Après un mieux en 2012, l'utilisation de pesticides agricoles en
France s'est accrue de 9,2% en 2013, témoignant de la difficulté à
inverser de vieilles pratiques, a annoncé lundi le ministère de
l'Agriculture à la veille de la remise d'un rapport sur le sujet.
En
2013, le printemps a été exceptionnellement humide, ce qui a favorisé
la prolifération de champignons, de limaces et mauvaises herbes, a
expliqué le ministère dans un communiqué.
C'est un revers, car,
l'année précédente, le recours aux produits chimiques en agriculture
avait baissé (-6%) pour la première fois depuis la mise en place d'un
indicateur de mesure en 2009.
Surtout, entre 2009 et 2013, l'emploi de produits d'agrochimie reste en hausse de 5%.
En
2008, dans la cadre du Grenelle de l'Environnement, la précédente
majorité avait lancé son plan Ecophyto avec un objectif: réduire de
moitié le recours aux pesticides d'ici 2018.
A son arrivée en mai
2012, le ministre socialiste de l'Agriculture Stéphane Le Foll avait
pris ses distances avec cet objectif chiffré, tout en tentant de changer
durablement les pratiques de production avec l'agroécologie.
Pour
l'heure, ces politiques n'ont pas encore réussi à porter leurs fruits.
Pour autant le tableau n'est pas tout noir, selon Patrick Dehaumont,
directeur général de l'Alimentation.
D'abord parce que dans les
zones non agricoles (jardins publics, cimetières...), l'utilisation des
produits phytosanitaires a baissé de près de 8% en 2013 et de 3,4%
depuis 2009.
Ce qui témoigne de l'engagement des collectivités à
changer leurs pratiques. Une évolution encourageante, sachant que la
ministre de l’Écologie Ségolène Royal envisage d'interdire l'usage des
pesticides dans les jardins publics fin 2016.
De plus, le plan
Ecophyto a permis de «faire le grand ménage dans les molécules les plus
dangereuses» et de «mettre en place un réseau de 2.000 fermes pilote
dans le développement de pratiques et de programmes de recherche»,
ajoute Patrick Dehaumont, interrogé par l'AFP.
Des résultats «encourageants» ont en effet été observés dans ce réseau de fermes baptisé Dephy.
«Le
nombre de traitements moyen depuis l'entrée des fermes dans le réseau a
diminué en 2013 de 12% pour les grandes cultures et la
polyculture-élevage et de 11% pour l'arboriculture», détaille le
ministère de l'Agriculture.
«Le poste herbicides reste néanmoins le plus difficile à réduire», reconnaît-il.
Mardi
matin, le député PS de Meurthe-et-Moselle Dominique Potier doit
remettre au Premier ministre Manuel Valls un rapport d'évaluation et de
révision du plan Ecophyto baptisé «Pesticides et agroécologie: les
champs du possible».
«Les recommandations de ce rapport seront
analysées et serviront de socle au lancement d’un nouveau plan
Ecophyto», explique le ministère.
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