Prevention des États-Unis d’Amérique ont apporté leur appui à la riposte. 

Poliovirus au Soudan du Sud et à Madagascar

Poliovirus circulants dérivés d’une souche vaccinale confirmés et distincts au Soudan du Sud et à Madagascar

Bulletin d’information sur les flambées épidémiques
14 novembre 2014
Lors de deux incidents distincts et sans lien entre eux, des poliovirus circulants dérivés d’une souche vaccinale (PVDVc) ont été confirmés au Soudan du Sud et à Madagascar.

Soudan du Sud

Au Soudan du Sud, 2 cas dus à un PVDVc de type 2 (PVDVc2) ont été confirmés. Les souches ont été isolées à partir de 2 cas de paralysie flasque aiguë (PFA) dans l’État d’Unité, avec apparition de la paralysie le 9 septembre et le 12 septembre 2014, respectivement. Dans cet État, jusqu’à 33% des enfants ne sont pas suffisamment vaccinés contre les poliovirus. Les deux cas proviennent d’un camp de personnes déplacées dans l’État d’Unité. Celui-ci a connu des troubles civils, entraînant des déplacements de population et une baisse de la couverture vaccinale dans la plupart des régions.
En 2014, le Soudan du Sud a participé à la riposte régionale dans la Corne de l’Afrique, au vu du risque posé par une flambée d’infections par le poliovirus sauvage de type 1 (PVS1) en cours dans cette région (avec des cas en 2014 dans certaines parties de la Somalie et de l’Éthiopie). Deux journées nationales de vaccination (JNV) ont été organisées en avril (avec le vaccin antipoliomyélitique oral trivalent – VPO) et en mai (avec le VPO bivalent).
En réponse à la confirmation de PVDVc2, des JNV ont été organisées le 4 novembre avec le VPO trivalent et des journées locales de vaccination (JLV) couvrant les 3 États connaissant des troubles civils (Unité, Nil supérieur et Jonglei) sont prévues le 2 décembre 2014 et en janvier 2015 avec le VPO trivalent. L’objectif est d’interrompre rapidement la circulation du PVDVc2 dans le camp de personnes déplacées et d’empêcher une nouvelle propagation, tout en renforçant l’immunité contre la poliomyélite de type 1 et de réduire le plus possible le risque infectieux en provenance d’autres régions de la Corne de l’Afrique.

Madagascar

À Madagascar, un PVDVc de type 1 (PVDVc1) a été confirmé après isolement à partir d’un cas de PFA (avec apparition de la paralysie le 29 septembre 2014) et de 3 contacts en bonne santé. Les activités de vaccination supplémentaires les plus récentes à Madagascar ont eu lieu en décembre 2011 et janvier 2012. Des JLV sont planifiées en décembre et des JNV en janvier 2015. On estime à plus de 25% le nombre d’enfants qui ne sont pas à jour de leur vaccination antipoliomyélitique dans ce pays.
Madagascar avait déjà été touché par une flambée d’infections à PVDVc2 en 2001/2002 (entraînant 5 cas) et en 2005 (entraînant 5 cas). Un PVDV a été également isolé lors d’une étude sur des enfants en bonne santé à Toliara en 2011. Une intervention concertée a permis chaque fois d’interrompre rapidement ces flambées. Par contre, l’émergence répétée d’événements distincts impliquant des PVDVc souligne le risque qu’il ne s’en produise dans des populations qui ne sont pas totalement vaccinées et l’importance de maintenir des niveaux de couverture élevés.

Évaluation du risque

Les PVDV circulants sont des souches rares mais bien attestées de poliovirus qui peuvent émerger dans des populations qui ne sont pas suffisamment immunisées. En raison du faible risque constitué par les PVDVc, il faut interrompre l’utilisation du VPO pour garantir durablement un monde sans poliomyélite. Le VPO sera retiré par étapes, en commençant par le retrait des VPO contenant le type 2. Celui-ci, présent dans les VPO trivalents, est à l’origine de 90% des cas d’infection par des PVDVc.
Du fait qu’au Soudan du Sud les cas détectés font partie d’un camp de personnes déplacées accessible pour la vaccination, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) évalue comme faible le risque de propagation internationale de PVDVc2 à partir du Soudan du Sud. En revanche, il pourrait augmenter si d’autres régions venaient à être infectées par ce virus. Pour ce qui est de Madagascar et compte tenu des épisodes antérieurs impliquant des PVDVc, l’OMS évalue comme faible le risque de propagation internationale à partir de ce pays.

Recommandation

Il est important que tous les pays, en particulier ceux qui ont des contacts fréquents, par les voyages notamment, avec des pays ou territoires affectés par la poliomyélite, renforcent la surveillance des cas de PFA afin de détecter rapidement toute nouvelle importation de virus et de faciliter une riposte rapide. Les pays, territoires et zones doivent également maintenir une couverture uniformément élevée de la vaccination au niveau des districts pour réduire le plus possible les conséquences de toute introduction éventuelle de virus.
Dans sa publication Voyages internationaux et santé, l’OMS recommande à tous les voyageurs à destination de zones affectées par la poliomyélite d’être à jour de leur vaccination. Les résidents (et visiteurs séjournant plus de 4 semaines) dans ces zones doivent recevoir une dose supplémentaire de VPO ou de vaccin antipoliomyélitique inactivé (VPI) dans les 4 semaines à 12 mois précédant le voyage.

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