mercredi 11 février 2015

Le «butinage précoce» des abeilles à l'origine de la disparition des colonies

Les insecticides ou les parasites qui affectent les abeilles adultes forcent les plus jeunes à aller butiner de plus en plus tôt. Un «butinage précoce» qui serait à l'origine de la mort d'un grand nombre d'entre elles et un facteur majeur de la disparition soudaine des populations des ruches.
Un «butinage précoce» sur lequel s'est penchée une équipe de scientifiques britanniques, qui vient d'ailleurs de publier son étude dans les Comptes rendus de l'académie américaine des sciences (PNAS). Selon ces experts, le fait que les jeunes abeilles soient obligées d'aller butiner de manière trop précoce, pour pallier l'insuffisance du nombre d'insectes adultes, entraîne un effondrement de la structure sociale des ruches.

L'équilibre de la population de la ruche compromis

Si ce phénomène avait déjà été révélé, cette nouvelle étude a, elle, permis d'en déterminer les effets physiologiques sur ces insectes et les conséquences sur les colonies. «Si le taux de mortalité accru des vieilles abeilles, [plus sensibles aux pesticides et aux insecticides] persiste trop longtemps, l'équilibre de la population de la ruche peut être compromis avec une accélération du nombre d'abeilles qui périssent. Les conséquences seront catastrophiques», précise, ainsi, Clint Perry, de la faculté de biologie et de chimie de l'Université Queen Mary à Londres.
«Nos résultats, basés sur un modèle mathématique, suggèrent que de traquer l'âge des abeilles quand elles commencent à butiner pourrait être un bon indicateur de la santé de toute la ruche. Ces travaux apporteraient un éclairage sur les raisons de l'effondrement soudain de certaines colonies d'abeilles, ce qui pourrait aider dans la recherche de moyens pour empêcher ce phénomène», conclut le scientifique et coauteur de cette étude.

Toute la chaîne alimentaire bousculée

Pour rappel, le syndrome d'effondrement soudain des colonies frappe depuis le début des années 2000 de nombreuses ruches d'Europe et des Etats-Unis. Un syndrome qui inquiète les biologistes d'autant que les abeilles domestiques et sauvages ainsi que les autres pollinisateurs, permettent d'assurer la reproduction de 70 à 80% des plantes à fleurs essentielles pour l'alimentation humaine. Plus de 70% des cultures, dont quasiment tous les fruits, légumes, oléagineux et protéagineux, épices, café et cacao, en dépendent très fortement.

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