Les espèces et habitats considérés comme rares ou menacés par l'Union
européenne sont globalement mal en point en France, en particulier les
écosystèmes marins et aquatiques, selon le ministère de l'Ecologie.
«La
part des habitats et des espèces d'intérêt communautaire en état de
bonne conservation en France est faible», écrit-il sur son site
internet, avec seulement 22% des habitats et 28% des espèces jugés en
bon état de conservation.
Cette estimation est le résultat d'un
minutieux travail coordonné par le Muséum national d'histoire naturelle
portant sur la période 2007-2012.
Il s'inscrit dans le cadre de
la directive «Habitats» de 1992 qui prévoit que chaque Etat membre
procède à ce type d'évaluation tous les six ans.
La France compte 312 espèces et 132 habitats considérés comme rares ou menacés par l'Union européenne.
«Des
tendances positives» sont perceptibles pour certaines espèces grâce aux
mesures de protection dont elles bénéficient, relève le ministère, mais
«elles restent moins nombreuses que les tendances négatives».
Globalement,
les forêts sont en bien meilleur état que les prairies et les landes,
et surtout que les écosystèmes marins et aquatiques qui sont les plus
dégradés.
L'état de la biodiversité des forêts est jugé meilleur
surtout grâce aux espèces (38% dans un état favorable), qui ont
bénéficié de la loi de protection de la nature de 1976. Certaines
chauve-souris, le loup, le lynx, le chat sauvage, la genette, la martre,
le chamois, l'isard et le castor sont ainsi considérés dans «un état
favorable».
La loutre, qui se nourrit de poissons, reste menacée
en raison de la pollution des cours d'eau et l'assèchement des zones
humides, mais la tendance la concernant est positive. Il y aurait
aujourd'hui entre 1.000 et 2.000 loutres dans l'Hexagone, contre 50.000
au début du 20e siècle.
C'est dans la région alpine (les Alpes et
les Pyrénées) que les prairies, les landes et les fourrés sont les mieux
conservées, avec comme conséquence une raréfaction, voire une
disparition, des espèces dans certains lieux marqués par l'urbanisation
ou l'agriculture intensive. Dans ces cas là, les papillons constituent
de bons indicateurs de l'évolution de la biodiversité.
Parmi les
écosystèmes marins, littoraux, humides et aquatiques, «les habitats
côtiers méditerranéens ainsi que les habitats dunaires, quelle que soit
leur situation biogéographique (aires alpine, méditerranéenne,
atlantique et continentale) sont particulièrement touchés», indique le
ministère en mettant en avant «la forte urbanisation des côtes et une
fréquentation touristique localement élevée».
A l'intérieur des
terres, lacs, cours d'eau et zones humides sont très fragiles, tout
comme les tourbières, marais et prairies humides.
Une observation
également valable pour les espèces aquatiques, surtout pour certaines
espèces migratrices de poissons (saumon atlantique, lamproie, esturgeon
d'Europe notamment), l'écrevisse à pieds blancs ou les mollusques vivant
dans ces habitats aquatiques.
«Les fortes pressions» liés à
«l'aménagement des vallées alluviales, le drainage des zones humides et
les modifications des milieux aquatiques» sont mises en cause.
Face
à ce constat globalement négatif, Denez L’Hostis, président de France
nature environnement, estime qu'il faut notamment «voter au plus vite le
projet de loi pour la biodiversité», «finaliser et mettre en œuvre la
trame verte et bleue» et «relancer la stratégie de création d’aires
protégées avec des moyens humains et financiers accrus».
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