jeudi 13 novembre 2014

La Turquie rase ses oliveraies centenaires pour contruire des centrales à charbon

Pendant plus de deux semaines, les villageois de Yirca, un village de la région de Manisa, tout près de la mer Egée, ont monté la garde jour et nuit dans leurs champs, bien décidés à empêcher la destruction de leurs oliviers.
Même si les oliveraies ne leur appartenaient plus, préemptées quelques mois plus tôt par la société Kolin chargée de construire une nouvelle centrale au charbon, il leur était difficile de se résoudre à l’idée que leurs « arbres de vie » – le nom de l’olivier en turc –, source de revenus non négligeables des familles de Yirca depuis des générations, allaient être arrachés. La production d’huile d’olive est la principale ressource de la région avec le charbon. La petite bourgade est située non loin de la ville de Soma, où 301 mineurs ont péri, victimes d’un incendie le 13 mai.
Le sort des oliviers de Yirca s’est joué en cinq heures, dans la nuit de jeudi 6 au vendredi 7 novembre. Tout a commencé jeudi lorsque les gardes de sécurité de la société Kolin, se substituant aux forces de l’ordre, ont menotté puis enfermé dans un cabanon quatre agriculteurs contestataires. Les gendarmes ont fait le reste, incitant les autres à aller voir ailleurs.
Pollutions multiplesA minuit, six bulldozers sont entrés en action, déracinant 6 000 oliviers. L’opération a suscité la consternation des villageois, irrités par le projet de centrale concocté par le gouvernement et réalisé par Kolin.

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