Les États-Unis ont approuvé vendredi la mise sur le
marché de cette pomme génétiquement modifiée qui pourrait être
commercialisée dans deux ans.
Un aspect économique
Neal Carter, président de la société canadienne Okanagan Specialty Fruits à l'origine de la pomme Arctic, explique que les chercheurs ont «simplement retiré l'enzyme responsable du brunissement du fruit». Car quand la pomme est coupée, le couteau endommage certaines cellules contenues dans l'aliment, qui libèrent alors des enzymes. Ces enzymes oxydent les molécules incolores de la pomme qui subissent ensuite une nouvelle oxydation au contact de l'oxygène de l'air, pour finir par se transformer en mélanine, responsable de la couleur brune.Pour justifier la mise sur le marché de ces organismes génétiquement modifiés (OGM), la société canadienne évoque avant tout un aspect économique, expliquant que des fruits qui ne brunissent plus après un choc n'auront plus ces marques qui empêchent leur commercialisation et encouragent le gaspillage alimentaire.
Mais aux États-Unis, l'argumentaire ne fait pas l'unanimité. Une avalanche de pétitions contre le projet d'Okanagan a vu le jour sous l'impulsion d'associations anti-OGM, réunies autour du slogan: «On ne connaît pas l'impact des OGM sur la santé et nous ne serons pas des cobayes!». Lancées dès l'annonce du projet en 2013, trois de ces pétitions ont déjà recueilli près de 300 000 signatures.
73.1 millions d'hectares
Pourtant, de nombreux produits déjà présents dans les rayons des supermarchés américains sont constitués d'ingrédients transgéniques. Les États-Unis se placent largement en tête des pays producteurs d'OGM avec 73,1 millions d'hectares plantés en 2014. En France, à quelques rares exceptions, il n'y a plus de culture transgénique depuis 2008 mais on peut en revanche en trouver dans l'alimentation sous forme d'ingrédients ou d'additifs issus de l'importation.» Où sont les OGM dans l'alimentation humaine?
La pomme Arctic ne sera pas commercialisée aux États-Unis avant au moins deux ans mais en attendant, Okanagan a déjà déposé une demande au ministère de l'Agriculture pour que le fruit soit dispensé d'afficher l'«étiquette OGM». «Nous avons démontré que notre produit était sûr, estime le président de la société, laissez les consommateurs décider par eux mêmes», réclame-t-il.
Les États-Unis ne disposent d'aucune directive concernant l'étiquetage OGM et, depuis plusieurs années, le sujet se retrouve régulièrement au cœur des débats. En France en revanche, la réglementation impose un affichage systématique pour les produits contenant plus de 0,9% d'OGM.
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