L'examen du projet de loi sur la transition énergétique qui débute
mardi au Sénat risque de se traduire par un bras de fer entre sénateurs
et gouvernement.
Les premiers sont d'accord pour limiter à 50% la
part du nucléaire dans la production d'électricité mais sans fixer de
date, alors que le gouvernement prévoit, lui, 2025, une date
correspondant à l'une des promesses de campagne de François Hollande.
«Tout
en adhérant à l'objectif de diversification souhaité par le
gouvernement, l'amendement que nous avons adopté vise à assurer une
transition réaliste et garante d'une croissance durable», a assuré
Ladislas Poniatowski (UMP), le rapporteur du texte.
«2025, c'est
demain», a souligné l'élu de l'Eure. «Si le gouvernement maintient sa
position, je lui demanderai de prendre ses responsabilités et de nous
dire quels réacteurs, sur quels critères, et où veut-il fermer».
Mais
la ministre de l’Écologie, Ségolène Royal, ne désespère pas «de revenir
au texte initial qui a déjà fait l'objet de nombreux débats».
«Je
vais écouter les arguments, et je m'accorde toujours une marge
d'adaptation par rapport au débat parlementaire», avait-elle dit en
indiquant qu'elle allait «continuer dans la co-construction de la
solution du meilleur mix énergétique pour la France».
«Le texte,
qui sera présenté au vote des sénateurs, est à un tel point vidé de ses
principales avancées, qu’il se révèle pour moi inacceptable», a déclaré
de son côté le président de la commission du Développement durable de
l'Assemblée, Jean-Paul Chanteguet (PS).
Parallèlement, la
commission des Affaires économiques a préconisé le relèvement du
plafonnement de la capacité de production du nucléaire à 64,85 GW au
lieu de 63,2 GW prévus dans le texte de loi, afin que la mise en service
de l'EPR de Flamanville (Manche) ne se traduise pas, dès 2017, par
l'arrêt de deux réacteurs supplémentaires.
En ce qui concerne les
bâtiments, alors que le texte prévoit une isolation par l'extérieur, les
sénateurs préfèrent laisser aux maires la liberté de décider de la
technique d'isolation lors d'un ravalement de façade.
La
commission a par ailleurs considéré qu'il y avait un oubli dans le texte
en ce qui concerne les énergies renouvelables: la biomasse, qui peut
être développée sur tout le territoire.
Quant à la circulation
automobile, le Sénat a accordé aux maires la possibilité d'étendre les
limitations de vitesse inférieures à 50 km/h à l'ensemble des voies de
la commune. Un rapport devra faire le bilan des émissions de particules
fines, y compris au titre de l'abrasion, c'est-à-dire au cours des
freinages.
La commission du Développement durable du Sénat propose
aussi d'inscrire la définition de l'obsolescence programmée dans le
code de la consommation et son contrôle par la DGCCRF (Direction
générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des
fraudes). Elle entend généraliser le tri à la source des biodéchets et
supprimer l'interdiction de la vaisselle jetable en imposant son tri
sélectif.
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