samedi 22 novembre 2014

Au G20, difficile lutte pour un paragraphe sur le climat

Au G20, quelques lignes peuvent parfois tout changer. La France et ses partenaires ont obtenu, dimanche 16 novembre, l’inscription d’un paragraphe dans le communiqué final du rassemblement de Brisbane, en Australie, qui défend une « action forte et efficace » sur le réchauffement climatique et la nécessité de trouver un protocole d’accord international lors de la conférence des parties sur le climat (COP21) qui se tiendra à Paris en 2015. Le Fonds vert de l’ONU, destiné à aider les pays en développement à s'adapter aux effets du réchauffement climatique, est également abordé.

« Le G20 représente un acquis très important pour nous retrouver à Paris et signer l’accord global qui permettra d’éviter une augmentation de 3 ou 4 °C de la température de la planète, ce qui serait source de catastrophe, pour ne pas dire de guerre », a estimé François Hollande, à l’issue des débats. Le président français a souligné « l’effet d’entraînement » que pourrait avoir le communiqué du G20 sur l’année à venir, cruciale pour le climat.
Un paragraphe acquis de haute lutte
De tous les thèmes figurant dans ce document – qui énumère les orientations prises par les pays du G20 pour l’année à venir – celui sur les émissions de gaz à effet de serre a été le plus débattu. « C’est le paragraphe où il y avait le plus de crochets ouverts, comme on dit en langage diplomatique », expliquait Michel Sapin, le ministre des finances, présent à Brisbane. En langage courant, cela signifie que les discussions ont été âpres jusqu’au dernier moment sur la rédaction exacte du texte.
Car tous les mots comptent quand il s’agit de climat. Le principe même d’un paragraphe sur le sujet n’était pas acquis quelques jours avant l’ouverture du G20. Le premier ministre australien, Tony Abbott, hôte du sommet, était notamment fermement opposé à ce que cette question fasse partie des discussions. Mais le rapport de force a basculé quand les deux plus gros pollueurs du monde, la Chine et les Etats-Unis, sont parvenus à un accord, mercredi 12 novembre, pour établir des objectifs chiffrés afin de lutter contre le réchauffement climatique. Une façon de mettre la pression avant le début du sommet.
Barack Obama a enfoncé le clou dès l’ouverture du G20 en prononçant un discours aux allures de plaidoyer pour la planète devant un auditorium rempli d’étudiants australiens conquis. Déplorant la disparition progressive de la Grande Barrière de corail, le président américain a adressé plusieurs messages sans ambiguïté à M. Abbott, l’invitant à revoir sa position sur le climat. L’annonce de la contribution des Etats-Unis à hauteur de 2,4 milliards d’euros pour le Fonds vert, qui vient s’ajouter aux engagements européens et japonais (1,2 milliard) pour un objectif de l’ONU de 8 milliards d’euros d’ici à la fin de l’année, a également pesé dans ces débats mouvementés.
Car, une fois le principe d’un paragraphe sur le climat acté, encore fallait-il que le contenu soit à la hauteur. La France a obtenu satisfaction sur les deux objectifs qu’elle s’était fixés : la mention d’un protocole mondial sur le climat lors de la COP21 à Paris et celle du financement de cette lutte contre le réchauffement. Sur ce second point, le communiqué « encourage les parties qui y sont prêtes à rendre publiques leurs contributions nationales en amont de la COP21 (pendant le premier trimestre de 2015) ». En espérant que la somme des bonnes intentions mène, à Paris en 2015, à l’accord historique attendu depuis l’échec de Copenhague.

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